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UE113 - Séminaire d'anthropologie américaniste


Lieu et planning


  • Maison Suger
    16-18 rue Suger 75006 Paris
    annuel / mensuel (3e), vendredi 10:00-12:00
    du 18 novembre 2022 au 16 juin 2023
    Nombre de séances : 8


Description


Dernière modification : 8 mai 2023 20:44

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS), Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
https://lesc-cnrs.fr/fr/seminaires/76-seminaire-d-anthropologie-americaniste 
Langues
espagnol français
Mots-clés
-
Aires culturelles
Amérique du Nord Amérique du Sud Amérique préhispanique Amériques
Intervenant·e·s

Ce séminaire propose une réflexion sur les débats contemporains de l'anthropologie américaniste portant sur des sociétés amérindiennes, en croisant les perspectives de l'ethnographie, de l'histoire, de la politique, de l'économie, de la linguistique ou encore de l'ethnomusicologie. Alternant des aires géographiques et des contextes culturels diversifiés, il ouvre un espace de discussion entre enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants autour de recherches en cours. Sont ainsi exposées dans ce séminaire des thématiques variées touchant au rituel, à l’organisation sociale, aux changements sociaux et religieux, aux politiques publiques, aux processus de transformation des sociétés et de construction des savoirs.

Ce séminaire est organisé par :

  • le Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS, Collège de France, UMR 7130).
  • le centre Enseignement et recherche en anthropologie américaniste (EREA) du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (LESC-EREA, UMR 7186)
  • et le Centre de recherche sur les mondes américains (CERMA, MONDAM, UMR 8168)

18 novembre 2022 : Artionka Capiberibe (Université d’État de Campinas, Brésil), « La politique comme guerre : l’idéologie de l’attaque aux droits territoriaux indigènes au Brésil »

    Cette présentation explorera le conflit politico-normatif sur les droits des peuples indigènes au Brésil. Le pays dispose d’une Constitution fédérale, promulguée en 1988, qui garantit aux peuples indigènes le droit de vivre sur leurs terres, selon leurs usages, leurs coutumes et leurs traditions, et qui oblige le gouvernement fédéral à délimiter leurs terres, en veillant à ce qu’elles ne soient pas envahies et à ce que leurs habitants jouissent de tout ce qu’elles peuvent offrir. Depuis le coup d’État qui a destitué la présidente Dilma Rousseff en 2016, les attaques contre ce droit se sont multipliées. La réalité d’aujourd’hui pour les peuples indigènes au Brésil s’approche du génocide. On montrera comment se déroulent les discours et les actions politiques du gouvernement Bolsonaro contre les droits indigènes, des discours et des actions politiques qui, à leur tour, sont guidés par un ancien modèle de développement fondé sur une exploitation économique exhaustive et non durable. L’exposé montrera également comment ce modèle, ainsi que les discours et les actions qui le soutiennent, sont profondément liés à l’histoire du pays, remontant notamment à deux moments différents : la période coloniale et la période de la dictature civilo-militaire de 1964-1985.

    • Discutante : Irène Bellier (CNRS-LAIOS)

    16 décembre 2022 : Guilhem Olivier (IIH-UNAM, Mexique), « Comparer l’incomparable : guerre et sacrifice chez les Mexicas et les Tupinambas »

    Les similitudes entre les pratiques guerrières et les exécutions rituelles chez les Mexicas et les Tupinambas ont frappé les spécialistes. À partir des sources anciennes, mais aussi de données ethnographiques amazoniennes, il s’agit d’analyser les conceptions de la guerre, notamment les relations à l’ennemi, et les processus d’intégration et d’acquisition d’identité par le biais des captifs. La question controversée du sacrifice mérite aussi un examen détaillé, notamment en l’absence d’un destinataire divin chez les Tupinambas, à la différence des Mexicas qui offraient leurs victimes à des divinités.

