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UE2 - Anthropologie du politique
Lieu et planning
-
MSH-Paris Nord
20 av George-Sand 93210 Saint-Denis
Auditorium MSH
annuel / bimensuel (2e/4e/5e), lundi 12:30-14:30
du 24 octobre 2022 au 22 mai 2023
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 27 juillet 2022 19:30
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anarchisme Anthropologie Capitalisme Circulations Citoyenneté Classes sociales Coloniales (études) Démocratie Développement Environnement État et politiques publiques Gouvernance Mobilisation(s) Nationalisme Orientalisme Post-coloniales (études) Sociologie politique
- Aires culturelles
- Afrique Amériques Asie Europe Océanie
Intervenant·e·s
- Éric Wittersheim [référent·e] maître de conférences, EHESS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
- Riccardo Ciavolella chargé de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
Qu’est-ce que l’anthropologie, conçue à l’origine comme la science des petites sociétés traditionnelles et immuables, peut dire de notre monde actuel, de ses (in)certitudes, de ses tensions et de ses crises ? L’accélération et l’intensification, depuis la fin du XXe siècle, des circulations de personnes, d’idées et de biens ont contraint les anthropologues à associer la dimension locale, informée par l’ethnographie, à une prise en compte des enjeux plus globaux. Cette approche méthodologique qui s’emploie à varier les échelles, également qualifiée de multi-située, ou de processuelle, invite à dialoguer avec d’autres formes de recherche sur le politique. Ce séminaire vise donc à cerner la singularité de l’anthropologie du politique en regard des autres disciplines des sciences sociales. La présentation de son évolution depuis ses origines permet de montrer son apport spécifique à la compréhension du monde contemporain.
Le séminaire s’appuiera sur la présentation d’auteurs classiques incontournables (Evans-Pritchard, Gluckman, Leach, Balandier, Sahlins, Clastres, Hobsbawm, Scott…) et de leur héritage, les débats qu’ils ont provoqués, ainsi que leur actualité ou influence. Mais également d’auteurs plus contemporains, qui remettent en cause les paradigmes canoniques de la discipline et tentent de développer des outils plus adaptés à la complexité du monde d’aujourd’hui. Cela permettra d’aborder des thématiques au cœur des évolutions des sociétés contemporaines, au-delà des frontières des aires culturelles : la remise en question de la centralité de l’État, la dialectique domination/résistance, la construction des identités et des subjectivités, les formes de pouvoir et de contestation dans la globalisation, l'affirmation d'une prise de parole postcoloniale, le déplacement des « lieux du politique », les mobilisations sociales et populaires et l'émergence de nouvelles formes de contestation. Comment dire ce monde, aussi, quand les normes, les codes et les règles qui le régissaient sont remis en cause par de nouvelles formes de résistances et de mobilisations : féminisme, décolonialisme, antispécisme, etc. ? L’accent sera également mis sur l’aspect méthodologique, ainsi que sur les manières d’aborder le politique à partir d’une approche ethnographique, tout en explorant les liens et les correspondances entre l'anthropologie et les autres sciences sociales qui ont abordé la question du politique.
Les participants au séminaire seront invités à présenter, de manière réflexive et critique, des textes classiques ou récents se réclamant de l’anthropologie politique, dans le cadre de séances thématiques dont le contenu sera annoncé en début d’année universitaire.
Bibliographie indicative :
- Abélès M., Jours tranquilles en 89, Paris, Odile Jacob, 1989.
- Balandier G., Anthropologie politique, Paris, PUF, 1967.
- Bazin, J., Des clous dans la Joconde. L’anthropologie autrement, Toulouse, Editions Anacharsis, 2008
- Bensa, A., La Fin de l’exotisme. Essais d’anthropologie critique, Toulouse, Editions Anacharsis, 2006
- Ciavolella R. & Wittersheim E., Introduction à l’anthropologie du politique, Louvain, De Boeck, 2016.
- Ciavolella R., S. Melenotte, G. Rebucini & E. Wittersheim (eds.), 2021, “Beyond Political Anthropology”, Revue Condition humaine/conditions politiques, 2
- Clastres P., La Société contre l’État, Paris, Editions de Minuit, 1974.
- Clastres P., Recherches d'anthropologie politique, Paris, Le Seuil, 1980
- Clifford J., 2013, Returns: Becoming Indigenous in the Twenty-First Century. Cambridge, MA: Harvard University Press.
- Clifford J. &. G. Marcus, Writing Culture, The Poetics and Politics of Ethnography. Berkeley, University of California Press, 1986.
