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UE933 - Transformations du cancer à l'ère du capitalisme sanitaire et de la génomique globalisés : innovations, prise en charge, expériences


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A102
    annuel / mensuel (2e), jeudi 15:00-18:00
    du 9 décembre 2021 au 16 juin 2022
    Nombre de séances : 7


Description


Dernière modification : 23 mai 2022 15:33

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
-
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Catherine Bourgain [référent·e]   chargée de recherche, INSERM / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
  • Claire Beaudevin   chargée de recherche, CNRS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
  • Fanny Vincent   maîtresse de conférences, Université Jean Monnet de Saint-Étienne

Dans les Nords comme dans les Suds, le développement de la médecine dite de précision (immunothérapies et médecine génomique) a réactivé depuis le début des années 2000 le grand récit de la victoire contre le cancer. Pour certains acteurs – cliniciens, pouvoirs publics, laboratoires pharmaceutiques, entreprises de santé, associations de patients –, les progrès jumelés de la génomique et du traitement de données de masse feraient renaître l’espoir d’une victoire contre cette pathologie, devenue en un siècle une des priorités majeures des États du Nord. Cette promesse se déploie de concert avec une série d’innovations thérapeutiques arrivant sur le marché depuis moins de deux décennies. Ces nouveaux traitements consistent à cibler des modifications génétiques spécifiques des tumeurs (thérapies ciblées) ou à modifier génétiquement des cellules des patients (thérapies géniques). Ils sont, tout comme les nouveaux modes de dépistage génétique, présentés comme des « innovations de rupture » pouvant transformer radicalement l’approche clinique et thérapeutique du cancer. Au delà de cette simple transformation des modes de prise en charge, certains acteurs de l'oncologie considèrent que les nouveaux traitements et la médecine génomique transforment jusqu'à la maladie elle-même : nosologiquement, elle relèverait bientôt du champ des maladies rares et cliniquement, elle deviendrait une maladie traitée à domicile. Par ailleurs, le déploiement de cette médecine « de précision » dans le domaine du cancer s'accompagne de discours annonçant une nouvelle ère économique pour les thérapeutiques en oncologie et leurs marchés. Dans de nombreux États du Nord, ces transformations s'inscrivent dans un autre type de basculement, plus large et tout aussi politique : faire de la santé non pas un fardeau financier pour les systèmes de santé, mais une source de profit et de « création de valeur ». 

Ce sont toutes ces transformations dans le champ de la lutte contre le cancer, dans celui de la génétique et plus largement dans le champ de la santé que ce séminaire entend étudier. Il s'agit d'appréhender le cancer à deux niveaux complémentaires : d'une part comme un analyseur, un support et parfois un laboratoire de changements sociaux, politiques et économiques ; et d'autre part, comme une expérience vécue du capitalisme.

Pour ce faire, le programme combinera des approches d'histoire, de sociologie, d'anthropologie, d'économie et de science politique, à propos de travaux portant ou non sur le cancer, mais abordant des thèmes tels que : les marchés globalisés du médicament et des tests ; les logiques et pratiques de prescription ; les transformations de l'organisation et des pratiques de soins et de recherche ; les potentielles évolutions des expériences de la maladie et du soin ; les dynamiques de production et de circulation des savoirs génétiques, génomiques ou oncologiques entre profanes et professionnels, entre Nords et Suds, etc.

Jeudi 9 décembre 2021 : Introduction au séminaire (C. Bourgain, C. Beaudevin, F. Vincent) et intervention d'Adèle Dautresme (ENS), « Résoudre l'énigme des variants génétiques de signification inconnue. Expérimenter les conditions de mise en œuvre de la médecine génomique au sein des molecular tumor boards constitutionnels »

Jeudi 13 janvier 2022 : séance autour des notions d'imaginaire, promesse et vision dans le champ du cancer - lecture collective d'articles et présentation d'un projet d'article à ce sujet par Théau Brigand et Catherine Bourgain

Jeudi 10 février 2022 : intervention de Fanny Vincent et Théau Brigand, "Le prix des anticancéreux et le quotidien médical"

Jeudi 10 mars 2022 : intervention d'Aurore Loretti "Cancer et inégalités sociales de santé"

Jeudi 14 avril 2022 : séance de lecture collective d'article autour de "Régulations et médicaments innovants dans le champ du cancer"