    • Discutant : Vincent Hirtzel (LESC-EREA)

    20 janvier 2023 : Intervenant·e à définir

    17 février 2023 : Intervenant·e à définir

    17 mars 2023 : Nicolas Ellison (EHESS, CERMA-Mondes Américains), « Points de vue nahuas et totonaques sur les pratiques de détection de transgènes dans les maïs autochtones. Ethnographie du ‘dialogue des savoirs’ dans la Sierra Norte de Puebla »

    L’exposé reviendra sur une expérience d’atelier de détection de transgènes parmi les maïs autochtones de la Sierra Nord de Puebla, au Mexique, organisé conjointement en 2019, à la demande de l’organisation nahua-totonaque UNITONA, entre une organisation amérindienne régionale, l’ethnologue, un biologiste en génomique et un agronome. L’objectif était de permettre l’appropriation par les paysans producteurs eux-mêmes de la technique de détection à partir de tests réactifs aux protéines marqueuses des deux principaux maïs OGM source de contamination transgénique au Mexique. Il s’agira, à partir de l’ethnographie de cette situation souvent qualifiée (à tort ?) de « dialogue des savoirs », d’explorer les différents modes de connaissance de la nature mobilisés par les participants, et de comprendre les « malentendus productifs » – et improductifs – ainsi que les éventuelles complémentarités de perspective, entre des régimes épistémiques a priori aussi incommensurables que le sont les connaissances technico-scientifiques naturalistes et la cosmopolitique amérindienne autour de la fertilité agraire.

    • Discutant : Jean Foyer (CREDAL-IHEAL)

    21 avril 2023 :  séance annulée

    12 mai 2023 : Heloïse Toffaloni da Cunha (Univ. Paris Nanterre, EREA-LESC), « Anthropologie visuelle de la maladie »

    À partir d’une enquête menée en collaboration étroite avec un groupe d’adolescents de Santiago de Huari (Oruro, Bolivie) lors d’ateliers d’anthropologie visuelle menés pendant plus d’un an, il s’agira d’analyser, par le biais de l’image cinématographique, le moment de la rencontre pathogène : les rêves musphay, ces épisodes oniriques lors desquels les adultes du village rentrent en relation avec l’un des lieux du territoire communautaire sous une forme anthropomorphe. Cela nous conduira à analyser les modes andins de construction du visible (l’environnement) et de figuration des invisibles (les entités-lieux), pour finalement revoir le concept de paysage.

    Discutante : Laurence Charlier (Univ. Toulouse 2, LISST)

    16 juin 2023 : Marion Robinaud (musée du quai Branly), « Ethnohistoire et anthropologie de la broderie florale nord-Amérindienne. L’exemple des mocassins : échanges interculturels et expressions de résilience »

    Fruits des premiers résultats d’un projet postdoctoral, cette intervention propose une étude des motifs floraux ornant les mocassins autochtones d’Amérique du Nord. De nombreux mocassins conservés dans les musées français sont désignés comme des « objets d’échange », c’est-à-dire des objets issus d’une production artisanale autochtone destinée à l’échange et à l’exportation pour un public européen et/ou touristique, du XVIIIe au XXe siècle. Ces objets sont caractérisés par l’esthétisme et les techniques de réalisation qui reflètent les transferts culturels en empruntant tant aux cultures nord-amérindiennes qu’à la culture européenne. Il sera ici l’occasion de restituer la trajectoire des mocassins brodés ou perlés de motifs floraux, à travers le temps et l’espace : des motifs importés de France, à la fabrication de mocassins brodés dans le contexte contemporain de guérison, en passant par la Nouvelle-France et les écoles pensionnats, sans omettre la place faite à ces objets dans les vitrines muséales. Il sera ainsi permis de mettre en lumière un patrimoine révélant tant les relations historiques interculturelles dans le contexte de l’espace Atlantique Nord, que la contemporanéité des mondes autochtones et ce qu’elle implique « en termes d’appropriation et de rejet, d’imitation, de relecture et d’innovation, ou encore, en termes d’expériences, de récits, de souffrances et de réalisations » (Poirier 2000).

    • Discutante : Marie Mauzé (CNRS, LAS)

    Master


    Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


    Renseignements


    Contacts additionnels
    -
    Informations pratiques
    -
    Direction de travaux des étudiants
    -
    Réception des candidats
    -
    Pré-requis
    -

    Compte rendu


    Pour l’année universitaire 2022-2023 les huit conférences présentées dans le cadre du SAA, toujours suivies d’un débat animé, ont porté sur des thèmes d’actualité en anthropologie, histoire et politique concernant différentes aires géographiques de l’Amérique indienne. L’assistance d’une moyenne de 25 participants était composée de mastérants, doctorants, postdoctorants et chercheurs confirmés, marquant l’intérêt de ce séminaire de formation à la recherche par la recherche anthropologique américaniste.

