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UE130 - Les arts visuels, entre sociologie de l'art et histoire de l'art


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    Salle 50
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    2nd semestre / hebdomadaire, mercredi 12:30-14:30
    du 22 février 2023 au 24 mai 2023
    Nombre de séances : 12

    La séance du 19 avril est annulée et reportée au 24 mai de 10 h 30 à 12 h 30, salle 50, EHESS, Campus Condorcet


Description


Dernière modification : 17 février 2023 11:43

Type d'UE
Enseignements fondamentaux de master
Disciplines
Signes, formes, représentations, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Arts Histoire Sociologie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Anne Lafont [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)
  • Séverine Sofio   chargée de recherche, CNRS

Ce séminaire entend poser différentes questions relatives aux croisements, aux fécondations réciproques comme aux malentendus ou aux rendez-vous manqués de la sociologie de l’art et de l’histoire de l’art. Il s’agit d’interroger les outils et les méthodes de travail de ces deux disciplines qui se sont parfois penchées sur les mêmes objets (Watteau, Manet, le génie artistique, le musée, l’art africain…) et d’en faire valoir à la fois les spécificités, les complémentarités mais aussi les dissensions ou les incompréhensions. L’idée majeure tient au fait que l’histoire de l’art, dans une définition étroite, fait l’histoire des formes artistiques, tandis que la sociologie de l’art s’intéresse à l’ensemble des rapports sociaux qui se nouent autour de l’objet artistique, en amont, en aval et en marge de celui-ci. Comment les projets respectifs de ces deux disciplines se sont-ils croisés ? À quel prix peut-on dégager un espace commun ? Nous nous poserons ces questions à partir des expériences les plus fécondes dans ce domaine : Pierre Bourdieu/Erwin Panofsky, Norbert Elias/Bernard Berenson, Gottfried Semper/Georg Simmel, Raymonde Moulin/Francis Haskell…

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de tronc commun – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Initiation/introduction – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

réception des étudiant·e·s sur rendez-vous pendant tout le semestre.

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Ce séminaire a posé différentes questions relatives aux croisements, aux fécondations réciproques comme aux malentendus ou aux rendez-vous manqués de la sociologie de l’art et de l’histoire de l’art. Il s’est agi d’interroger les outils et les méthodes de travail de ces deux disciplines qui se sont parfois penchées sur les mêmes objets (Watteau, Manet, le génie artistique, le musée, l’art africain...) et d’en faire valoir à la fois les spécificités et les complémentarités. 

L’idée principale tenait au fait que, considérant que l’histoire de l’art, dans une définition étroite, fait l’histoire des formes artistiques, tandis que la sociologie de l’art s’intéresse à l’ensemble des rapports sociaux qui se nouent autour de l’objet artistique, les objets de la recherche peuvent être transformés par une mutualisation des questionnaires et des méthodes des deux disciplines.

Aussi, nous avons travaillé au cours des différentes séances à une confrontation de textes, propre à chaque discipline, qui étudiaient les mêmes cas ou des cas similaires dans l’objectif de rendre plus saillantes les contributions spécifiques de l’histoire de l’art et de la sociologie de l’art. 

Aussi, nous avons d’abord tenté de définir, à partir de textes fondateurs d’Émile Durkheim et de Meyer Schapiro, les fondements disciplinaires de la sociologie et de l’histoire de l’art, mais aussi de reprendre les textes des premiers auteurs à s’être interrogés sur ce rapprochement comme Hanna Levy-Deinhard, Charles Lalo et, plus encore, Pierre Bourdieu. Nous avons ensuite entamé l’étude d’une série de cas comme le genre (en confrontant le travail de Linda Nochlin à celui des époux Lang, ou encore à celui de Séverine Sofio), l’art africain (en mettant en parallèle les textes de Norbert Élias avec ceux d’Africanistes contemporains à l’instar d’Elsy Leuzinger, William Fagg ou encore Michel Leiris), mais aussi l’ornement (en comparant les approches de l’architecte et théoricien de l’art Gottfried Semper aux textes sur la parure du sociologue Georg Simmel), enfin en reprenant les travaux de Roger Bastide sur l’art dans les mondes noirs (essentiellement au Brésil) comme la nécessité du concours des deux disciplines dans l’étude de ces expressions artistiques liées à des pratiques diasporiques.

Enfin, la confrontation d’auteurs classiques d’histoire de l’art (Francis Haskell, Daniel Arasse, Michael Baxandall) avec les travaux des sociologues qui se sont le plus intéressés à l’art (Pierre Bourdieu, mais aussi Jean-Claude Passeron et Emmanuel Pedler) a représenté un moment particulièrement riche en termes de test de l’interdisciplinarité.

Nous avons également invité deux collègues à venir parler de leurs travaux en ce qu’ils rejoignaient les interrogations principales du séminaire.

