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UE164 - L’anthropologie philosophique allemande


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-B
    annuel / bimensuel (2e/4e/5e), mercredi 14:30-16:30
    du 9 novembre 2022 au 24 mai 2023
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 11 avril 2023 16:50

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Animalité Anthropologie Corps Culture Philosophie sociale Vivant
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Ce séminaire vise à fournir une introduction à l’Anthropologie Philosophique allemande, direction de pensée encore peu connue en France, et d’en interroger l’actualité pour les sciences humaines et sociales.

Il s’agira tout d’abord de comprendre, par-delà les divergences qui empêchèrent la constitution d’une véritable « École », les enjeux communs à ses auteurs de référence : Max Scheler (1874-1928), Helmuth Plessner (1892-1985) et Arnold Gehlen (1904-1976). Ces auteurs partagent une approche interdisciplinaire avant la lettre qui conduit à une conception ouverte de la philosophie, en dialogue constant avec la sociologie et l’anthropologie mais aussi avec les sciences naturelles de leur temps. À travers l’analyse des œuvres fondatrices de ce mouvement, nous chercherons d’en montrer les préoccupations communes : l’attention pour le corps vivant, la critique du partage entre nature et culture, la question de la relation entre organismes et environnements, la refondation des critères directeurs de la critique sociale et politique. Les dernières séances seront consacrées à l’intérêt de l’Anthropologie Philosophique aujourd’hui. Il s’agira de comprendre son potentiel critique, en la confrontant à la pensée de Peter Sloterdijk, à l’École de Francfort et au débat écologique contemporain.

9 novembre : Introduction

23 novembre : C. Zanfi (CNRS - Transferts culturels), Lebensphilosophie et anthropologie philosophique

14 décembre : O. Agard (Sorbonne), Scheler, La position de l’homme dans le monde

11 janvier : Plessner, Les degrés de l’organique et l’homme

25 janvier : Plessner, Les degrés de l’organique ; Le rire et le pleurer

1er février (salle 102, bâtiment EHESS, Campus Condorcet) : Gehlen, L’homme

8 février : C. Cappelletto (Université de Milan), L’anthropologie du comédien de Plessner

22 février : Gehlen, L’homme

8 mars : A. Borsari (Université de Bologne): Gehlen et Plessner chez Blumenberg

22 mars : Anthropologie philosophique et théorie critique

29 mars : Anthropologie philosophique et écologie

12 avril : C. Sommer (CNRS - Archives Husserl), Anthropologie philosophique et post-humanisme

17 mai (salle 102, bâtiment EHESS, Campus Condorcet)

24 mai (salle 102, bâtiment EHESS, Campus Condorcet)


Master


  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
matteo.pagan@ehess.fr
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

connaissances de base en histoire de la philosophie.


Compte rendu


L'objectif du séminaire était d’exposer les enjeux communs aux auteurs de référence de ce courant de pensée et – surtout – de mettre en évidence son potentiel théorique et critique. Nous avons montré que Max Scheler (1874-1928), Helmuth Plessner (1892-1985) et Arnold Gehlen (1904-1976), en dépit des divergences qui empêchèrent la constitution d’une véritable « École », partagent un noyau théorique commun. Tous les trois ont cherché à déterminer la « position particulière » de l’être humain dans la nature, en adoptant ce qu’on pourrait appeler une approche interdisciplinaire avant la lettre, en dialogue constant avec les sciences sociales et les sciences naturelles de leur temps. À travers l’analyse de leurs maîtres-ouvrages, nous avons décrit leurs préoccupations communes : la réévaluation du corps vivant, la critique du partage entre nature et culture – et, donc, entre Naturwissenschaften et Geisteswissenschaften –, la relation entre organismes et milieux et la refondation des critères directeurs de la critique sociale et politique.

Après une première séance introductive, le cours a été divisé en deux parties de longueur inégale. La première (8 séances) a abordé les anthropologies philosophiques de Scheler, Plessner et Gehlen d’un point de vue historico-philosophique, alors que la seconde (3 séances) a mis en relief la fécondité conceptuelle et l’actualité de leurs réflexions, en les confrontant à l’Ecole de Francfort et au débat contemporain sur l’écologie et le post-humanisme.

Les deuxième et troisième séances ont été confiées à deux spécialistes de la pensée de Scheler, Caterina Zanfi (CNRS – ENS) et Olivier Agard (Sorbonne Université), qui ont exposé les principaux traits de son anthropologie philosophique, esquissée dans La position de l’homme dans le monde (1928), à partir de son rapport avec la philosophie de la vie (Zanfi) et avec le pragmatisme (Agard). Les cinq séances suivantes ont été consacrées aux réflexions anthropologiques de Plessner et de Gehlen. En ce qui concerne le premier, on a particulièrement insisté sur le rôle joué par la philosophie de la nature dans Les degrés de l’organique et l’Homme (1928) et on a examiné en détail son essai sur le comédien, qui a fait l’objet de l’intervention de Chiara Cappelletto (Université de Milan). Pour ce qui concerne Gehlen, on a analysé en détail la longue introduction de son maître-ouvrage, L’Homme (1940) ; sa philosophie de la technique a également été prise en considération. Ensuite, une séance a été consacrée à l’anthropologie phénoménologique de Hans Blumenberg. On peut voir dans la réception de son œuvre et en particulier dans la traduction de son étude posthume Description de l’homme (2011), le point de départ des discussions contemporaines en France sur l’anthropologie philosophique. Andrea Borsari (Université de Bologne) a mis en lumière les enjeux théorétiques les plus importants de l’anthropologie blumenberghienne.

