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UE210 - Révolutions et contre-révolution en Amérique latine, une histoire contemporaine (1780-1980)


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A427
    annuel / hebdomadaire, jeudi 16:30-18:30
    du 3 novembre 2022 au 1er juin 2023
    Nombre de séances : 24


Description


Dernière modification : 30 mars 2023 08:03

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
anglais espagnol français
Mots-clés
Histoire Politique
Aires culturelles
Amérique du Sud Amériques
Intervenant·e·s
  • Clément Thibaud [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)

Le séminaire s'attachera cette année aux dynamiques révolutionnaires et contre-révolutionnaires de l'Amérique latine (Brésil compris) de la fin de la période coloniale au XXe siècle, avec un intérêt particulier pour le XIXe siècle. Il comprendra un exposé des principaux événements et proposera une réflexion sur certains grands thèmes liés à la construction de la modernité politique au sein de ces sociétés coloniales et postcoloniales. Parmi ces dossiers, on s'intéressera particulièrement à la question républicaine, à la citoyenneté complexe des populations amérindiennes et noires, au devenir de l'esclavage, mais aussi aux enjeux constitutionnels et juridictionnels. La violence politique, les révoltes et guerres civiles, l'instabilité gouvernementale feront également partie de l'enquête. Loin d'identifier la période avec la construction de l'État-nation, nous approfondirons ses alternatives politiques trop souvent négligées : républicanisme provincial, retour à la monarchie, souverainetés indigènes, demandes de protectorat européen ou nord-américain. Concernant le XXe siècle, nous aborderons certains dossiers concernant la Révolution mexicaine ou les régimes militaires des années 1970. L'objectif du séminaire, cette année, est d'établir un bilan critique et prospectif de la « nouvelle histoire politique » de l'Amérique latine et de ses trente ans d'histoire.

3 novembre 2022 : Révolutions et contre-révolutions en Amérique latine à l’époque contemporaine. Introduction.

La séance posera le cadre général du séminaire, conceptuel, historiographique et chronologique. Elle explicitera aussi les attentes pédagogiques.

10 novembre 2022 : Francisco Ortega (Universidad Nacional de Colombia, Bogotá), « Tanteos democráticos: un concepto fundamental y poco evidente del mundo hispanoamericano 1808-1832 » (en castellano)

17 novembre 2022 : Vania Markarian (Universidad de la República, Montevideo), « Correspondencias libertarias: Las cartas de Benito Milla y Luis Mercier Vega en el archivo del Congreso por la Libertad de la Cultura » (en castellano)

24 novembre 2022 : Pas de séance.

1er décembre 2022 : Ariadna Islas (Universidad de la República, Montevideo), « En busca del paisaje de la patria: historia natural y debate político en torno a los escritos de Dámaso Antonio Larrañaga ».

Dámaso Antonio Larrañaga nació en Montevideo, ciudad a la que llamaba su patria, a finales del siglo XVIII, y murió allí a mediados del siglo XIX. Destinado por su familia al sacerdocio, luego de la muerte de su hijo mayor, Dámaso había manifestado su temprana vocación por las ciencias naturales e incluso, según sus biógrafos la voluntad de ser médico. Su tesis de doctorado en el Colegio de San Carlos incluyó una parte de "Filosofía física" en la que volcó sus conocimientos sobre la botánica y las ciencias naturales en general, considerando al "libro de la naturaleza" como el "segundo" libro en que debía leerse la creación. Durante su larga carrera en diversos cargos eclesiásticos no abandonó nunca su afición por las ciencias naturales y mantuvo correspondencia e intercambio de libros y saberes con otros sacerdotes y naturalistas, en la región y más allá del Atlántico. La descripción del paisaje de la ciudad y la campaña de Montevideo y otros pueblos y ciudades que visitó en ocasión de misiones políticas reconstruye, a través de la clasificación de las plantas nativas y aclimatadas según el sistema de Linneo, elementos de la identidad propia de este territorio y su utilidad en el marco del imperio entre los siglos XVIII y XIX, cuando las "Floras..." y las expediciones intentaron colaborar con la explotación de los recursos. No obstante, el camino de la descripción no estuvo exento de dificultades, la lectura de Buffon y la noción de la transformación de las especies pusieron en cuestión el "fijismo" de Linneo en sus reflexiones. El asunto del progreso de la civilización y de las reliquias e indicios de mundos anteriores pusieron en jaque al mundo de Dámaso.

8 décembre 2022 : Ana María Jiménez (EHESS-Mondes Américains-CERMA), « Écologie politique des mobilisations paysannes dans la haute montagne andine, Colombie, Sumapaz, XXe-XXIe siècles »

15 décembre 2022 : Marta Irurozqui (Consejo Superior de la Investigación Científica, Madrid), « La responsabilidad del legislativo en las revoluciones y la dictadura » (en castellano)

5 janvier 2022 : Anaximandro Pérez Espinoza (EHESS-Mondes Américains-CERMA). « Las implicaciones de las distancias sobre la guerra civil novohispana (1810-1821) » (en castellano)

La guerra desplegada contra las múltiples rebeliones regionales durante la Guerra de Independencia mexicana estuvo ritmada por las distancias enormes que se debían cubrir para dominar a los pueblos, perseguir a los insurgentes y coordinar los esfuerzos de los ejércitos del rey de España. Considerando su influencia sobre las líneas estratégicas y tácticas de las tropas virreinales, se propone apuntar hacia la problematización del factor distancia como elemento condicionante de la violencia organizada en el siglo XIX.

