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UE211 - Culture matérielle en Mésopotamie : lieux, artefacts et acteurs


Lieu et planning


  • INHA
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    annuel / bimensuel, vendredi 09:00-11:00
    du 4 novembre 2022 au 2 juin 2023

    • 4 novembre 2022
    • 18 novembre 2022
    • 2 décembre 2022
    • 16 décembre 2022
    • 3 février 2023
    • 17 février 2023
    • 3 mars 2023
    • 17 mars 2023
    • 31 mars 2023  (salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris)
    • 7 avril 2023
    • 21 avril 2023
    • 2 juin 2023

Description


Dernière modification : 18 mai 2022 09:13

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Archéologie, Histoire
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie historique Antiquité (sciences de l’) Archéologie Culture matérielle Histoire Histoire des sciences et des techniques Histoire économique et sociale Savoirs
Aires culturelles
Asie Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Grégory Chambon [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

Depuis le projet d’étude de la culture matérielle de Mésopotamie dans les années 60 par A. L. Oppenheim, qui avait notamment compris l’intérêt d’un rapprochement de l’assyriologie avec l’anthropologie et l’histoire économique, les philologues se sont surtout focalisés sur les realia décrits dans les textes dans des perspectives essentiellement lexicographiques, tandis que les archéologues se sont principalement intéressés aux techniques de l’artisanat ou de la construction.

On assiste, depuis une dizaine d’années, à un renouvellement des méthodes et des objets de recherche sur le sujet. Tout d’abord, des cas d’étude isolés sur l’application de techniques particulières laissent la place à des approches qui cherchent à comprendre les processus techniques dans leur ensemble à travers une perspective “glocal”, c’est-à-dire en croisant les échelles du global au local. Ensuite, à la description de ces techniques est de plus en plus associée l’étude des contextes socio-culturels de l’élaboration, de la diffusion et de la mise en pratique des savoir-faire, ainsi que celle des acteurs (artisans, marchands, techniciens, etc.). Enfin les modèles économiques fondés sur la production, la circulation et l’accumulation des biens sont repensés en croisant une interprétation plus contextualisée des realia dans les textes, avec une analyse plus poussée des artefacts retrouvés par les archéologues.

Nous nous proposons d’étudier cette culture matérielle de Mésopotamie à travers plusieurs cas d’études issus de recherches nouvelles, croisant les sources et les méthodes, sur trois millénaires.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Renseignements par courriel

Direction de travaux des étudiants

Direction de travaux d'étudiants (doctorat, master) sur rendez-vous

Réception des candidats

Sur rendez-vous

Pré-requis

Aucun pré-requis


Compte rendu


L’étude de la culture matérielle du Proche-Orient ancien avec les étudiants (de l’EHESS mais aussi de l’Université de Liège dont le cursus inclut ce séminaire) a été poursuivie cette année, avec un double objectif.

Premièrement, l’accent a été mis sur la contextualisation (archéologique, social, économique) des artefacts produits par les anciens Mésopotamiens. Au-delà des objets manufacturés, l’attention s’est portée sur les gestes et les techniques qui ont permis leur élaboration, leur usage et éventuellement leur diffusion, ainsi que sur les acteurs impliqués dans les chaînes opératoires nécessitant ces objets (artisans, marchands, techniciens, etc.). Les modèles économiques fondés sur la production, la circulation et l’accumulation des biens ont été également repensés en croisant les données archéologiques et les realia dans les textes cunéiformes. Un regard anthropologique a ainsi permis dans certains cas de réfléchir à nouveaux frais à des activités artisanales impliquant des techniques de bâti, de métallurgie, de construction navale, et de fabrication de sceaux, indissociables des savoir-faire qui circulaient à des échelles différentes. C’est ce changement d’échelle qui a été particulièrement moteur dans la réflexion : une approche qui cherche à comprendre les processus techniques dans leur ensemble à travers une perspective « glocal », qui combine les visions du global au local et qui est au cœur des recherches récentes, a été préférée aux cas d’étude isolés de techniques particulières.

Deuxièmement, il nous a semblé que ces efforts de contextualisation étaient indissociables d’un regard réflexif sur les pratiques des historiens et des archéologues du Proche-Orient ancien, qui bien souvent étudient les mêmes objets mais avec des méthodes différentes. Le nécessaire croisement des données archéologiques et les realia dans les textes cunéiformes invite ainsi à se départir de certains préjugés, fondés sur des catégories de pensée moderne, pour mieux entrer dans les préoccupations et la pensée technique des Anciens, notamment à propos des techniques de métallurgie, de poterie et de sigillographie.

