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UE927 - Penser la dimension juridique des néolibéralismes


Lieu et planning


  • 10 rue Monsieur-le-Prince
    10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
    Salle Alphonse-Dupront
    annuel / bimensuel (1re/3e/5e), vendredi 14:00-16:00
    du 29 octobre 2021 au 17 juin 2022
    Nombre de séances : 16


Description


Dernière modification : 17 mai 2021 17:52

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Droit et société, Philosophie et épistémologie
Page web
https://www.univ-reims.fr/minisite_84/regis-ponsard/regis-ponsard,18776,32138.html 
Langues
français
Mots-clés
Action publique Administration Analyse de discours Anthropologie Biopolitique Comparatisme Droit, normes et société Économie politique Épistémologie Gouvernance Histoire du droit Philosophie politique Politiques publiques Protection sociale République
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Régis Ponsard [référent·e]   maître de conférences, Université de Reims Champagne-Ardenne / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Fabien Bottini   maître de conférences, Université Le Havre Normandie

La science du droit qui a tant à apprendre des autres disciplines et sciences, a-t-elle élaboré des concepts juridiques d’analyse des néolibéralismes ? Pourquoi ? Quels types de savoirs scientifiques peut-elle dispenser sur les réalités ainsi désignées ? Quels savoirs juridiques produit-elle sur ces réalités ? Quels sont les types d’enseignements que peut délivrer l’épistémologie juridique appliquée, autrement dit la science et l’épistémologie juridiques dans l’étude de la dimension juridique des néolibéralismes ? D’ailleurs, ce que les autres disciplines disent de la dimension juridique des néolibéralismes est-il vrai ? Ce séminaire dont la première phase a débuté au second semestre 2021 est autant une enquête sur le savoir juridique, ses forces et faiblesses, sur ce qu’une science du droit digne de ce nom peut apporter au concert des sciences humaines et sociales, que sur le discours des disciplines et sciences qui assertent sur le droit, disent décrire la réalité de la dimension juridique du monde. Il porte ainsi sur les questions épistémologiques soulevées par l’étude juridique notamment en droit comparé, des néolibéralismes, par l’analyse juridique de la dimension juridique des néolibéralismes en science du droit.

Le séminaire s’attache ainsi, par exemple, à montrer pourquoi nombre de cadres juridiques d'analyse y compris quand ils jouent le jeu de la science du droit et ne se contentent pas de pratiques a-scientifiques ou anti-scientifiques, ne permettent pas de voir ce qu’ils devraient pourtant révéler, autant la part que prend le droit dans ces phénomènes que ce que ce dernier pourrait faire face à eux, compte tenu de ses ressources propres. Ainsi par exemple, pourra-t-on penser le relatif silence (à de notables exceptions) des constitutionnalistes en France, mais pas uniquement, des études du droit des droits et libertés fondamentaux et pas seulement, sur les néolibéralismes. Quelles sont alors les causes et les raisons de ce silence de ces analyses juridiques ? Quelles défaillances épistémologiques sont au principe de cet apparent mutisme qui a pour origine une certaine cécité dont il est possible de rendre compte épistémologiquement ?  

De même, au-delà des terrains parfois perçus comme plus facilement identifiables par les non juristes, que sont le droit pénal et la procédure pénale, voire le droit du travail, ce sont toutes les dîtes « branches du droit » qui sont ici poinçonnées quant à leur capacité à saisir certaines réalités, et pas uniquement le droit hospitalier, le droit budgétaire, le droit des finances publiques, et le droit administratif général ou spécial (droit de la commande publique, droit de l’urbanisme, …) ; toutes devraient être citées, et pas uniquement le droit universitaire ou des libertés académiques, et bien évidemment le droit international, le droit communautaire, les droits dit « droit public économique », « commercial », le « droit de la concurrence », « des affaires » etc… C’est bien sûr par exemple, les évolutions du droit des obligations, du droit de la famille, du droit de l’arbitrage, du droit militaire, du droit dit « des collectivités territoriales » etc qui doivent être également interrogées, comme l’ont montré les premières investigations réalisées dans la première phase de cette enquête qui va ainsi à partir de toute une série de nouveaux terrains, déployer pleinement l’exposé de ses théorisations tout au long de cette année.

