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UE22 - Espaces, acteurs et dynamiques du travail en milieu colonial : exploitation et colonisation de la nature et des humains


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.06
    annuel / bimensuel (2e/4e), jeudi 16:30-18:30
    du 24 novembre 2022 au 8 juin 2023
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 25 janvier 2023 10:50

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
anglais espagnol français
Mots-clés
Coloniales (études) Dynamiques sociales Empire Espace social Ethnicité Globalisation Racismes et races Spatialisation, territoires Travail Ville
Aires culturelles
Amériques Atlantiques (mondes) Ibérique (monde)
Intervenant·e·s

Cette année le séminaire s’intéressera de manière plus globale à la spatialisation des dynamiques sociales des mondes hispaniques coloniaux lues à travers les pratiques des acteurs du travail, trop souvent abordées à travers le seul critère de la couleur de la peau. Couleur, ethnicité et  race sont en effet des catégories imprégnant l’historiographie des mondes coloniaux, suggérant implicitement leur rôle en tant que principes explicatifs de ces sociétés. À partir d’une démarche d’histoire sociale, ce séminaire se propose au contraire d’aborder le monde du travail à travers les pratiques des acteurs sociaux, porteuses aussi de visions du monde, et non seulement à travers les discours savants de l’époque. La question centrale des lieux, à commencer par la discussion des catégories urbain et rural, sera au cœur des recherches menées au sein du séminaire. Agriculture et ville constituent-ils deux termes antithétiques ? Que recouvrent les termes vecino et habitant dans les différents milieux américains ? Quel sens accorder à l'idée de « société de substistance » en contexte colonial et extra-européen ? En quoi des gestes et des choix quotidiens peuvent-ils revêtir un caractère politique d'adhésion, d'adaptation ou de résistance à un ordre en cours d'établissement ?

Ces questionnements reposent sur l’idée que dans chacune des configurations de l’empire hispanique (de l’Amérique à l’Asie), les différents milieux sociaux du travail sont une clé heuristiquement porteuse ouvrant sur une approche large des enjeux recouverts par l’exploitation de la nature et des hommes par les Européens : comment se pose la question des ressources pendant et après la conquête des sociétés autochtones ? Qui sont les acteurs de l’adaptation, de l’imposition ou de la création des savoir-faire agricoles, artisanaux ou industriels du monde colonial ? De la Nouvelle-Espagne aux Philippines, et de la Nouvelle-Grenade au Rio de la Plata, les milieux, les moyens, les ressources, les savoir-faire, les hommes et les femmes constituent autant de variables qu’il convient d’interroger.

Ce travail permettra de dépasser et de resituer en même temps la question récurrente de la couleur à l’intérieur de problématiques d’accès ou non aux ressources dans les différents milieux considérés, sans perdre de vue une perspective comparée avec d’autres réalités.

La maison, le quartier, la ville et son territoire, le terroir et la mise en valeur de ses ressources, tout comme les interactions sociales dont tous ces milieux étaient le théâtre, seront également au cœur de nos recherches, particulièrement attentives à l’inscription spatiale et territoriale des parcours sociaux et identitaires.

Ouvert aux étudiants de doctorat et de master, ce séminaire fait une large place à la présentation et à la discussion d'outils méthodologiques, certaines séances étant de ce point de vue des ateliers de recherche. Un mini colloque des participants au séminaire clôture l'activité.

24 novembre : Introduction

8 décembre : Entre la manufacture, le travail artisanal et le commerce : l’obraje urbain (Nouvelle Espagne/ Santiago du Chili).

12 janvier : Construction navale et ressources forestières (Nouvelle Espagne/ Philippines) : Les sources fiscales comme moyen d’étudier le métier de charpentier.

26 janvier : Travail servile, travail libre : la question des salaires aux XVIIe et XVIIIe siècles.

9 février : Salaire et paiement du tribut aux Philippines. Questions et enjeux.

23 février : Élevage, travail du cuir, consommation et marchés. Le cône sud aux XVIIe et XVIIIe siècles.

