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UE974 - Recherches contemporaines en narratologie : « performativités narratives »


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle B02_18
    annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 15:00-17:00
    du 5 octobre 2021 au 19 avril 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 23 septembre 2021 16:04

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
Disciplines
Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Littérature
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • John Pier [référent·e]   professeur des universités (retraité·e), Université de Tours / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
  • Philippe Roussin   directeur de recherche (émérite), CNRS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
  • Olivier Caïra   maître de conférences
  • Anne Duprat   professeur des universités, Université de Picardie Jules-Verne
  • Anaïs Goudmand   maîtresse de conférences (en cours de nomination), Sorbonne Université

Scribere est agere. Parler c’est agir. La formule juridique convient particulièrement bien au récit. Les récits agissent, sont efficaces entre autres raisons parce que nous les croyons. Et nous les croyons parce que, comme l’ont enseigné la philosophie du sens commun (Thomas Reid et le principe de crédulité : toute assertion est digne de créance tant qu’elle n’a pas été démontrée fausse) et, plus récemment, la psychologie cognitive (l’existence d’une disposition à croire nos semblables, à avoir confiance dans la véracité des récits qui nous sont contés), notre pente naturelle est de croire ce que l’on nous raconte. La théorie des actes de langages d’Austin, élaborée par rapport au droit (qu’il s’agisse de l’engagement du locuteur, des obligations contractuelles, qui se déclarent avec l’assertion, la promesse, etc.) et la pragmatique renvoient alors aux questions de la détermination des autorités et des narrateurs fiables (on peut ainsi réinterroger la tradition du unreliable narrator issue de la rhétorique narrative de Wayne Booth), de la confiance (entendue comme une attitude épistémique) que nous accordons à ce que l’on nous raconte et de la défiance (comme attitude trop coûteuse). Loin des problématiques trop usuelles du pouvoir, de la puissance d’agir de la fiction ou du récit, le storytelling pour ne citer que lui peut ainsi être repensé, dans ses versions orales comme écrites, au-delà de la seule interprétation qui a prévalu en France par la rationalité et la communication manipulatrices.

Ce séminaire de recherche portera également sur des récits – littéraires ou non, contemporains ou non – chargés d’une forte promesse de performativité, qu’ils aient une orientation utopique ou dystopique. L’injonction contemporaine à « inventer de nouveaux récits » ne vise pas simplement à renouveler les pratiques narratives, mais surtout à faire advenir des changements sociaux par leur truchement. La question du statut fictionnel ou documentaire des œuvres sera l’un des thèmes récurrents de la réflexion au fil des séances. La performativité peut en effet être envisagée comme une caractéristique transformatrice, non seulement des éléments du récit, mais aussi du statut pragmatique de ce dernier : si la documentarité et la fictionnalité se jugent à l’aune du monde existant, qu’en est-il du rapport des œuvres narratives à des mondes en gestation ? De William Gibson à Fredric Jameson, ne dit-on pas des récits cyberpunk des années 1980 qu’ils ont prophétisé, voire modelé le monde actuel ? On abordera donc la genèse des « grands récits » du passé ainsi que leur rôle, réel ou supposé, de moteur de l’histoire, mais aussi des initiatives actuelles, comme le projet Witnesspedia (https://scifieconomics.world/), dont l’objectif affirmé est de raconter d’autres futurs pour leur donner une chance d’advenir.

Mardi 5 octobre 2021 : Philippe Roussin (CRAL/CNRS), « À qui faire confiance ? Qui croire ? ». À propos de Le Grand Escroc (The Confidence-Man : His Masquerade) d’Herman Melville »

Mardi 19 octobre 2021 : Marie Vanoost (Université Catholique de Louvain), « Journalisme narratif : le récit pour faire vivre l’information »

Mardi 16 novembre 2021 : Irène Langlet (Université Gustave Eiffel), « Science-fiction et performativité : de la promesse au jeu sérieux »

Mardi 30 novembre 2021 : Alison James (University of Chicago), « Récit documentaire et les effets de la fictionnalisation »

Mardi 7 décembre 2021 : Gloria Origgi (CNRS – Institut Nicod, EHESS, ENS), « Pourquoi fait-on confiance aux récits ? »

Mardi 18 janvier 2022 : Christophe Reffait (Université d’Amiens), « Performativité du récit économique chez Émile Zola »

Mardi 1er février 2022 : James Phelan (Ohio State University), « Textual and Readerly Dynamics in the Historical Novel : Colson Whitehead’s The Underground Railroad »

Mardi 15 février 2022 : Monika Fludernik (Université de Fribourg), « Factual Narrative Cross-Culturally and Diachronically »

Mardi 1er mars 2022 : Olivier Caïra (IUT Evry et EHESS), « Witnesspedia, construction diégétique collaborative et récits de science-fiction économique »

Mardi 15 mars 2022 : Raphaël Granier de Cassagnac (CNRS/École polytechnique), « La culture scientifique nourrit-elle l’anticipation ? »

Mardi 5 avril 2022 : Jean-Paul Engélibert (Université Bordeaux-Montaigne), « Représenter l’avenir ? Une lecture des Furtifs d’Alain Damasio »

Mardi 19 avril 2022 : Florent Favart (Université de Lorraine), « Là où personne n’est jamais allé »


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
o.caira@free.fr anne.duprat@wanadoo.fr anais.goudmand@gmail.com
Informations pratiques

Olivier Caïra - Anne Duprat - Anaïs Goudmand

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

Sur rendez-vous

Pré-requis

Aucun. Le séminaire - pluridisciplinaire - est ouvert à toutes et à tous.