Yaël Kreplak (maîtresse de conférences à l’université Paris I) a présenté ses enquêtes dans les musées dans le cadre d’une sociologie pragmatique des professions patrimoniales à partir de deux publications : 

  • Yaël Kreplak, « Quelle sorte d’entité matérielle est une œuvre d’art ? Le cas du Magasin de Ben », Images Re-vues. Histoire, anthropologie et théorie de l’art, Hors-Série 7 « Par-delà art et artisanat. Approches matérielles et processuelles de la création », 2019, en ligne : https://journals.openedition.org/imagesrevues/6321
  • Yaël Kreplak, « La vie secrète des œuvres ? Une lecture de la section confidentielle des dossiers d’œuvres d’art contemporain au musée », Genèses, numéro spécial « La vie sociale des dossiers », n°126, 2022, p. 56-79. 

Charlotte Guichard (directrice de recherche au CNRS et professeure à l’ENS) a repris son travail sur un tableau de Watteau : Le pèlerinage à l’île de Cythère (1717) pour le confronter à l’étude extensive que lui avait également consacré Norbert Élias, et qui a paru récemment dans Le Déclin de l’art de cour (Paris, CNRS, 2019).

  • Charlotte Guichard, Colonial Watteau. Empire, Commerce and Galanterie in Regency France, Munich, Deutscher Kunstverlag, 2023, 120 pages 
Publications
  • Séverine Sofio, « Quelle légitimité pour les peintres de fleurs ? Genre, art et botanique au XIXe siècle », dans Genre et légitimité culturelle. Quelle reconnaissance pour les femmes ?, sous la dir. de Delphine Naudier et Brigitte Rollet,Paris, L’Harmattan, 2007, p. 37-56 
  • Séverine Sofio, « Note critique sur Pierre Bourdieu, "Manet. Une révolution symbolique" », Bourdieu, "Manet. Une révolution symbolique" », Sociologie, vol. 5, n°2, 2014, en ligne : https://journals.openedition.org/sociologie/2266 
  • Anne Lafont, « L’Afrique, pierre d’achoppement des processus de civilisation ? » numéro spécial de Raisons Pratiques :La sociologie politique de Norbert Elias, dirigé par Cédric Moreau de Bellaing et Danny Trom, janvier 2022, p. 375-402. 
  • Anne Lafont, « 1969 : L’art africain et la notion de civilisation » dans Civilisations : questionner l’identité et la diversité, sous la dir de Vinciane Pirenne-Delforge et Lluis Quintana-Murci, Paris, éditions Odile Jacob, 2021, p. 251-270.

Dernière modification : 17 février 2023 11:43

Type d'UE
Enseignements fondamentaux de master
Disciplines
Signes, formes, représentations, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Arts Histoire Sociologie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Anne Lafont [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)
  • Séverine Sofio   chargée de recherche, CNRS

Ce séminaire entend poser différentes questions relatives aux croisements, aux fécondations réciproques comme aux malentendus ou aux rendez-vous manqués de la sociologie de l’art et de l’histoire de l’art. Il s’agit d’interroger les outils et les méthodes de travail de ces deux disciplines qui se sont parfois penchées sur les mêmes objets (Watteau, Manet, le génie artistique, le musée, l’art africain…) et d’en faire valoir à la fois les spécificités, les complémentarités mais aussi les dissensions ou les incompréhensions. L’idée majeure tient au fait que l’histoire de l’art, dans une définition étroite, fait l’histoire des formes artistiques, tandis que la sociologie de l’art s’intéresse à l’ensemble des rapports sociaux qui se nouent autour de l’objet artistique, en amont, en aval et en marge de celui-ci. Comment les projets respectifs de ces deux disciplines se sont-ils croisés ? À quel prix peut-on dégager un espace commun ? Nous nous poserons ces questions à partir des expériences les plus fécondes dans ce domaine : Pierre Bourdieu/Erwin Panofsky, Norbert Elias/Bernard Berenson, Gottfried Semper/Georg Simmel, Raymonde Moulin/Francis Haskell…

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de tronc commun – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Initiation/introduction – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

réception des étudiant·e·s sur rendez-vous pendant tout le semestre.

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    Salle 50
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    2nd semestre / hebdomadaire, mercredi 12:30-14:30
    du 22 février 2023 au 24 mai 2023
    Nombre de séances : 12

    La séance du 19 avril est annulée et reportée au 24 mai de 10 h 30 à 12 h 30, salle 50, EHESS, Campus Condorcet

Ce séminaire a posé différentes questions relatives aux croisements, aux fécondations réciproques comme aux malentendus ou aux rendez-vous manqués de la sociologie de l’art et de l’histoire de l’art. Il s’est agi d’interroger les outils et les méthodes de travail de ces deux disciplines qui se sont parfois penchées sur les mêmes objets (Watteau, Manet, le génie artistique, le musée, l’art africain...) et d’en faire valoir à la fois les spécificités et les complémentarités. 

