UE145 - Sociologie des réformes universitaires et du gouvernement de la recherche

• Campus Condorcet (Humathèque/bât. recherche Sud/Nord)
  Cours des humanités 93300 Aubervilliers
  Salle 2.11 - Humathèque
  annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 10:30-12:30
  du 15 novembre 2022 au 6 juin 2023
  Nombre de séances : 12

Dernière modification : 10 février 2023 11:47

Type d'UE

Séminaires DR/CR

Disciplines

Sociologie

Page web

-

Langues

français

Mots-clés

Action publique Dynamiques sociales Méthodes et techniques des sciences sociales Mobilisation(s) Politiques publiques Sciences Sociohistoire Sociologie

Aires culturelles

-

• Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – contrôle continu
• Séminaires de recherche – Sciences sociales-Quantifier en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – autre
• Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – contrôle continu

Contacts additionnels

joel.laillier@gmail.com

Informations pratiques

Pour tout renseignement, contacter Joel Laillier (joel.laillier@gmail.com) ou Christian Topalov (topalov@ehess.fr)

Direction de travaux des étudiants

Joel Laillier (joel.laillier@gmail.com) ou Christian Topalov (topalov@ehess.fr)

Réception des candidats

Joel Laillier (joel.laillier@gmail.com) ou Christian Topalov (topalov@ehess.fr)

Pré-requis

Le séminaire est ouvert à tous publics.

L’université et la recherche ont connu, en France, depuis le début des années 2000, un bouleversement majeur de leur système d’organisation et de gouvernement. Le séminaire présente et discute des enquêtes récentes ou en cours qui éclairent ces transformations. Il examine aussi comment les sciences sociales ont accompagné le processus de réforme, pour le décrire, l’éclairer ou le critiquer. Les chercheurs, lorsqu’ils étudient un monde conflictuel qui se trouve être le leur, deviennent du même coup, qu’ils le veuillent ou non, les acteurs des réalités qu’ils observent.

Ainsi, le séminaire offre l’occasion d’interroger les ressorts d’un mouvement réformateur (comment étudier une réforme, comment une réforme s’élabore, comment elle s’impose, comment elle recrute un personnel pour la mettre en place, quels effets produit-elle, comment elle suscite des résistances …), mais aussi de se former à l’articulation des méthodes d’enquête quantitatives (analyse de réseau, analyse géométrique, méthodes de classification …) avec des approches plus qualitatives (prosopographie, analyse de documents …) et des enquêtes de terrain, en développant un souci réflexif nécessaire au métier de sociologue.

La séance d’introduction a permis à chacun des enseignants, dont trois ne sont pas spécialistes des questions d’enseignement supérieur, d’exposer par quelle démarche ils ou elle ont abordé ce champ de recherche et, ainsi, de mettre en évidence la pluralité des approches qui marque le séminaire.

Deux séances ont été consacrées aux discours qui ont permis de concevoir et de légitimer les réformes. Joël Laillier et Christian Topalov se sont interrogés sur la cohérence que l’on peut attribuer aux réformes en analysant les rapports de toute nature (rapports de missions ministérielles, parlementaires, d’inspection administrative, de think tanks, etc.) qui ont marqué la période 1998-2020 : émergence progressive des thèmes et variabilité des acceptions, puis fixation de la doctrine sur des mots d’ordre majeurs (2004 : autonomie, 2010 : excellence), jamais mis en cause depuis. Hugo Harari-Kermadec et Mélanie Sargeac ont ensuite souligné le rôle des organismes internationaux dans le renouveau idéologique de la gestion de l’ESR, en insistant sur l’impact, en France, de la représentation de la concurrence sur le marché universitaire international – le « classement de Shanghai » jouant à cet égard un rôle majeur, notamment dans les établissements sélectionnés par le concours « idex ». Une séance a ensuite été consacrée par Christian Topalov et Coline Soler (IDHES, ENS Paris-Saclay et Irisso, Paris-Dauphine) à l’étude de la sélection, du façonnage et du pilotage de ces « universités d’excellence » (2010-2020).

Toutefois, de la fin janvier au début avril, le mouvement pour les retraites est venu bouleverser le programme du séminaire, soit que les séances ont été annulées pour cause de grève et manifestation, soit qu’elles ont été consacrées à des débats avec les étudiants sur le thème des retraites ou celui des études supérieures. C’est que les universitaires ne sont pas seulement des actrices et acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, ce sont aussi des travailleurs et travailleuses, concernées comme le reste de la société par la réforme des retraites.

En fin d’année, Hugo Harari-Kermadec a présenté des résultats statistiques sur l’origine sociale des étudiants des universités et des principales écoles de l’enseignement supérieur français, mettant en évidence leur polarisation sociale et l’accentuation de celle-ci par les politiques d’excellence. Une séance a repris de façon pédagogique la chronique des réformes de l’ESR français intervenues entre 2004 et 2023 et une autre a permis l’échange d’expériences sur la précarisation et les résistances des non titulaires, avec la participation de représentants de collectifs de précaires (Paris-Saclay, Paris 1, CGT-doctorants...) mobilisés pour le doublement du tarif des vacations et sa mensualisation.

