UE16 - L’espace, catégorie de la pratique et analyseur du monde social

• Bâtiment EHESS-Condorcet
  EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
  Salle 50
  annuel / bimensuel (1re/3e/5e), mardi 16:30-18:30
  du 15 novembre 2022 au 30 mai 2023
  Nombre de séances : 12

Dernière modification : 27 septembre 2022 10:42

Type d'UE

Séminaires DE/MC

Disciplines

Histoire, Sociologie

Page web

-

Langues

français

Mots-clés

Architecture Archives Démocratie Dynamiques sociales Enquêtes Politiques publiques Urbaines (études) Ville

Aires culturelles

Europe France

• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture

Contacts additionnels

-

Informations pratiques

le séminaire est ouvert à toutes les étudiantes et les étudiants dont l'objet de recherche a trait à l'urbain.

Direction de travaux des étudiants

-

Réception des candidats

sur rendez vous par contact courriel : isabelle.backouche@ehess.fr

Pré-requis

pour une inscription en M1, un projet d'une page sera discuté avec les enseignants.

Le séminaire qu’Isabelle Backouche et moi donnons ensemble sous l’intitulé « Villes et sciences sociales » est entré dans sa septième année et nous avons poursuivi la réflexion méthodologique engagée l’an dernier sur le thème : « l’espace, analyseur du monde social ». L’espace, en effet, n’est pas un réceptacle vide ou un décor. Ce n’est pas non plus seulement un environnement matériel et un cadre symbolique que les pratiques sociales façonnent. C’est, plus largement, une catégorie de la pratique. C’est pourquoi les phénomènes sociaux, dans leur diversité, peuvent gagner en intelligibilité si on les analyse en prenant en compte leurs dimensions spatiales : dans cette perspective, l’espace devient un analyseur du monde social. Du moins est-ce ainsi que les sciences sociales parfois le regardent et c’est ce point de vue que voudrait mettre en œuvre le séminaire.
Il a d’abord discuté, autour du thème du « voisinage », des effets de la proximité spatiale sur des processus historiques généralement abordés en négligeant cette dimension des rapports sociaux. Isabelle Backouche et Éric Le Bourhis (INaLCO) se sont interrogés sur le rôle des « voisins » dans les spoliations de « logements juifs » dans le Paris de l’Occupation (1943-1944) : on peut observer, en effet, divers degrés de proximité spatiale des attributaires au logement spolié, proximité qui facilite à la fois l’information sur sa disponibilité et la revendication de la légitimité à l’occuper. D’une façon analogue, Jérémie Foa (Aix-Marseille Université, Telemme) a montré que le massacre de la Saint-Barthélemy (1572) n’a pas été le fait des « Parisiens » en général, mais principalement de quelques chefs de milices de quartier dont la proximité aux victimes a permis de sélectionner celles-ci et a facilité leur consentement à l’arrestation. Enfin, Sylvie Tissot (CRESSPA, Université Paris 8) a présenté les résultats de son enquête sur un quartier populaire de Boston en cours de gentrification, en observant comment les gentrifieurs se prévalent de leurs activités de « bons voisins » et accélèrent ainsi le changement de population.
Le séminaire a abordé ensuite le thème des « espaces des gilets jaunes » – dimension souvent évoquée de ce mouvement social, mais qu’il reste nécessaire de documenter de façon méthodique. Ainsi, Charif Elalaoui (Université de Caen) a présenté diverses façons de cartographier les espaces de la mobilisation des Gilets jaunes à Caen. Un peu plus tard, Magali Della Suda (CNRS, Centre Emile Durkheim-Sciences Po Bordeaux) a présenté les grandes lignes d’une enquête multi-sites qu’elle a cordonnée au moment même des événements.
Toutefois, le mouvement pour les retraites est venu bouleverser le programme du séminaire, soit que les séances ont été annulées pour cause de manifestation, soit qu’elles ont été consacrées à des débats avec les étudiants sur le thème des retraites ou celui des études supérieures. Leurs expériences de mastérants et de doctorants ont pu ainsi être exprimées, confrontées et discutées. En fin d’année, une séance a été consacrée à une restitution par les enseignants des papiers remis pour la validation du séminaire.

Publications

Isabelle Backouche 

Voir le compte rendu du séminaire : Histoire Urbaine. Chantiers et méthodes.

Christian Topalov

• Avec Joël Laillier, Gouverner la science. Anatomie d’une réforme (2004-2020), Marseille, Agone (« L’Ordre des choses »), 2022, 416 p.
• Avec Alicia Novick, Claudia Zamorano y Arsenio Gonzáles, La ciudad. Saberes, poderes y lenguaje. Compendio de la obra de Christian Topalov, Mexico, CIESES y CEMCA, Buenos Aires, Universidad Nacional de General Sarmiento, 2023, 501 p.
• « Introducción. Por una práctica reflexiva de la sciencias sociales », dans La ciudad. Saberes, poderes y lenguaje. Compendio de la obra de Christian Topalov, op. cit., p. 27-48.
• « Andrea Rapini. Intervista a Christian Topalov », Italia contemporanea, Milan, n° 299, 2022, p. 125-144.
• Avec Joël Laillier, « Les réformateurs ont placé la réforme sous la bannière de l’autonomie. Or, le pouvoir est désormais beaucoup plus concentré » (entretien réalisé par Régis Guyon en janvier 2023), Diversité, ENS de Lyon, 2022/2023, mis en ligne le 18 mai 2023.
• Avec Joël Laillier, « De nouveaux pilotes pour une science soumise » (entretien réalisé par Michel Maric) », Vie de la recherche scientifique, Paris, avril-mai-juin 2023, p. 18-21.
• Avec Joël Laillier et Christine Musselin, « Un modèle d’université publique ? » (propos recueillis par Matthieu Febvre-Issaly) », Esprit, Paris, juillet-août 2023, p. 1-15.

• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture

Contacts additionnels

-

Informations pratiques

le séminaire est ouvert à toutes les étudiantes et les étudiants dont l'objet de recherche a trait à l'urbain.

Direction de travaux des étudiants

-

Réception des candidats

sur rendez vous par contact courriel : isabelle.backouche@ehess.fr

Pré-requis

pour une inscription en M1, un projet d'une page sera discuté avec les enseignants.

• Bâtiment EHESS-Condorcet
  EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
  Salle 50
  annuel / bimensuel (1re/3e/5e), mardi 16:30-18:30
  du 15 novembre 2022 au 30 mai 2023
  Nombre de séances : 12

Le séminaire qu’Isabelle Backouche et moi donnons ensemble sous l’intitulé « Villes et sciences sociales » est entré dans sa septième année et nous avons poursuivi la réflexion méthodologique engagée l’an dernier sur le thème : « l’espace, analyseur du monde social ». L’espace, en effet, n’est pas un réceptacle vide ou un décor. Ce n’est pas non plus seulement un environnement matériel et un cadre symbolique que les pratiques sociales façonnent. C’est, plus largement, une catégorie de la pratique. C’est pourquoi les phénomènes sociaux, dans leur diversité, peuvent gagner en intelligibilité si on les analyse en prenant en compte leurs dimensions spatiales : dans cette perspective, l’espace devient un analyseur du monde social. Du moins est-ce ainsi que les sciences sociales parfois le regardent et c’est ce point de vue que voudrait mettre en œuvre le séminaire.
Il a d’abord discuté, autour du thème du « voisinage », des effets de la proximité spatiale sur des processus historiques généralement abordés en négligeant cette dimension des rapports sociaux. Isabelle Backouche et Éric Le Bourhis (INaLCO) se sont interrogés sur le rôle des « voisins » dans les spoliations de « logements juifs » dans le Paris de l’Occupation (1943-1944) : on peut observer, en effet, divers degrés de proximité spatiale des attributaires au logement spolié, proximité qui facilite à la fois l’information sur sa disponibilité et la revendication de la légitimité à l’occuper. D’une façon analogue, Jérémie Foa (Aix-Marseille Université, Telemme) a montré que le massacre de la Saint-Barthélemy (1572) n’a pas été le fait des « Parisiens » en général, mais principalement de quelques chefs de milices de quartier dont la proximité aux victimes a permis de sélectionner celles-ci et a facilité leur consentement à l’arrestation. Enfin, Sylvie Tissot (CRESSPA, Université Paris 8) a présenté les résultats de son enquête sur un quartier populaire de Boston en cours de gentrification, en observant comment les gentrifieurs se prévalent de leurs activités de « bons voisins » et accélèrent ainsi le changement de population.
Le séminaire a abordé ensuite le thème des « espaces des gilets jaunes » – dimension souvent évoquée de ce mouvement social, mais qu’il reste nécessaire de documenter de façon méthodique. Ainsi, Charif Elalaoui (Université de Caen) a présenté diverses façons de cartographier les espaces de la mobilisation des Gilets jaunes à Caen. Un peu plus tard, Magali Della Suda (CNRS, Centre Emile Durkheim-Sciences Po Bordeaux) a présenté les grandes lignes d’une enquête multi-sites qu’elle a cordonnée au moment même des événements.
Toutefois, le mouvement pour les retraites est venu bouleverser le programme du séminaire, soit que les séances ont été annulées pour cause de manifestation, soit qu’elles ont été consacrées à des débats avec les étudiants sur le thème des retraites ou celui des études supérieures. Leurs expériences de mastérants et de doctorants ont pu ainsi être exprimées, confrontées et discutées. En fin d’année, une séance a été consacrée à une restitution par les enseignants des papiers remis pour la validation du séminaire.

Publications

Isabelle Backouche 

Voir le compte rendu du séminaire : Histoire Urbaine. Chantiers et méthodes.

Christian Topalov

• Avec Joël Laillier, Gouverner la science. Anatomie d’une réforme (2004-2020), Marseille, Agone (« L’Ordre des choses »), 2022, 416 p.
• Avec Alicia Novick, Claudia Zamorano y Arsenio Gonzáles, La ciudad. Saberes, poderes y lenguaje. Compendio de la obra de Christian Topalov, Mexico, CIESES y CEMCA, Buenos Aires, Universidad Nacional de General Sarmiento, 2023, 501 p.
• « Introducción. Por una práctica reflexiva de la sciencias sociales », dans La ciudad. Saberes, poderes y lenguaje. Compendio de la obra de Christian Topalov, op. cit., p. 27-48.
• « Andrea Rapini. Intervista a Christian Topalov », Italia contemporanea, Milan, n° 299, 2022, p. 125-144.
• Avec Joël Laillier, « Les réformateurs ont placé la réforme sous la bannière de l’autonomie. Or, le pouvoir est désormais beaucoup plus concentré » (entretien réalisé par Régis Guyon en janvier 2023), Diversité, ENS de Lyon, 2022/2023, mis en ligne le 18 mai 2023.
• Avec Joël Laillier, « De nouveaux pilotes pour une science soumise » (entretien réalisé par Michel Maric) », Vie de la recherche scientifique, Paris, avril-mai-juin 2023, p. 18-21.
• Avec Joël Laillier et Christine Musselin, « Un modèle d’université publique ? » (propos recueillis par Matthieu Febvre-Issaly) », Esprit, Paris, juillet-août 2023, p. 1-15.