C’est dans ce double objectif qu’ont été présentés les derniers résultats du projet ANR/DFG (EHESS/Université de Munich) sur la gestion des huiles végétales et graisses animales au Proche-Orient, qui reconstituent les anciennes chaînes opératoires, de la production à la consommation, en passant par le transport et le stockage; les discussions autour de ces résultats ont ainsi montré combien le dialogue entre sciences sociales et sciences naturelles (archéobotanique, archéozoologie, sciences environnementales) était nécessaire.

Ce double objectif a également conduit Elena Devecchi, professeur invitée à l’EHESS, à présenter ses travaux sur la gestion des ressources agricoles d’après les textes cassites (XVe-XIIIe siècle av. J.-C.), en mettant en évidence une double logique issue des réflexions de la New Accounting History : celle des textes administratifs produits dans le cadre d’une comptabilité qui était avant tout une construction sociale avant d’être une réponse à des besoins économiques, et celle des administrateurs qui devaient répondre à des besoins concrets et pratiques de gestion des biens consommables.

Publications
  • Avec A. Otto, Weights and Measures as a Window on Ancient Near Eastern Societies, Münchener Abhandlungen zum Alten Orient 9, 2023, 212 p.
  • Postface de Denise Schmandt-Besserat, La Genèse de l’écriture, Les Belles Lettres, Paris, 2022, p. 217-266.
  • « Pourquoi écrire et tenir des comptes ? Étude de la comptabilité dans le Palais de Mari au 18e siècle av. J.-C. », dans Administrations et pratiques comptables au Proche-Orient ancien. Actes du colloque international, tenu à Louvain-la-Neuve, les 21-22 février 2019, sous la dir. d'E. Bordreuil, J. Tavernier et V. Matoïan, 2023, p. 313-348.
  • « L’écrit et l’oral : tenir et rendre des comptes au Proche-Orient ancien (Début du IIe millénaire av. J.-C.) », Pasiphae XVII, 2023, p. 85-94.
  • « Prendre en compte des comptes : Scribes, tablettes cunéiformes et historiens du Proche-Orient ancien », Revue de synthèse, tome 142, n°3-4, 2021, p. 342-385 (Prix Joseph Colleye de l’Histoire de la comptabilité 2022).


Dernière modification : 18 mai 2022 09:13

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Archéologie, Histoire
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie historique Antiquité (sciences de l’) Archéologie Culture matérielle Histoire Histoire des sciences et des techniques Histoire économique et sociale Savoirs
Aires culturelles
Asie Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Grégory Chambon [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

Depuis le projet d’étude de la culture matérielle de Mésopotamie dans les années 60 par A. L. Oppenheim, qui avait notamment compris l’intérêt d’un rapprochement de l’assyriologie avec l’anthropologie et l’histoire économique, les philologues se sont surtout focalisés sur les realia décrits dans les textes dans des perspectives essentiellement lexicographiques, tandis que les archéologues se sont principalement intéressés aux techniques de l’artisanat ou de la construction.

On assiste, depuis une dizaine d’années, à un renouvellement des méthodes et des objets de recherche sur le sujet. Tout d’abord, des cas d’étude isolés sur l’application de techniques particulières laissent la place à des approches qui cherchent à comprendre les processus techniques dans leur ensemble à travers une perspective “glocal”, c’est-à-dire en croisant les échelles du global au local. Ensuite, à la description de ces techniques est de plus en plus associée l’étude des contextes socio-culturels de l’élaboration, de la diffusion et de la mise en pratique des savoir-faire, ainsi que celle des acteurs (artisans, marchands, techniciens, etc.). Enfin les modèles économiques fondés sur la production, la circulation et l’accumulation des biens sont repensés en croisant une interprétation plus contextualisée des realia dans les textes, avec une analyse plus poussée des artefacts retrouvés par les archéologues.

Nous nous proposons d’étudier cette culture matérielle de Mésopotamie à travers plusieurs cas d’études issus de recherches nouvelles, croisant les sources et les méthodes, sur trois millénaires.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Renseignements par courriel

Direction de travaux des étudiants

Direction de travaux d'étudiants (doctorat, master) sur rendez-vous

Réception des candidats

Sur rendez-vous

Pré-requis

Aucun pré-requis

  • INHA
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    annuel / bimensuel, vendredi 09:00-11:00
    du 4 novembre 2022 au 2 juin 2023

    • 4 novembre 2022
    • 18 novembre 2022
    • 2 décembre 2022
    • 16 décembre 2022
    • 3 février 2023
    • 17 février 2023
    • 3 mars 2023
    • 17 mars 2023
    • 31 mars 2023  (salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris)
    • 7 avril 2023
    • 21 avril 2023
    • 2 juin 2023

L’étude de la culture matérielle du Proche-Orient ancien avec les étudiants (de l’EHESS mais aussi de l’Université de Liège dont le cursus inclut ce séminaire) a été poursuivie cette année, avec un double objectif.

