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UE260 - Art et corporéité. Phénoménologie des univers formels
Lieu et planning
-
54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle AS1_23
annuel / bimensuel (2e/4e), mercredi 18:00-20:00
du 9 novembre 2022 au 12 avril 2023
Nombre de séances : 10
Description
Dernière modification : 10 octobre 2022 17:46
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie historique, Histoire, Philosophie et épistémologie, Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Arts Épistémologie Histoire Philosophie
- Aires culturelles
- France
Intervenant·e·s
- Agnès Callu [référent·e] conservatrice du patrimoine, ministère de la Culture / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
Ce séminaire examine, dans un territoire hexagonal mais transnational aussi, en longue durée, les liens entre les arts et le corps : comment les artistes, autant que les artisans – et l’on entend particulièrement les plasticiens-designers et les musiciens, sans que le groupe ne soit fermé – sont conditionnés et conditionnent les catégories et modèles d’objets qu’ils imaginent et fabriquent, en fonction de la plasticité des corps ? De quelles manières, selon quels échéanciers et à partir de quels schémas économiques sont produits, édités, diffusés des séries de mobiliers et des corpus d’instruments qui répondent, à la jointure du beau et de l’utile, à une exigence artistique, un canon esthétique et un confort social soumis à des variables politiques, culturelles et générationnelles ?
L'histoire du corps ne fait-elle pas partie des oubliées ? Le corps évoluant dans son destin biologique, le corps agissant, le corps souffrant, le corps en représentation en constituent autant de chapitres exemplaires. Tel est l'objet du présent séminaire. Il est ici question du corps en rapport avec la création, qu'il en soit l'acteur ou le bénéficiaire. Ce programme de recherche, à l’articulation de l’interprétation et de l’expérience, entend réfléchir au couple Art et Corps dans les effets interactifs qu’ils produisent l’un sur l’autre. Afin d’éviter tout effet de rhétorique et de généralisation étrangère à l’analyse historienne sur corpus, l’étude porte, prioritairement, sur deux domaines : le design et la musique. Dans le premier cas, il s’agit d’observer, en longue durée (de 1880 aux années 2010), comment les décorateurs et les designers pensent [ou non] les objets en fonction du corps et du confort qui, dès lors, peut être produit. Dans le second cas, on regarde singulièrement de quelles manières les musiciens font ployer leur corps au son des notes autant que ces dernières – premières sur la portée ou virtuelles sur le web – inventent des postures corporelles à la bordure de l’extase, confortable ou non. Installé dans un espace national et transnational, observant « l’actuel » lorsqu’il est enchâssé dans le contemporain et l’immédiat, ce séminaire utilise des outils théoriques pluridisciplinaires (Histoire/Anthropologie/Sociologie sollicitant Maus, Vigarello, Gleize, Deleuze, Foucault, Leroi-Gourhan, Baudrillard, Lefebvre, Rancière et. al.) et des outils pratiques ouverts (sources primaires, secondaires et tertiaires). Adossé à des thématiques dômes : d’abord, la triade Corps/Corporalité/Corporéité ; ensuite, le tandem Art social et Confort ; enfin, le binôme Design et Fonction ; il réfléchit, à la manière d’un chiasme, à la façon dont le corps fabrique l’univers des formes lorsque l’Art, de son côté, courbe, met en geste et bouscule un corps devenu instrument puisqu’il crée la forme, un corps métamorphosé en forme parce qu’il dicte le biomorphisme des instruments.
La séance du 23 novembre se déroulera en salle AS1_08 (même horaire, même adresse).
Master
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Dans ce séminaire ouvert en 2017-2018, le couple Art et Corporéité est entendu comme un outil théorique. De telles manières que par une préhension et une intellection de la corporeitas – celle travaillée par Merleau-Ponty et Bachelard en particulier – souhaitant serrer l’univers des formes multiplexes dessinées par Malraux, trois triades, ensemble et/ou en dissonance, sont portées à l’examen : d’abord Corps / Corporalité / Corporéité ; ensuite, Art social / Confort / Posture ; enfin, Design / Fonction / Politique dans le but de frôler au plus très la fonction symbolique et sociale du geste (Barthes, Leroi-Gouhan, Agamben). L’enjeu consiste à comprendre, c’est-à-dire désigner, identifier et qualifier, le geste créateur quand il est philosophique, sensible, aux fondements, politique.