Le séminaire travaille à mettre en lumière un certain nombre de paradoxes et va surtout permettre désormais de penser pleinement l’effort théorique qu’impose dans un premier temps l’étude de la dimension juridique des néolibéralismes en proposant un tableau analytique de cette dernière. Il va ainsi, par exemple, penser pour ce faire la connexion et l’articulation des savoirs juridiques conquis et produits dans des sous-disciplines internes à la discipline juridique, et qui contrairement à une idée reçue, ne communiquent pas autant qu’on pourrait l’imaginer dans l’effort visant à analyser juridiquement et scientifiquement les systèmes juridiques et leurs évolutions.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

regis.ponsard@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

ouvert à toute personne intéressée.

Pré-requis

ouvert à toute personne intéressée.


Compte rendu


L’année 2021-2022 aura été en tous points riche de déploiements pour la recherche entreprise. Elle a permis par exemple d’approfondir la confrontation de la théorisation systématisée et transversale de la dimension juridique des néolibéralismes, théorisation que nous avons progressivement construite ces dernières années, à d’autres champs que celui du monde hospitalier – champ que nous avions commencé à étudier avant l’avènement de la covid-19 et de son devenir  –, en révélant scientifiquement, l’épaisse teneur, les effets et les modes de la diffusion englobante des cultures néo-libérales qui travaillent à façonner le monde à leurs images, y compris en France et ce, quelle que soit par ailleurs ce qui est appelé trop rapidement le « niveau de redistribution sociale assurée en France ».

L’étude dans un premier temps, par exemple, du devenir de l’exercice des fonctions de Procureur général ou de Procureur de la République, mais plus généralement de la dite « haute magistrature » au sein du ministère public comme du siège, et l’évolution surtout des conditions de travail et du travail des magistrats judiciaires français à tous les niveaux de la dite « hiérarchie judiciaire », ainsi tant à la Cour de cassation – censée être ‘’protégée’’ de certaines évolutions –, que dans les diverses juridictions judiciaires françaises, a été riche d’enseignements qui nous ont conduit à placer désormais l’étude de ce champ et droit judiciaires en ouverture de l’un des ouvrages que nous sommes en train de réaliser grâce à ce séminaire, tant les évolutions que notre analyse met à jour sont aussi symptomatiques qu’instructives.

L’année 2021-2022 a été celle notamment de la pétition signée par des milliers de magistrats judiciaires, suite au suicide de l’une d’entre eux, dénonçant  –  comme au sein des hôpitaux et de tant d’autres services étatiques – les évolutions asservissantes de logiques idéologiques transformant de fond en comble la nature des missions dite de « service public » exercées, et par exemple là encore les types de profils professionnels et humains dont ces idéologies (en un sens très précis que nous expliciterons et justifierons) favorisent l’avènement et le déploiement.

Tel le discours fort – jadis évoqué par Erving Goffman – qui à l’image du pompier pyromane travaille par ses effets à valider en apparence son plus ample déploiement, les idéologies néo-libérales sont objectivement identifiables, thématisables, conceptualisables et problématisables de façon transversales et via l’étude des différentes formes juridiques de leur déploiements. Faire apparaître via une analyse que nous appelons « analyse juridique pluridimensionnelle du droit », le visage des néolibéralismes en éclairant notamment la dimension juridique de ces derniers, qui ne se limite pas (contrairement à une idée reçue) à la nature des normes juridiques en vigueur – ainsi que notre ouvrage va le démontrer –, révèle ce que ces représentations réalisées œuvrent à faire advenir, et les souffrances colossales qu’elles rendent possibles. Les nombreuses personnes invitées à intervenir dans le séminaire de cette année, comme toutes celles que nous avons rencontrées en dehors des séances, dans le cadre de nos diverses enquêtes ont constitué pour notre recherche des matériaux à bien des égards scientifiquement extraordinairement précieux. Elles nous ont permis de détecter bien des analogies et des identités de structures jusque-là passées inaperçues en l’état de la recherche internationale, à travers des champs pourtant en apparences très différents, entre par exemple les expériences vécues et les témoignages et analyses offerts par des procureurs généraux de la République, des Professeurs de médecine chef de services hospitaliers, des Généraux de l’armée de terre, des Diplomates, des Préfets etc ; tous nous ont permis d’identifier objectivement des évolutions dont le caractère au minimum similaire ou semblable a ainsi tout particulièrement contribué à nourrir notre analyse, notre théorisation et systématisation, en contrepoint de tout ce qui travaille à rendre invisible la part que prend le droit dans la pénétration de ces idéologies, et la manière dont il pourrait aussi travailler à en être l’un des principaux moyens pour au contraire s’en protéger, telle une pharmacopée.  