12 janvier 2023 : Romain Robinet (Université d’Angers, TEMOS), « La fabrique de l’autochtone. Politiques indigénistes et mouvements indiens au Mexique (XXe siècle) »

Cette contribution porte sur le caractère socialement construit de l’indianité dans le Mexique contemporain. Loin d’être une donnée évidente, la catégorie « indigène » doit en effet être appréhendée comme une ressource politique multidimensionnelle, mobilisée aussi bien par l’État « indigéniste » que par un long continuum d’organisations faisant le choix de s’identifier comme « indiennes ». La question autochtone nourrit dès lors une histoire politique de l’altérité, entrelaçant construction étatique et travail militant. L’analyse en termes de « régimes nationaux d’altérité » peut ainsi céder place à l’étude de « cycles politiques d’altérité », poreux aux grands mouvements de l’histoire globale. À l’échelle du « court XXe siècle » mexicain (1910-1994), trois séquences peuvent en conséquence être distinguées : un « cycle révolutionnaire » (de 1910 au début des années 1940) liant naissance de l’indigénisme, mobilisation autochtone et nationalisme racial dans le sillage de la Grande Guerre ; un « cycle stabilisateur » (des années 1940 aux années 1960) imbriquant anthropologie appliquée, indianité encadrée par le PRI et panaméricanisme de guerre froide ; un « cycle polarisateur » (des années 1970 au début des années 1990) voyant la désarticulation entre un indigénisme étatique désormais critiqué à l’aune de la décolonisation afro-asiatique et l’essor de mobilisations indiennes indépendantes.

19 janvier 2023 : Michele Magri (Università di Pisa-EHESS Mondes Américains), « Les exilés du Risorgimento aux États-Unis, une approche générationnelle (1820-1870) »

26 janvier 2023 : Questions de méthode. Sociohistoire des révolutions, enjeux, historiographie, méthodologies

2 février 2023 : Daniel Rojas (Université de Grenoble, Mondes Américains), « La fronde et la pierre. Insurrection, contre-insurrection et réseaux transpacifiques dans la Guerre froide, 1954-1969 »

Longtemps centrée sur l'interaction entre centres et périphéries, l'historiographie de la Guerre froide a eu tendance à sous-estimer le phénomène des circulations périphériques. Cependant, l'établissement de contacts et de connexions entre les régions marginales des grands blocs politiques constitue un facteur de première importance pour comprendre le conflit Est-Ouest. Mon intention est de proposer au séminaire un ensemble de manuels, de rapports et de plans militaires insurrectionnels et contre-insurrectionnels, produits dans tout l'océan Pacifique entre la fin de la Guerre de Corée et le début des années 1970, afin d'étudier a) plusieurs trajectoires de vie  b) les modalités pour définir politique et militairement  un nouveau type d'adversaire dans la pensée militaire et c) l'interpénétration entre des groupes culturel et spatialement éloignés bien que porteurs de revendications similaires dans le cadre d'une géographie globale du combat.

9 février 2023 : Une histoire naturelle de la démocratie. Sur les sciences, le gouvernement et la souveraineté populaire au XIXe siècle

16 février 2023 : Christian García Casas (EHESS-Mondes Américains), « Les États latino-américains et la question du désarmement à la Société des Nations (1925-1934) »

La présentation analysera la contribution des républiques latino-américaines au sujet du désarmement matériel et moral entre 1925 et 1934. Bien qu'intéressées par l'avancement des discussions à l'Assemblée de la Société des Nations au sujet de la limitation et le contrôle de l'armement, les républiques latino-américaines, membres de la SdN, se trouvent face à un dilemme qui touche directement leur souveraineté territoriale. Les conflits de Tacna et Arica, de Leticia et du Chaco soulèvent l'importance d'une réserve d'armement de guerre dans l'éclatement d'un conflit. L'entre-deux-guerres est une période qui se caractérise par la progressive montée des tensions entre les États dans le monde, et l'Amérique latine est directement concernée. D'autant plus, qu'une des bases de la légitimité de ces États se centrait autour du respect de la réduction dans leur armement. Dans ce sens, l'action des délégués latino-américains à Genève était de dénoncer leur impossibilité d'action sur cette question qui est gérée par les grandes puissances (États-Unis principalement) [C'est le sujet du document/source que je vous soumets pour qu'il soit commenté durant la séance]. Malgré cette frustration, des pays comme l'Équateur, la Bolivie, le Chili et la Colombie, proposent à la SdN de prioriser certaines discussions pour apaiser la course aux armements et aux sentiments de guerre : l'amélioration du niveau de vie, la justice sociale, la coopération économique et culturelle sans laisser de côté l'idée d'avoir une réserve d'armement et une force armée professionnalisée en cas de conflit.