- Das, V. & Poole, D., Anthropology in the Margins of the State, New Delhi: Oxford University Press, 2004.
- Evans-Pritchard E. E., Les Nuer, Paris, Gallimard, 1969 [1940].
- Edward Evan Evans-Pritchard et M. Fortes, Systèmes politiques africains, Paris, 1964 [1940].
- Fabian, J., Le temps et les autres. Comment l’anthropologie construit son objet, Toulouse, Editions Anacharsis, 2006
- Fassin D. et. al., Juger, réprimer, accompagner: : essai sur la morale de l'Etat, Paris, Seuil, 2013.
- Ferguson, J., The Antipolitics Machine: “Development”, Depoliticization and Bureaucratic Power in Lesotho, U. of Minnesota Press, 1994.
- Gledhill, J., Power and its disguises: anthropological perspectives on politics, Pluto Press, 1994.
- Graeber, D., Pour une anthropologie anarchiste, Lux Éditeur, 2006.
- Graeber, D., La démocratie aux marges, Paris, Flammarion, 2018.
- Gupta A. & Sharma A. (eds.), The Anthropology of the State : a Reader, Oxford, Blackwell Publishing, 2006.
- Leach, E. Les Systèmes Politiques des Hautes Terres de Birmanie, Paris, François Maspéro, 1972.
- Murray Li, T., 2020 Agir pour les autres; Gouvernementalité, développement et pratique politique. Paris, Karthala (trad. de : The Will to improve)
- Revue française de science politique, dossier spécial: "L'anthropologie politique aujourd'hui", 38(5), 1988.
- Scott, J. C., La Domination et les arts de la résistan ce. Fragments du discours subalterne, Paris, Editions Amsterdam, 2009 [1990].
- Scott, J. C., L’œil de l’État. Moderniser, uniformiser, détruire, Paris, La Découverte, 2021.
- Thomas, N., Hors du temps. Histoire et évolutionnisme dans le discours anthropologique, Paris, Belin, 1998.
- Tuhiwai Smith, L., Decolonizing Methodologies. Research and Indigenous Peoples. London & Dunedin, Zed Books & University of Otago Press, 1999.
- Tsing, A., Le champignon de la fin du monde. Sur les possibilités de vivre dans les ruines du capitalisme, Paris, La Découverte, 2015.
- Vincent, J. (ed.), The Anthropology of Politics: A Reader in Ethnography, Theory, and Critique, Blackwell, 2002.
Une bibliographie beaucoup plus complète (celle du manuel Introduction à l’anthropologie du politique) est consultable ici : https://www.academia.edu/31125990/Biblio_Introduction_anthropologie_politique.pdf
Master
-
Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
contacter directement les enseignants.
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Comme chaque année depuis 2012, ce séminaire s’est attaché à présenter à la fois l’héritage important de l’anthropologie politique classique au sein de la discipline, ainsi que certains de ses développements les plus récents. Cet enseignement, qui s’appuie désormais sur une connivence bien rôdée entre les organisateurs, ainsi que sur le manuel d’Introduction à l’anthropologie du politique (éd. De-Boeck Supérieur, 2016) qui en est issu, assume son caractère pédagogique et sa forme hybride, à mi-chemin entre le séminaire de recherche classique et le cours magistral. Il s’agit en effet d’introduire les étudiant·e·s à un ensemble de travaux et s’étalant sur plus d’un siècle et demi, et de créer les conditions d’un échange autour de leurs propres travaux de recherches. Pour ce faire, le séminaire a alterné entre des séances où étaient présentés des débats célèbres de la discipline (la controverse sur la « société contre l’État » de P. Clastres à D. Graeber en passant par J. Scott ; la nuance entre révolution et rébellion chez M. Gluckman ; la possibilité d’une « anarchie ordonnée » chez E.E. Evans-Pritchard, ou la question de l’émergence du conflit et de la contestation chez E. Hobsbawm ou E.P. Thompson) et des séances où les étudiant·e·s ont présenté eux-mêmes quelques ouvrages ou articles clés de l’anthropologie politique, à partir de l’angle d’attaque que leur offre leur propre recherche. La dynamique de ce séminaire – qui se distingue donc d’un cours où serait délivré un savoir prédéfini, délimité et figé – s’appuie également sur la référence à des travaux récents, qui prennent le contrepoint ou prolongent les « classiques » discutés. Certaines critiques se sont attaquées récemment à l’idéalisme, voire à l’enchantement qui accompagne parfois les plus célèbres de ces travaux : les réflexions de L. Abu Lughod sur le « romantisme de la révolte » ; l’intérêt d’observer la globalisation « par le bas » plutôt qu’à partir d’une avalanche de concepts abstraits (A. Tsing) ; les nuances apportées à la notion d’économie morale (J. Siméant) ou les critiques soulignant les limites d’une analyse de la parenté et de la prohibition de l’inceste à partir des seules règles plutôt que des pratiques (D. Dussy) constituent quelques-uns des débats abordés.
