UE127 - Pouvoirs de l’imagination. Approches historiques

• Université Paris Cité
  Les Grands Moulins, 5 rue Thomas-Mann 75013 Paris
  2nd semestre / mensuel, vendredi 09:00-18:00
  du 14 avril 2023 au 9 juin 2023

  • Vendredi 14 avril 2023
  • Vendredi 12 mai 2023
  • Vendredi 9 juin 2023 (EHESS, 54 bd Raspail 75006 Paris)

Dernière modification : 9 mai 2023 08:59

Type d'UE

Séminaires DE/MC

Disciplines

Histoire

Page web

-

Langues

anglais français

Mots-clés

Anthropologie historique Danse Histoire Histoire culturelle Histoire des sciences et des techniques Histoire intellectuelle

Aires culturelles

Europe

• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S2-M2/S4
  Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S2-M2/S4
  Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture

Contacts additionnels

-

Informations pratiques

-

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

prendre rendez-vous par courriel avec les enseignants.

Pré-requis

-

Le séminaire « Pouvoir de l’imagination. Approches historiques », organisé par Béatrice Delaurenti, Elizabeth Claire, Roberto Poma et Koen Vermeir, poursuit depuis plusieurs années une réflexion autour de la notion de ‘pouvoir de l’imagination’. Son objectif est de mettre au jour une tradition intellectuelle et pratique de longue durée, depuis le XIII^e siècle jusqu’au début du XIX^e siècle, chez des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines et s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées. Dans cette tradition savante, l’imagination est considérée non pas de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché, mais positivement, comme la source de pouvoirs aux formes et aux effets variés.

Le séminaire a pris la forme de trois journées complètes (8h), les vendredis 14 avril, 12 mai et 9 juin 2023. Chaque journée a permis d’accueillir plusieurs intervenants venus présenter un corpus spécifique de sources relatives au pouvoir de l’imagination, dans un cadre chronologique étendu, du XIII^e siècle au XIX^e siècle. Autour de ces textes, le séminaire a fonctionné comme un atelier de lecture ; il a été le lieu d’un travail collectif d’analyse et d’interprétation des sources.

Une partie des séances a porté sur les sources médicales ou de vulgarisation médicale, depuis l’époque médiévale jusqu’à l’époque contemporaine. Le rôle complexe des émotions du patient dans la conduite de la cure, l’importance de la confiance qu’il porte au praticien et de son espoir de guérir, ont été mis en évidence à partir de textes médicaux médiévaux par Fernando Salmon (Universidad de Cantabria). Ce même motif de la confiance a fait l’objet de la séance animée par Roberto Poma (UPEC) sur la “méthode Coué”, une méthode de développement personnel élaborée par le pharmacien Emile Coué au début du XX^e siècle. La question de la vulgarisation médicale et de son rôle dans la diffusion d’un savoir relatif à l’imagination était au cœur de la présentation de Violaine Giacomotto Charra (Université de Bordeaux Montaigne) sur les traités de médecine vulgarisés de l’époque moderne. De son côté, Martin Dumont (UPEC) a proposé une réflexion sur les imaginaires de la transplantation et leur influence dans la réalisation des greffes dans la médecine actuelle en mêlant textes cliniques, vulgarisation médicale et témoignages de patients. Le point commun de ces séances était qu’elles ne se limitaient pas à la théorie de la médecine mais accordaient aussi une attention à d’autres types de sources et à la place du patient, de son imagination et son imaginaire, dans la conduite de traitements.  

Dans une perspective différente, trois séances ont porté sur le croisement entre savoir scientifique et création littéraire ou artistique à l’époque moderne. Naama Cohen Hanegbi (Université de Tel Aviv) a éclairé la place des références médicales relatives à l’imagination dans une pièce de théâtre du début du XVI^e siècle, la Celestina, et son personnage de vetula. Marie Gall (Université de Bordeaux Montaigne) a exploré la manière dont le pouvoir de l’imagination est mobilisé dans les fictions scientifiques du XVII^e siècle, éclairant par-là les relations entre écriture littéraire et élaboration d’hypothèses scientifiques. Elizabeth Claire (CNRS) a étudié les transformations de la pratique de la danse à la fin du XVIII^e siècle et la manière dont celles-ci se développent en écho aux discours médicaux sur les émotions féminines et sur l’enthousiasme du public.

Le séminaire nous a également conduits à questionner la place de l’imagination dans la théorie de l’âme. Béatrice Delaurenti (EHESS) a étudié la réception médiévale des idées d’Avicenne sur le pouvoir à distance de l’âme humaine entre le XIIIe et le XVe siècle et la manière dont les lecteurs latins d’Avicenne ont mis l’accent sur le pouvoir de l’imagination. Véronique Decaix (Université de Paris I), a examiné le fonctionnement de la mémoire selon le penseur dominicain du XIII^e siècle Albert le Grand, mettant en évidence les interactions entre la faculté mémorielle et l’imagination. Dans une perspective comparable, mais au XVIIIe siècle, Claire Gantet (Université de Fribourg) a examiné les relations entre rêve et imagination selon Jakob Heinrich Meister (1794).

Une demi-journée de séminaire, enfin, a été consacrée à un travail d’éditeur scientifique réalisé avec les étudiants. Plusieurs contributions rédigées pour un volume en préparation sur L’imagination et le corps ont été soumises à la discussion ; ce temps d’échanges a suscité un travail collectif qui s’est avéré productif et stimulant.