Dernière modification : 17 mai 2021 17:52

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Droit et société, Philosophie et épistémologie
Page web
https://www.univ-reims.fr/minisite_84/regis-ponsard/regis-ponsard,18776,32138.html 
Langues
français
Mots-clés
Action publique Administration Analyse de discours Anthropologie Biopolitique Comparatisme Droit, normes et société Économie politique Épistémologie Gouvernance Histoire du droit Philosophie politique Politiques publiques Protection sociale République
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Régis Ponsard [référent·e]   maître de conférences, Université de Reims Champagne-Ardenne / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
  • Fabien Bottini   maître de conférences, Université Le Havre Normandie

La science du droit qui a tant à apprendre des autres disciplines et sciences, a-t-elle élaboré des concepts juridiques d’analyse des néolibéralismes ? Pourquoi ? Quels types de savoirs scientifiques peut-elle dispenser sur les réalités ainsi désignées ? Quels savoirs juridiques produit-elle sur ces réalités ? Quels sont les types d’enseignements que peut délivrer l’épistémologie juridique appliquée, autrement dit la science et l’épistémologie juridiques dans l’étude de la dimension juridique des néolibéralismes ? D’ailleurs, ce que les autres disciplines disent de la dimension juridique des néolibéralismes est-il vrai ? Ce séminaire dont la première phase a débuté au second semestre 2021 est autant une enquête sur le savoir juridique, ses forces et faiblesses, sur ce qu’une science du droit digne de ce nom peut apporter au concert des sciences humaines et sociales, que sur le discours des disciplines et sciences qui assertent sur le droit, disent décrire la réalité de la dimension juridique du monde. Il porte ainsi sur les questions épistémologiques soulevées par l’étude juridique notamment en droit comparé, des néolibéralismes, par l’analyse juridique de la dimension juridique des néolibéralismes en science du droit.

Le séminaire s’attache ainsi, par exemple, à montrer pourquoi nombre de cadres juridiques d'analyse y compris quand ils jouent le jeu de la science du droit et ne se contentent pas de pratiques a-scientifiques ou anti-scientifiques, ne permettent pas de voir ce qu’ils devraient pourtant révéler, autant la part que prend le droit dans ces phénomènes que ce que ce dernier pourrait faire face à eux, compte tenu de ses ressources propres. Ainsi par exemple, pourra-t-on penser le relatif silence (à de notables exceptions) des constitutionnalistes en France, mais pas uniquement, des études du droit des droits et libertés fondamentaux et pas seulement, sur les néolibéralismes. Quelles sont alors les causes et les raisons de ce silence de ces analyses juridiques ? Quelles défaillances épistémologiques sont au principe de cet apparent mutisme qui a pour origine une certaine cécité dont il est possible de rendre compte épistémologiquement ?  

De même, au-delà des terrains parfois perçus comme plus facilement identifiables par les non juristes, que sont le droit pénal et la procédure pénale, voire le droit du travail, ce sont toutes les dîtes « branches du droit » qui sont ici poinçonnées quant à leur capacité à saisir certaines réalités, et pas uniquement le droit hospitalier, le droit budgétaire, le droit des finances publiques, et le droit administratif général ou spécial (droit de la commande publique, droit de l’urbanisme, …) ; toutes devraient être citées, et pas uniquement le droit universitaire ou des libertés académiques, et bien évidemment le droit international, le droit communautaire, les droits dit « droit public économique », « commercial », le « droit de la concurrence », « des affaires » etc… C’est bien sûr par exemple, les évolutions du droit des obligations, du droit de la famille, du droit de l’arbitrage, du droit militaire, du droit dit « des collectivités territoriales » etc qui doivent être également interrogées, comme l’ont montré les premières investigations réalisées dans la première phase de cette enquête qui va ainsi à partir de toute une série de nouveaux terrains, déployer pleinement l’exposé de ses théorisations tout au long de cette année.

Le séminaire travaille à mettre en lumière un certain nombre de paradoxes et va surtout permettre désormais de penser pleinement l’effort théorique qu’impose dans un premier temps l’étude de la dimension juridique des néolibéralismes en proposant un tableau analytique de cette dernière. Il va ainsi, par exemple, penser pour ce faire la connexion et l’articulation des savoirs juridiques conquis et produits dans des sous-disciplines internes à la discipline juridique, et qui contrairement à une idée reçue, ne communiquent pas autant qu’on pourrait l’imaginer dans l’effort visant à analyser juridiquement et scientifiquement les systèmes juridiques et leurs évolutions.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

regis.ponsard@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

ouvert à toute personne intéressée.