Publications

Publications d’Hugo Harari-Kermadec 

• Hugo Harari-Kermadec et Camille Noûs, « Bilan du quinquennat: Emmanuel Macron piétine le service public de l'enseignement supérieur et la recherche », Sociétés contemporaines, n° 125, 2022/1, p. 201-210.
• Victor Chareyron, Hugo Harari-Kermadec et Gilles Martinet, « Des centres aux périphéries du système universitaire: visualiser la différenciation sociale et géographique à l’entrée en licence », Urbanités, n° 16 / À l’école de la ville, septembre 2022.

Publications de Joël Laillier 

• Joël Laillier et Christian Topalov, Gouverner la science. Anatomie d’une réforme (2004-2020), Marseille, Agone, 2022.
• Joël Laillier et Christian Topalov, « Les réformes de l’université et de la recherche : une affaire de doctrine ? », Savoir/Agir, n° 59-60, 2022, p. 29-38
• Joël Laillier et Christian Topalov, « Les réformateurs ont placé la réforme sous la bannière de l’autonomie. Or, le pouvoir est désormais beaucoup plus concentré », Diversité (ENS de Lyon), 202/2023, 8 mai 2023.
• Joël Laillier et Christian Topalov, « De nouveaux pilotes pour une science soumise », (propos recueillis par Michel Maric), La vie de la recherche scientifique, 2023-3, p. 18-21
• Joël Laillier, Christine Musselin et Christian Topalov, « Un modèle d’université publique ? » (propos recueillis par Matthieu Febvre-Issaly) », Esprit, n° 499-500, juillet-août 2023, p. 1-15.
• Joël Laillier, « Devenir Etoile du Ballet de l’Opéra de Paris. Les ressorts institutionnels d’un charisme personnel », Biens symboliques / Symbolic Goods, n° 12, 2023.
• Martine Court, Joël Laillier, « L’anglais dès cinq ans. L’apprentissage de la langue et de la culture britanniques dans une famille de la bourgeoisie établie », Savoir/Agir, n°61, 2023.

Publications de Mélanie Sargeac

• Quentin Fondu, Mélanie Sargeac et Aline Waltzing, « États d’esprit », Savoir/Agir, n° 59-60, mars-juin 2022, p. 5-6.
• Quentin Fondu, Mélanie Sargeac et Aline Waltzing, « Étudier les universités pour mieux les réformer. Le programme sur la gestion des établissements d’enseignement supérieur de l’OCDE (1969-2016) », Savoir/Agir, n° 59-60, mars-juin 2022, p. 7-15.

Publications de Christian Topalov 

• Voir le compte rendu du séminaire : Villes et sciences sociales

• Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – contrôle continu
• Séminaires de recherche – Sciences sociales-Quantifier en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – autre
• Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – contrôle continu

Contacts additionnels

joel.laillier@gmail.com

Informations pratiques

Pour tout renseignement, contacter Joel Laillier (joel.laillier@gmail.com) ou Christian Topalov (topalov@ehess.fr)

Direction de travaux des étudiants

Joel Laillier (joel.laillier@gmail.com) ou Christian Topalov (topalov@ehess.fr)

Réception des candidats

Joel Laillier (joel.laillier@gmail.com) ou Christian Topalov (topalov@ehess.fr)

Pré-requis

Le séminaire est ouvert à tous publics.

• Campus Condorcet (Humathèque/bât. recherche Sud/Nord)
  Cours des humanités 93300 Aubervilliers
  Salle 2.11 - Humathèque
  annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 10:30-12:30
  du 15 novembre 2022 au 6 juin 2023
  Nombre de séances : 12

L’université et la recherche ont connu, en France, depuis le début des années 2000, un bouleversement majeur de leur système d’organisation et de gouvernement. Le séminaire présente et discute des enquêtes récentes ou en cours qui éclairent ces transformations. Il examine aussi comment les sciences sociales ont accompagné le processus de réforme, pour le décrire, l’éclairer ou le critiquer. Les chercheurs, lorsqu’ils étudient un monde conflictuel qui se trouve être le leur, deviennent du même coup, qu’ils le veuillent ou non, les acteurs des réalités qu’ils observent.

Ainsi, le séminaire offre l’occasion d’interroger les ressorts d’un mouvement réformateur (comment étudier une réforme, comment une réforme s’élabore, comment elle s’impose, comment elle recrute un personnel pour la mettre en place, quels effets produit-elle, comment elle suscite des résistances …), mais aussi de se former à l’articulation des méthodes d’enquête quantitatives (analyse de réseau, analyse géométrique, méthodes de classification …) avec des approches plus qualitatives (prosopographie, analyse de documents …) et des enquêtes de terrain, en développant un souci réflexif nécessaire au métier de sociologue.

La séance d’introduction a permis à chacun des enseignants, dont trois ne sont pas spécialistes des questions d’enseignement supérieur, d’exposer par quelle démarche ils ou elle ont abordé ce champ de recherche et, ainsi, de mettre en évidence la pluralité des approches qui marque le séminaire.