Publications

Cf. compte rendu du séminaire "La pratique incantatoire au Moyen Âge"

• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S2-M2/S4
  Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S2-M2/S4
  Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture

Contacts additionnels

-

Informations pratiques

-

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

prendre rendez-vous par courriel avec les enseignants.

Pré-requis

-

• Université Paris Cité
  Les Grands Moulins, 5 rue Thomas-Mann 75013 Paris
  2nd semestre / mensuel, vendredi 09:00-18:00
  du 14 avril 2023 au 9 juin 2023

  • Vendredi 14 avril 2023
  • Vendredi 12 mai 2023
  • Vendredi 9 juin 2023 (EHESS, 54 bd Raspail 75006 Paris)

Le séminaire « Pouvoir de l’imagination. Approches historiques », organisé par Béatrice Delaurenti, Elizabeth Claire, Roberto Poma et Koen Vermeir, poursuit depuis plusieurs années une réflexion autour de la notion de ‘pouvoir de l’imagination’. Son objectif est de mettre au jour une tradition intellectuelle et pratique de longue durée, depuis le XIII^e siècle jusqu’au début du XIX^e siècle, chez des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines et s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées. Dans cette tradition savante, l’imagination est considérée non pas de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché, mais positivement, comme la source de pouvoirs aux formes et aux effets variés.

Le séminaire a pris la forme de trois journées complètes (8h), les vendredis 14 avril, 12 mai et 9 juin 2023. Chaque journée a permis d’accueillir plusieurs intervenants venus présenter un corpus spécifique de sources relatives au pouvoir de l’imagination, dans un cadre chronologique étendu, du XIII^e siècle au XIX^e siècle. Autour de ces textes, le séminaire a fonctionné comme un atelier de lecture ; il a été le lieu d’un travail collectif d’analyse et d’interprétation des sources.

Une partie des séances a porté sur les sources médicales ou de vulgarisation médicale, depuis l’époque médiévale jusqu’à l’époque contemporaine. Le rôle complexe des émotions du patient dans la conduite de la cure, l’importance de la confiance qu’il porte au praticien et de son espoir de guérir, ont été mis en évidence à partir de textes médicaux médiévaux par Fernando Salmon (Universidad de Cantabria). Ce même motif de la confiance a fait l’objet de la séance animée par Roberto Poma (UPEC) sur la “méthode Coué”, une méthode de développement personnel élaborée par le pharmacien Emile Coué au début du XX^e siècle. La question de la vulgarisation médicale et de son rôle dans la diffusion d’un savoir relatif à l’imagination était au cœur de la présentation de Violaine Giacomotto Charra (Université de Bordeaux Montaigne) sur les traités de médecine vulgarisés de l’époque moderne. De son côté, Martin Dumont (UPEC) a proposé une réflexion sur les imaginaires de la transplantation et leur influence dans la réalisation des greffes dans la médecine actuelle en mêlant textes cliniques, vulgarisation médicale et témoignages de patients. Le point commun de ces séances était qu’elles ne se limitaient pas à la théorie de la médecine mais accordaient aussi une attention à d’autres types de sources et à la place du patient, de son imagination et son imaginaire, dans la conduite de traitements.  

Dans une perspective différente, trois séances ont porté sur le croisement entre savoir scientifique et création littéraire ou artistique à l’époque moderne. Naama Cohen Hanegbi (Université de Tel Aviv) a éclairé la place des références médicales relatives à l’imagination dans une pièce de théâtre du début du XVI^e siècle, la Celestina, et son personnage de vetula. Marie Gall (Université de Bordeaux Montaigne) a exploré la manière dont le pouvoir de l’imagination est mobilisé dans les fictions scientifiques du XVII^e siècle, éclairant par-là les relations entre écriture littéraire et élaboration d’hypothèses scientifiques. Elizabeth Claire (CNRS) a étudié les transformations de la pratique de la danse à la fin du XVIII^e siècle et la manière dont celles-ci se développent en écho aux discours médicaux sur les émotions féminines et sur l’enthousiasme du public.

Le séminaire nous a également conduits à questionner la place de l’imagination dans la théorie de l’âme. Béatrice Delaurenti (EHESS) a étudié la réception médiévale des idées d’Avicenne sur le pouvoir à distance de l’âme humaine entre le XIIIe et le XVe siècle et la manière dont les lecteurs latins d’Avicenne ont mis l’accent sur le pouvoir de l’imagination. Véronique Decaix (Université de Paris I), a examiné le fonctionnement de la mémoire selon le penseur dominicain du XIII^e siècle Albert le Grand, mettant en évidence les interactions entre la faculté mémorielle et l’imagination. Dans une perspective comparable, mais au XVIIIe siècle, Claire Gantet (Université de Fribourg) a examiné les relations entre rêve et imagination selon Jakob Heinrich Meister (1794).

Une demi-journée de séminaire, enfin, a été consacrée à un travail d’éditeur scientifique réalisé avec les étudiants. Plusieurs contributions rédigées pour un volume en préparation sur L’imagination et le corps ont été soumises à la discussion ; ce temps d’échanges a suscité un travail collectif qui s’est avéré productif et stimulant.

Publications

Cf. compte rendu du séminaire "La pratique incantatoire au Moyen Âge"