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UE219 - Recherches contemporaines en narratologie : raconter/construire des mondes
Lieu et planning
-
54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle B02_18
annuel / bimensuel (1re/3e/5e), mardi 15:00-17:00
du 18 octobre 2022 au 18 avril 2023
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 20 mai 2022 16:26
- Type d'UE
- Séminaires de centre
- Centres
- Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
- Disciplines
- Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Fiction Littérature Narratologie
- Aires culturelles
- France
Intervenant·e·s
- John Pier [référent·e] professeur des universités (retraité·e), Université de Tours / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
- Philippe Roussin directeur de recherche (émérite), CNRS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
- Olivier Caïra maître de conférences, IUT d'Évry
- Anne Duprat professeur des universités, Institut universitaire de France - Université de Picardie Jules-Verne
- Anaïs Goudmand maîtresse de conférences (en cours de nomination), Sorbonne Université
- Thomas Conrad maître de conférences, ENS
Les narratologies et les théories de la fiction contemporaines ont pris acte de deux phénomènes caractéristiques de l’évolution récente des formes narratives. D’un côté les récits de longue haleine se multiplient dans la plupart des médias ; de l’autre, des encyclopédies diégétiques (cartographies, généalogies, étymologies, bestiaires, etc.) s’y développent bien au-delà de la narration proprement dite.
De Balzac au jeu vidéo, l’idée d’« œuvre-monde » s’est ainsi imposée, au risque de se trivialiser. Pour autant, tout récit long ne donne pas forcément lieu à une diégèse qui « fait monde » ; en retour, le worldbuilding ne produit pas automatiquement de l’intrigue. Le séminaire interrogera les articulations qui existent entre narration longue et construction de mondes, au lieu de les traiter comme des phénomènes nécessairement conjoints.
On pourra ainsi approfondir la différence qui existe entre un usage culturel précis, spécifiquement contemporain de la notion de monde et un usage théorique de la notion. Ainsi, la théorie littéraire peut comprendre comme un monde fictionnel la projection mentale d’un univers cohérent à partir d’un récit au long cours. En ce sens, les cycles romanesques et romans très longs propres aux usages romanesques d’Ancien Régime projettent bien des mondes. L’« œuvre-monde » proprement dite désignerait en revanche un ensemble de pratiques plus spécifiques, liées aux genres de l’imaginaire dans la culture médiatique contemporaine, science-fiction et fantasy notamment. On se demandera également si les notions développées par la narratologie cognitive, qui cherchent à envisager simultanément les dimensions spatiale et temporelle des récits – à l’instar du storyworld – permettent bien de penser la dimension encyclopédique des œuvres-mondes, ou si elles nécessitent d’être ajustées pour cet usage particulier.
La prolifération des œuvres-mondes s’explique par ailleurs en partie par les logiques économiques qui se sont développées dans le contexte du capitalisme globalisé, où leur mise en place est le fruit de lourdes opérations commerciales et juridiques. On s’intéressera à l’organisation du travail créatif dans ce cadre collectif et transmédiatique, qui mobilise des équipes parfois très nombreuses amenées à se coordonner, ainsi qu’au rôle des fandoms dans l’établissement d’une continuité et d’une cohérence au sein des ensembles fragmentés des œuvres-mondes.
Enfin, on analysera les techniques créatives propres à la scénarisation et au worldbuilding, en envisageant celui-ci comme un travail distinct du storytelling, afin de rendre compte du « tournant diégétique » qui marque la production fictionnelle contemporaine.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous pris par courriel : John Pier - j.pier@wanadoo.fr, Philippe Roussin - roussin@ehess.fr
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Les narratologies et les théories de la fiction contemporaines ont pris acte de deux phénomènes caractéristiques de l’évolution récente des formes narratives. D’un côté les récits de longue haleine se multiplient dans la plupart des médias ; de l’autre, des encyclopédies diégétiques (cartographies, généalogies, étymologies, bestiaires…) s’y développent bien au-delà de la narration proprement dite.