La séance d’introduction reprend les conditions de fabrication de la méthode phénoménologique par les chercheurs en sciences sociales pour saisir « les corps vécus » dans leur affectivité et sous le dôme des théories transdisciplinaires et transnationales du geste.
Les discussions se poursuivent, notamment, avec Dominique Château sur la question croisée de la perception et de la sensation, le corps souffrant versus le corps politique et les représentations du corps noir contemporain ; sur le formalisme des corps, lu comme une question esthétique qui soulève les tensions et complémentarités entre les forces, les formes et les figures (Derrida) et oblige à poser les limites entre la forme et l’informe ; avec l’écrivaine Chloé Delaume sur le corps des femmes dans la littérature, posant, par cercles concentriques, les problématiques de la séduction, de l’âgisme et du Body Positive ; sur « l’idée de brûlure » (Borges) examinant les cultes et symboliques du feu, les arts du feu et les lectures psychologiques des « corps en feu » ; avec Flore Garcin-Marrou sur le corps au théâtre en interrogeant le trilogue texte/corps/théâtre, le corps sensible versus le corps disponible, les mécanismes de l’incarnation théâtrale, et sq. ; avec Anne-Lyse Renon, est discuté le trio corps, design et langage tel qu’il est traversé par les effets contemporains de communications plurielles ; avec Marion Fournier, réfléchissant la place du corps dans « la méthode Pina Bausch », sont soumises au débat quatre interrogations duelles : le corps langage et le corps scénographié, le corps itératif et le corps répété, le corps dansant et le corps « jouant le théâtre » (sic), le corps en danse et le corps musicien.
Dernière modification : 10 octobre 2022 17:46
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie historique, Histoire, Philosophie et épistémologie, Signes, formes, représentations
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Arts Épistémologie Histoire Philosophie
- Aires culturelles
- France
Intervenant·e·s
- Agnès Callu [référent·e] conservatrice du patrimoine, ministère de la Culture / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
Ce séminaire examine, dans un territoire hexagonal mais transnational aussi, en longue durée, les liens entre les arts et le corps : comment les artistes, autant que les artisans – et l’on entend particulièrement les plasticiens-designers et les musiciens, sans que le groupe ne soit fermé – sont conditionnés et conditionnent les catégories et modèles d’objets qu’ils imaginent et fabriquent, en fonction de la plasticité des corps ? De quelles manières, selon quels échéanciers et à partir de quels schémas économiques sont produits, édités, diffusés des séries de mobiliers et des corpus d’instruments qui répondent, à la jointure du beau et de l’utile, à une exigence artistique, un canon esthétique et un confort social soumis à des variables politiques, culturelles et générationnelles ?