Jeudi 12 mai 2022 (salle 0.031, bât. recherche sud, campus Condorcet): intervention de Moritz Hunsmann, Laurence Huc et Borhane Slama (sous réserve) au sujet des activités du GISCOP84 et des cancers d'origine professionnelle

Jeudi 16 juin 2022, [attention date modifiée] séance double toute la journée au Cermes3 (7 rue Guy Môquet 94801 Villejuif)

10h-12h30 - Intervention de Marie Mathieu et Juliette Froger-Lefebvre sur "Le travail des porteuses de mutations prédisposant au cancer du sein. Du test génétique à l’engagement associatif"

14h-16h30 - Intervention de Kriti Kapila (King's College London) sur “Mendelian Horoscopes: Fortune and Misfortune in Genomic Medicine in India”

Résumé : How do Mendelian notions of genetic probability intersect with wider concepts of fortune and misfortune?  In this paper I aim to understand the speculative hope vested in genomic medicine in India, especially in the way it mobilises already available idioms of fortune and misfortune, and attendant risk mitigation strategies. I present the work done by the team of scientists working at the National Institute of Bio Medical Genomics as India’s representatives on the International Cancer Genome Consortium. I compare this project with two other projects that this team is engaged in: the first is their long-term project on the diversity of a local population. While the latter is aimed at understanding the complex interaction between genetic and epigenetic factors in the overall incidence of disease, the former focuses around a single condition (oral cancer) and is part of the International Cancer Genome Consortium. The two projects may share a common understanding of genetic variation as a marker of both ‘stability’ and ‘instability’, they are nevertheless underpinned by different conceptions of the relationship between population, predictive medicine, and health. I also focus on their work on translational medicine among neonatal babies to understand bioscientific concepts of risk and social idioms of fortune and misfortune. Reading these three projects in tandem allows for an exploration of the notions of speculative well-being and imagined futures mobilised to accelerate the wider adoption of genomic medicine in India.


Master


  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales – M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

demande de renseignements : par courriel auprès de l'un·e des enseignant·e·s.

Direction de travaux des étudiants

uniquement sur rendez-vous.

Réception des candidats

uniquement sur rendez-vous.

Pré-requis

-

Dernière modification : 23 mai 2022 15:33

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
-
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Catherine Bourgain [référent·e]   chargée de recherche, INSERM / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
  • Claire Beaudevin   chargée de recherche, CNRS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
  • Fanny Vincent   maîtresse de conférences, Université Jean Monnet de Saint-Étienne

Dans les Nords comme dans les Suds, le développement de la médecine dite de précision (immunothérapies et médecine génomique) a réactivé depuis le début des années 2000 le grand récit de la victoire contre le cancer. Pour certains acteurs – cliniciens, pouvoirs publics, laboratoires pharmaceutiques, entreprises de santé, associations de patients –, les progrès jumelés de la génomique et du traitement de données de masse feraient renaître l’espoir d’une victoire contre cette pathologie, devenue en un siècle une des priorités majeures des États du Nord. Cette promesse se déploie de concert avec une série d’innovations thérapeutiques arrivant sur le marché depuis moins de deux décennies. Ces nouveaux traitements consistent à cibler des modifications génétiques spécifiques des tumeurs (thérapies ciblées) ou à modifier génétiquement des cellules des patients (thérapies géniques). Ils sont, tout comme les nouveaux modes de dépistage génétique, présentés comme des « innovations de rupture » pouvant transformer radicalement l’approche clinique et thérapeutique du cancer. Au delà de cette simple transformation des modes de prise en charge, certains acteurs de l'oncologie considèrent que les nouveaux traitements et la médecine génomique transforment jusqu'à la maladie elle-même : nosologiquement, elle relèverait bientôt du champ des maladies rares et cliniquement, elle deviendrait une maladie traitée à domicile. Par ailleurs, le déploiement de cette médecine « de précision » dans le domaine du cancer s'accompagne de discours annonçant une nouvelle ère économique pour les thérapeutiques en oncologie et leurs marchés. Dans de nombreux États du Nord, ces transformations s'inscrivent dans un autre type de basculement, plus large et tout aussi politique : faire de la santé non pas un fardeau financier pour les systèmes de santé, mais une source de profit et de « création de valeur ». 