En contournant l’aporie d’une approche uniquement chronologique de l’histoire de l’anthropologie politique, et en portant attention à la féminisation récente de cette branche disciplinaire longtemps dominée par des auteurs masculins, le séminaire a cherché à montrer comment des auteurs contemporains remettent en cause les paradigmes canoniques de la discipline et tentent de développer des outils mieux adaptés à la complexité du monde d’aujourd’hui. Comment dire ce monde, aussi, quand les normes, les codes et les règles qui le régissaient sont remis en cause par de nouvelles formes de résistances et de mobilisations : féminisme, décolonialisme, antispécisme, etc. ? Ainsi, cet enseignement qui s’adresse tout autant aux anthropologues qu'aux masterants et aux doctorants d’autres disciplines, permet d’aborder des thématiques au cœur des évolutions des sociétés contemporaines, au-delà des frontières des aires culturelles : la remise en question de la centralité de l’État, la dialectique domination/résistance, la construction des identités et des subjectivités, les formes de pouvoir et de contestation dans la globalisation, l'affirmation d'une prise de parole postcoloniale, le déplacement des « lieux du politique », les mobilisations sociales et populaires et l'émergence de nouvelles formes de contestation.
Publications
- Avec R. Ciavolella et al., Les Espaces pluriels d’une revue d’anthropologie politique, dossier spécial de Condition humaine/conditions politiques, #5, 2023
- Avec R. Ciavolella, « Marxisme et structuralisme », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, sous la dir. de J.-C. Monod, Éditions Robert Laffont (« Bouquins »), 2022, p. 641-646.
- Avec M. Salaün, « Alban Bensa », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 137-140.
- Avec R. Ciavolella, « Pierre Clastres », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 242-249.
- « Maurice Godelier », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 443-448.
- « Océanie », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 747-751.
- « André-Georges Haudricourt », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 465-467.
Dernière modification : 27 juillet 2022 19:30
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anarchisme Anthropologie Capitalisme Circulations Citoyenneté Classes sociales Coloniales (études) Démocratie Développement Environnement État et politiques publiques Gouvernance Mobilisation(s) Nationalisme Orientalisme Post-coloniales (études) Sociologie politique
- Aires culturelles
- Afrique Amériques Asie Europe Océanie
Intervenant·e·s
- Éric Wittersheim [référent·e] maître de conférences, EHESS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
- Riccardo Ciavolella chargé de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
Qu’est-ce que l’anthropologie, conçue à l’origine comme la science des petites sociétés traditionnelles et immuables, peut dire de notre monde actuel, de ses (in)certitudes, de ses tensions et de ses crises ? L’accélération et l’intensification, depuis la fin du XXe siècle, des circulations de personnes, d’idées et de biens ont contraint les anthropologues à associer la dimension locale, informée par l’ethnographie, à une prise en compte des enjeux plus globaux. Cette approche méthodologique qui s’emploie à varier les échelles, également qualifiée de multi-située, ou de processuelle, invite à dialoguer avec d’autres formes de recherche sur le politique. Ce séminaire vise donc à cerner la singularité de l’anthropologie du politique en regard des autres disciplines des sciences sociales. La présentation de son évolution depuis ses origines permet de montrer son apport spécifique à la compréhension du monde contemporain.
Le séminaire s’appuiera sur la présentation d’auteurs classiques incontournables (Evans-Pritchard, Gluckman, Leach, Balandier, Sahlins, Clastres, Hobsbawm, Scott…) et de leur héritage, les débats qu’ils ont provoqués, ainsi que leur actualité ou influence. Mais également d’auteurs plus contemporains, qui remettent en cause les paradigmes canoniques de la discipline et tentent de développer des outils plus adaptés à la complexité du monde d’aujourd’hui. Cela permettra d’aborder des thématiques au cœur des évolutions des sociétés contemporaines, au-delà des frontières des aires culturelles : la remise en question de la centralité de l’État, la dialectique domination/résistance, la construction des identités et des subjectivités, les formes de pouvoir et de contestation dans la globalisation, l'affirmation d'une prise de parole postcoloniale, le déplacement des « lieux du politique », les mobilisations sociales et populaires et l'émergence de nouvelles formes de contestation. Comment dire ce monde, aussi, quand les normes, les codes et les règles qui le régissaient sont remis en cause par de nouvelles formes de résistances et de mobilisations : féminisme, décolonialisme, antispécisme, etc. ? L’accent sera également mis sur l’aspect méthodologique, ainsi que sur les manières d’aborder le politique à partir d’une approche ethnographique, tout en explorant les liens et les correspondances entre l'anthropologie et les autres sciences sociales qui ont abordé la question du politique.