L’idée principale tenait au fait que, considérant que l’histoire de l’art, dans une définition étroite, fait l’histoire des formes artistiques, tandis que la sociologie de l’art s’intéresse à l’ensemble des rapports sociaux qui se nouent autour de l’objet artistique, les objets de la recherche peuvent être transformés par une mutualisation des questionnaires et des méthodes des deux disciplines.

Aussi, nous avons travaillé au cours des différentes séances à une confrontation de textes, propre à chaque discipline, qui étudiaient les mêmes cas ou des cas similaires dans l’objectif de rendre plus saillantes les contributions spécifiques de l’histoire de l’art et de la sociologie de l’art. 

Aussi, nous avons d’abord tenté de définir, à partir de textes fondateurs d’Émile Durkheim et de Meyer Schapiro, les fondements disciplinaires de la sociologie et de l’histoire de l’art, mais aussi de reprendre les textes des premiers auteurs à s’être interrogés sur ce rapprochement comme Hanna Levy-Deinhard, Charles Lalo et, plus encore, Pierre Bourdieu. Nous avons ensuite entamé l’étude d’une série de cas comme le genre (en confrontant le travail de Linda Nochlin à celui des époux Lang, ou encore à celui de Séverine Sofio), l’art africain (en mettant en parallèle les textes de Norbert Élias avec ceux d’Africanistes contemporains à l’instar d’Elsy Leuzinger, William Fagg ou encore Michel Leiris), mais aussi l’ornement (en comparant les approches de l’architecte et théoricien de l’art Gottfried Semper aux textes sur la parure du sociologue Georg Simmel), enfin en reprenant les travaux de Roger Bastide sur l’art dans les mondes noirs (essentiellement au Brésil) comme la nécessité du concours des deux disciplines dans l’étude de ces expressions artistiques liées à des pratiques diasporiques.

Enfin, la confrontation d’auteurs classiques d’histoire de l’art (Francis Haskell, Daniel Arasse, Michael Baxandall) avec les travaux des sociologues qui se sont le plus intéressés à l’art (Pierre Bourdieu, mais aussi Jean-Claude Passeron et Emmanuel Pedler) a représenté un moment particulièrement riche en termes de test de l’interdisciplinarité.

Nous avons également invité deux collègues à venir parler de leurs travaux en ce qu’ils rejoignaient les interrogations principales du séminaire.

Yaël Kreplak (maîtresse de conférences à l’université Paris I) a présenté ses enquêtes dans les musées dans le cadre d’une sociologie pragmatique des professions patrimoniales à partir de deux publications : 

  • Yaël Kreplak, « Quelle sorte d’entité matérielle est une œuvre d’art ? Le cas du Magasin de Ben », Images Re-vues. Histoire, anthropologie et théorie de l’art, Hors-Série 7 « Par-delà art et artisanat. Approches matérielles et processuelles de la création », 2019, en ligne : https://journals.openedition.org/imagesrevues/6321
  • Yaël Kreplak, « La vie secrète des œuvres ? Une lecture de la section confidentielle des dossiers d’œuvres d’art contemporain au musée », Genèses, numéro spécial « La vie sociale des dossiers », n°126, 2022, p. 56-79. 

Charlotte Guichard (directrice de recherche au CNRS et professeure à l’ENS) a repris son travail sur un tableau de Watteau : Le pèlerinage à l’île de Cythère (1717) pour le confronter à l’étude extensive que lui avait également consacré Norbert Élias, et qui a paru récemment dans Le Déclin de l’art de cour (Paris, CNRS, 2019).

  • Charlotte Guichard, Colonial Watteau. Empire, Commerce and Galanterie in Regency France, Munich, Deutscher Kunstverlag, 2023, 120 pages 
Publications
  • Séverine Sofio, « Quelle légitimité pour les peintres de fleurs ? Genre, art et botanique au XIXe siècle », dans Genre et légitimité culturelle. Quelle reconnaissance pour les femmes ?, sous la dir. de Delphine Naudier et Brigitte Rollet,Paris, L’Harmattan, 2007, p. 37-56 
  • Séverine Sofio, « Note critique sur Pierre Bourdieu, "Manet. Une révolution symbolique" », Bourdieu, "Manet. Une révolution symbolique" », Sociologie, vol. 5, n°2, 2014, en ligne : https://journals.openedition.org/sociologie/2266 
  • Anne Lafont, « L’Afrique, pierre d’achoppement des processus de civilisation ? » numéro spécial de Raisons Pratiques :La sociologie politique de Norbert Elias, dirigé par Cédric Moreau de Bellaing et Danny Trom, janvier 2022, p. 375-402. 
  • Anne Lafont, « 1969 : L’art africain et la notion de civilisation » dans Civilisations : questionner l’identité et la diversité, sous la dir de Vinciane Pirenne-Delforge et Lluis Quintana-Murci, Paris, éditions Odile Jacob, 2021, p. 251-270.