23 février 2023 : Matias Sanchez Barberan (Université de Nantes-Mondes Américains), « Sur le républicanisme sud-pacifique ».

2 mars 2023 : Ana Paula Fraga (EHESS-Mondes Américains-Universidade Federal do Rio Grande do Sul), « La force de gouverner la révolution au Brésil. Intervention fédérale sous les présidences de Getúlio Vargas (années 1930-1945) ».

Dictateur entre 1930 et 1945, Getúlio Vargas devient le plus remarquable des dirigeants de l’époque républicaine, malgré une transition controversée passant de représentant du conservatisme brésilien à symbole de la modernisation. Mais à quoi pouvons-nous attribuer sa force ? Loin de s’attacher aux caractéristiques personnelles des grands hommes ou au phénomène populiste des années 1930 en Amérique latine, notre communication cherchera à comprendre l’ère Vargas au prisme des stratégies locales d’institutionnalisation de son pouvoir, telle que l’intervention fédérale. Expérience administrative, politique et militaire d’ampleur nationale, l’intervention montre avec toute sa force comment s’est opérée la redistribution du pouvoir après 1930 entre Vargas et un ensemble de « préfets » représentants de la « Révolution de 1930 » au sein des 21 provinces. Nous prenons comme exemple la province du Rio Grande do Sul, où Vargas a bénéficié d'un important soutien tout en subissant une forte résistance à son pouvoir.

9 mars 2023 : Dario Barriera (Universidad de Rosario-CONICET) 

16 mars 2023 : Guillermo Castillo Quintana (EHESS-Mondes Américains), « Politique et littérature. L’essai en Colombie au XIXe siècle » (en castellano)

23 mars 2023 : séminaire annulé.

30 mars 2023 : Présentation de L'Amérique latine embrasée. Deux siècles de révolutions et de contre-révolutions (E. Palieraki, C. Thibaud)

6 avril 2023 : séminaire annulé

13 avril 2023 : Eduardo Posada Carbó (Oxford University, Oxford School of Global and Areas Studies, Latin American Centre), « Sur la démocratie en Amérique latine » (en castellano)

20 avril 2023 : Esteban Sánchez Oeconomo (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Mondes Américains-CRALMI-CERMA), Le Mexique aux expositions universelles parisiennes. Circulations, interactions et transferts culturels dans la production d'images scientifiques du territoire mexicain (1889-1900).

11 mai 2023 : María Teresa Calderón (Universidad Externado de Colombia, Bogotá), « Repenser le vote dans le monde hispanique » (en castellano)

25 mai 2023 : María Teresa Calderón, « Constitution et conflit politique en Amérique latine. La crise colombienne de 1826 comme étude de cas » (en castellano)

1er juin 2023 : María Teresa Calderón, « La face cachée de la dictature. Sur la dictature bolivarienne de 1828 » (en castellano)


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Toutes les questions sont bienvenues et peuvent être adressées par courriel à clement.thibaud@ehess.fr 

Direction de travaux des étudiants

Sur rdv.

Réception des candidats

Sur Rdv.

Pré-requis

Compréhension de l'espagnol à l'oral. Lecture de l'espagnol et de l'anglais.


Compte rendu


Dans la suite de l’année précédente, Le séminaire s’est attaché cette année aux dynamiques révolutionnaires et contre-révolutionnaires de l'Amérique latine (Brésil compris) de la fin de la période coloniale au XXe siècle, avec un intérêt particulier pour le XIXe siècle, à partir de sources, d’approches et de thématiques diversifiées visant à donner un aperçu des dynamiques actuelles de la recherche sur l’histoire politique du sous-continent. Trois axes ont été particulièrement développés cette année. Le premier a porté sur l’histoire des mobilisations politiques, des réseaux révolutionnaires et des processus de politisation à petite échelle géographique, dans une perspective globale, atlantique, hémisphérique ou latino-américaine. Après un séance d’introduction sur la périodisation des révolutions et des contre-révolutions latino-américaines des indépendances à nos jours, plusieurs séances ont été consacrées à des questions aussi divers que la circulation des personnes et des idées à travers une histoire matérielle et située proposée par plusieurs invités : Vania Markarian, (Universidad de la República), à propos de la correspondance des anarchistes Benito Milla et Luis Mercier Vega ; Michele Magri (Université de Pise/EHESS), sur les exilés italiens du Risorgimento à New York et à la Nouvelle-Orléans ; Daniel Rojas (Université de Grenoble Alpes) à propos des réseaux transpacifiques révolutionnaires et contre-insurrectionnels au cours de la Guerre froide, 1954-1969 ; Christian García Casas (EHESS) sur les États latino-américains et la question du désarmement à la Société des Nations (1925-1934) ; Pablo Yankelevich (Colegio de México) sur la réception internationale de la Révolution mexicaine en Amérique latine). Le rôle de la distance dans la répression de l’insurrection patriote au cours de la guerre d’indépendance mexicaine a été approfondi par Anaximandro Pérez Espinoza (EHESS).