Les participants au séminaire seront invités à présenter, de manière réflexive et critique, des textes classiques ou récents se réclamant de l’anthropologie politique, dans le cadre de séances thématiques dont le contenu sera annoncé en début d’année universitaire.
Bibliographie indicative :
- Abélès M., Jours tranquilles en 89, Paris, Odile Jacob, 1989.
- Balandier G., Anthropologie politique, Paris, PUF, 1967.
- Bazin, J., Des clous dans la Joconde. L’anthropologie autrement, Toulouse, Editions Anacharsis, 2008
- Bensa, A., La Fin de l’exotisme. Essais d’anthropologie critique, Toulouse, Editions Anacharsis, 2006
- Ciavolella R. & Wittersheim E., Introduction à l’anthropologie du politique, Louvain, De Boeck, 2016.
- Ciavolella R., S. Melenotte, G. Rebucini & E. Wittersheim (eds.), 2021, “Beyond Political Anthropology”, Revue Condition humaine/conditions politiques, 2
- Clastres P., La Société contre l’État, Paris, Editions de Minuit, 1974.
- Clastres P., Recherches d'anthropologie politique, Paris, Le Seuil, 1980
- Clifford J., 2013, Returns: Becoming Indigenous in the Twenty-First Century. Cambridge, MA: Harvard University Press.
- Clifford J. &. G. Marcus, Writing Culture, The Poetics and Politics of Ethnography. Berkeley, University of California Press, 1986.
- Das, V. & Poole, D., Anthropology in the Margins of the State, New Delhi: Oxford University Press, 2004.
- Evans-Pritchard E. E., Les Nuer, Paris, Gallimard, 1969 [1940].
- Edward Evan Evans-Pritchard et M. Fortes, Systèmes politiques africains, Paris, 1964 [1940].
- Fabian, J., Le temps et les autres. Comment l’anthropologie construit son objet, Toulouse, Editions Anacharsis, 2006
- Fassin D. et. al., Juger, réprimer, accompagner: : essai sur la morale de l'Etat, Paris, Seuil, 2013.
- Ferguson, J., The Antipolitics Machine: “Development”, Depoliticization and Bureaucratic Power in Lesotho, U. of Minnesota Press, 1994.
- Gledhill, J., Power and its disguises: anthropological perspectives on politics, Pluto Press, 1994.
- Graeber, D., Pour une anthropologie anarchiste, Lux Éditeur, 2006.
- Graeber, D., La démocratie aux marges, Paris, Flammarion, 2018.
- Gupta A. & Sharma A. (eds.), The Anthropology of the State : a Reader, Oxford, Blackwell Publishing, 2006.
- Leach, E. Les Systèmes Politiques des Hautes Terres de Birmanie, Paris, François Maspéro, 1972.
- Murray Li, T., 2020 Agir pour les autres; Gouvernementalité, développement et pratique politique. Paris, Karthala (trad. de : The Will to improve)
- Revue française de science politique, dossier spécial: "L'anthropologie politique aujourd'hui", 38(5), 1988.
- Scott, J. C., La Domination et les arts de la résistan ce. Fragments du discours subalterne, Paris, Editions Amsterdam, 2009 [1990].
- Scott, J. C., L’œil de l’État. Moderniser, uniformiser, détruire, Paris, La Découverte, 2021.
- Thomas, N., Hors du temps. Histoire et évolutionnisme dans le discours anthropologique, Paris, Belin, 1998.
- Tuhiwai Smith, L., Decolonizing Methodologies. Research and Indigenous Peoples. London & Dunedin, Zed Books & University of Otago Press, 1999.
- Tsing, A., Le champignon de la fin du monde. Sur les possibilités de vivre dans les ruines du capitalisme, Paris, La Découverte, 2015.
- Vincent, J. (ed.), The Anthropology of Politics: A Reader in Ethnography, Theory, and Critique, Blackwell, 2002.
Une bibliographie beaucoup plus complète (celle du manuel Introduction à l’anthropologie du politique) est consultable ici : https://www.academia.edu/31125990/Biblio_Introduction_anthropologie_politique.pdf
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Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
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- Direction de travaux des étudiants
contacter directement les enseignants.
