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UE93 - L’Afrique centrale dans le temps long : dynamiques internes, empires, colonialisme


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-B
    annuel / bimensuel (2e/4e), lundi 16:30-18:30
    du 8 novembre 2021 au 23 mai 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 11 mai 2022 15:27

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Archives Cartographie Circulations Coloniales (études) Culture Culture matérielle Domination Droit, normes et société Dynamiques sociales Écriture Éducation Empire Enquêtes Esclavage Ethnographie Ethnologie Genre Histoire Pratiques Rurales (études) Savoir-faire Savoirs Spatialisation, territoires Textes Transnational Travail Ville
Aires culturelles
Afrique Atlantiques (mondes) Europe Ibérique (monde) Inde
Intervenant·e·s

Loin des chronologies héritées, ce séminaire se propose d’entreprendre une histoire processuelle dans le temps long, attentive aux dynamiques linguistiques, sociales, politiques, religieuses, culturelles et économiques internes à l’Afrique centrale ainsi que à leurs interactions avec les empires européens modernes et le colonialisme contemporain. Entre l’histoire dite « précoloniale » (la question restant posée de savoir quand se termine le « pré »  par rapport au « colonial »), l’installation des systèmes coloniaux formels, à la fin du XIXe siècle, et les enjeux de la « postcolonialité », se déroule un temps long dans lequel se sont produites des interactions, voire des (re)créations, aussi bien entre « l’Afrique en Afrique » et « les Afriques d’ailleurs » qu’entre les sociétés africaines et les pouvoirs coloniaux, le tout dans des relations complexes de négociation, de dialogue et de confrontation. Les acteurs, africains ou coloniaux (catégories hétérogènes par définition, ouvertes sans cesse à l’émergence de nouveaux rôles sociaux), les savoirs (transmis, appropriés, reconfigurés) et les pratiques (la résistance, la négociation, la reconversion) constituent autant de « lieux » à partir desquels se déploiera notre réflexion.

À l’objet Afrique centrale correspond un espace qui se différencie par un processus complexe d'assimilation linguistique ou de «bantouisation». Des communications de toutes sortes ont relié depuis des siècles des sous-régions devenues interconnectées, même si géographiquement éloignées et politiquement autonomes. L’émergence de royaumes et d’empires ayant subsisté durant de longues périodes (cas de l’ancien Royaume du Kongo) a également contribué à forger l’unité de la région. D’autres entités politiques et des groupes sociaux ont encore permis la création de réseaux de communication et de circulation intra et intercontinentaux. Suite à la fondation de la colonie de l’Angola (XVIe siècle), les réseaux marchands luso-africains se sont organisés et ont enveloppé et irrigué des espaces autonomes et très éloignés de l’Atlantique, comme le haut Zambèze. Ensuite, l’Afrique centrale se caractérise par son inscription dans les circulations mondiales. Sa partie orientale fut connectée à l’économie de l’océan Indien par des routes commerciales anciennes de plus en plus étendues en direction d’autres espaces marchands. À partir du XVIe siècle, sa partie occidentale fut intégrée dans les réseaux des empires coloniaux européens qui ont unifié et relié de vastes territoires en Europe, Amérique et Asie. Elle a également été une des zones les plus importantes pour l’approvisionnement en esclaves de la traite transatlantique. 

Pour chaque séance du séminaire, l’organisatrice présentera ses recherches et distribuera, au préalable, des documents pour discussion (historiographie ou/et archives).  Leur lecture est obligatoire et les étudiant·e·s sont sollicité·e·s à intervenir activement dans le débat. Ceux et celles qui sont inscrit·e·s en doctorat et en master, sous la direction de l’organisatrice du séminaire, seront invité·e·s à présenter et à discuter de leurs recherches en cours.

Les séances des 9 et 23 mai se dérouleront en salle 0.017, bâtiment Recherche Sud, campus Condorcet


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Étude comparative du développement – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : cmadeira@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

contacter : cmadeira@ehess.fr

Réception des candidats

sur rendez-vous : cmadeira@ehess.fr

Pré-requis

Licence.