Pré-requis

ouvert à toute personne intéressée.

  • 10 rue Monsieur-le-Prince
    10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
    Salle Alphonse-Dupront
    annuel / bimensuel (1re/3e/5e), vendredi 14:00-16:00
    du 29 octobre 2021 au 17 juin 2022
    Nombre de séances : 16

L’année 2021-2022 aura été en tous points riche de déploiements pour la recherche entreprise. Elle a permis par exemple d’approfondir la confrontation de la théorisation systématisée et transversale de la dimension juridique des néolibéralismes, théorisation que nous avons progressivement construite ces dernières années, à d’autres champs que celui du monde hospitalier – champ que nous avions commencé à étudier avant l’avènement de la covid-19 et de son devenir  –, en révélant scientifiquement, l’épaisse teneur, les effets et les modes de la diffusion englobante des cultures néo-libérales qui travaillent à façonner le monde à leurs images, y compris en France et ce, quelle que soit par ailleurs ce qui est appelé trop rapidement le « niveau de redistribution sociale assurée en France ».

L’étude dans un premier temps, par exemple, du devenir de l’exercice des fonctions de Procureur général ou de Procureur de la République, mais plus généralement de la dite « haute magistrature » au sein du ministère public comme du siège, et l’évolution surtout des conditions de travail et du travail des magistrats judiciaires français à tous les niveaux de la dite « hiérarchie judiciaire », ainsi tant à la Cour de cassation – censée être ‘’protégée’’ de certaines évolutions –, que dans les diverses juridictions judiciaires françaises, a été riche d’enseignements qui nous ont conduit à placer désormais l’étude de ce champ et droit judiciaires en ouverture de l’un des ouvrages que nous sommes en train de réaliser grâce à ce séminaire, tant les évolutions que notre analyse met à jour sont aussi symptomatiques qu’instructives.

L’année 2021-2022 a été celle notamment de la pétition signée par des milliers de magistrats judiciaires, suite au suicide de l’une d’entre eux, dénonçant  –  comme au sein des hôpitaux et de tant d’autres services étatiques – les évolutions asservissantes de logiques idéologiques transformant de fond en comble la nature des missions dite de « service public » exercées, et par exemple là encore les types de profils professionnels et humains dont ces idéologies (en un sens très précis que nous expliciterons et justifierons) favorisent l’avènement et le déploiement.

Tel le discours fort – jadis évoqué par Erving Goffman – qui à l’image du pompier pyromane travaille par ses effets à valider en apparence son plus ample déploiement, les idéologies néo-libérales sont objectivement identifiables, thématisables, conceptualisables et problématisables de façon transversales et via l’étude des différentes formes juridiques de leur déploiements. Faire apparaître via une analyse que nous appelons « analyse juridique pluridimensionnelle du droit », le visage des néolibéralismes en éclairant notamment la dimension juridique de ces derniers, qui ne se limite pas (contrairement à une idée reçue) à la nature des normes juridiques en vigueur – ainsi que notre ouvrage va le démontrer –, révèle ce que ces représentations réalisées œuvrent à faire advenir, et les souffrances colossales qu’elles rendent possibles. Les nombreuses personnes invitées à intervenir dans le séminaire de cette année, comme toutes celles que nous avons rencontrées en dehors des séances, dans le cadre de nos diverses enquêtes ont constitué pour notre recherche des matériaux à bien des égards scientifiquement extraordinairement précieux. Elles nous ont permis de détecter bien des analogies et des identités de structures jusque-là passées inaperçues en l’état de la recherche internationale, à travers des champs pourtant en apparences très différents, entre par exemple les expériences vécues et les témoignages et analyses offerts par des procureurs généraux de la République, des Professeurs de médecine chef de services hospitaliers, des Généraux de l’armée de terre, des Diplomates, des Préfets etc ; tous nous ont permis d’identifier objectivement des évolutions dont le caractère au minimum similaire ou semblable a ainsi tout particulièrement contribué à nourrir notre analyse, notre théorisation et systématisation, en contrepoint de tout ce qui travaille à rendre invisible la part que prend le droit dans la pénétration de ces idéologies, et la manière dont il pourrait aussi travailler à en être l’un des principaux moyens pour au contraire s’en protéger, telle une pharmacopée.