9 mars : Agriculture et colonisation : le cas de la riziculture aux Philippines.

23 mars : Artisans, ingénieurs et construction aux Indes, XVIe-XVIIIe siècles : organisation du travail et territorialisation aux Amériques.

13 avril : Comment devient-on « sangley » ? La formation d’une communauté chinoise dans l’empire espagnol

11 mai : Conférence de Rossana Barragan (International Institute of Social History, Amsterdam) : K’ajchas et trapiches à Potosi au XVIIIe siècle.

25 mai : Conférence de Thomas Glesener (Univ. d'Aix-Marseille _ IUF) : Moros cortados: pratique et répression du salariat contraint dans le sud de l’Espagne (XVIIe-XVIIIe siècles)

8 juin : Conclusions. occuper, coloniser, exploiter : retour sur trois concepts.


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignant par courriel.

Direction de travaux des étudiants

français, espagnol, anglais lus.

Réception des candidats

contacter l'enseignant par courriel.

Pré-requis

français, espagnol, anglais lus.


Compte rendu


Cette année le séminaire a été considérablement perturbé par l’actualité, de telle sorte que bon nombre de séances ont dû être annulées en raison du mouvement social de protestation contre la réforme des retraites auquel les étudiant.es et les enseignants ont largement participé.

Le séminaire a cependant permis de discuter un certain nombre de questions soulevées par l’analyse des processus de colonisation à l’aune de l’organisation du travail aussi bien aux Amériques qu’aux Philippines.

La question des conditions matérielles de mise en valeur des territoires et de la main d’œuvre ont ainsi guidé un certain nombre de séances, autour de la présentation de travaux en cours ou de l’analyse de sources archivistiques.

Dans le prolongement de discussions entamées en 2022, les questions de la manufacture, du travail artisanal et du commerce ont été analysées dans le cadre très spécifique des obrajes urbains. Le cas du textile en Nouvelle Espagne et des chapeaux à Santiago du Chili ont fourni les matériaux empiriques de travail.

Les discussions se sont ensuite dirigées vers la question du salaire et notamment celle de son articulation avec le travail servile et le travail libre.

Le cas des Philippines, et notamment celui du rapport entre salaire et paiement du tribut a servi de contrepoint aux constations nées du terrain américain.

Une part importante de la discussion a ensuite porté sur la question des ressources, élément fondamental dans l’analyse des conditions de possibilité de l’exploitation des milieux et des personnes. Ces questions ont été abordées à travers les enjeux de la construction navale et des ressources forestières en Nouvelle Espagne et aux Philippines, d’une part, et celle de l’élevage et du travail du cuir dans le cône sud de l’autre.

Deux interventions de chercheurs de haut niveau sont venues alimenter les discussions menées au sein du séminaire. Tout d’abord celle de Rossana Barragan (International Institute of Social History, Amsterdam) qui a porté sur les particularités de l’exploitation minière à Potosi (K’ajchas et trapiches à Potosi au XVIIIe siècle) puis celle de Thomas Glesener (Université d’Aix-Marseille), sur les formes du travail servile et semi servile en Espagne (« Moros cortados: pratique et répression du salariat contraint dans le sud de l’Espagne (XVIIe-XVIIIe siècles) ».

L’ensemble de ces réflexions ont permis de réaliser un retour sur l’usage par l’historiographie de trois concepts (occuper, coloniser, exploiter) nécessitant de toute évidence une révision critique.

Publications
  • Constellations d’Empire. Territorialisation et construction impériale dans les Amériques hispaniques (XVII-XVIII), Madrid, Casa de Velázquez, « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », 2023.
  • « Vies d’esclaves. Une autre perspective sur l’« esclavage atlantique » ? », Esclavages & Post-esclavages [En ligne], 8, 2023.
  • « Élites artisanales entre deux mondes. Gens de métier aux Indes du XVIe au XVIIIe siècle », dans Migrations d’élites. Une histoire du monde, XVIe-XXIe siècle, sous la dir. de Marianne Amar et Nancy Green, Tours, Presses universitaires François Rabelais, 2022, p. 73-95.