    Dernière modification : 8 mai 2023 20:44

    Type d'UE
    Séminaires de centre
    Centres
    Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS), Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)
    Disciplines
    Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
    Page web
    https://lesc-cnrs.fr/fr/seminaires/76-seminaire-d-anthropologie-americaniste 
    Langues
    espagnol français
    Mots-clés
    -
    Aires culturelles
    Amérique du Nord Amérique du Sud Amérique préhispanique Amériques
    Intervenant·e·s

    Ce séminaire propose une réflexion sur les débats contemporains de l'anthropologie américaniste portant sur des sociétés amérindiennes, en croisant les perspectives de l'ethnographie, de l'histoire, de la politique, de l'économie, de la linguistique ou encore de l'ethnomusicologie. Alternant des aires géographiques et des contextes culturels diversifiés, il ouvre un espace de discussion entre enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants autour de recherches en cours. Sont ainsi exposées dans ce séminaire des thématiques variées touchant au rituel, à l’organisation sociale, aux changements sociaux et religieux, aux politiques publiques, aux processus de transformation des sociétés et de construction des savoirs.

    Ce séminaire est organisé par :

    • le Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS, Collège de France, UMR 7130).
    • le centre Enseignement et recherche en anthropologie américaniste (EREA) du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (LESC-EREA, UMR 7186)
    • et le Centre de recherche sur les mondes américains (CERMA, MONDAM, UMR 8168)

    18 novembre 2022 : Artionka Capiberibe (Université d’État de Campinas, Brésil), « La politique comme guerre : l’idéologie de l’attaque aux droits territoriaux indigènes au Brésil »

      Cette présentation explorera le conflit politico-normatif sur les droits des peuples indigènes au Brésil. Le pays dispose d’une Constitution fédérale, promulguée en 1988, qui garantit aux peuples indigènes le droit de vivre sur leurs terres, selon leurs usages, leurs coutumes et leurs traditions, et qui oblige le gouvernement fédéral à délimiter leurs terres, en veillant à ce qu’elles ne soient pas envahies et à ce que leurs habitants jouissent de tout ce qu’elles peuvent offrir. Depuis le coup d’État qui a destitué la présidente Dilma Rousseff en 2016, les attaques contre ce droit se sont multipliées. La réalité d’aujourd’hui pour les peuples indigènes au Brésil s’approche du génocide. On montrera comment se déroulent les discours et les actions politiques du gouvernement Bolsonaro contre les droits indigènes, des discours et des actions politiques qui, à leur tour, sont guidés par un ancien modèle de développement fondé sur une exploitation économique exhaustive et non durable. L’exposé montrera également comment ce modèle, ainsi que les discours et les actions qui le soutiennent, sont profondément liés à l’histoire du pays, remontant notamment à deux moments différents : la période coloniale et la période de la dictature civilo-militaire de 1964-1985.

      • Discutante : Irène Bellier (CNRS-LAIOS)

      16 décembre 2022 : Guilhem Olivier (IIH-UNAM, Mexique), « Comparer l’incomparable : guerre et sacrifice chez les Mexicas et les Tupinambas »

      Les similitudes entre les pratiques guerrières et les exécutions rituelles chez les Mexicas et les Tupinambas ont frappé les spécialistes. À partir des sources anciennes, mais aussi de données ethnographiques amazoniennes, il s’agit d’analyser les conceptions de la guerre, notamment les relations à l’ennemi, et les processus d’intégration et d’acquisition d’identité par le biais des captifs. La question controversée du sacrifice mérite aussi un examen détaillé, notamment en l’absence d’un destinataire divin chez les Tupinambas, à la différence des Mexicas qui offraient leurs victimes à des divinités.

      • Discutant : Vincent Hirtzel (LESC-EREA)

      20 janvier 2023 : Intervenant·e à définir

      17 février 2023 : Intervenant·e à définir

      17 mars 2023 : Nicolas Ellison (EHESS, CERMA-Mondes Américains), « Points de vue nahuas et totonaques sur les pratiques de détection de transgènes dans les maïs autochtones. Ethnographie du ‘dialogue des savoirs’ dans la Sierra Norte de Puebla »