Dernière modification : 23 septembre 2021 16:04

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
Disciplines
Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Littérature
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • John Pier [référent·e]   professeur des universités (retraité·e), Université de Tours / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
  • Philippe Roussin   directeur de recherche (émérite), CNRS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
  • Olivier Caïra   maître de conférences
  • Anne Duprat   professeur des universités, Université de Picardie Jules-Verne
  • Anaïs Goudmand   maîtresse de conférences (en cours de nomination), Sorbonne Université

Scribere est agere. Parler c’est agir. La formule juridique convient particulièrement bien au récit. Les récits agissent, sont efficaces entre autres raisons parce que nous les croyons. Et nous les croyons parce que, comme l’ont enseigné la philosophie du sens commun (Thomas Reid et le principe de crédulité : toute assertion est digne de créance tant qu’elle n’a pas été démontrée fausse) et, plus récemment, la psychologie cognitive (l’existence d’une disposition à croire nos semblables, à avoir confiance dans la véracité des récits qui nous sont contés), notre pente naturelle est de croire ce que l’on nous raconte. La théorie des actes de langages d’Austin, élaborée par rapport au droit (qu’il s’agisse de l’engagement du locuteur, des obligations contractuelles, qui se déclarent avec l’assertion, la promesse, etc.) et la pragmatique renvoient alors aux questions de la détermination des autorités et des narrateurs fiables (on peut ainsi réinterroger la tradition du unreliable narrator issue de la rhétorique narrative de Wayne Booth), de la confiance (entendue comme une attitude épistémique) que nous accordons à ce que l’on nous raconte et de la défiance (comme attitude trop coûteuse). Loin des problématiques trop usuelles du pouvoir, de la puissance d’agir de la fiction ou du récit, le storytelling pour ne citer que lui peut ainsi être repensé, dans ses versions orales comme écrites, au-delà de la seule interprétation qui a prévalu en France par la rationalité et la communication manipulatrices.

Ce séminaire de recherche portera également sur des récits – littéraires ou non, contemporains ou non – chargés d’une forte promesse de performativité, qu’ils aient une orientation utopique ou dystopique. L’injonction contemporaine à « inventer de nouveaux récits » ne vise pas simplement à renouveler les pratiques narratives, mais surtout à faire advenir des changements sociaux par leur truchement. La question du statut fictionnel ou documentaire des œuvres sera l’un des thèmes récurrents de la réflexion au fil des séances. La performativité peut en effet être envisagée comme une caractéristique transformatrice, non seulement des éléments du récit, mais aussi du statut pragmatique de ce dernier : si la documentarité et la fictionnalité se jugent à l’aune du monde existant, qu’en est-il du rapport des œuvres narratives à des mondes en gestation ? De William Gibson à Fredric Jameson, ne dit-on pas des récits cyberpunk des années 1980 qu’ils ont prophétisé, voire modelé le monde actuel ? On abordera donc la genèse des « grands récits » du passé ainsi que leur rôle, réel ou supposé, de moteur de l’histoire, mais aussi des initiatives actuelles, comme le projet Witnesspedia (https://scifieconomics.world/), dont l’objectif affirmé est de raconter d’autres futurs pour leur donner une chance d’advenir.

Mardi 5 octobre 2021 : Philippe Roussin (CRAL/CNRS), « À qui faire confiance ? Qui croire ? ». À propos de Le Grand Escroc (The Confidence-Man : His Masquerade) d’Herman Melville »

Mardi 19 octobre 2021 : Marie Vanoost (Université Catholique de Louvain), « Journalisme narratif : le récit pour faire vivre l’information »

Mardi 16 novembre 2021 : Irène Langlet (Université Gustave Eiffel), « Science-fiction et performativité : de la promesse au jeu sérieux »

Mardi 30 novembre 2021 : Alison James (University of Chicago), « Récit documentaire et les effets de la fictionnalisation »

Mardi 7 décembre 2021 : Gloria Origgi (CNRS – Institut Nicod, EHESS, ENS), « Pourquoi fait-on confiance aux récits ? »

Mardi 18 janvier 2022 : Christophe Reffait (Université d’Amiens), « Performativité du récit économique chez Émile Zola »

Mardi 1er février 2022 : James Phelan (Ohio State University), « Textual and Readerly Dynamics in the Historical Novel : Colson Whitehead’s The Underground Railroad »

Mardi 15 février 2022 : Monika Fludernik (Université de Fribourg), « Factual Narrative Cross-Culturally and Diachronically »

Mardi 1er mars 2022 : Olivier Caïra (IUT Evry et EHESS), « Witnesspedia, construction diégétique collaborative et récits de science-fiction économique »

Mardi 15 mars 2022 : Raphaël Granier de Cassagnac (CNRS/École polytechnique), « La culture scientifique nourrit-elle l’anticipation ? »

Mardi 5 avril 2022 : Jean-Paul Engélibert (Université Bordeaux-Montaigne), « Représenter l’avenir ? Une lecture des Furtifs d’Alain Damasio »

Mardi 19 avril 2022 : Florent Favart (Université de Lorraine), « Là où personne n’est jamais allé »

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
o.caira@free.fr anne.duprat@wanadoo.fr anais.goudmand@gmail.com
Informations pratiques

Olivier Caïra - Anne Duprat - Anaïs Goudmand

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

Sur rendez-vous

Pré-requis

Aucun. Le séminaire - pluridisciplinaire - est ouvert à toutes et à tous.

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle B02_18
    annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 15:00-17:00
    du 5 octobre 2021 au 19 avril 2022
    Nombre de séances : 12