Le séminaire a également abordé les renouvellements en cours concernant certains dossiers classiques de l’histoire des concepts politiques. Francisco Ortega (Universidad Nacional de Colombia) et Eduardo Posada Carbó (Oxford University) se sont intéressés à la façon dont la question démocratique s’affirme progressivement au XIXe siècle en Colombie et dans l’ensemble de l’Amérique latine, s’interrogeant sur la possibilité d’une possible histoire de la démocratie dans le sous-continent dans les décennies postérieures aux indépendances. Matías Sánchez Barberán (Université de Nantes) a présenté comme le républicanisme sud-pacifique, au Chili, au Pérou et en Bolivie, s’affirme comme le véhicule anti-impérialiste à l’occasion des interventions française et espagnole dans le sous-continent dans les années 1860. Romain Robinet (Université d’Angers) a enfin proposé une relecture de l’indigénisme mexicain au XIXe siècle en montrant comment la catégorie d’indigène devenait une ressource politique et les différents cycles d’une histoire politique de l’altérité liant l’État et la société mexicaines à sa « part indigène ». Hors des invitations, le séminaire a abordé certaines questions méthodologiques en lien avec la sociohistoire des révolutions : prosopographie et analyse de réseaux, approches quantitatives, etc.

Les recherches en cours sur la question de la construction de l’État et du régime représentatif ont fait l'objet de plusieurs présentations permettant de remettre en cause les conceptions linéaires, téléologiques ou normatives qui imprègnent encore la façon dont ce problème est abordé. Ariadna Islas, (Universidad de la República) à travers la présentation de la trajectoire du savant naturaliste uruguayen Damaso Antonio Larrañaga a présenté un exemple de la façon dont se nouent les savoirs scientifiques et la politique républicaine. Pour le XXe siècle, Ana María Jiménez (EHESS), à partir de l’exemple de la région du Sumapaz, a noué les enjeux environnementaux et les dynamiques de mobilisation politique dans le cadre d’une communauté paysanne résistant à l’État dans le cadre du conflit armé. Sur le plan des institutions proprement dites, Ana Fraga (EHESS) a montré comment le processus de centralisation de l’Etat, sous la présidence de Getulio Vargas, s’est appuyé au Brésil sur la constitution d’une nouvelle élite politique, celle des interventores, représentant de l’exécutif dans les États fédérés. Professeure invitée à l’EHESS, María Teresa Calderón (Universidad Externado de Colombia) s’est attaché à la dimension spatiale de la construction étatique colombienne, à travers l’étude des pronunciamientos de la crise de 1826-1832. Elle a par ailleurs montré que la recomposition républicaine du gouvernement par la juridiction, hérité de la période coloniale, aboutit à une construction étatique qui ne correspond aucunement aux modèles classiques de l’édification d’une administration moderne surplombant la société. Par cette approche, elle a proposé une nouvelle interprétation de la dictature bolivarienne de 1828 en indiquant comment celle-ci renvoyait à une « constitution matérielle » de la nation et à l’expression de ses atomes élémentaires, à savoir ses municipalités.

Publications
  • Avec Eugenia Palieraki, L’Amérique latine embrasée. Révolutions et contre-révolutions en Amérique latine, XIXe-XXe siècle, Paris, Armand Colin, Paris, Armand Colin, 2023, 388 p.
  • Avec Q. Deluermoz et E. Fureix, Les Mondes de 1848. Au-delà du printemps des peuples, Ceyzérieux, Champ Vallon, 2023.
  • Avec Philippe Minard, « Pour la cause du peuple ? La longue durée des populismes », Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 71, 2023/2, p. 7-200. 
  • « Después del imperio, la colonización. Relaciones franco-colombianas en la época de la independencia », Boletín de Historia y antigüedades, vol. 109, n° 875, juillet-décembre 2022, p. 87-123.
  • « Idées et pratiques de la colonisation de la crise atlantique des empires à la Révolution de 1848 », dans Les Mondes de 1848. Au-delà du printemps des peuples, op. cit., p. 134-149.
  • « Interrègne impérial français et relance "coloniste" (1815-1830) », dans L’historien citoyen. Révolution, guerre, empire. Mélanges en l’honneur de Bernard Gainot, sous la dir. de Benjamin Deruelle, Emilie Dosquet et Paul Vo-Ha, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2022, p. 477-502.
  • « ¿Una historia natural del régimen representativo? Saberes ilustrados, raza y constituciones en Tierra Firme (1811-1821) », Araucaria. Revista Iberoamericana de Filosofía, Política, Humanidades y Relaciones Internacionales, nº 49, 2022, p. 499-522.
  • « Bolívar », dans Dicionário de história da Independência do Brasil: conceitos, temas e protagonistas, sous la dir. de Cecília Helena Oliveira et João Paulo Pimenta, São Paulo, Publicações BBM, 2022.

