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UE168 - Anthropologie comparée de l’Asie du Sud-Est


Lieu et planning


  • Maison de l'Asie
    22 av du Président-Wilson 75016 Paris
    Salon
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e/5e), jeudi 14:00-17:00
    du 2 mars 2023 au 15 juin 2023
    Nombre de séances : 8


Description


Dernière modification : 5 octobre 2022 10:44

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
-
Aires culturelles
Asie Asie orientale Asie sud-orientale
Intervenant·e·s
  • Vanina Bouté [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre Asie du Sud-Est (CASE)
  • Yves Goudineau   directeur d'études, EFEO / Centre Asie du Sud-Est (CASE)
  • Catherine Scheer   maîtresse de conférences, EFEO / Centre Asie du Sud-Est (CASE)

Ethnicité et dynamiques historiques d’intégration politique et culturelle

Le séminaire introduit à l’analyse des relations complexes qui se sont instituées entre les populations occupant les zones de montagnes et/ou de forêts, soit une vaste partie de l’Asie du Sud-Est continentale, et les pouvoirs centraux, coloniaux puis nationaux. Les études sur ces populations dites des marges ont généralement contribué à alimenter une perception antagoniste, soit se situant dans la perspective d’une dilution inéluctable des cultures minoritaires dans les cultures nationales imposées, soit, à l’inverse, mettant en exergue la résistance des minorités ethniques ou leur « fuite » durable au cours de l’histoire face à la logique de contrôle étatique. À partir de l’analyse comparée d’ethnographies détaillées, nous proposons de complexifier cette vision dichotomisée, et par trop réductrice, en montrant des phénomènes d’interaction, d’interdépendance, voire d’appropriation mutuelle entre « centres » et « marges » dans l’histoire récente de l’Asie du Sud-Est.

8 séances de 3 h (6 ECTS). Jeudi de 14 h à 17 h : les 2, 16 mars et 30 mars, 6 avril et 20 avril, 11 mai, 1er et 15 juin 2023.


Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-

Compte rendu


Ayant pour thématique générale (et sous-titre) « Ethnicité et dynamiques historiques d’intégration politique et culturelle », le séminaire a prolongé cette année l’analyse des relations complexes qui se sont instituées entre les populations occupant les zones de montagnes et/ou de forêts, soit une vaste partie de l’Asie du Sud-Est continentale, et les pouvoirs centraux, coloniaux puis nationaux. Les études sur ces populations dites des marges ont généralement contribué à alimenter une perception antagoniste, soit se situant dans la perspective d’une dilution inéluctable des cultures minoritaires dans les cultures nationales imposées, soit, à l’inverse, mettant en exergue la résistance des minorités ethniques ou leur « fuite » durable au cours de l’histoire face à la logique de contrôle étatique. À partir de l’analyse comparée d’ethnographies détaillées, on a proposé cette année de complexifier cette vision dichotomisée, et par trop réductrice, en montrant des phénomènes d’interaction, d’interdépendance, voire d’appropriation mutuelle entre « centres » et « marges » dans l’histoire récente de l’Asie du Sud-Est.

L’analyse des relations entre marges et périphéries s’est, cette année, déplacée vers des périodes plus contemporaines, avec la formation des Etats-nations d’Asie du Sud-Est au sortir de la colonisation. La question de l’intégration des populations situées aux marches des centres de pouvoir, souvent de langues et de cultures distinctes de celles des « majorités » devient en effet un enjeu crucial dans le cadre de la construction, par les gouvernements, des imaginaires nationaux. La séance introductive a introduit ces thèmes : le corollaire de la montée des nationalismes, un peu partout dans la région, a conduit paradoxalement à une essentialisation des populations situées à la périphérie ; toute une « ingénierie sociale » a été déployée afin de les inventorier, les classer et les hiérarchiser, et opérer ainsi un catalogue en vue d’illustrer – selon les Etats – la composante « multiethnique » de la Nation. Plusieurs cas d’étude sont venus illustrer la façon dont les sociétés locales concernées se sont en partie extraites de ces catégorisations. Un certain nombre d’entre elles – les Lüa du Nord de la Thaïlande, les Phounoy à la pointe septentrionale du Laos ou les Phong à la frontière entre Vietnam et Laos – ont joué la carte de l’intégration via l’entrée dans la fonction publique, des relocalisations en plaine, la bouddhisation. Plusieurs interventions ont analysé les registres et contextes dans lesquels certaines revendications « ethniques » s’exprimaient. La question de la mobilité spatiale – induite tant par des formes de mobilités spontanées que par des relocalisations forcées opérées par l’État – a été au centre de l’ensemble des réflexions.

Les deux premières heures ont été consacrées à l’exposé de matériaux ethnographiques et d’archives originales sur les thématiques rappelées ci-dessus. La troisième heure a été réservée à la relecture d’un texte classique d’anthropologie sur l’Asie du Sud-Est (textes de Tambiah, Buadaeng, Jonsson, Chou, Howell, etc.), choisi en raison d’une approche particulière liant histoire et anthropologie et pouvant faire écho à l’intervention qui précédait. Chaque texte a été présenté et analysé par un étudiant de Master 1 ou Master 2 devant valider le séminaire, et discuté ensuite collectivement.

Plusieurs présentations, en plus de celles des trois responsables du séminaire, ont été dû à des intervenants étrangers invités par l’EHESS pour de courts ou longs séjours : Amalia Rossi (Université de Milan), Oliver Tappe (Université d'Heidelberg), Rosalie Stolz (Université de Berlin).