 


Compte rendu


Pour cette année d’ouverture du séminaire consacré à l’Histoire de l’Afrique centrale dans le temps long, nous nous sommes focalisés sur les nombreuses contributions méthodologiques que l’historien belge Jan Vansina a apportées à la formation du champ de l’Histoire de l’Afrique, dans ses travaux sur l’Afrique centrale. En nous appuyant sur ses recherches de terrain réalisées en pays Kuba, dans l’ancien Congo Belge, pendant les années 1950 qui ont abouti, entre autres, à l’ouvrage fondateur De la tradition orale. Essai de méthode (1961), nous avons ouvert la discussion sur les sources orales, en particulier, la tradition orale et les vifs débats historiographiques que celle-ci a suscité depuis les années 1960 jusqu’aujourd’hui. En suivant toujours la trajectoire intellectuelle de J. Vansina, nous avons débattu sa réévaluation de la tradition orale en tant que source par excellence de l’histoire des sociétés africaines (The Children of Woot. A History of the Kuba Peoples, 1983 Oral tradition as History, 1984). Comment saisir – au-delà du discours porté par les spécialistes de la transmission sur les élites, les héros fondateurs et la politique de cour – les voix des acteurs et des actrices qui ont tissé l’histoire sociale, économique et culturelle au quotidien ? Pour y répondre, plusieurs séances furent réservées à la méthode « words and things », telle qu’elle fut formulée et pratiquée par Jan Vansina, et ses avantages pour la reconstruction de l’histoire de l’Afrique par le bas. La linguistique historique y sert les objectifs de l’historien qui se penche sur des périodes très anciennes ou sur des sociétés qui n’ont pas laissé des sources écrites. Cependant, nous n’avons pas manqué de pointer les risques méthodologiques, voire idéologiques, de ces approches quand elles découlent de visions diffusionnistes et simplificatrices de l’histoire sociale, à travers l’histoire généalogique des langues depuis un berceau primordial. Enfin, la réflexion a porté sur les vertus de l’interdisciplinarité, préconisées par J. Vansina – Histoire, archéologie, linguistique historique, génétique – et aussi sur ses limites, à travers des exemples précis. Les dernières séances du séminaire ont été occupées par la critique fine de sources écrites d’origine impériale/coloniale – leur statut et leurs potentialités – quand il s’agit de faire l’histoire des sociétés africaines, avant et pendant la présence des empires européens.

Dernière modification : 11 mai 2022 15:27

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Archives Cartographie Circulations Coloniales (études) Culture Culture matérielle Domination Droit, normes et société Dynamiques sociales Écriture Éducation Empire Enquêtes Esclavage Ethnographie Ethnologie Genre Histoire Pratiques Rurales (études) Savoir-faire Savoirs Spatialisation, territoires Textes Transnational Travail Ville
Aires culturelles
Afrique Atlantiques (mondes) Europe Ibérique (monde) Inde
Intervenant·e·s

Loin des chronologies héritées, ce séminaire se propose d’entreprendre une histoire processuelle dans le temps long, attentive aux dynamiques linguistiques, sociales, politiques, religieuses, culturelles et économiques internes à l’Afrique centrale ainsi que à leurs interactions avec les empires européens modernes et le colonialisme contemporain. Entre l’histoire dite « précoloniale » (la question restant posée de savoir quand se termine le « pré »  par rapport au « colonial »), l’installation des systèmes coloniaux formels, à la fin du XIXe siècle, et les enjeux de la « postcolonialité », se déroule un temps long dans lequel se sont produites des interactions, voire des (re)créations, aussi bien entre « l’Afrique en Afrique » et « les Afriques d’ailleurs » qu’entre les sociétés africaines et les pouvoirs coloniaux, le tout dans des relations complexes de négociation, de dialogue et de confrontation. Les acteurs, africains ou coloniaux (catégories hétérogènes par définition, ouvertes sans cesse à l’émergence de nouveaux rôles sociaux), les savoirs (transmis, appropriés, reconfigurés) et les pratiques (la résistance, la négociation, la reconversion) constituent autant de « lieux » à partir desquels se déploiera notre réflexion.