Dernière modification : 30 mars 2023 08:03

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
anglais espagnol français
Mots-clés
Histoire Politique
Aires culturelles
Amérique du Sud Amériques
Intervenant·e·s
  • Clément Thibaud [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)

Le séminaire s'attachera cette année aux dynamiques révolutionnaires et contre-révolutionnaires de l'Amérique latine (Brésil compris) de la fin de la période coloniale au XXe siècle, avec un intérêt particulier pour le XIXe siècle. Il comprendra un exposé des principaux événements et proposera une réflexion sur certains grands thèmes liés à la construction de la modernité politique au sein de ces sociétés coloniales et postcoloniales. Parmi ces dossiers, on s'intéressera particulièrement à la question républicaine, à la citoyenneté complexe des populations amérindiennes et noires, au devenir de l'esclavage, mais aussi aux enjeux constitutionnels et juridictionnels. La violence politique, les révoltes et guerres civiles, l'instabilité gouvernementale feront également partie de l'enquête. Loin d'identifier la période avec la construction de l'État-nation, nous approfondirons ses alternatives politiques trop souvent négligées : républicanisme provincial, retour à la monarchie, souverainetés indigènes, demandes de protectorat européen ou nord-américain. Concernant le XXe siècle, nous aborderons certains dossiers concernant la Révolution mexicaine ou les régimes militaires des années 1970. L'objectif du séminaire, cette année, est d'établir un bilan critique et prospectif de la « nouvelle histoire politique » de l'Amérique latine et de ses trente ans d'histoire.

3 novembre 2022 : Révolutions et contre-révolutions en Amérique latine à l’époque contemporaine. Introduction.

La séance posera le cadre général du séminaire, conceptuel, historiographique et chronologique. Elle explicitera aussi les attentes pédagogiques.

10 novembre 2022 : Francisco Ortega (Universidad Nacional de Colombia, Bogotá), « Tanteos democráticos: un concepto fundamental y poco evidente del mundo hispanoamericano 1808-1832 » (en castellano)

17 novembre 2022 : Vania Markarian (Universidad de la República, Montevideo), « Correspondencias libertarias: Las cartas de Benito Milla y Luis Mercier Vega en el archivo del Congreso por la Libertad de la Cultura » (en castellano)

24 novembre 2022 : Pas de séance.

1er décembre 2022 : Ariadna Islas (Universidad de la República, Montevideo), « En busca del paisaje de la patria: historia natural y debate político en torno a los escritos de Dámaso Antonio Larrañaga ».

Dámaso Antonio Larrañaga nació en Montevideo, ciudad a la que llamaba su patria, a finales del siglo XVIII, y murió allí a mediados del siglo XIX. Destinado por su familia al sacerdocio, luego de la muerte de su hijo mayor, Dámaso había manifestado su temprana vocación por las ciencias naturales e incluso, según sus biógrafos la voluntad de ser médico. Su tesis de doctorado en el Colegio de San Carlos incluyó una parte de "Filosofía física" en la que volcó sus conocimientos sobre la botánica y las ciencias naturales en general, considerando al "libro de la naturaleza" como el "segundo" libro en que debía leerse la creación. Durante su larga carrera en diversos cargos eclesiásticos no abandonó nunca su afición por las ciencias naturales y mantuvo correspondencia e intercambio de libros y saberes con otros sacerdotes y naturalistas, en la región y más allá del Atlántico. La descripción del paisaje de la ciudad y la campaña de Montevideo y otros pueblos y ciudades que visitó en ocasión de misiones políticas reconstruye, a través de la clasificación de las plantas nativas y aclimatadas según el sistema de Linneo, elementos de la identidad propia de este territorio y su utilidad en el marco del imperio entre los siglos XVIII y XIX, cuando las "Floras..." y las expediciones intentaron colaborar con la explotación de los recursos. No obstante, el camino de la descripción no estuvo exento de dificultades, la lectura de Buffon y la noción de la transformación de las especies pusieron en cuestión el "fijismo" de Linneo en sus reflexiones. El asunto del progreso de la civilización y de las reliquias e indicios de mundos anteriores pusieron en jaque al mundo de Dámaso.

8 décembre 2022 : Ana María Jiménez (EHESS-Mondes Américains-CERMA), « Écologie politique des mobilisations paysannes dans la haute montagne andine, Colombie, Sumapaz, XXe-XXIe siècles »

15 décembre 2022 : Marta Irurozqui (Consejo Superior de la Investigación Científica, Madrid), « La responsabilidad del legislativo en las revoluciones y la dictadura » (en castellano)

5 janvier 2022 : Anaximandro Pérez Espinoza (EHESS-Mondes Américains-CERMA). « Las implicaciones de las distancias sobre la guerra civil novohispana (1810-1821) » (en castellano)

La guerra desplegada contra las múltiples rebeliones regionales durante la Guerra de Independencia mexicana estuvo ritmada por las distancias enormes que se debían cubrir para dominar a los pueblos, perseguir a los insurgentes y coordinar los esfuerzos de los ejércitos del rey de España. Considerando su influencia sobre las líneas estratégicas y tácticas de las tropas virreinales, se propone apuntar hacia la problematización del factor distancia como elemento condicionante de la violencia organizada en el siglo XIX.