Ce sont toutes ces transformations dans le champ de la lutte contre le cancer, dans celui de la génétique et plus largement dans le champ de la santé que ce séminaire entend étudier. Il s'agit d'appréhender le cancer à deux niveaux complémentaires : d'une part comme un analyseur, un support et parfois un laboratoire de changements sociaux, politiques et économiques ; et d'autre part, comme une expérience vécue du capitalisme.

Pour ce faire, le programme combinera des approches d'histoire, de sociologie, d'anthropologie, d'économie et de science politique, à propos de travaux portant ou non sur le cancer, mais abordant des thèmes tels que : les marchés globalisés du médicament et des tests ; les logiques et pratiques de prescription ; les transformations de l'organisation et des pratiques de soins et de recherche ; les potentielles évolutions des expériences de la maladie et du soin ; les dynamiques de production et de circulation des savoirs génétiques, génomiques ou oncologiques entre profanes et professionnels, entre Nords et Suds, etc.

Jeudi 9 décembre 2021 : Introduction au séminaire (C. Bourgain, C. Beaudevin, F. Vincent) et intervention d'Adèle Dautresme (ENS), « Résoudre l'énigme des variants génétiques de signification inconnue. Expérimenter les conditions de mise en œuvre de la médecine génomique au sein des molecular tumor boards constitutionnels »

Jeudi 13 janvier 2022 : séance autour des notions d'imaginaire, promesse et vision dans le champ du cancer - lecture collective d'articles et présentation d'un projet d'article à ce sujet par Théau Brigand et Catherine Bourgain

Jeudi 10 février 2022 : intervention de Fanny Vincent et Théau Brigand, "Le prix des anticancéreux et le quotidien médical"

Jeudi 10 mars 2022 : intervention d'Aurore Loretti "Cancer et inégalités sociales de santé"

Jeudi 14 avril 2022 : séance de lecture collective d'article autour de "Régulations et médicaments innovants dans le champ du cancer"

Jeudi 12 mai 2022 (salle 0.031, bât. recherche sud, campus Condorcet): intervention de Moritz Hunsmann, Laurence Huc et Borhane Slama (sous réserve) au sujet des activités du GISCOP84 et des cancers d'origine professionnelle

Jeudi 16 juin 2022, [attention date modifiée] séance double toute la journée au Cermes3 (7 rue Guy Môquet 94801 Villejuif)

10h-12h30 - Intervention de Marie Mathieu et Juliette Froger-Lefebvre sur "Le travail des porteuses de mutations prédisposant au cancer du sein. Du test génétique à l’engagement associatif"

14h-16h30 - Intervention de Kriti Kapila (King's College London) sur “Mendelian Horoscopes: Fortune and Misfortune in Genomic Medicine in India”

Résumé : How do Mendelian notions of genetic probability intersect with wider concepts of fortune and misfortune?  In this paper I aim to understand the speculative hope vested in genomic medicine in India, especially in the way it mobilises already available idioms of fortune and misfortune, and attendant risk mitigation strategies. I present the work done by the team of scientists working at the National Institute of Bio Medical Genomics as India’s representatives on the International Cancer Genome Consortium. I compare this project with two other projects that this team is engaged in: the first is their long-term project on the diversity of a local population. While the latter is aimed at understanding the complex interaction between genetic and epigenetic factors in the overall incidence of disease, the former focuses around a single condition (oral cancer) and is part of the International Cancer Genome Consortium. The two projects may share a common understanding of genetic variation as a marker of both ‘stability’ and ‘instability’, they are nevertheless underpinned by different conceptions of the relationship between population, predictive medicine, and health. I also focus on their work on translational medicine among neonatal babies to understand bioscientific concepts of risk and social idioms of fortune and misfortune. Reading these three projects in tandem allows for an exploration of the notions of speculative well-being and imagined futures mobilised to accelerate the wider adoption of genomic medicine in India.

  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales – M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

demande de renseignements : par courriel auprès de l'un·e des enseignant·e·s.

Direction de travaux des étudiants

uniquement sur rendez-vous.

Réception des candidats

uniquement sur rendez-vous.

Pré-requis

-

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A102
    annuel / mensuel (2e), jeudi 15:00-18:00
    du 9 décembre 2021 au 16 juin 2022
    Nombre de séances : 7