De Balzac au jeu vidéo, l’idée d’« œuvre-monde » s’est ainsi imposée, au risque de se trivialiser. Pour autant, tout récit long ne donne pas forcément lieu à une diégèse qui « fait monde » ; en retour, le worldbuilding ne produit pas automatiquement de l’intrigue. Le séminaire interrogera les articulations qui existent entre narration longue et construction de mondes, au lieu de les traiter comme des phénomènes nécessairement conjoints.
On pourra ainsi approfondir les différences qui existent entre un usage culturel précis, spécifiquement contemporain de la notion de monde et un usage théorique de la notion. Ainsi, la théorie littéraire peut comprendre comme un monde fictionnel la projection mentale d’un univers cohérent à partir d’un récit au long cours. En ce sens, les cycles romanesques et romans très longs propres aux usages romanesques d’Ancien Régime projettent bien des mondes. L’« œuvre-monde » proprement dite désignerait en revanche un ensemble de pratiques plus spécifiques, liées aux genres de l’imaginaire dans la culture médiatique contemporaine, science-fiction et fantasy notamment. On se demandera également si les notions développées par la narratologie cognitive, qui cherchent à envisager simultanément les dimensions spatiale et temporelle des récits – à l’instar du storyworld – permettent bien de penser la dimension encyclopédique des œuvres-mondes, ou si elles nécessitent d’être ajustées pour cet usage particulier.
La prolifération des œuvres-mondes s’explique par ailleurs en partie par les logiques économiques qui se sont développées dans le contexte du capitalisme globalisé, où leur mise en place est le fruit de lourdes opérations commerciales et juridiques. On s’intéressera à l’organisation du travail créatif dans ce cadre collectif et transmédiatique, qui mobilise des équipes parfois très nombreuses amenées à se coordonner, ainsi qu’au rôle des fandoms dans l’établissement d’une continuité et d’une cohérence au sein des ensembles fragmentés des œuvres-mondes.
Enfin, on analysera les techniques créatives propres à la scénarisation et au worldbuilding, en envisageant celui-ci comme un travail distinct du storytelling, afin de rendre compte du « tournant diégétique » qui marque la production fictionnelle contemporaine.
Site internet du séminaire : http://narratologie.ehess.fr/presentation/. Les enregistrements vidéos des séances sont disponibles en ligne à : http://narratologie.ehess.fr/
Dernière modification : 20 mai 2022 16:26
- Type d'UE
- Séminaires de centre
- Centres
- Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
- Disciplines
- Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Fiction Littérature Narratologie
- Aires culturelles
- France
Intervenant·e·s
- John Pier [référent·e] professeur des universités (retraité·e), Université de Tours / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
- Philippe Roussin directeur de recherche (émérite), CNRS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
- Olivier Caïra maître de conférences, IUT d'Évry
- Anne Duprat professeur des universités, Institut universitaire de France - Université de Picardie Jules-Verne
- Anaïs Goudmand maîtresse de conférences (en cours de nomination), Sorbonne Université
- Thomas Conrad maître de conférences, ENS
Les narratologies et les théories de la fiction contemporaines ont pris acte de deux phénomènes caractéristiques de l’évolution récente des formes narratives. D’un côté les récits de longue haleine se multiplient dans la plupart des médias ; de l’autre, des encyclopédies diégétiques (cartographies, généalogies, étymologies, bestiaires, etc.) s’y développent bien au-delà de la narration proprement dite.
De Balzac au jeu vidéo, l’idée d’« œuvre-monde » s’est ainsi imposée, au risque de se trivialiser. Pour autant, tout récit long ne donne pas forcément lieu à une diégèse qui « fait monde » ; en retour, le worldbuilding ne produit pas automatiquement de l’intrigue. Le séminaire interrogera les articulations qui existent entre narration longue et construction de mondes, au lieu de les traiter comme des phénomènes nécessairement conjoints.
On pourra ainsi approfondir la différence qui existe entre un usage culturel précis, spécifiquement contemporain de la notion de monde et un usage théorique de la notion. Ainsi, la théorie littéraire peut comprendre comme un monde fictionnel la projection mentale d’un univers cohérent à partir d’un récit au long cours. En ce sens, les cycles romanesques et romans très longs propres aux usages romanesques d’Ancien Régime projettent bien des mondes. L’« œuvre-monde » proprement dite désignerait en revanche un ensemble de pratiques plus spécifiques, liées aux genres de l’imaginaire dans la culture médiatique contemporaine, science-fiction et fantasy notamment. On se demandera également si les notions développées par la narratologie cognitive, qui cherchent à envisager simultanément les dimensions spatiale et temporelle des récits – à l’instar du storyworld – permettent bien de penser la dimension encyclopédique des œuvres-mondes, ou si elles nécessitent d’être ajustées pour cet usage particulier.