12 janvier 2023 : Romain Robinet (Université d’Angers, TEMOS), « La fabrique de l’autochtone. Politiques indigénistes et mouvements indiens au Mexique (XXe siècle) »

Cette contribution porte sur le caractère socialement construit de l’indianité dans le Mexique contemporain. Loin d’être une donnée évidente, la catégorie « indigène » doit en effet être appréhendée comme une ressource politique multidimensionnelle, mobilisée aussi bien par l’État « indigéniste » que par un long continuum d’organisations faisant le choix de s’identifier comme « indiennes ». La question autochtone nourrit dès lors une histoire politique de l’altérité, entrelaçant construction étatique et travail militant. L’analyse en termes de « régimes nationaux d’altérité » peut ainsi céder place à l’étude de « cycles politiques d’altérité », poreux aux grands mouvements de l’histoire globale. À l’échelle du « court XXe siècle » mexicain (1910-1994), trois séquences peuvent en conséquence être distinguées : un « cycle révolutionnaire » (de 1910 au début des années 1940) liant naissance de l’indigénisme, mobilisation autochtone et nationalisme racial dans le sillage de la Grande Guerre ; un « cycle stabilisateur » (des années 1940 aux années 1960) imbriquant anthropologie appliquée, indianité encadrée par le PRI et panaméricanisme de guerre froide ; un « cycle polarisateur » (des années 1970 au début des années 1990) voyant la désarticulation entre un indigénisme étatique désormais critiqué à l’aune de la décolonisation afro-asiatique et l’essor de mobilisations indiennes indépendantes.

19 janvier 2023 : Michele Magri (Università di Pisa-EHESS Mondes Américains), « Les exilés du Risorgimento aux États-Unis, une approche générationnelle (1820-1870) »

26 janvier 2023 : Questions de méthode. Sociohistoire des révolutions, enjeux, historiographie, méthodologies

2 février 2023 : Daniel Rojas (Université de Grenoble, Mondes Américains), « La fronde et la pierre. Insurrection, contre-insurrection et réseaux transpacifiques dans la Guerre froide, 1954-1969 »

Longtemps centrée sur l'interaction entre centres et périphéries, l'historiographie de la Guerre froide a eu tendance à sous-estimer le phénomène des circulations périphériques. Cependant, l'établissement de contacts et de connexions entre les régions marginales des grands blocs politiques constitue un facteur de première importance pour comprendre le conflit Est-Ouest. Mon intention est de proposer au séminaire un ensemble de manuels, de rapports et de plans militaires insurrectionnels et contre-insurrectionnels, produits dans tout l'océan Pacifique entre la fin de la Guerre de Corée et le début des années 1970, afin d'étudier a) plusieurs trajectoires de vie  b) les modalités pour définir politique et militairement  un nouveau type d'adversaire dans la pensée militaire et c) l'interpénétration entre des groupes culturel et spatialement éloignés bien que porteurs de revendications similaires dans le cadre d'une géographie globale du combat.

9 février 2023 : Une histoire naturelle de la démocratie. Sur les sciences, le gouvernement et la souveraineté populaire au XIXe siècle

16 février 2023 : Christian García Casas (EHESS-Mondes Américains), « Les États latino-américains et la question du désarmement à la Société des Nations (1925-1934) »

La présentation analysera la contribution des républiques latino-américaines au sujet du désarmement matériel et moral entre 1925 et 1934. Bien qu'intéressées par l'avancement des discussions à l'Assemblée de la Société des Nations au sujet de la limitation et le contrôle de l'armement, les républiques latino-américaines, membres de la SdN, se trouvent face à un dilemme qui touche directement leur souveraineté territoriale. Les conflits de Tacna et Arica, de Leticia et du Chaco soulèvent l'importance d'une réserve d'armement de guerre dans l'éclatement d'un conflit. L'entre-deux-guerres est une période qui se caractérise par la progressive montée des tensions entre les États dans le monde, et l'Amérique latine est directement concernée. D'autant plus, qu'une des bases de la légitimité de ces États se centrait autour du respect de la réduction dans leur armement. Dans ce sens, l'action des délégués latino-américains à Genève était de dénoncer leur impossibilité d'action sur cette question qui est gérée par les grandes puissances (États-Unis principalement) [C'est le sujet du document/source que je vous soumets pour qu'il soit commenté durant la séance]. Malgré cette frustration, des pays comme l'Équateur, la Bolivie, le Chili et la Colombie, proposent à la SdN de prioriser certaines discussions pour apaiser la course aux armements et aux sentiments de guerre : l'amélioration du niveau de vie, la justice sociale, la coopération économique et culturelle sans laisser de côté l'idée d'avoir une réserve d'armement et une force armée professionnalisée en cas de conflit.

