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UE216 - L’imagination en contexte


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    Salle 25-B
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    1er semestre / hebdomadaire, jeudi 12:30-14:30
    du 13 octobre 2022 au 26 janvier 2023
    Nombre de séances : 12

    La séance du 19 janvier 2023 est reportée au 26 janvier 2023, même horaire, même salle


Description


Dernière modification : 12 janvier 2023 16:18

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Philosophie et épistémologie, Psychologie et sciences cognitives
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Cognition Philosophie analytique Sciences cognitives
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Les jeux de faire semblant, notre interaction avec toutes sortes de fictions, les rêveries, la créativité sont parmi les contextes paradigmatiques où l’imagination semble jouer un rôle crucial. Cependant, aussi des contextes épistémiques comme la prise de décision, la planification de l’avenir, la modélisation scientifique, semblent faire appel à l’imagination. S’agit-il de la même capacité dans les deux typologies de contexte ? Comment une seule compétence cognitive peut soutenir une variété si hétérogène d’activités ? Ce séminaire vise à explorer l’imagination en contexte. Il s’agira de se pencher sur un éventail, nécessairement restreint, d’activités dont l’imagination semble être un ingrédient crucial et se demander quel est son rôle précis, si elle est vraiment une composante nécessaire et, plus généralement, quelle notion d’imagination émerge de cette analyse par contexte.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie du langage et de l'esprit – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignante par courriel.

Direction de travaux des étudiants

contacter l'enseignante par courriel.

Réception des candidats

contacter l'enseignante par courriel.

Pré-requis
-

Compte rendu


L’imagination est une faculté qui semble être sollicitée par un vaste éventail d’activités. Les jeux de faire semblant, notre interaction avec toutes sortes de fictions, les rêveries, la créativité sont parmi les contextes paradigmatiques où l’imagination semble jouer un rôle crucial. Cependant, aussi des contextes épistémiques comme la prise de décision, la planification de l’avenir, la modélisation scientifique, semblent faire appel à l’imagination. Le séminaire « L’imagination en contexte » nous a permis d’examiner l’imagination dans différents cadres, tant ludiques qu’épistémiques, pour chercher à comprendre s’il s’agit de la même capacité dans les deux typologies de contexte et comment une seule compétence cognitive peut soutenir une variété si hétérogène d’activités.

Après une introduction à la philosophie de l’imagination contemporaine et aux hypothèses largement défendues dans la littérature, nous avons commencé par la créativité. Le mot « imagination » est très souvent associé au mot « créativité », au point qu’on pourrait croire que l’une ne peut pas aller sans l’autre, mais l’imagination est-elle vraiment nécessaire à la créativité ? Dans tous les cas, quel est son rôle exact, et devons-nous postuler une espèce spécifique d’imagination pour en rendre compte ? Plusieurs réponses à ces questions ont été mises en confrontation.

Dans le domaine esthétique, l’imagination émerge comme une notion clé pour comprendre notre interaction avec toutes sortes de fictions. Nous nous sommes concentrés sur la question de savoir si la définition de la fiction passe obligatoirement par une référence à l’imagination, en analysant une position pour et une contre.

L’aspect créatif et libre de l’imagination semble l’éloigner du domaine scientifique, à la fois comme objet d’étude (l’imagination serait trop kaléidoscopique pour être saisissable avec les méthodes scientifiques), et comme outil épistémique (l’imagination serait trop détachée de la réalité pour être une source fiable de connaissance). Pourtant, d’une part, les avancées sur l’intelligence artificielle nous incitent à nous interroger plus en profondeur sur l’opérabilité de l’imagination en termes scientifiques et de reproductibilité computationnelle (cette discussion a bénéficié de la présence d’un expert en philosophie de l’intelligence artificielle, Dimitri Coelho Mollo, professeur à l’Université d’Umeå). De l’autre, l’imagination joue un rôle important dans la démarche scientifique, comme le montrent de nombreux débats, notamment celui sur les expériences de pensée (une typologie d’expérience qui puise dans l’imagination, étant conduite dans « le laboratoire de l’esprit »).

