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UE97 - Approches politiques du religieux


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.08
    annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 14:30-16:30
    du 16 novembre 2021 au 7 juin 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 12 octobre 2021 09:53

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Fait religieux Globalisation Laïcité Nationalisme Politique Sociologie politique
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Patrick Michel [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche (émérite), CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)

Visant à contribuer à une sociohistoire des relations entre religion et politique, l'enseignement se propose d’analyser tant les recompositions contemporaines du religieux, en les saisissant à partir du politique, que celles du politique, appréhendées à partir du religieux et de ses évolutions. Il s’agira de réinscrire la religion (et plus largement le « croire », dans la perspective ouverte par Certeau) au cœur d’une sociologie générale ; et donc d’appréhender le religieux non en tant que tel, doté d’une pertinence qui lui serait propre, mais comme un indicateur susceptible, une fois contextualisé, de constituer un analyseur. Il s’agira parallèlement de cerner, par le politique, l'économie contemporaine du religieux dans son rapport aux logiques présidant aux évolutions du temps présent.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral, note de recherche
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral, note de recherche
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral, note de recherche
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture, note de recherche

Renseignements


Contacts additionnels
amollet@ens.fr
Informations pratiques

pour toute information complémentaire, contacter Arlette Mollet au Centre Maurice-Halbwachs, par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire s’est ouvert, comme les années précédentes, sur la présentation d’une problématique centrée sur les réaménagements du religieux et des rapports à celui-ci. 

La réflexion engagée depuis plusieurs années sur les usages politiques du religieux a été poursuivie en 2021-2022. Dans cette perspective, le séminaire a successivement accueilli Caterina Bandini, doctorante à l'EHESS (CMH) : « La religion pour langage. Genèse et sociologie de l'espace des organisations religieuses pour la paix (Israël-Palestine, 1987-2019) » ; Verónica Giménez Béliveau, chercheuse au CONICET (Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas, Argentine) et professeur à l’Université de Buenos Aires : « Approches politiques du religieux : Les enjeux du pape François lus depuis le cône Sud  »; Sandrine Lefranc, directrice de recherche au CNRS : « Du bon emploi de techniques religieuses dans la construction de la paix ? » ; Véronique Altglas, enseignante-chercheure à la Queen's University (Belfast) : « Faire la sociologie de la religion dans un contexte de conflit politico-religieux : le cas de l’Irlande du Nord » ; et Mitchell Cohen, professeur de science politique à la City University of New York : « Continual Conflict: Identity, Politics, and Religion in Israel ».

Par ailleurs, a été prolongée l’analyse amorcée l’année précédente sur la question des désajustements et remaniements du système de pouvoir catholique. À travers ces remaniements, qui visent à gérer des désajustements sans cesse réitérés, c'est la question de la possibilité même du modèle d'autorité catholique (et au-delà d’institution du croire) qui se trouve posée.

Dans cette perspective, l’attention s’est portée sur la pratique de canonisation du Saint-Siège. Durant son pontificat, Jean-Paul II a davantage canonisé et béatifié que tous les papes précédents, certains ayant taxé cette pratique, poursuivie depuis 2005 par Benoît XVI et depuis 2013 par François, d’inflationniste, lorsque n’était pas évoquée, pour la déplorer, une fabrique de saints, voire une serial canonization. Cette pratique, souvent perçue comme une rupture avec la tradition, témoigne sans doute d’une analyse stratégique renouvelée du Saint-Siège sur la présence de l’Église au monde, où la convocation de la sainteté jouerait un rôle central. L’objectif a été de s’interroger sur le sens (dans la double acception de signification et d’orientation) de cette production contemporaine d’Élus

Si la multiplication des célébrations de béatifications et de canonisations participe sans doute d’une stratégie active de valorisation du patrimoine immatériel de l’Église, elle entre aussi dans la mise en scène d’une coïncidence affichée entre l’universalité revendiquée et la réalité de l’influence mondiale de l’Église. Cette multiplication est donc aussi susceptible de signifier que ce qui n’était qu’une ressource parmi d’autres est devenu une ressource à défaut d’autres.

Le recours massif à l’invocation et à la commémoration de la mémoire des saints et bienheureux apparaît, au total, tant comme un indicateur que comme une modalité de la gestion de la crise globale – crise de moralité, crise de gouvernance, crise doctrinale - crise systémique donc, selon les termes de François lui-même, à laquelle l’Église catholique est confrontée.

En marge du séminaire, et comme les années précédentes, deux séances ont été organisées, sous forme d’atelier, afin de permettre aux étudiants inscrits en master de présenter et de discuter leurs travaux.

Publications
  • « Religion, société et politique en Europe centrale », dans La vie de l’esprit en Europe centrale et orientale depuis1945Dictionnaire encyclopédique, sous la dir. de Chantal Delsol et Joanna Nowicki, Cerf, Paris, 2021, p. 426-430.
  • « Droites et catholicisme : éléments de réflexion autour du cas polonais », dans Chrétiens et Sociétés XVIe-XXIe siècle (Droites et catholicisme - Circulations et réseaux transnationaux en France et en Europe des années 1960 à nos jours), Documents et Mémoires n° 44, sous la dir. d'Olivier Dard et Bruno Dumons, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (UMR 5190 LARHRA), 2021, p. 91-106
  • « L’Église catholique est-elle un entrepreneur de mémoire ? », dans La mémoire collective en question(s), sous la dir. de Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc, PUF, Paris, à paraître en janvier 2023.