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
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-
MSH-Paris Nord
20 av George-Sand 93210 Saint-Denis
Auditorium MSH
annuel / bimensuel (2e/4e/5e), lundi 12:30-14:30
du 24 octobre 2022 au 22 mai 2023
Nombre de séances : 12
Comme chaque année depuis 2012, ce séminaire s’est attaché à présenter à la fois l’héritage important de l’anthropologie politique classique au sein de la discipline, ainsi que certains de ses développements les plus récents. Cet enseignement, qui s’appuie désormais sur une connivence bien rôdée entre les organisateurs, ainsi que sur le manuel d’Introduction à l’anthropologie du politique (éd. De-Boeck Supérieur, 2016) qui en est issu, assume son caractère pédagogique et sa forme hybride, à mi-chemin entre le séminaire de recherche classique et le cours magistral. Il s’agit en effet d’introduire les étudiant·e·s à un ensemble de travaux et s’étalant sur plus d’un siècle et demi, et de créer les conditions d’un échange autour de leurs propres travaux de recherches. Pour ce faire, le séminaire a alterné entre des séances où étaient présentés des débats célèbres de la discipline (la controverse sur la « société contre l’État » de P. Clastres à D. Graeber en passant par J. Scott ; la nuance entre révolution et rébellion chez M. Gluckman ; la possibilité d’une « anarchie ordonnée » chez E.E. Evans-Pritchard, ou la question de l’émergence du conflit et de la contestation chez E. Hobsbawm ou E.P. Thompson) et des séances où les étudiant·e·s ont présenté eux-mêmes quelques ouvrages ou articles clés de l’anthropologie politique, à partir de l’angle d’attaque que leur offre leur propre recherche. La dynamique de ce séminaire – qui se distingue donc d’un cours où serait délivré un savoir prédéfini, délimité et figé – s’appuie également sur la référence à des travaux récents, qui prennent le contrepoint ou prolongent les « classiques » discutés. Certaines critiques se sont attaquées récemment à l’idéalisme, voire à l’enchantement qui accompagne parfois les plus célèbres de ces travaux : les réflexions de L. Abu Lughod sur le « romantisme de la révolte » ; l’intérêt d’observer la globalisation « par le bas » plutôt qu’à partir d’une avalanche de concepts abstraits (A. Tsing) ; les nuances apportées à la notion d’économie morale (J. Siméant) ou les critiques soulignant les limites d’une analyse de la parenté et de la prohibition de l’inceste à partir des seules règles plutôt que des pratiques (D. Dussy) constituent quelques-uns des débats abordés.
En contournant l’aporie d’une approche uniquement chronologique de l’histoire de l’anthropologie politique, et en portant attention à la féminisation récente de cette branche disciplinaire longtemps dominée par des auteurs masculins, le séminaire a cherché à montrer comment des auteurs contemporains remettent en cause les paradigmes canoniques de la discipline et tentent de développer des outils mieux adaptés à la complexité du monde d’aujourd’hui. Comment dire ce monde, aussi, quand les normes, les codes et les règles qui le régissaient sont remis en cause par de nouvelles formes de résistances et de mobilisations : féminisme, décolonialisme, antispécisme, etc. ? Ainsi, cet enseignement qui s’adresse tout autant aux anthropologues qu'aux masterants et aux doctorants d’autres disciplines, permet d’aborder des thématiques au cœur des évolutions des sociétés contemporaines, au-delà des frontières des aires culturelles : la remise en question de la centralité de l’État, la dialectique domination/résistance, la construction des identités et des subjectivités, les formes de pouvoir et de contestation dans la globalisation, l'affirmation d'une prise de parole postcoloniale, le déplacement des « lieux du politique », les mobilisations sociales et populaires et l'émergence de nouvelles formes de contestation.
Publications
- Avec R. Ciavolella et al., Les Espaces pluriels d’une revue d’anthropologie politique, dossier spécial de Condition humaine/conditions politiques, #5, 2023
- Avec R. Ciavolella, « Marxisme et structuralisme », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, sous la dir. de J.-C. Monod, Éditions Robert Laffont (« Bouquins »), 2022, p. 641-646.
- Avec M. Salaün, « Alban Bensa », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 137-140.
- Avec R. Ciavolella, « Pierre Clastres », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 242-249.
- « Maurice Godelier », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 443-448.
- « Océanie », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 747-751.
- « André-Georges Haudricourt », dans Dictionnaire Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 465-467.