Les trois séances conclusives ont été consacrées à l’intérêt de l’anthropologie philosophique aujourd’hui. La dixième séance a exposé les potentialités et les limites des anthropologies philosophiques de Scheler, Plessner et Gehlen pour une réflexion philosophique sur l’écologie. L’onzième séance a mis en relief le potentiel critique des pensées de Plessner et Gehlen, à partir de leur rapport – qui a été à la fois un conflit et une rencontre – avec l’École de Francfort (notamment Adorno). La douzième séance a rapproché l’anthropologie philosophique du débat contemporain sur le post-humanisme. Par le biais d’une confrontation entre Foucault et les anthropologies de Gehlen et Blumenberg, Christian Sommer (CNRS – ENS) a indiqué la possibilité de penser ce qui viendrait après (la question de) l’homme.

Publications
  • La storia delle idee dopo la storia delle idee (L’histoire des idées après l’histoire des idées), éd. par Barbara Carnevali, et al., numéro spécial de Intersezioni. Rivista di storia delle idee, vol. 41, n°3, 2021, 119 p. (paru en 2022).
  • Avec Élise Marrou, Le Proust de Descombes, numéro spécial de Klēsis. Revue philosophique, n° 54, 2023 (https://www.revue-klesis.org/). Le volume contient l’article : « Vérité romanesque. Sur le roman, le social, la philosophie ».
  • « Il fantasma dell’opera. Francesco Orlando, Proust e la nobiltà », dans L’opera di Francesco Orlando, sous la dir. de Luciano Pellegrini et al., Pise, Edizioni della Normale, 2023, 17 p., sous presse.
  • Avec Emiliano Cavaliere et Katie Ebner-Landy, En deçà du bien et du mal. Morales de la littérature de la Renaissance à l’âge contemporain, introduction par les éditeurs, Paris, Hermann, 2023, 280 p.  (sous presse). Le volume contient l’article : « Un voyage morale. La trilogie Outline de Rachel Cusk ».

 

Dernière modification : 11 avril 2023 16:50

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Animalité Anthropologie Corps Culture Philosophie sociale Vivant
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Ce séminaire vise à fournir une introduction à l’Anthropologie Philosophique allemande, direction de pensée encore peu connue en France, et d’en interroger l’actualité pour les sciences humaines et sociales.

Il s’agira tout d’abord de comprendre, par-delà les divergences qui empêchèrent la constitution d’une véritable « École », les enjeux communs à ses auteurs de référence : Max Scheler (1874-1928), Helmuth Plessner (1892-1985) et Arnold Gehlen (1904-1976). Ces auteurs partagent une approche interdisciplinaire avant la lettre qui conduit à une conception ouverte de la philosophie, en dialogue constant avec la sociologie et l’anthropologie mais aussi avec les sciences naturelles de leur temps. À travers l’analyse des œuvres fondatrices de ce mouvement, nous chercherons d’en montrer les préoccupations communes : l’attention pour le corps vivant, la critique du partage entre nature et culture, la question de la relation entre organismes et environnements, la refondation des critères directeurs de la critique sociale et politique. Les dernières séances seront consacrées à l’intérêt de l’Anthropologie Philosophique aujourd’hui. Il s’agira de comprendre son potentiel critique, en la confrontant à la pensée de Peter Sloterdijk, à l’École de Francfort et au débat écologique contemporain.

9 novembre : Introduction

23 novembre : C. Zanfi (CNRS - Transferts culturels), Lebensphilosophie et anthropologie philosophique

14 décembre : O. Agard (Sorbonne), Scheler, La position de l’homme dans le monde

11 janvier : Plessner, Les degrés de l’organique et l’homme

25 janvier : Plessner, Les degrés de l’organique ; Le rire et le pleurer

1er février (salle 102, bâtiment EHESS, Campus Condorcet) : Gehlen, L’homme

8 février : C. Cappelletto (Université de Milan), L’anthropologie du comédien de Plessner

22 février : Gehlen, L’homme

8 mars : A. Borsari (Université de Bologne): Gehlen et Plessner chez Blumenberg

22 mars : Anthropologie philosophique et théorie critique

29 mars : Anthropologie philosophique et écologie

12 avril : C. Sommer (CNRS - Archives Husserl), Anthropologie philosophique et post-humanisme

17 mai (salle 102, bâtiment EHESS, Campus Condorcet)

24 mai (salle 102, bâtiment EHESS, Campus Condorcet)

  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
matteo.pagan@ehess.fr
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

connaissances de base en histoire de la philosophie.