Premièrement, l’accent a été mis sur la contextualisation (archéologique, social, économique) des artefacts produits par les anciens Mésopotamiens. Au-delà des objets manufacturés, l’attention s’est portée sur les gestes et les techniques qui ont permis leur élaboration, leur usage et éventuellement leur diffusion, ainsi que sur les acteurs impliqués dans les chaînes opératoires nécessitant ces objets (artisans, marchands, techniciens, etc.). Les modèles économiques fondés sur la production, la circulation et l’accumulation des biens ont été également repensés en croisant les données archéologiques et les realia dans les textes cunéiformes. Un regard anthropologique a ainsi permis dans certains cas de réfléchir à nouveaux frais à des activités artisanales impliquant des techniques de bâti, de métallurgie, de construction navale, et de fabrication de sceaux, indissociables des savoir-faire qui circulaient à des échelles différentes. C’est ce changement d’échelle qui a été particulièrement moteur dans la réflexion : une approche qui cherche à comprendre les processus techniques dans leur ensemble à travers une perspective « glocal », qui combine les visions du global au local et qui est au cœur des recherches récentes, a été préférée aux cas d’étude isolés de techniques particulières.

Deuxièmement, il nous a semblé que ces efforts de contextualisation étaient indissociables d’un regard réflexif sur les pratiques des historiens et des archéologues du Proche-Orient ancien, qui bien souvent étudient les mêmes objets mais avec des méthodes différentes. Le nécessaire croisement des données archéologiques et les realia dans les textes cunéiformes invite ainsi à se départir de certains préjugés, fondés sur des catégories de pensée moderne, pour mieux entrer dans les préoccupations et la pensée technique des Anciens, notamment à propos des techniques de métallurgie, de poterie et de sigillographie.

C’est dans ce double objectif qu’ont été présentés les derniers résultats du projet ANR/DFG (EHESS/Université de Munich) sur la gestion des huiles végétales et graisses animales au Proche-Orient, qui reconstituent les anciennes chaînes opératoires, de la production à la consommation, en passant par le transport et le stockage; les discussions autour de ces résultats ont ainsi montré combien le dialogue entre sciences sociales et sciences naturelles (archéobotanique, archéozoologie, sciences environnementales) était nécessaire.

Ce double objectif a également conduit Elena Devecchi, professeur invitée à l’EHESS, à présenter ses travaux sur la gestion des ressources agricoles d’après les textes cassites (XVe-XIIIe siècle av. J.-C.), en mettant en évidence une double logique issue des réflexions de la New Accounting History : celle des textes administratifs produits dans le cadre d’une comptabilité qui était avant tout une construction sociale avant d’être une réponse à des besoins économiques, et celle des administrateurs qui devaient répondre à des besoins concrets et pratiques de gestion des biens consommables.

Publications
  • Avec A. Otto, Weights and Measures as a Window on Ancient Near Eastern Societies, Münchener Abhandlungen zum Alten Orient 9, 2023, 212 p.
  • Postface de Denise Schmandt-Besserat, La Genèse de l’écriture, Les Belles Lettres, Paris, 2022, p. 217-266.
  • « Pourquoi écrire et tenir des comptes ? Étude de la comptabilité dans le Palais de Mari au 18e siècle av. J.-C. », dans Administrations et pratiques comptables au Proche-Orient ancien. Actes du colloque international, tenu à Louvain-la-Neuve, les 21-22 février 2019, sous la dir. d'E. Bordreuil, J. Tavernier et V. Matoïan, 2023, p. 313-348.
  • « L’écrit et l’oral : tenir et rendre des comptes au Proche-Orient ancien (Début du IIe millénaire av. J.-C.) », Pasiphae XVII, 2023, p. 85-94.
  • « Prendre en compte des comptes : Scribes, tablettes cunéiformes et historiens du Proche-Orient ancien », Revue de synthèse, tome 142, n°3-4, 2021, p. 342-385 (Prix Joseph Colleye de l’Histoire de la comptabilité 2022).