L'histoire du corps ne fait-elle pas partie des oubliées ? Le corps évoluant dans son destin biologique, le corps agissant, le corps souffrant, le corps en représentation en constituent autant de chapitres exemplaires. Tel est l'objet du présent séminaire. Il est ici question du corps en rapport avec la création, qu'il en soit l'acteur ou le bénéficiaire. Ce programme de recherche, à l’articulation de l’interprétation et de l’expérience, entend réfléchir au couple Art et Corps dans les effets interactifs qu’ils produisent l’un sur l’autre. Afin d’éviter tout effet de rhétorique et de généralisation étrangère à l’analyse historienne sur corpus, l’étude porte, prioritairement, sur deux domaines : le design et la musique. Dans le premier cas, il s’agit d’observer, en longue durée (de 1880 aux années 2010), comment les décorateurs et les designers pensent [ou non] les objets en fonction du corps et du confort qui, dès lors, peut être produit. Dans le second cas, on regarde singulièrement de quelles manières les musiciens font ployer leur corps au son des notes autant que ces dernières – premières sur la portée ou virtuelles sur le web – inventent des postures corporelles à la bordure de l’extase, confortable ou non. Installé dans un espace national et transnational, observant « l’actuel » lorsqu’il est enchâssé dans le contemporain et l’immédiat, ce séminaire utilise des outils théoriques pluridisciplinaires (Histoire/Anthropologie/Sociologie sollicitant Maus, Vigarello, Gleize, Deleuze, Foucault, Leroi-Gourhan, Baudrillard, Lefebvre, Rancière et. al.) et des outils pratiques ouverts (sources primaires, secondaires et tertiaires). Adossé à des thématiques dômes : d’abord, la triade Corps/Corporalité/Corporéité ; ensuite, le tandem Art social et Confort ; enfin, le binôme Design et Fonction ; il réfléchit, à la manière d’un chiasme, à la façon dont le corps fabrique l’univers des formes lorsque l’Art, de son côté, courbe, met en geste et bouscule un corps devenu instrument puisqu’il crée la forme, un corps métamorphosé en forme parce qu’il dicte le biomorphisme des instruments.
La séance du 23 novembre se déroulera en salle AS1_08 (même horaire, même adresse).
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
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- Pré-requis
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54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle AS1_23
annuel / bimensuel (2e/4e), mercredi 18:00-20:00
du 9 novembre 2022 au 12 avril 2023
Nombre de séances : 10
Dans ce séminaire ouvert en 2017-2018, le couple Art et Corporéité est entendu comme un outil théorique. De telles manières que par une préhension et une intellection de la corporeitas – celle travaillée par Merleau-Ponty et Bachelard en particulier – souhaitant serrer l’univers des formes multiplexes dessinées par Malraux, trois triades, ensemble et/ou en dissonance, sont portées à l’examen : d’abord Corps / Corporalité / Corporéité ; ensuite, Art social / Confort / Posture ; enfin, Design / Fonction / Politique dans le but de frôler au plus très la fonction symbolique et sociale du geste (Barthes, Leroi-Gouhan, Agamben). L’enjeu consiste à comprendre, c’est-à-dire désigner, identifier et qualifier, le geste créateur quand il est philosophique, sensible, aux fondements, politique.
La séance d’introduction reprend les conditions de fabrication de la méthode phénoménologique par les chercheurs en sciences sociales pour saisir « les corps vécus » dans leur affectivité et sous le dôme des théories transdisciplinaires et transnationales du geste.
Les discussions se poursuivent, notamment, avec Dominique Château sur la question croisée de la perception et de la sensation, le corps souffrant versus le corps politique et les représentations du corps noir contemporain ; sur le formalisme des corps, lu comme une question esthétique qui soulève les tensions et complémentarités entre les forces, les formes et les figures (Derrida) et oblige à poser les limites entre la forme et l’informe ; avec l’écrivaine Chloé Delaume sur le corps des femmes dans la littérature, posant, par cercles concentriques, les problématiques de la séduction, de l’âgisme et du Body Positive ; sur « l’idée de brûlure » (Borges) examinant les cultes et symboliques du feu, les arts du feu et les lectures psychologiques des « corps en feu » ; avec Flore Garcin-Marrou sur le corps au théâtre en interrogeant le trilogue texte/corps/théâtre, le corps sensible versus le corps disponible, les mécanismes de l’incarnation théâtrale, et sq. ; avec Anne-Lyse Renon, est discuté le trio corps, design et langage tel qu’il est traversé par les effets contemporains de communications plurielles ; avec Marion Fournier, réfléchissant la place du corps dans « la méthode Pina Bausch », sont soumises au débat quatre interrogations duelles : le corps langage et le corps scénographié, le corps itératif et le corps répété, le corps dansant et le corps « jouant le théâtre » (sic), le corps en danse et le corps musicien.