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UE80 - Parcours anthropologiques dans le monde arabe (ethnographie, littérature, arts, archéologie, orientalisme)


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.10
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 12:30-14:30
    du 3 novembre 2021 au 16 mars 2022


Description


Dernière modification : 30 mars 2022 14:16

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie historique Anthropologie sociale Archéologie Arts Coloniales (études) Ethnographie Ethnologie Histoire Islam Littérature Orientalisme Post-coloniales (études)
Aires culturelles
Afrique Arabe (monde) Maghreb Méditerranéens (mondes) Musulmans (mondes) Sahara Transméditerranée
Intervenant·e·s

Partant des conditions de l’enquête de terrain pour aller jusqu’aux dérivations lointaines, notamment artistiques et littéraires, de cette expérience fondatrice, on reprendra, sur la base de dossiers précis, les modes de construction d’un savoir d’où l’observateur ne sort pas finalement intact, non plus que les objets de ses préoccupations. Il s’agira donc de passer d’un registre à l’autre, depuis la démarche anthropologique proprement dite, jusqu’aux élaborations littéraires, en passant par l’histoire de l’art et les fouilles archéologiques.

On s’attachera à ces processus sur la longue durée, parfois sur la très longue durée avec l’usage qui est fait des témoignages archéologiques de civilisations disparues. Nous nous intéresserons tout particulièrement à l’élaboration et à la circulation des modèles et des représentations, brandis ou imposés de l’extérieur, pendant l’ère coloniale autant que postcoloniale, qui ont fait l’objet de remplois pour des constructions identitaires complexes, riches d’enjeux politiques.
L’espace considéré sera le monde arabe, entendu dans ses dimensions larges, celles de l’Islam méditerranéen, qui recouvre les provinces jadis dominées par l’empire ottoman, et déborde sur les déserts d’Afrique du Nord et de la Péninsule arabique. Nous y inclurons aussi les minorités enclavées qui, si elles se définissent par la pratique d’une langue ou d’une religion autres, n’en partagent pas moins avec la composante majoritaire nombre de pratiques sociales dans le cadre de ce qui constitue, en dépit de tout, une aire culturelle.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Repris cette année sous le signe de l’archéologie, nous avons présenté des pièces de la grande publication collective « Pratiquer l’archéologie au Maghreb » que Clémentine Gutron (CNRS, Rabat) a lancé avec le numéro de la revue marocaine Hespéris-Tamuda : Dominique Casajus y parle de la résurrection du mausolée libyco-punique de Dougga (Tunisie) qui a permis d’avancer dans l’élucidation d’un « vieil alphabet africain » servant à transcrire les langues berbères (L'Alphabet touareg, CNRS, 2015) ; Mabrouk Jebahi (Archives nationales Tunis) et François Pouillon y analysent les usages de l’archéologie pratiquée par les militaires en poste dans l’Extrême-Sud tunisien au moment de la colonisation. La disparition brutale de notre ami François Lissarrague a empêché que l’on reprenne cette année encore les travaux sur l’axe « Archéologie et orientalisme » qui, mis en place en 2005, a fait les beaux jours de ces réunions.

Le séminaire a été ensuite le lieu de présentation discursive de quelques ouvrages importants récemment publiés consistant tous, d’une manière ou d’une autre, à repenser l’approche de l’orientalisme, tels les chercheurs égyptiens publiant sous le pseudonyme de Mahmoud Hussein, qui sont revenus sur la lecture très historienne (ou plutôt, en termes de doctrine musulmane, mu‘tazilite) qu’ils ont donnée de la Sira du « prophète de l’Islam raconté par ses compagnons » (Fayard/Pluriel, 2011). On entendit de la sorte Mercedes Volait revenir sur la construction d’une iconographie dans son ouvrage Antique Dealing and Creative Reuse in Cairo and Damascus (Leiden, Brill, 2021) ; Léon Buskens (Université de Leyde à Rabat) faire le bilan du collectif qu’il a codirigé sur la vie et l’œuvre du grand orientaliste hollandais Christiaan Snouck Hurgronje  (Scholarship in Action, Leiden, Brill, 2021) ; Edhem Eldem (Université du Bogaziçi et Collège de France) à propos des lectures orientales de L'Alhambra, à la croisée des histoires (Les Belles Lettres, 2021) ;  Dominique Casajus (CNRS) enfin à propos de son livre Le hasard, mode d'emploi : divination, arithmétique et machines littéraires (éditions de l’EHESS, 2022), dont il a relaté la genèse, le conduisant de la pratique professionnelles des mathématique aux jeux de divination chez les Touaregs, et retour par le relais de l’Oulipo.