 

Dernière modification : 25 janvier 2023 10:50

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
anglais espagnol français
Mots-clés
Coloniales (études) Dynamiques sociales Empire Espace social Ethnicité Globalisation Racismes et races Spatialisation, territoires Travail Ville
Aires culturelles
Amériques Atlantiques (mondes) Ibérique (monde)
Intervenant·e·s

Cette année le séminaire s’intéressera de manière plus globale à la spatialisation des dynamiques sociales des mondes hispaniques coloniaux lues à travers les pratiques des acteurs du travail, trop souvent abordées à travers le seul critère de la couleur de la peau. Couleur, ethnicité et  race sont en effet des catégories imprégnant l’historiographie des mondes coloniaux, suggérant implicitement leur rôle en tant que principes explicatifs de ces sociétés. À partir d’une démarche d’histoire sociale, ce séminaire se propose au contraire d’aborder le monde du travail à travers les pratiques des acteurs sociaux, porteuses aussi de visions du monde, et non seulement à travers les discours savants de l’époque. La question centrale des lieux, à commencer par la discussion des catégories urbain et rural, sera au cœur des recherches menées au sein du séminaire. Agriculture et ville constituent-ils deux termes antithétiques ? Que recouvrent les termes vecino et habitant dans les différents milieux américains ? Quel sens accorder à l'idée de « société de substistance » en contexte colonial et extra-européen ? En quoi des gestes et des choix quotidiens peuvent-ils revêtir un caractère politique d'adhésion, d'adaptation ou de résistance à un ordre en cours d'établissement ?

Ces questionnements reposent sur l’idée que dans chacune des configurations de l’empire hispanique (de l’Amérique à l’Asie), les différents milieux sociaux du travail sont une clé heuristiquement porteuse ouvrant sur une approche large des enjeux recouverts par l’exploitation de la nature et des hommes par les Européens : comment se pose la question des ressources pendant et après la conquête des sociétés autochtones ? Qui sont les acteurs de l’adaptation, de l’imposition ou de la création des savoir-faire agricoles, artisanaux ou industriels du monde colonial ? De la Nouvelle-Espagne aux Philippines, et de la Nouvelle-Grenade au Rio de la Plata, les milieux, les moyens, les ressources, les savoir-faire, les hommes et les femmes constituent autant de variables qu’il convient d’interroger.

Ce travail permettra de dépasser et de resituer en même temps la question récurrente de la couleur à l’intérieur de problématiques d’accès ou non aux ressources dans les différents milieux considérés, sans perdre de vue une perspective comparée avec d’autres réalités.

La maison, le quartier, la ville et son territoire, le terroir et la mise en valeur de ses ressources, tout comme les interactions sociales dont tous ces milieux étaient le théâtre, seront également au cœur de nos recherches, particulièrement attentives à l’inscription spatiale et territoriale des parcours sociaux et identitaires.

Ouvert aux étudiants de doctorat et de master, ce séminaire fait une large place à la présentation et à la discussion d'outils méthodologiques, certaines séances étant de ce point de vue des ateliers de recherche. Un mini colloque des participants au séminaire clôture l'activité.

24 novembre : Introduction

8 décembre : Entre la manufacture, le travail artisanal et le commerce : l’obraje urbain (Nouvelle Espagne/ Santiago du Chili).

12 janvier : Construction navale et ressources forestières (Nouvelle Espagne/ Philippines) : Les sources fiscales comme moyen d’étudier le métier de charpentier.

26 janvier : Travail servile, travail libre : la question des salaires aux XVIIe et XVIIIe siècles.

9 février : Salaire et paiement du tribut aux Philippines. Questions et enjeux.

23 février : Élevage, travail du cuir, consommation et marchés. Le cône sud aux XVIIe et XVIIIe siècles.

9 mars : Agriculture et colonisation : le cas de la riziculture aux Philippines.

23 mars : Artisans, ingénieurs et construction aux Indes, XVIe-XVIIIe siècles : organisation du travail et territorialisation aux Amériques.