La prolifération des œuvres-mondes s’explique par ailleurs en partie par les logiques économiques qui se sont développées dans le contexte du capitalisme globalisé, où leur mise en place est le fruit de lourdes opérations commerciales et juridiques. On s’intéressera à l’organisation du travail créatif dans ce cadre collectif et transmédiatique, qui mobilise des équipes parfois très nombreuses amenées à se coordonner, ainsi qu’au rôle des fandoms dans l’établissement d’une continuité et d’une cohérence au sein des ensembles fragmentés des œuvres-mondes.
Enfin, on analysera les techniques créatives propres à la scénarisation et au worldbuilding, en envisageant celui-ci comme un travail distinct du storytelling, afin de rendre compte du « tournant diégétique » qui marque la production fictionnelle contemporaine.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous pris par courriel : John Pier - j.pier@wanadoo.fr, Philippe Roussin - roussin@ehess.fr
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
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54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle B02_18
annuel / bimensuel (1re/3e/5e), mardi 15:00-17:00
du 18 octobre 2022 au 18 avril 2023
Nombre de séances : 12
Les narratologies et les théories de la fiction contemporaines ont pris acte de deux phénomènes caractéristiques de l’évolution récente des formes narratives. D’un côté les récits de longue haleine se multiplient dans la plupart des médias ; de l’autre, des encyclopédies diégétiques (cartographies, généalogies, étymologies, bestiaires…) s’y développent bien au-delà de la narration proprement dite.
De Balzac au jeu vidéo, l’idée d’« œuvre-monde » s’est ainsi imposée, au risque de se trivialiser. Pour autant, tout récit long ne donne pas forcément lieu à une diégèse qui « fait monde » ; en retour, le worldbuilding ne produit pas automatiquement de l’intrigue. Le séminaire interrogera les articulations qui existent entre narration longue et construction de mondes, au lieu de les traiter comme des phénomènes nécessairement conjoints.
On pourra ainsi approfondir les différences qui existent entre un usage culturel précis, spécifiquement contemporain de la notion de monde et un usage théorique de la notion. Ainsi, la théorie littéraire peut comprendre comme un monde fictionnel la projection mentale d’un univers cohérent à partir d’un récit au long cours. En ce sens, les cycles romanesques et romans très longs propres aux usages romanesques d’Ancien Régime projettent bien des mondes. L’« œuvre-monde » proprement dite désignerait en revanche un ensemble de pratiques plus spécifiques, liées aux genres de l’imaginaire dans la culture médiatique contemporaine, science-fiction et fantasy notamment. On se demandera également si les notions développées par la narratologie cognitive, qui cherchent à envisager simultanément les dimensions spatiale et temporelle des récits – à l’instar du storyworld – permettent bien de penser la dimension encyclopédique des œuvres-mondes, ou si elles nécessitent d’être ajustées pour cet usage particulier.
La prolifération des œuvres-mondes s’explique par ailleurs en partie par les logiques économiques qui se sont développées dans le contexte du capitalisme globalisé, où leur mise en place est le fruit de lourdes opérations commerciales et juridiques. On s’intéressera à l’organisation du travail créatif dans ce cadre collectif et transmédiatique, qui mobilise des équipes parfois très nombreuses amenées à se coordonner, ainsi qu’au rôle des fandoms dans l’établissement d’une continuité et d’une cohérence au sein des ensembles fragmentés des œuvres-mondes.
Enfin, on analysera les techniques créatives propres à la scénarisation et au worldbuilding, en envisageant celui-ci comme un travail distinct du storytelling, afin de rendre compte du « tournant diégétique » qui marque la production fictionnelle contemporaine.
Site internet du séminaire : http://narratologie.ehess.fr/presentation/. Les enregistrements vidéos des séances sont disponibles en ligne à : http://narratologie.ehess.fr/