Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2024-2025.
UE863 - Avons-nous des modèles ? Écriture et autorité
Lieu et planning
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.07
2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 08:30-10:30
du 24 février 2022 au 2 juin 2022
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 18 mai 2021 15:06
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Analyse de discours Argumentation Domination Esthétique Histoire intellectuelle Imaginaire Littérature
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Tiphaine Samoyault [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
Ce séminaire aura pour but de réfléchir au geste critique : se donne-t-il des modèles, pour la méthode, la démarche, l’écriture ? Des modèles formels, textuels ou existentiels ? Le geste critique est-il soumis malgré lui au modèle (plagiat, mimétisme) ? Quelle part tient l’imitation dans l’écriture de l’essai, des textes argumentatifs, des mémoires et des thèses ? Nous travaillerons à partir de textes d’auteurs ayant écrit sur ces questions (Valéry, Adorno, Barthes…) et nous chercherons à réfléchir à toutes les façons dont la littérature offre des manières de déplacer, voire de renverser, l’autorité.
Beaucoup de penseurs récents ont invoqué, de façon assez vague il faut le reconnaître, les idées convergentes d’autorité plurielle, ou d’autorité horizontale, en avançant des arguments éthiques forts mais sans vraiment donner les moyens pratiques de son exercice. Or la littérature offre à l’observation et à l’analyse quantité de situations susceptibles d’en fournir des indications concrètes, voire des modèles.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Formes et objets (M1)
– M1/S2
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Littératures (M2)
– M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages (M1)
– M1/S2
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
tiphainesamoyault@orange.fr
- Direction de travaux des étudiants
m'écrire à tiphainesamoyault@orange.fr
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Dans le cadre du programme « Littérature et autorité », le séminaire « Avons-nous des modèles ? », qui s’est tenu tous les jeudis matin de février à mai 2022, a été l’occasion d’une réflexion sur le geste critique : se donne-t-il des modèles, pour la méthode, la démarche, l’écriture ? Des modèles formels, textuels ou existentiels ? Le geste critique est-il soumis malgré lui au modèle (plagiat, mimétisme) ? Comment donner une légitimité à son discours qui ne passe pas par des arguments d’autorité ?
Les trois modules proposés ont défini trois champs de réflexion. Intitulé « Comment s’autoriser », le premier modèle a invité les participants à réfléchir sur la façon dont on s’autorise progressivement à parler en son nom, à produire des discours et même à faire de la recherche. Ce premier module a eu une dimension méta-réflexive puisqu’il proposait à chacune et à chacun de penser sa propre démarche et à ses biais éventuels. Les textes d’appui ont été empruntés à Bourdieu, Louise Merzeau, Dominique Maingueneau, Roland Barthes, Béatrice Fraenkel…). Il a été l’occasion de réfléchir à la notion de légitimité, à celle de communauté, à celle des langages de la science. Le second module, « Modèles, paradigmes, exemples », a étendu la réflexion en envisageant de façon générale la notion de modèle. On se donne toujours plus ou moins consciemment des modèles, pour les imiter comme pour s’en affranchir ou s’en émanciper. Il y a une part d’imitation et de simulation dans tout discours. Le fil directeur de notre réflexion sur les modèles a été constitué d’une série de rapports : le rapport d’identification : ce sont les modèles existentiels que l’on se donne ; le rapport de simulation : ce sont les jeux, les modélisations, l’invention de modèles formels, et le rapport d’innutrition : ce sont les modèles textuels, les discours dont on se nourrit, dont on s’inspire, avec lesquels parfois, on peut entrer dans une relation de mimétisme. Ces rapports ont été examinés dans les discours, mais sur deux plans : à la fois celui du discours sur la littérature et celui du discours de la littérature. Le troisième module a présenté « les autorités alternatives ». Alors que le premier module s’est fondé sur des textes discursifs et que le deuxième module reposait à la fois sur des textes discursifs et des textes littéraires, nous avons travaillé dans ce troisième module exclusivement sur des textes littéraires, pour voir comment s’y inventent des discours moins autoritaires ou contre-autoritaires. La littérature offre à l’observation et à l’analyse quantité de situations susceptibles de fournir des modèles d’autorité différents. Cela peut apparaître dans des situations fictionnelles, qui mettent en scène des façons dont l’autorité est mise en cause (nous nous sommes notamment appuyés sur des extraits de la trilogie de J.-M. Coetzee, Jesus) ; dans des discours, qui par exemple mettent en branle le principe de contradiction et dans des langages : les textes qui s’écrivent en plusieurs langues, ou avec la traduction, autre façon d’inscrire une autorité alternative.
La question qui a guidé toute la réflexion est la suivante : l’autorité consiste-t-elle à faire taire autrui avec son discours ou au contraire l’inviter à parler, à prendre la parole en son nom ?
Le séminaire a privilégié les discussions collectives à partir des textes lus au préalable.
La réflexion sur l’autorité se poursuivra en 2022-2023 avec un séminaire sur le bégaiement.
Publications
- . « Entre les langues : traduction et créolisation en Europe », Actes du Colloque de rentrée du collège de France 2021 : « Inventer l’Europe », Odile Jacob, 2022.
- « La Ville Nouvelle », Cahier de l’Herne, Annie Ernaux, 2022, p. 87-93.
- « L’agonistique du traduire ». Entretien avec Marielle Macé et Philippe Roger, Critique n° 886, février 2021, p. 237-250.
- « Qu’est-ce qu’une traduction raciste ? », dans Faut-il se ressembler pour traduire ? Légitimité de la traduction, paroles de traductrices et traducteurs, Double Ponctuation, 2021, p. 91-108.
- . « Achever le cheval : un problème historique et un problème poétique », Cahiers Claude Simon, 16, Presses Universitaires de Rennes, 2021, p. 121-134.