À l’objet Afrique centrale correspond un espace qui se différencie par un processus complexe d'assimilation linguistique ou de «bantouisation». Des communications de toutes sortes ont relié depuis des siècles des sous-régions devenues interconnectées, même si géographiquement éloignées et politiquement autonomes. L’émergence de royaumes et d’empires ayant subsisté durant de longues périodes (cas de l’ancien Royaume du Kongo) a également contribué à forger l’unité de la région. D’autres entités politiques et des groupes sociaux ont encore permis la création de réseaux de communication et de circulation intra et intercontinentaux. Suite à la fondation de la colonie de l’Angola (XVIe siècle), les réseaux marchands luso-africains se sont organisés et ont enveloppé et irrigué des espaces autonomes et très éloignés de l’Atlantique, comme le haut Zambèze. Ensuite, l’Afrique centrale se caractérise par son inscription dans les circulations mondiales. Sa partie orientale fut connectée à l’économie de l’océan Indien par des routes commerciales anciennes de plus en plus étendues en direction d’autres espaces marchands. À partir du XVIe siècle, sa partie occidentale fut intégrée dans les réseaux des empires coloniaux européens qui ont unifié et relié de vastes territoires en Europe, Amérique et Asie. Elle a également été une des zones les plus importantes pour l’approvisionnement en esclaves de la traite transatlantique. 

Pour chaque séance du séminaire, l’organisatrice présentera ses recherches et distribuera, au préalable, des documents pour discussion (historiographie ou/et archives).  Leur lecture est obligatoire et les étudiant·e·s sont sollicité·e·s à intervenir activement dans le débat. Ceux et celles qui sont inscrit·e·s en doctorat et en master, sous la direction de l’organisatrice du séminaire, seront invité·e·s à présenter et à discuter de leurs recherches en cours.

Les séances des 9 et 23 mai se dérouleront en salle 0.017, bâtiment Recherche Sud, campus Condorcet

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Étude comparative du développement – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : cmadeira@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

contacter : cmadeira@ehess.fr

Réception des candidats

sur rendez-vous : cmadeira@ehess.fr

Pré-requis

Licence.

 

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-B
    annuel / bimensuel (2e/4e), lundi 16:30-18:30
    du 8 novembre 2021 au 23 mai 2022
    Nombre de séances : 12

Pour cette année d’ouverture du séminaire consacré à l’Histoire de l’Afrique centrale dans le temps long, nous nous sommes focalisés sur les nombreuses contributions méthodologiques que l’historien belge Jan Vansina a apportées à la formation du champ de l’Histoire de l’Afrique, dans ses travaux sur l’Afrique centrale. En nous appuyant sur ses recherches de terrain réalisées en pays Kuba, dans l’ancien Congo Belge, pendant les années 1950 qui ont abouti, entre autres, à l’ouvrage fondateur De la tradition orale. Essai de méthode (1961), nous avons ouvert la discussion sur les sources orales, en particulier, la tradition orale et les vifs débats historiographiques que celle-ci a suscité depuis les années 1960 jusqu’aujourd’hui. En suivant toujours la trajectoire intellectuelle de J. Vansina, nous avons débattu sa réévaluation de la tradition orale en tant que source par excellence de l’histoire des sociétés africaines (The Children of Woot. A History of the Kuba Peoples, 1983 Oral tradition as History, 1984). Comment saisir – au-delà du discours porté par les spécialistes de la transmission sur les élites, les héros fondateurs et la politique de cour – les voix des acteurs et des actrices qui ont tissé l’histoire sociale, économique et culturelle au quotidien ? Pour y répondre, plusieurs séances furent réservées à la méthode « words and things », telle qu’elle fut formulée et pratiquée par Jan Vansina, et ses avantages pour la reconstruction de l’histoire de l’Afrique par le bas. La linguistique historique y sert les objectifs de l’historien qui se penche sur des périodes très anciennes ou sur des sociétés qui n’ont pas laissé des sources écrites. Cependant, nous n’avons pas manqué de pointer les risques méthodologiques, voire idéologiques, de ces approches quand elles découlent de visions diffusionnistes et simplificatrices de l’histoire sociale, à travers l’histoire généalogique des langues depuis un berceau primordial. Enfin, la réflexion a porté sur les vertus de l’interdisciplinarité, préconisées par J. Vansina – Histoire, archéologie, linguistique historique, génétique – et aussi sur ses limites, à travers des exemples précis. Les dernières séances du séminaire ont été occupées par la critique fine de sources écrites d’origine impériale/coloniale – leur statut et leurs potentialités – quand il s’agit de faire l’histoire des sociétés africaines, avant et pendant la présence des empires européens.