La portée épistémique de l’imagination ne s’exprime pas seulement dans le cadre structuré de la recherche scientifique, mais aussi dans la vie de tous les jours. À la fois la capacité à attribuer des états mentaux aux autres comme à nous-mêmes (c’est-à-dire, la mentalisation ou mindreading) et la capacité de se mettre à la place d’autrui (c’est-à-dire, l’empathie) font largement appel à l’imagination, mais il reste à établir si elle est une composante nécessaire. Cet examen du rôle de l’imagination dans la mentalisation et l’empathie nous a permis de regarder de plus près la perspectivalité de l’imagination, qui concerne le soi imaginé (et comment il est impliqué), mais aussi les expériences imaginées (à savoir ce que le sujet imaginé ressent ou expérimente). Le recours à des exercices imaginatifs nous a aidés dans cette analyse.

Nous nous sommes enfin plongé dans les rêves, un sujet fascinant au carrefour entre philosophie, psychologie et neurosciences. Quelle est la nature psychologique du rêve ? Le rêve implique-t-il l’imagination ? Nous avons cherché à répondre à ces questions en comparant la vision orthodoxe (les rêves impliquent des perceptions mensongères et des croyances fausses) et la vision imaginative (les rêves impliquent des états de l’imagination similaires à la perception et à la croyance).

Publications
  • « The creative side of recreative imagination », dans The Philosophy of Fiction: Imagination and Cognition, sous la dir. de P. Engisch et J. Langkau, Routledge, 2022, p. 77-96.
  • « Imagining in remembering from the outside », dans Philosophical Perspectives on Memory and Imagination, sous la dir. de A. Berninger et I. Vendrell Ferran, Routledge, 2022, p. 146-164.
  • « Aphantasia demystified », Synthèse, 2023, doi: 10.1007/s11229-022-04027-9

Dernière modification : 12 janvier 2023 16:18

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Philosophie et épistémologie, Psychologie et sciences cognitives
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Cognition Philosophie analytique Sciences cognitives
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Les jeux de faire semblant, notre interaction avec toutes sortes de fictions, les rêveries, la créativité sont parmi les contextes paradigmatiques où l’imagination semble jouer un rôle crucial. Cependant, aussi des contextes épistémiques comme la prise de décision, la planification de l’avenir, la modélisation scientifique, semblent faire appel à l’imagination. S’agit-il de la même capacité dans les deux typologies de contexte ? Comment une seule compétence cognitive peut soutenir une variété si hétérogène d’activités ? Ce séminaire vise à explorer l’imagination en contexte. Il s’agira de se pencher sur un éventail, nécessairement restreint, d’activités dont l’imagination semble être un ingrédient crucial et se demander quel est son rôle précis, si elle est vraiment une composante nécessaire et, plus généralement, quelle notion d’imagination émerge de cette analyse par contexte.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie du langage et de l'esprit – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignante par courriel.

Direction de travaux des étudiants

contacter l'enseignante par courriel.

Réception des candidats

contacter l'enseignante par courriel.

Pré-requis
-
  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    Salle 25-B
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    1er semestre / hebdomadaire, jeudi 12:30-14:30
    du 13 octobre 2022 au 26 janvier 2023
    Nombre de séances : 12

    La séance du 19 janvier 2023 est reportée au 26 janvier 2023, même horaire, même salle

L’imagination est une faculté qui semble être sollicitée par un vaste éventail d’activités. Les jeux de faire semblant, notre interaction avec toutes sortes de fictions, les rêveries, la créativité sont parmi les contextes paradigmatiques où l’imagination semble jouer un rôle crucial. Cependant, aussi des contextes épistémiques comme la prise de décision, la planification de l’avenir, la modélisation scientifique, semblent faire appel à l’imagination. Le séminaire « L’imagination en contexte » nous a permis d’examiner l’imagination dans différents cadres, tant ludiques qu’épistémiques, pour chercher à comprendre s’il s’agit de la même capacité dans les deux typologies de contexte et comment une seule compétence cognitive peut soutenir une variété si hétérogène d’activités.