Dernière modification : 12 octobre 2021 09:53

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Fait religieux Globalisation Laïcité Nationalisme Politique Sociologie politique
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Patrick Michel [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche (émérite), CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)

Visant à contribuer à une sociohistoire des relations entre religion et politique, l'enseignement se propose d’analyser tant les recompositions contemporaines du religieux, en les saisissant à partir du politique, que celles du politique, appréhendées à partir du religieux et de ses évolutions. Il s’agira de réinscrire la religion (et plus largement le « croire », dans la perspective ouverte par Certeau) au cœur d’une sociologie générale ; et donc d’appréhender le religieux non en tant que tel, doté d’une pertinence qui lui serait propre, mais comme un indicateur susceptible, une fois contextualisé, de constituer un analyseur. Il s’agira parallèlement de cerner, par le politique, l'économie contemporaine du religieux dans son rapport aux logiques présidant aux évolutions du temps présent.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral, note de recherche
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral, note de recherche
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral, note de recherche
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture, note de recherche
Contacts additionnels
amollet@ens.fr
Informations pratiques

pour toute information complémentaire, contacter Arlette Mollet au Centre Maurice-Halbwachs, par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.08
    annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 14:30-16:30
    du 16 novembre 2021 au 7 juin 2022
    Nombre de séances : 12

Le séminaire s’est ouvert, comme les années précédentes, sur la présentation d’une problématique centrée sur les réaménagements du religieux et des rapports à celui-ci. 

La réflexion engagée depuis plusieurs années sur les usages politiques du religieux a été poursuivie en 2021-2022. Dans cette perspective, le séminaire a successivement accueilli Caterina Bandini, doctorante à l'EHESS (CMH) : « La religion pour langage. Genèse et sociologie de l'espace des organisations religieuses pour la paix (Israël-Palestine, 1987-2019) » ; Verónica Giménez Béliveau, chercheuse au CONICET (Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas, Argentine) et professeur à l’Université de Buenos Aires : « Approches politiques du religieux : Les enjeux du pape François lus depuis le cône Sud  »; Sandrine Lefranc, directrice de recherche au CNRS : « Du bon emploi de techniques religieuses dans la construction de la paix ? » ; Véronique Altglas, enseignante-chercheure à la Queen's University (Belfast) : « Faire la sociologie de la religion dans un contexte de conflit politico-religieux : le cas de l’Irlande du Nord » ; et Mitchell Cohen, professeur de science politique à la City University of New York : « Continual Conflict: Identity, Politics, and Religion in Israel ».

Par ailleurs, a été prolongée l’analyse amorcée l’année précédente sur la question des désajustements et remaniements du système de pouvoir catholique. À travers ces remaniements, qui visent à gérer des désajustements sans cesse réitérés, c'est la question de la possibilité même du modèle d'autorité catholique (et au-delà d’institution du croire) qui se trouve posée.

Dans cette perspective, l’attention s’est portée sur la pratique de canonisation du Saint-Siège. Durant son pontificat, Jean-Paul II a davantage canonisé et béatifié que tous les papes précédents, certains ayant taxé cette pratique, poursuivie depuis 2005 par Benoît XVI et depuis 2013 par François, d’inflationniste, lorsque n’était pas évoquée, pour la déplorer, une fabrique de saints, voire une serial canonization. Cette pratique, souvent perçue comme une rupture avec la tradition, témoigne sans doute d’une analyse stratégique renouvelée du Saint-Siège sur la présence de l’Église au monde, où la convocation de la sainteté jouerait un rôle central. L’objectif a été de s’interroger sur le sens (dans la double acception de signification et d’orientation) de cette production contemporaine d’Élus

Si la multiplication des célébrations de béatifications et de canonisations participe sans doute d’une stratégie active de valorisation du patrimoine immatériel de l’Église, elle entre aussi dans la mise en scène d’une coïncidence affichée entre l’universalité revendiquée et la réalité de l’influence mondiale de l’Église. Cette multiplication est donc aussi susceptible de signifier que ce qui n’était qu’une ressource parmi d’autres est devenu une ressource à défaut d’autres.

Le recours massif à l’invocation et à la commémoration de la mémoire des saints et bienheureux apparaît, au total, tant comme un indicateur que comme une modalité de la gestion de la crise globale – crise de moralité, crise de gouvernance, crise doctrinale - crise systémique donc, selon les termes de François lui-même, à laquelle l’Église catholique est confrontée.

En marge du séminaire, et comme les années précédentes, deux séances ont été organisées, sous forme d’atelier, afin de permettre aux étudiants inscrits en master de présenter et de discuter leurs travaux.

Publications
  • « Religion, société et politique en Europe centrale », dans La vie de l’esprit en Europe centrale et orientale depuis1945Dictionnaire encyclopédique, sous la dir. de Chantal Delsol et Joanna Nowicki, Cerf, Paris, 2021, p. 426-430.
  • « Droites et catholicisme : éléments de réflexion autour du cas polonais », dans Chrétiens et Sociétés XVIe-XXIe siècle (Droites et catholicisme - Circulations et réseaux transnationaux en France et en Europe des années 1960 à nos jours), Documents et Mémoires n° 44, sous la dir. d'Olivier Dard et Bruno Dumons, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (UMR 5190 LARHRA), 2021, p. 91-106
  • « L’Église catholique est-elle un entrepreneur de mémoire ? », dans La mémoire collective en question(s), sous la dir. de Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc, PUF, Paris, à paraître en janvier 2023.