Malgré des difficultés de fonctionnement tenant aux conditions pratique de transmission des conférences, le séminaire a été aussi le lieu d’exposés de travaux en cours. Ce fut le cas avec l’enquête conduite par Christian Phéline sur un discours de Messali Hadj en 1936, lu comme « symbolique du mot, du geste et de la vêture » (en forme d’hommage à notre ami Omar Carlier, disparu cette année) ; Jean-Gabriel Leturcq (MEAE) revenant sur les débats internes liés aux tractations avec les États africains à propos de la restitution des œuvres d’art ; Matthew Carey (Université de Copenhague) analysant les enquêtes fort peu conventionnelles qu’il a conduites sur les chagrins parentaux face aux décès d’enfants au Maroc. Pour finir, nous avons continué à débattre avec Guy Barthèlemy, à propos cette fois d’Au cœur des ténèbres de Conrad, sur les rapports complexes entre littérature et anthropologie (cela avait commencé en 2012, avec Terrains d’écrivains, un ouvrage codirigé avec Alban Bensa disparu lui aussi cette année). François Pouillon s’est risqué pour finir à un florilège personnel sur les « chasses en Algérie (et ailleurs) » destiné à figurer dans un livre d’hommage à Jean-Philippe Bras (IISMM et université de Rouen), analyste, bien vivant celui-là, du Maghreb et grand chasseur devant l’éternel.

Publications
  • Étienne Dinet, peintre en Islam. L’Algérie et l’héritage colonial, éd. Frantz Fanon, Boumerdès (Algérie), 2021, 331 p. [Édition algérienne (et mise à jour) de l’ouvrage Les deux vies d’Étienne Dinet (Balland, 1997)].
  • « Fromentin à cheval : Dominique ou la clé des champs », Annales de l’Académie des Belles Lettres, Sciences et Arts de La Rochelle (« Rencontres Eugène Fromentin – Hommage à Barbara Wright »), N.S. XXIII, 2021, p. 145-165. 
  • Avec François Lissarrague, « Les centaures d’Eugène Fromentin, une variation mythologique », Revue des Amis du Cadre Noir, 94, 2021, p. 60-69.  
  • « Sur les "fantasias" marocaines de Delacroix : une lecture anthropologique », Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, 151, 2022-1, 23 p. [en ligne http://journals.openedition.org/remmm/16588]  
  • « Images d’Abdelkader : un problème d’héritage dans l’Algérie postcoloniale » « Comprendre l’Islam », IISMM [en ligne https://comprendrelislam.fr/religion-et-politique/francois-pouillon/]
  • « Figures posthumes d’Abd el-Kader : de la France coloniale à l’Algérie algérienne », Abd-el-Kader (Catalogue d’exposition MUCEM, Marseille, 6 avril- 22 août 2022), Arles, Actes Sud, 2022, p. 192-201.
  • Avec Mercedes Volait, « Choses vues dans le monde arabe » à propos de Riad Sattouf, L’Arabe du futur. Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1994) (Allary éd., 5 vol., 2014-2020), Critique, 900 (n° spécial « Riad Sattouf, l’étrangeté du monde réel »), 2022, p. 379-388.   

Dernière modification : 30 mars 2022 14:16

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie historique Anthropologie sociale Archéologie Arts Coloniales (études) Ethnographie Ethnologie Histoire Islam Littérature Orientalisme Post-coloniales (études)
Aires culturelles
Afrique Arabe (monde) Maghreb Méditerranéens (mondes) Musulmans (mondes) Sahara Transméditerranée
Intervenant·e·s

Partant des conditions de l’enquête de terrain pour aller jusqu’aux dérivations lointaines, notamment artistiques et littéraires, de cette expérience fondatrice, on reprendra, sur la base de dossiers précis, les modes de construction d’un savoir d’où l’observateur ne sort pas finalement intact, non plus que les objets de ses préoccupations. Il s’agira donc de passer d’un registre à l’autre, depuis la démarche anthropologique proprement dite, jusqu’aux élaborations littéraires, en passant par l’histoire de l’art et les fouilles archéologiques.

On s’attachera à ces processus sur la longue durée, parfois sur la très longue durée avec l’usage qui est fait des témoignages archéologiques de civilisations disparues. Nous nous intéresserons tout particulièrement à l’élaboration et à la circulation des modèles et des représentations, brandis ou imposés de l’extérieur, pendant l’ère coloniale autant que postcoloniale, qui ont fait l’objet de remplois pour des constructions identitaires complexes, riches d’enjeux politiques.
L’espace considéré sera le monde arabe, entendu dans ses dimensions larges, celles de l’Islam méditerranéen, qui recouvre les provinces jadis dominées par l’empire ottoman, et déborde sur les déserts d’Afrique du Nord et de la Péninsule arabique. Nous y inclurons aussi les minorités enclavées qui, si elles se définissent par la pratique d’une langue ou d’une religion autres, n’en partagent pas moins avec la composante majoritaire nombre de pratiques sociales dans le cadre de ce qui constitue, en dépit de tout, une aire culturelle.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.10
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 12:30-14:30
    du 3 novembre 2021 au 16 mars 2022

Repris cette année sous le signe de l’archéologie, nous avons présenté des pièces de la grande publication collective « Pratiquer l’archéologie au Maghreb » que Clémentine Gutron (CNRS, Rabat) a lancé avec le numéro de la revue marocaine Hespéris-Tamuda : Dominique Casajus y parle de la résurrection du mausolée libyco-punique de Dougga (Tunisie) qui a permis d’avancer dans l’élucidation d’un « vieil alphabet africain » servant à transcrire les langues berbères (L'Alphabet touareg, CNRS, 2015) ; Mabrouk Jebahi (Archives nationales Tunis) et François Pouillon y analysent les usages de l’archéologie pratiquée par les militaires en poste dans l’Extrême-Sud tunisien au moment de la colonisation. La disparition brutale de notre ami François Lissarrague a empêché que l’on reprenne cette année encore les travaux sur l’axe « Archéologie et orientalisme » qui, mis en place en 2005, a fait les beaux jours de ces réunions.

