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UE174 - Linguistique et histoire. Agir avec les mots
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 25-A
2nd semestre / hebdomadaire, vendredi 12:30-14:30
du 10 mars 2023 au 16 juin 2023
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 2 août 2022 13:07
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire, Linguistique, sémantique
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Action Analyse de discours Écriture Histoire Linguistique Témoignage Textes
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Marion Carel [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
- Dinah Ribard directrice d'études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (CRH-GRIHL)
Ce séminaire met en commun des objets qui concernent à la fois l’histoire et la linguistique : des énoncés produits dans le passé, c’est-à-dire écrits ; des actions menées avec ces énoncés ; des situations, sociales ou politiques, des événements dans lesquels ils sont intervenus. Dans quelle mesure l’écrit influe-t-il sur l'activité langagière ? Que peut nous apprendre, d’un point de vue linguistique et d’un point de vue historique, la prise en compte de l’acte de dire quelque chose par écrit ? Qu'est-ce qu'énoncer ? Qu’est-ce que chanter ? Qu’est-ce que le style, la poésie, la prose ? On étudiera dans ce sens, cette année, un ensemble d’écrits d’ouvriers du XIXe siècle : chansons, poèmes, lettres, textes politiques.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Formes et objets
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas -
Séminaires de recherche
– Philosophie-Philosophie du langage et de l'esprit
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Le séminaire a repris l’étude des relations entre l’acteur parlant, qui utilise les mots pour agir, le sujet parlant, qui produit matériellement l’énoncé, et le locuteur, que l’énoncé se donne pour responsable. Deux cas ont été étudiés.
Le premier a été celui de l’action collective. Commentant l’article de Dominique Maingueneau sur les «multilocuteurs», nous nous sommes concentrées sur un de ses exemples, le serment du Jeu de Paume. Nous avons étudié la formule nous jurons… que la Gazette nationale prête à Bailly, le procès verbal de la séance, ainsi que le rôle de la signature de Martin Dauch, accompagnée du mot opposant. Il est apparu que le caractère collectif du serment tenait aux mots, qui construisent un tableau de l’énonciation, et non au sujet parlant, qui peut parler seul. Il n’y a de serment qu’avec des mots, et la nécessité des mots est redoublée par la recherche d’une action collective. Parler est une activité de mots et, comme dans le cas du Formulaire qui demandait de condamner « de bouche et de cœur » la doctrine de Jansenius, l’apparition, dans le monde, des mots de l’arrêté, malgré tous les mots utilisés (l’Assemblée arrête qu’ils jureront et qu’ils signeront pour confirmer ce serment), ne permet rien d’autre que la présence de ces mots.
Le deuxième cas a été celui d’un article du Droit, un journal judiciaire, qui, racontant une audience du 10 Août 1847, à l’issu de laquelle un certain Rouget est condamné pour offense au roi parce qu’il rendait publique la chanson « Les Rois mécaniciens », rapporte le texte de la chanson – sans que le journal ne soit par la suite inquiété. Après l’avoir comparé à l’article de la Gazette des Tribunaux à propos de la même audience, nous nous sommes demandé quels étaient les liens entre locuteur et acteur dans le cas de Rouget. En quoi chanter, chanter et non dire, Louis-Filipe, fille, fille, vite/ Ou sinon on fera filler du plomb peut-il être une offense au roi ? En quoi écrire dans un poème Feu sur les ours savants de la sociale démocratie était-il un appel au meurtre ? Peut-on condamner pour offense un manifestant scandant Louis XVI on t’a décapité, Macron, on peut recommencer ? C’est, non pas du point de vue légal, mais du point de vue des mots et de l’action historique avec les mots que le problème, à nouveau, a été abordé. Quel statut donner à la figure (style poétique, mise en musique,…) dans l’action avec les mots ?
Dernière modification : 2 août 2022 13:07
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire, Linguistique, sémantique
- Page web
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- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Action Analyse de discours Écriture Histoire Linguistique Témoignage Textes
- Aires culturelles
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Intervenant·e·s
- Marion Carel [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
- Dinah Ribard directrice d'études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (CRH-GRIHL)
Ce séminaire met en commun des objets qui concernent à la fois l’histoire et la linguistique : des énoncés produits dans le passé, c’est-à-dire écrits ; des actions menées avec ces énoncés ; des situations, sociales ou politiques, des événements dans lesquels ils sont intervenus. Dans quelle mesure l’écrit influe-t-il sur l'activité langagière ? Que peut nous apprendre, d’un point de vue linguistique et d’un point de vue historique, la prise en compte de l’acte de dire quelque chose par écrit ? Qu'est-ce qu'énoncer ? Qu’est-ce que chanter ? Qu’est-ce que le style, la poésie, la prose ? On étudiera dans ce sens, cette année, un ensemble d’écrits d’ouvriers du XIXe siècle : chansons, poèmes, lettres, textes politiques.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Formes et objets
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas -
Séminaires de recherche
– Philosophie-Philosophie du langage et de l'esprit
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – analyse d'un cas
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
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- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
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Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 25-A
2nd semestre / hebdomadaire, vendredi 12:30-14:30
du 10 mars 2023 au 16 juin 2023
Nombre de séances : 12
Le séminaire a repris l’étude des relations entre l’acteur parlant, qui utilise les mots pour agir, le sujet parlant, qui produit matériellement l’énoncé, et le locuteur, que l’énoncé se donne pour responsable. Deux cas ont été étudiés.
Le premier a été celui de l’action collective. Commentant l’article de Dominique Maingueneau sur les «multilocuteurs», nous nous sommes concentrées sur un de ses exemples, le serment du Jeu de Paume. Nous avons étudié la formule nous jurons… que la Gazette nationale prête à Bailly, le procès verbal de la séance, ainsi que le rôle de la signature de Martin Dauch, accompagnée du mot opposant. Il est apparu que le caractère collectif du serment tenait aux mots, qui construisent un tableau de l’énonciation, et non au sujet parlant, qui peut parler seul. Il n’y a de serment qu’avec des mots, et la nécessité des mots est redoublée par la recherche d’une action collective. Parler est une activité de mots et, comme dans le cas du Formulaire qui demandait de condamner « de bouche et de cœur » la doctrine de Jansenius, l’apparition, dans le monde, des mots de l’arrêté, malgré tous les mots utilisés (l’Assemblée arrête qu’ils jureront et qu’ils signeront pour confirmer ce serment), ne permet rien d’autre que la présence de ces mots.
Le deuxième cas a été celui d’un article du Droit, un journal judiciaire, qui, racontant une audience du 10 Août 1847, à l’issu de laquelle un certain Rouget est condamné pour offense au roi parce qu’il rendait publique la chanson « Les Rois mécaniciens », rapporte le texte de la chanson – sans que le journal ne soit par la suite inquiété. Après l’avoir comparé à l’article de la Gazette des Tribunaux à propos de la même audience, nous nous sommes demandé quels étaient les liens entre locuteur et acteur dans le cas de Rouget. En quoi chanter, chanter et non dire, Louis-Filipe, fille, fille, vite/ Ou sinon on fera filler du plomb peut-il être une offense au roi ? En quoi écrire dans un poème Feu sur les ours savants de la sociale démocratie était-il un appel au meurtre ? Peut-on condamner pour offense un manifestant scandant Louis XVI on t’a décapité, Macron, on peut recommencer ? C’est, non pas du point de vue légal, mais du point de vue des mots et de l’action historique avec les mots que le problème, à nouveau, a été abordé. Quel statut donner à la figure (style poétique, mise en musique,…) dans l’action avec les mots ?