Deux séances ont été consacrées aux discours qui ont permis de concevoir et de légitimer les réformes. Joël Laillier et Christian Topalov se sont interrogés sur la cohérence que l’on peut attribuer aux réformes en analysant les rapports de toute nature (rapports de missions ministérielles, parlementaires, d’inspection administrative, de think tanks, etc.) qui ont marqué la période 1998-2020 : émergence progressive des thèmes et variabilité des acceptions, puis fixation de la doctrine sur des mots d’ordre majeurs (2004 : autonomie, 2010 : excellence), jamais mis en cause depuis. Hugo Harari-Kermadec et Mélanie Sargeac ont ensuite souligné le rôle des organismes internationaux dans le renouveau idéologique de la gestion de l’ESR, en insistant sur l’impact, en France, de la représentation de la concurrence sur le marché universitaire international – le « classement de Shanghai » jouant à cet égard un rôle majeur, notamment dans les établissements sélectionnés par le concours « idex ». Une séance a ensuite été consacrée par Christian Topalov et Coline Soler (IDHES, ENS Paris-Saclay et Irisso, Paris-Dauphine) à l’étude de la sélection, du façonnage et du pilotage de ces « universités d’excellence » (2010-2020).

Toutefois, de la fin janvier au début avril, le mouvement pour les retraites est venu bouleverser le programme du séminaire, soit que les séances ont été annulées pour cause de grève et manifestation, soit qu’elles ont été consacrées à des débats avec les étudiants sur le thème des retraites ou celui des études supérieures. C’est que les universitaires ne sont pas seulement des actrices et acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, ce sont aussi des travailleurs et travailleuses, concernées comme le reste de la société par la réforme des retraites.

En fin d’année, Hugo Harari-Kermadec a présenté des résultats statistiques sur l’origine sociale des étudiants des universités et des principales écoles de l’enseignement supérieur français, mettant en évidence leur polarisation sociale et l’accentuation de celle-ci par les politiques d’excellence. Une séance a repris de façon pédagogique la chronique des réformes de l’ESR français intervenues entre 2004 et 2023 et une autre a permis l’échange d’expériences sur la précarisation et les résistances des non titulaires, avec la participation de représentants de collectifs de précaires (Paris-Saclay, Paris 1, CGT-doctorants...) mobilisés pour le doublement du tarif des vacations et sa mensualisation.

Publications

Publications d’Hugo Harari-Kermadec 

• Hugo Harari-Kermadec et Camille Noûs, « Bilan du quinquennat: Emmanuel Macron piétine le service public de l'enseignement supérieur et la recherche », Sociétés contemporaines, n° 125, 2022/1, p. 201-210.
• Victor Chareyron, Hugo Harari-Kermadec et Gilles Martinet, « Des centres aux périphéries du système universitaire: visualiser la différenciation sociale et géographique à l’entrée en licence », Urbanités, n° 16 / À l’école de la ville, septembre 2022.

Publications de Joël Laillier 

• Joël Laillier et Christian Topalov, Gouverner la science. Anatomie d’une réforme (2004-2020), Marseille, Agone, 2022.
• Joël Laillier et Christian Topalov, « Les réformes de l’université et de la recherche : une affaire de doctrine ? », Savoir/Agir, n° 59-60, 2022, p. 29-38
• Joël Laillier et Christian Topalov, « Les réformateurs ont placé la réforme sous la bannière de l’autonomie. Or, le pouvoir est désormais beaucoup plus concentré », Diversité (ENS de Lyon), 202/2023, 8 mai 2023.
• Joël Laillier et Christian Topalov, « De nouveaux pilotes pour une science soumise », (propos recueillis par Michel Maric), La vie de la recherche scientifique, 2023-3, p. 18-21
• Joël Laillier, Christine Musselin et Christian Topalov, « Un modèle d’université publique ? » (propos recueillis par Matthieu Febvre-Issaly) », Esprit, n° 499-500, juillet-août 2023, p. 1-15.
• Joël Laillier, « Devenir Etoile du Ballet de l’Opéra de Paris. Les ressorts institutionnels d’un charisme personnel », Biens symboliques / Symbolic Goods, n° 12, 2023.
• Martine Court, Joël Laillier, « L’anglais dès cinq ans. L’apprentissage de la langue et de la culture britanniques dans une famille de la bourgeoisie établie », Savoir/Agir, n°61, 2023.

Publications de Mélanie Sargeac

• Quentin Fondu, Mélanie Sargeac et Aline Waltzing, « États d’esprit », Savoir/Agir, n° 59-60, mars-juin 2022, p. 5-6.
• Quentin Fondu, Mélanie Sargeac et Aline Waltzing, « Étudier les universités pour mieux les réformer. Le programme sur la gestion des établissements d’enseignement supérieur de l’OCDE (1969-2016) », Savoir/Agir, n° 59-60, mars-juin 2022, p. 7-15.

Publications de Christian Topalov 

• Voir le compte rendu du séminaire : Villes et sciences sociales