23 février 2023 : Matias Sanchez Barberan (Université de Nantes-Mondes Américains), « Sur le républicanisme sud-pacifique ».

2 mars 2023 : Ana Paula Fraga (EHESS-Mondes Américains-Universidade Federal do Rio Grande do Sul), « La force de gouverner la révolution au Brésil. Intervention fédérale sous les présidences de Getúlio Vargas (années 1930-1945) ».

Dictateur entre 1930 et 1945, Getúlio Vargas devient le plus remarquable des dirigeants de l’époque républicaine, malgré une transition controversée passant de représentant du conservatisme brésilien à symbole de la modernisation. Mais à quoi pouvons-nous attribuer sa force ? Loin de s’attacher aux caractéristiques personnelles des grands hommes ou au phénomène populiste des années 1930 en Amérique latine, notre communication cherchera à comprendre l’ère Vargas au prisme des stratégies locales d’institutionnalisation de son pouvoir, telle que l’intervention fédérale. Expérience administrative, politique et militaire d’ampleur nationale, l’intervention montre avec toute sa force comment s’est opérée la redistribution du pouvoir après 1930 entre Vargas et un ensemble de « préfets » représentants de la « Révolution de 1930 » au sein des 21 provinces. Nous prenons comme exemple la province du Rio Grande do Sul, où Vargas a bénéficié d'un important soutien tout en subissant une forte résistance à son pouvoir.

9 mars 2023 : Dario Barriera (Universidad de Rosario-CONICET) 

16 mars 2023 : Guillermo Castillo Quintana (EHESS-Mondes Américains), « Politique et littérature. L’essai en Colombie au XIXe siècle » (en castellano)

23 mars 2023 : séminaire annulé.

30 mars 2023 : Présentation de L'Amérique latine embrasée. Deux siècles de révolutions et de contre-révolutions (E. Palieraki, C. Thibaud)

6 avril 2023 : séminaire annulé

13 avril 2023 : Eduardo Posada Carbó (Oxford University, Oxford School of Global and Areas Studies, Latin American Centre), « Sur la démocratie en Amérique latine » (en castellano)

20 avril 2023 : Esteban Sánchez Oeconomo (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Mondes Américains-CRALMI-CERMA), Le Mexique aux expositions universelles parisiennes. Circulations, interactions et transferts culturels dans la production d'images scientifiques du territoire mexicain (1889-1900).

11 mai 2023 : María Teresa Calderón (Universidad Externado de Colombia, Bogotá), « Repenser le vote dans le monde hispanique » (en castellano)

25 mai 2023 : María Teresa Calderón, « Constitution et conflit politique en Amérique latine. La crise colombienne de 1826 comme étude de cas » (en castellano)

1er juin 2023 : María Teresa Calderón, « La face cachée de la dictature. Sur la dictature bolivarienne de 1828 » (en castellano)

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
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Informations pratiques

Toutes les questions sont bienvenues et peuvent être adressées par courriel à clement.thibaud@ehess.fr 

Direction de travaux des étudiants

Sur rdv.

Réception des candidats

Sur Rdv.

Pré-requis

Compréhension de l'espagnol à l'oral. Lecture de l'espagnol et de l'anglais.

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A427
    annuel / hebdomadaire, jeudi 16:30-18:30
    du 3 novembre 2022 au 1er juin 2023
    Nombre de séances : 24

Dans la suite de l’année précédente, Le séminaire s’est attaché cette année aux dynamiques révolutionnaires et contre-révolutionnaires de l'Amérique latine (Brésil compris) de la fin de la période coloniale au XXe siècle, avec un intérêt particulier pour le XIXe siècle, à partir de sources, d’approches et de thématiques diversifiées visant à donner un aperçu des dynamiques actuelles de la recherche sur l’histoire politique du sous-continent. Trois axes ont été particulièrement développés cette année. Le premier a porté sur l’histoire des mobilisations politiques, des réseaux révolutionnaires et des processus de politisation à petite échelle géographique, dans une perspective globale, atlantique, hémisphérique ou latino-américaine. Après un séance d’introduction sur la périodisation des révolutions et des contre-révolutions latino-américaines des indépendances à nos jours, plusieurs séances ont été consacrées à des questions aussi divers que la circulation des personnes et des idées à travers une histoire matérielle et située proposée par plusieurs invités : Vania Markarian, (Universidad de la República), à propos de la correspondance des anarchistes Benito Milla et Luis Mercier Vega ; Michele Magri (Université de Pise/EHESS), sur les exilés italiens du Risorgimento à New York et à la Nouvelle-Orléans ; Daniel Rojas (Université de Grenoble Alpes) à propos des réseaux transpacifiques révolutionnaires et contre-insurrectionnels au cours de la Guerre froide, 1954-1969 ; Christian García Casas (EHESS) sur les États latino-américains et la question du désarmement à la Société des Nations (1925-1934) ; Pablo Yankelevich (Colegio de México) sur la réception internationale de la Révolution mexicaine en Amérique latine). Le rôle de la distance dans la répression de l’insurrection patriote au cours de la guerre d’indépendance mexicaine a été approfondi par Anaximandro Pérez Espinoza (EHESS).