Après une introduction à la philosophie de l’imagination contemporaine et aux hypothèses largement défendues dans la littérature, nous avons commencé par la créativité. Le mot « imagination » est très souvent associé au mot « créativité », au point qu’on pourrait croire que l’une ne peut pas aller sans l’autre, mais l’imagination est-elle vraiment nécessaire à la créativité ? Dans tous les cas, quel est son rôle exact, et devons-nous postuler une espèce spécifique d’imagination pour en rendre compte ? Plusieurs réponses à ces questions ont été mises en confrontation.

Dans le domaine esthétique, l’imagination émerge comme une notion clé pour comprendre notre interaction avec toutes sortes de fictions. Nous nous sommes concentrés sur la question de savoir si la définition de la fiction passe obligatoirement par une référence à l’imagination, en analysant une position pour et une contre.

L’aspect créatif et libre de l’imagination semble l’éloigner du domaine scientifique, à la fois comme objet d’étude (l’imagination serait trop kaléidoscopique pour être saisissable avec les méthodes scientifiques), et comme outil épistémique (l’imagination serait trop détachée de la réalité pour être une source fiable de connaissance). Pourtant, d’une part, les avancées sur l’intelligence artificielle nous incitent à nous interroger plus en profondeur sur l’opérabilité de l’imagination en termes scientifiques et de reproductibilité computationnelle (cette discussion a bénéficié de la présence d’un expert en philosophie de l’intelligence artificielle, Dimitri Coelho Mollo, professeur à l’Université d’Umeå). De l’autre, l’imagination joue un rôle important dans la démarche scientifique, comme le montrent de nombreux débats, notamment celui sur les expériences de pensée (une typologie d’expérience qui puise dans l’imagination, étant conduite dans « le laboratoire de l’esprit »).

La portée épistémique de l’imagination ne s’exprime pas seulement dans le cadre structuré de la recherche scientifique, mais aussi dans la vie de tous les jours. À la fois la capacité à attribuer des états mentaux aux autres comme à nous-mêmes (c’est-à-dire, la mentalisation ou mindreading) et la capacité de se mettre à la place d’autrui (c’est-à-dire, l’empathie) font largement appel à l’imagination, mais il reste à établir si elle est une composante nécessaire. Cet examen du rôle de l’imagination dans la mentalisation et l’empathie nous a permis de regarder de plus près la perspectivalité de l’imagination, qui concerne le soi imaginé (et comment il est impliqué), mais aussi les expériences imaginées (à savoir ce que le sujet imaginé ressent ou expérimente). Le recours à des exercices imaginatifs nous a aidés dans cette analyse.

Nous nous sommes enfin plongé dans les rêves, un sujet fascinant au carrefour entre philosophie, psychologie et neurosciences. Quelle est la nature psychologique du rêve ? Le rêve implique-t-il l’imagination ? Nous avons cherché à répondre à ces questions en comparant la vision orthodoxe (les rêves impliquent des perceptions mensongères et des croyances fausses) et la vision imaginative (les rêves impliquent des états de l’imagination similaires à la perception et à la croyance).

Publications
  • « The creative side of recreative imagination », dans The Philosophy of Fiction: Imagination and Cognition, sous la dir. de P. Engisch et J. Langkau, Routledge, 2022, p. 77-96.
  • « Imagining in remembering from the outside », dans Philosophical Perspectives on Memory and Imagination, sous la dir. de A. Berninger et I. Vendrell Ferran, Routledge, 2022, p. 146-164.
  • « Aphantasia demystified », Synthèse, 2023, doi: 10.1007/s11229-022-04027-9