      L’exposé reviendra sur une expérience d’atelier de détection de transgènes parmi les maïs autochtones de la Sierra Nord de Puebla, au Mexique, organisé conjointement en 2019, à la demande de l’organisation nahua-totonaque UNITONA, entre une organisation amérindienne régionale, l’ethnologue, un biologiste en génomique et un agronome. L’objectif était de permettre l’appropriation par les paysans producteurs eux-mêmes de la technique de détection à partir de tests réactifs aux protéines marqueuses des deux principaux maïs OGM source de contamination transgénique au Mexique. Il s’agira, à partir de l’ethnographie de cette situation souvent qualifiée (à tort ?) de « dialogue des savoirs », d’explorer les différents modes de connaissance de la nature mobilisés par les participants, et de comprendre les « malentendus productifs » – et improductifs – ainsi que les éventuelles complémentarités de perspective, entre des régimes épistémiques a priori aussi incommensurables que le sont les connaissances technico-scientifiques naturalistes et la cosmopolitique amérindienne autour de la fertilité agraire.

      • Discutant : Jean Foyer (CREDAL-IHEAL)

      21 avril 2023 :  séance annulée

      12 mai 2023 : Heloïse Toffaloni da Cunha (Univ. Paris Nanterre, EREA-LESC), « Anthropologie visuelle de la maladie »

      À partir d’une enquête menée en collaboration étroite avec un groupe d’adolescents de Santiago de Huari (Oruro, Bolivie) lors d’ateliers d’anthropologie visuelle menés pendant plus d’un an, il s’agira d’analyser, par le biais de l’image cinématographique, le moment de la rencontre pathogène : les rêves musphay, ces épisodes oniriques lors desquels les adultes du village rentrent en relation avec l’un des lieux du territoire communautaire sous une forme anthropomorphe. Cela nous conduira à analyser les modes andins de construction du visible (l’environnement) et de figuration des invisibles (les entités-lieux), pour finalement revoir le concept de paysage.

      Discutante : Laurence Charlier (Univ. Toulouse 2, LISST)

      16 juin 2023 : Marion Robinaud (musée du quai Branly), « Ethnohistoire et anthropologie de la broderie florale nord-Amérindienne. L’exemple des mocassins : échanges interculturels et expressions de résilience »

      Fruits des premiers résultats d’un projet postdoctoral, cette intervention propose une étude des motifs floraux ornant les mocassins autochtones d’Amérique du Nord. De nombreux mocassins conservés dans les musées français sont désignés comme des « objets d’échange », c’est-à-dire des objets issus d’une production artisanale autochtone destinée à l’échange et à l’exportation pour un public européen et/ou touristique, du XVIIIe au XXe siècle. Ces objets sont caractérisés par l’esthétisme et les techniques de réalisation qui reflètent les transferts culturels en empruntant tant aux cultures nord-amérindiennes qu’à la culture européenne. Il sera ici l’occasion de restituer la trajectoire des mocassins brodés ou perlés de motifs floraux, à travers le temps et l’espace : des motifs importés de France, à la fabrication de mocassins brodés dans le contexte contemporain de guérison, en passant par la Nouvelle-France et les écoles pensionnats, sans omettre la place faite à ces objets dans les vitrines muséales. Il sera ainsi permis de mettre en lumière un patrimoine révélant tant les relations historiques interculturelles dans le contexte de l’espace Atlantique Nord, que la contemporanéité des mondes autochtones et ce qu’elle implique « en termes d’appropriation et de rejet, d’imitation, de relecture et d’innovation, ou encore, en termes d’expériences, de récits, de souffrances et de réalisations » (Poirier 2000).

      • Discutante : Marie Mauzé (CNRS, LAS)

      Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

      Contacts additionnels
      -
      Informations pratiques
      -
      Direction de travaux des étudiants
      -
      Réception des candidats
      -
      Pré-requis
      -
      • Maison Suger
        16-18 rue Suger 75006 Paris
        annuel / mensuel (3e), vendredi 10:00-12:00
        du 18 novembre 2022 au 16 juin 2023
        Nombre de séances : 8

      Pour l’année universitaire 2022-2023 les huit conférences présentées dans le cadre du SAA, toujours suivies d’un débat animé, ont porté sur des thèmes d’actualité en anthropologie, histoire et politique concernant différentes aires géographiques de l’Amérique indienne. L’assistance d’une moyenne de 25 participants était composée de mastérants, doctorants, postdoctorants et chercheurs confirmés, marquant l’intérêt de ce séminaire de formation à la recherche par la recherche anthropologique américaniste.