Dernière modification : 18 mai 2021 15:06
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Analyse de discours Argumentation Domination Esthétique Histoire intellectuelle Imaginaire Littérature
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Tiphaine Samoyault [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
Ce séminaire aura pour but de réfléchir au geste critique : se donne-t-il des modèles, pour la méthode, la démarche, l’écriture ? Des modèles formels, textuels ou existentiels ? Le geste critique est-il soumis malgré lui au modèle (plagiat, mimétisme) ? Quelle part tient l’imitation dans l’écriture de l’essai, des textes argumentatifs, des mémoires et des thèses ? Nous travaillerons à partir de textes d’auteurs ayant écrit sur ces questions (Valéry, Adorno, Barthes…) et nous chercherons à réfléchir à toutes les façons dont la littérature offre des manières de déplacer, voire de renverser, l’autorité.
Beaucoup de penseurs récents ont invoqué, de façon assez vague il faut le reconnaître, les idées convergentes d’autorité plurielle, ou d’autorité horizontale, en avançant des arguments éthiques forts mais sans vraiment donner les moyens pratiques de son exercice. Or la littérature offre à l’observation et à l’analyse quantité de situations susceptibles d’en fournir des indications concrètes, voire des modèles.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Formes et objets (M1)
– M1/S2
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Littératures (M2)
– M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages (M1)
– M1/S2
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
tiphainesamoyault@orange.fr
- Direction de travaux des étudiants
m'écrire à tiphainesamoyault@orange.fr
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.07
2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 08:30-10:30
du 24 février 2022 au 2 juin 2022
Nombre de séances : 12
Dans le cadre du programme « Littérature et autorité », le séminaire « Avons-nous des modèles ? », qui s’est tenu tous les jeudis matin de février à mai 2022, a été l’occasion d’une réflexion sur le geste critique : se donne-t-il des modèles, pour la méthode, la démarche, l’écriture ? Des modèles formels, textuels ou existentiels ? Le geste critique est-il soumis malgré lui au modèle (plagiat, mimétisme) ? Comment donner une légitimité à son discours qui ne passe pas par des arguments d’autorité ?
Les trois modules proposés ont défini trois champs de réflexion. Intitulé « Comment s’autoriser », le premier modèle a invité les participants à réfléchir sur la façon dont on s’autorise progressivement à parler en son nom, à produire des discours et même à faire de la recherche. Ce premier module a eu une dimension méta-réflexive puisqu’il proposait à chacune et à chacun de penser sa propre démarche et à ses biais éventuels. Les textes d’appui ont été empruntés à Bourdieu, Louise Merzeau, Dominique Maingueneau, Roland Barthes, Béatrice Fraenkel…). Il a été l’occasion de réfléchir à la notion de légitimité, à celle de communauté, à celle des langages de la science. Le second module, « Modèles, paradigmes, exemples », a étendu la réflexion en envisageant de façon générale la notion de modèle. On se donne toujours plus ou moins consciemment des modèles, pour les imiter comme pour s’en affranchir ou s’en émanciper. Il y a une part d’imitation et de simulation dans tout discours. Le fil directeur de notre réflexion sur les modèles a été constitué d’une série de rapports : le rapport d’identification : ce sont les modèles existentiels que l’on se donne ; le rapport de simulation : ce sont les jeux, les modélisations, l’invention de modèles formels, et le rapport d’innutrition : ce sont les modèles textuels, les discours dont on se nourrit, dont on s’inspire, avec lesquels parfois, on peut entrer dans une relation de mimétisme. Ces rapports ont été examinés dans les discours, mais sur deux plans : à la fois celui du discours sur la littérature et celui du discours de la littérature. Le troisième module a présenté « les autorités alternatives ». Alors que le premier module s’est fondé sur des textes discursifs et que le deuxième module reposait à la fois sur des textes discursifs et des textes littéraires, nous avons travaillé dans ce troisième module exclusivement sur des textes littéraires, pour voir comment s’y inventent des discours moins autoritaires ou contre-autoritaires. La littérature offre à l’observation et à l’analyse quantité de situations susceptibles de fournir des modèles d’autorité différents. Cela peut apparaître dans des situations fictionnelles, qui mettent en scène des façons dont l’autorité est mise en cause (nous nous sommes notamment appuyés sur des extraits de la trilogie de J.-M. Coetzee, Jesus) ; dans des discours, qui par exemple mettent en branle le principe de contradiction et dans des langages : les textes qui s’écrivent en plusieurs langues, ou avec la traduction, autre façon d’inscrire une autorité alternative.
La question qui a guidé toute la réflexion est la suivante : l’autorité consiste-t-elle à faire taire autrui avec son discours ou au contraire l’inviter à parler, à prendre la parole en son nom ?
Le séminaire a privilégié les discussions collectives à partir des textes lus au préalable.
La réflexion sur l’autorité se poursuivra en 2022-2023 avec un séminaire sur le bégaiement.
Publications
- . « Entre les langues : traduction et créolisation en Europe », Actes du Colloque de rentrée du collège de France 2021 : « Inventer l’Europe », Odile Jacob, 2022.
- « La Ville Nouvelle », Cahier de l’Herne, Annie Ernaux, 2022, p. 87-93.
- « L’agonistique du traduire ». Entretien avec Marielle Macé et Philippe Roger, Critique n° 886, février 2021, p. 237-250.
- « Qu’est-ce qu’une traduction raciste ? », dans Faut-il se ressembler pour traduire ? Légitimité de la traduction, paroles de traductrices et traducteurs, Double Ponctuation, 2021, p. 91-108.
- . « Achever le cheval : un problème historique et un problème poétique », Cahiers Claude Simon, 16, Presses Universitaires de Rennes, 2021, p. 121-134.