Le séminaire a été ensuite le lieu de présentation discursive de quelques ouvrages importants récemment publiés consistant tous, d’une manière ou d’une autre, à repenser l’approche de l’orientalisme, tels les chercheurs égyptiens publiant sous le pseudonyme de Mahmoud Hussein, qui sont revenus sur la lecture très historienne (ou plutôt, en termes de doctrine musulmane, mu‘tazilite) qu’ils ont donnée de la Sira du « prophète de l’Islam raconté par ses compagnons » (Fayard/Pluriel, 2011). On entendit de la sorte Mercedes Volait revenir sur la construction d’une iconographie dans son ouvrage Antique Dealing and Creative Reuse in Cairo and Damascus (Leiden, Brill, 2021) ; Léon Buskens (Université de Leyde à Rabat) faire le bilan du collectif qu’il a codirigé sur la vie et l’œuvre du grand orientaliste hollandais Christiaan Snouck Hurgronje  (Scholarship in Action, Leiden, Brill, 2021) ; Edhem Eldem (Université du Bogaziçi et Collège de France) à propos des lectures orientales de L'Alhambra, à la croisée des histoires (Les Belles Lettres, 2021) ;  Dominique Casajus (CNRS) enfin à propos de son livre Le hasard, mode d'emploi : divination, arithmétique et machines littéraires (éditions de l’EHESS, 2022), dont il a relaté la genèse, le conduisant de la pratique professionnelles des mathématique aux jeux de divination chez les Touaregs, et retour par le relais de l’Oulipo.

Malgré des difficultés de fonctionnement tenant aux conditions pratique de transmission des conférences, le séminaire a été aussi le lieu d’exposés de travaux en cours. Ce fut le cas avec l’enquête conduite par Christian Phéline sur un discours de Messali Hadj en 1936, lu comme « symbolique du mot, du geste et de la vêture » (en forme d’hommage à notre ami Omar Carlier, disparu cette année) ; Jean-Gabriel Leturcq (MEAE) revenant sur les débats internes liés aux tractations avec les États africains à propos de la restitution des œuvres d’art ; Matthew Carey (Université de Copenhague) analysant les enquêtes fort peu conventionnelles qu’il a conduites sur les chagrins parentaux face aux décès d’enfants au Maroc. Pour finir, nous avons continué à débattre avec Guy Barthèlemy, à propos cette fois d’Au cœur des ténèbres de Conrad, sur les rapports complexes entre littérature et anthropologie (cela avait commencé en 2012, avec Terrains d’écrivains, un ouvrage codirigé avec Alban Bensa disparu lui aussi cette année). François Pouillon s’est risqué pour finir à un florilège personnel sur les « chasses en Algérie (et ailleurs) » destiné à figurer dans un livre d’hommage à Jean-Philippe Bras (IISMM et université de Rouen), analyste, bien vivant celui-là, du Maghreb et grand chasseur devant l’éternel.

Publications
  • Étienne Dinet, peintre en Islam. L’Algérie et l’héritage colonial, éd. Frantz Fanon, Boumerdès (Algérie), 2021, 331 p. [Édition algérienne (et mise à jour) de l’ouvrage Les deux vies d’Étienne Dinet (Balland, 1997)].
  • « Fromentin à cheval : Dominique ou la clé des champs », Annales de l’Académie des Belles Lettres, Sciences et Arts de La Rochelle (« Rencontres Eugène Fromentin – Hommage à Barbara Wright »), N.S. XXIII, 2021, p. 145-165. 
  • Avec François Lissarrague, « Les centaures d’Eugène Fromentin, une variation mythologique », Revue des Amis du Cadre Noir, 94, 2021, p. 60-69.  
  • « Sur les "fantasias" marocaines de Delacroix : une lecture anthropologique », Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, 151, 2022-1, 23 p. [en ligne http://journals.openedition.org/remmm/16588]  
  • « Images d’Abdelkader : un problème d’héritage dans l’Algérie postcoloniale » « Comprendre l’Islam », IISMM [en ligne https://comprendrelislam.fr/religion-et-politique/francois-pouillon/]
  • « Figures posthumes d’Abd el-Kader : de la France coloniale à l’Algérie algérienne », Abd-el-Kader (Catalogue d’exposition MUCEM, Marseille, 6 avril- 22 août 2022), Arles, Actes Sud, 2022, p. 192-201.
  • Avec Mercedes Volait, « Choses vues dans le monde arabe » à propos de Riad Sattouf, L’Arabe du futur. Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1994) (Allary éd., 5 vol., 2014-2020), Critique, 900 (n° spécial « Riad Sattouf, l’étrangeté du monde réel »), 2022, p. 379-388.