Le séminaire a également abordé les renouvellements en cours concernant certains dossiers classiques de l’histoire des concepts politiques. Francisco Ortega (Universidad Nacional de Colombia) et Eduardo Posada Carbó (Oxford University) se sont intéressés à la façon dont la question démocratique s’affirme progressivement au XIXe siècle en Colombie et dans l’ensemble de l’Amérique latine, s’interrogeant sur la possibilité d’une possible histoire de la démocratie dans le sous-continent dans les décennies postérieures aux indépendances. Matías Sánchez Barberán (Université de Nantes) a présenté comme le républicanisme sud-pacifique, au Chili, au Pérou et en Bolivie, s’affirme comme le véhicule anti-impérialiste à l’occasion des interventions française et espagnole dans le sous-continent dans les années 1860. Romain Robinet (Université d’Angers) a enfin proposé une relecture de l’indigénisme mexicain au XIXe siècle en montrant comment la catégorie d’indigène devenait une ressource politique et les différents cycles d’une histoire politique de l’altérité liant l’État et la société mexicaines à sa « part indigène ». Hors des invitations, le séminaire a abordé certaines questions méthodologiques en lien avec la sociohistoire des révolutions : prosopographie et analyse de réseaux, approches quantitatives, etc.

Les recherches en cours sur la question de la construction de l’État et du régime représentatif ont fait l'objet de plusieurs présentations permettant de remettre en cause les conceptions linéaires, téléologiques ou normatives qui imprègnent encore la façon dont ce problème est abordé. Ariadna Islas, (Universidad de la República) à travers la présentation de la trajectoire du savant naturaliste uruguayen Damaso Antonio Larrañaga a présenté un exemple de la façon dont se nouent les savoirs scientifiques et la politique républicaine. Pour le XXe siècle, Ana María Jiménez (EHESS), à partir de l’exemple de la région du Sumapaz, a noué les enjeux environnementaux et les dynamiques de mobilisation politique dans le cadre d’une communauté paysanne résistant à l’État dans le cadre du conflit armé. Sur le plan des institutions proprement dites, Ana Fraga (EHESS) a montré comment le processus de centralisation de l’Etat, sous la présidence de Getulio Vargas, s’est appuyé au Brésil sur la constitution d’une nouvelle élite politique, celle des interventores, représentant de l’exécutif dans les États fédérés. Professeure invitée à l’EHESS, María Teresa Calderón (Universidad Externado de Colombia) s’est attaché à la dimension spatiale de la construction étatique colombienne, à travers l’étude des pronunciamientos de la crise de 1826-1832. Elle a par ailleurs montré que la recomposition républicaine du gouvernement par la juridiction, hérité de la période coloniale, aboutit à une construction étatique qui ne correspond aucunement aux modèles classiques de l’édification d’une administration moderne surplombant la société. Par cette approche, elle a proposé une nouvelle interprétation de la dictature bolivarienne de 1828 en indiquant comment celle-ci renvoyait à une « constitution matérielle » de la nation et à l’expression de ses atomes élémentaires, à savoir ses municipalités.

Publications
  • Avec Eugenia Palieraki, L’Amérique latine embrasée. Révolutions et contre-révolutions en Amérique latine, XIXe-XXe siècle, Paris, Armand Colin, Paris, Armand Colin, 2023, 388 p.
  • Avec Q. Deluermoz et E. Fureix, Les Mondes de 1848. Au-delà du printemps des peuples, Ceyzérieux, Champ Vallon, 2023.
  • Avec Philippe Minard, « Pour la cause du peuple ? La longue durée des populismes », Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 71, 2023/2, p. 7-200. 
  • « Después del imperio, la colonización. Relaciones franco-colombianas en la época de la independencia », Boletín de Historia y antigüedades, vol. 109, n° 875, juillet-décembre 2022, p. 87-123.
  • « Idées et pratiques de la colonisation de la crise atlantique des empires à la Révolution de 1848 », dans Les Mondes de 1848. Au-delà du printemps des peuples, op. cit., p. 134-149.
  • « Interrègne impérial français et relance "coloniste" (1815-1830) », dans L’historien citoyen. Révolution, guerre, empire. Mélanges en l’honneur de Bernard Gainot, sous la dir. de Benjamin Deruelle, Emilie Dosquet et Paul Vo-Ha, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2022, p. 477-502.
  • « ¿Una historia natural del régimen representativo? Saberes ilustrados, raza y constituciones en Tierra Firme (1811-1821) », Araucaria. Revista Iberoamericana de Filosofía, Política, Humanidades y Relaciones Internacionales, nº 49, 2022, p. 499-522.
  • « Bolívar », dans Dicionário de história da Independência do Brasil: conceitos, temas e protagonistas, sous la dir. de Cecília Helena Oliveira et João Paulo Pimenta, São Paulo, Publicações BBM, 2022.