Dernière modification : 5 octobre 2022 10:44

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
-
Aires culturelles
Asie Asie orientale Asie sud-orientale
Intervenant·e·s
  • Vanina Bouté [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre Asie du Sud-Est (CASE)
  • Yves Goudineau   directeur d'études, EFEO / Centre Asie du Sud-Est (CASE)
  • Catherine Scheer   maîtresse de conférences, EFEO / Centre Asie du Sud-Est (CASE)

Ethnicité et dynamiques historiques d’intégration politique et culturelle

Le séminaire introduit à l’analyse des relations complexes qui se sont instituées entre les populations occupant les zones de montagnes et/ou de forêts, soit une vaste partie de l’Asie du Sud-Est continentale, et les pouvoirs centraux, coloniaux puis nationaux. Les études sur ces populations dites des marges ont généralement contribué à alimenter une perception antagoniste, soit se situant dans la perspective d’une dilution inéluctable des cultures minoritaires dans les cultures nationales imposées, soit, à l’inverse, mettant en exergue la résistance des minorités ethniques ou leur « fuite » durable au cours de l’histoire face à la logique de contrôle étatique. À partir de l’analyse comparée d’ethnographies détaillées, nous proposons de complexifier cette vision dichotomisée, et par trop réductrice, en montrant des phénomènes d’interaction, d’interdépendance, voire d’appropriation mutuelle entre « centres » et « marges » dans l’histoire récente de l’Asie du Sud-Est.

8 séances de 3 h (6 ECTS). Jeudi de 14 h à 17 h : les 2, 16 mars et 30 mars, 6 avril et 20 avril, 11 mai, 1er et 15 juin 2023.

  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-
  • Maison de l'Asie
    22 av du Président-Wilson 75016 Paris
    Salon
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e/5e), jeudi 14:00-17:00
    du 2 mars 2023 au 15 juin 2023
    Nombre de séances : 8

Ayant pour thématique générale (et sous-titre) « Ethnicité et dynamiques historiques d’intégration politique et culturelle », le séminaire a prolongé cette année l’analyse des relations complexes qui se sont instituées entre les populations occupant les zones de montagnes et/ou de forêts, soit une vaste partie de l’Asie du Sud-Est continentale, et les pouvoirs centraux, coloniaux puis nationaux. Les études sur ces populations dites des marges ont généralement contribué à alimenter une perception antagoniste, soit se situant dans la perspective d’une dilution inéluctable des cultures minoritaires dans les cultures nationales imposées, soit, à l’inverse, mettant en exergue la résistance des minorités ethniques ou leur « fuite » durable au cours de l’histoire face à la logique de contrôle étatique. À partir de l’analyse comparée d’ethnographies détaillées, on a proposé cette année de complexifier cette vision dichotomisée, et par trop réductrice, en montrant des phénomènes d’interaction, d’interdépendance, voire d’appropriation mutuelle entre « centres » et « marges » dans l’histoire récente de l’Asie du Sud-Est.

L’analyse des relations entre marges et périphéries s’est, cette année, déplacée vers des périodes plus contemporaines, avec la formation des Etats-nations d’Asie du Sud-Est au sortir de la colonisation. La question de l’intégration des populations situées aux marches des centres de pouvoir, souvent de langues et de cultures distinctes de celles des « majorités » devient en effet un enjeu crucial dans le cadre de la construction, par les gouvernements, des imaginaires nationaux. La séance introductive a introduit ces thèmes : le corollaire de la montée des nationalismes, un peu partout dans la région, a conduit paradoxalement à une essentialisation des populations situées à la périphérie ; toute une « ingénierie sociale » a été déployée afin de les inventorier, les classer et les hiérarchiser, et opérer ainsi un catalogue en vue d’illustrer – selon les Etats – la composante « multiethnique » de la Nation. Plusieurs cas d’étude sont venus illustrer la façon dont les sociétés locales concernées se sont en partie extraites de ces catégorisations. Un certain nombre d’entre elles – les Lüa du Nord de la Thaïlande, les Phounoy à la pointe septentrionale du Laos ou les Phong à la frontière entre Vietnam et Laos – ont joué la carte de l’intégration via l’entrée dans la fonction publique, des relocalisations en plaine, la bouddhisation. Plusieurs interventions ont analysé les registres et contextes dans lesquels certaines revendications « ethniques » s’exprimaient. La question de la mobilité spatiale – induite tant par des formes de mobilités spontanées que par des relocalisations forcées opérées par l’État – a été au centre de l’ensemble des réflexions.

Les deux premières heures ont été consacrées à l’exposé de matériaux ethnographiques et d’archives originales sur les thématiques rappelées ci-dessus. La troisième heure a été réservée à la relecture d’un texte classique d’anthropologie sur l’Asie du Sud-Est (textes de Tambiah, Buadaeng, Jonsson, Chou, Howell, etc.), choisi en raison d’une approche particulière liant histoire et anthropologie et pouvant faire écho à l’intervention qui précédait. Chaque texte a été présenté et analysé par un étudiant de Master 1 ou Master 2 devant valider le séminaire, et discuté ensuite collectivement.

Plusieurs présentations, en plus de celles des trois responsables du séminaire, ont été dû à des intervenants étrangers invités par l’EHESS pour de courts ou longs séjours : Amalia Rossi (Université de Milan), Oliver Tappe (Université d'Heidelberg), Rosalie Stolz (Université de Berlin).