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-B
    annuel / bimensuel (2e/4e/5e), mercredi 14:30-16:30
    du 9 novembre 2022 au 24 mai 2023
    Nombre de séances : 12

L'objectif du séminaire était d’exposer les enjeux communs aux auteurs de référence de ce courant de pensée et – surtout – de mettre en évidence son potentiel théorique et critique. Nous avons montré que Max Scheler (1874-1928), Helmuth Plessner (1892-1985) et Arnold Gehlen (1904-1976), en dépit des divergences qui empêchèrent la constitution d’une véritable « École », partagent un noyau théorique commun. Tous les trois ont cherché à déterminer la « position particulière » de l’être humain dans la nature, en adoptant ce qu’on pourrait appeler une approche interdisciplinaire avant la lettre, en dialogue constant avec les sciences sociales et les sciences naturelles de leur temps. À travers l’analyse de leurs maîtres-ouvrages, nous avons décrit leurs préoccupations communes : la réévaluation du corps vivant, la critique du partage entre nature et culture – et, donc, entre Naturwissenschaften et Geisteswissenschaften –, la relation entre organismes et milieux et la refondation des critères directeurs de la critique sociale et politique.

Après une première séance introductive, le cours a été divisé en deux parties de longueur inégale. La première (8 séances) a abordé les anthropologies philosophiques de Scheler, Plessner et Gehlen d’un point de vue historico-philosophique, alors que la seconde (3 séances) a mis en relief la fécondité conceptuelle et l’actualité de leurs réflexions, en les confrontant à l’Ecole de Francfort et au débat contemporain sur l’écologie et le post-humanisme.

Les deuxième et troisième séances ont été confiées à deux spécialistes de la pensée de Scheler, Caterina Zanfi (CNRS – ENS) et Olivier Agard (Sorbonne Université), qui ont exposé les principaux traits de son anthropologie philosophique, esquissée dans La position de l’homme dans le monde (1928), à partir de son rapport avec la philosophie de la vie (Zanfi) et avec le pragmatisme (Agard). Les cinq séances suivantes ont été consacrées aux réflexions anthropologiques de Plessner et de Gehlen. En ce qui concerne le premier, on a particulièrement insisté sur le rôle joué par la philosophie de la nature dans Les degrés de l’organique et l’Homme (1928) et on a examiné en détail son essai sur le comédien, qui a fait l’objet de l’intervention de Chiara Cappelletto (Université de Milan). Pour ce qui concerne Gehlen, on a analysé en détail la longue introduction de son maître-ouvrage, L’Homme (1940) ; sa philosophie de la technique a également été prise en considération. Ensuite, une séance a été consacrée à l’anthropologie phénoménologique de Hans Blumenberg. On peut voir dans la réception de son œuvre et en particulier dans la traduction de son étude posthume Description de l’homme (2011), le point de départ des discussions contemporaines en France sur l’anthropologie philosophique. Andrea Borsari (Université de Bologne) a mis en lumière les enjeux théorétiques les plus importants de l’anthropologie blumenberghienne.

Les trois séances conclusives ont été consacrées à l’intérêt de l’anthropologie philosophique aujourd’hui. La dixième séance a exposé les potentialités et les limites des anthropologies philosophiques de Scheler, Plessner et Gehlen pour une réflexion philosophique sur l’écologie. L’onzième séance a mis en relief le potentiel critique des pensées de Plessner et Gehlen, à partir de leur rapport – qui a été à la fois un conflit et une rencontre – avec l’École de Francfort (notamment Adorno). La douzième séance a rapproché l’anthropologie philosophique du débat contemporain sur le post-humanisme. Par le biais d’une confrontation entre Foucault et les anthropologies de Gehlen et Blumenberg, Christian Sommer (CNRS – ENS) a indiqué la possibilité de penser ce qui viendrait après (la question de) l’homme.

Publications
  • La storia delle idee dopo la storia delle idee (L’histoire des idées après l’histoire des idées), éd. par Barbara Carnevali, et al., numéro spécial de Intersezioni. Rivista di storia delle idee, vol. 41, n°3, 2021, 119 p. (paru en 2022).
  • Avec Élise Marrou, Le Proust de Descombes, numéro spécial de Klēsis. Revue philosophique, n° 54, 2023 (https://www.revue-klesis.org/). Le volume contient l’article : « Vérité romanesque. Sur le roman, le social, la philosophie ».
  • « Il fantasma dell’opera. Francesco Orlando, Proust e la nobiltà », dans L’opera di Francesco Orlando, sous la dir. de Luciano Pellegrini et al., Pise, Edizioni della Normale, 2023, 17 p., sous presse.
  • Avec Emiliano Cavaliere et Katie Ebner-Landy, En deçà du bien et du mal. Morales de la littérature de la Renaissance à l’âge contemporain, introduction par les éditeurs, Paris, Hermann, 2023, 280 p.  (sous presse). Le volume contient l’article : « Un voyage morale. La trilogie Outline de Rachel Cusk ».