13 avril : Comment devient-on « sangley » ? La formation d’une communauté chinoise dans l’empire espagnol

11 mai : Conférence de Rossana Barragan (International Institute of Social History, Amsterdam) : K’ajchas et trapiches à Potosi au XVIIIe siècle.

25 mai : Conférence de Thomas Glesener (Univ. d'Aix-Marseille _ IUF) : Moros cortados: pratique et répression du salariat contraint dans le sud de l’Espagne (XVIIe-XVIIIe siècles)

8 juin : Conclusions. occuper, coloniser, exploiter : retour sur trois concepts.

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignant par courriel.

Direction de travaux des étudiants

français, espagnol, anglais lus.

Réception des candidats

contacter l'enseignant par courriel.

Pré-requis

français, espagnol, anglais lus.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.06
    annuel / bimensuel (2e/4e), jeudi 16:30-18:30
    du 24 novembre 2022 au 8 juin 2023
    Nombre de séances : 12

Cette année le séminaire a été considérablement perturbé par l’actualité, de telle sorte que bon nombre de séances ont dû être annulées en raison du mouvement social de protestation contre la réforme des retraites auquel les étudiant.es et les enseignants ont largement participé.

Le séminaire a cependant permis de discuter un certain nombre de questions soulevées par l’analyse des processus de colonisation à l’aune de l’organisation du travail aussi bien aux Amériques qu’aux Philippines.

La question des conditions matérielles de mise en valeur des territoires et de la main d’œuvre ont ainsi guidé un certain nombre de séances, autour de la présentation de travaux en cours ou de l’analyse de sources archivistiques.

Dans le prolongement de discussions entamées en 2022, les questions de la manufacture, du travail artisanal et du commerce ont été analysées dans le cadre très spécifique des obrajes urbains. Le cas du textile en Nouvelle Espagne et des chapeaux à Santiago du Chili ont fourni les matériaux empiriques de travail.

Les discussions se sont ensuite dirigées vers la question du salaire et notamment celle de son articulation avec le travail servile et le travail libre.

Le cas des Philippines, et notamment celui du rapport entre salaire et paiement du tribut a servi de contrepoint aux constations nées du terrain américain.

Une part importante de la discussion a ensuite porté sur la question des ressources, élément fondamental dans l’analyse des conditions de possibilité de l’exploitation des milieux et des personnes. Ces questions ont été abordées à travers les enjeux de la construction navale et des ressources forestières en Nouvelle Espagne et aux Philippines, d’une part, et celle de l’élevage et du travail du cuir dans le cône sud de l’autre.

Deux interventions de chercheurs de haut niveau sont venues alimenter les discussions menées au sein du séminaire. Tout d’abord celle de Rossana Barragan (International Institute of Social History, Amsterdam) qui a porté sur les particularités de l’exploitation minière à Potosi (K’ajchas et trapiches à Potosi au XVIIIe siècle) puis celle de Thomas Glesener (Université d’Aix-Marseille), sur les formes du travail servile et semi servile en Espagne (« Moros cortados: pratique et répression du salariat contraint dans le sud de l’Espagne (XVIIe-XVIIIe siècles) ».

L’ensemble de ces réflexions ont permis de réaliser un retour sur l’usage par l’historiographie de trois concepts (occuper, coloniser, exploiter) nécessitant de toute évidence une révision critique.

Publications
  • Constellations d’Empire. Territorialisation et construction impériale dans les Amériques hispaniques (XVII-XVIII), Madrid, Casa de Velázquez, « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », 2023.
  • « Vies d’esclaves. Une autre perspective sur l’« esclavage atlantique » ? », Esclavages & Post-esclavages [En ligne], 8, 2023.
  • « Élites artisanales entre deux mondes. Gens de métier aux Indes du XVIe au XVIIIe siècle », dans Migrations d’élites. Une histoire du monde, XVIe-XXIe siècle, sous la dir. de Marianne Amar et Nancy Green, Tours, Presses universitaires François Rabelais, 2022, p. 73-95.