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UE681 - Dictatures romaines : analyse historique et approche historiographique d'une figure de « l'exceptionnalité »


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A102
    1er semestre / hebdomadaire, lundi 13:30-16:30
    du 20 septembre 2021 au 13 décembre 2021
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 26 novembre 2021 11:01

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Droit et société, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Droit, normes et société Histoire du droit Philosophie politique
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Yann Rivière [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

Le séminaire s'efforcera de cerner au plus près l'histoire de la dictature romaine en proposant une lecture systématique des cas connus à la lumière de la documentation ancienne. Plusieurs séances seront également consacrées aux interprétations qu'en ont proposées les modernes.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

yriviere@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

direction des travaux des étudiants sur rendez-vous par courrier électronique

Réception des candidats

sur rendez-vous par courrier électronique

Pré-requis

une connaissance des langues anciennes est souhaitable mais non indispensable


Compte rendu


C’est en accomplissant d’abord un pas de côté que la question de la dictature a été rouverte cette année, en réponse au questionnement soulevé dès la première séance. Il s’agissait de s’interroger de nouveau sur l’interférence entre la place du paterfamilias au sein de l’unité familiale et de son autorité en tant que détenteur d’un commandement militaire sur les siens dans la sphère civique et militaire. L’exemple de Manlius Torquatus (plusieurs fois consul et dictateur) qui mit à mort son fils parce qu’il avait transgressé la disciplina pour se singulariser au combat (340 av. J.-C.) a été étudié et rapproché d’autres cas à la lumière des travaux de Yan Thomas (réunis dans un ouvrage posthume en 2017) : à Rome, comme en Grèce, les récits légendaires mettent souvent en scène l’opposition entre le lien du sang et l’appartenance civique, mais ce qu’il y a de frappant dans le cas romain, « c’est que le dilemme y est si souvent et si régulièrement tranché à l’avantage du droit public par les pères, de sorte qu’une fonction politique paraît leur être attachée ». Le prolongement civique que le père exerce par son autorité sur son fils peut se manifester également inversement par un geste de protection : ce cas de figure peut éclairer l’un des épisodes des rapports tendus entre le dictateur et le maître de cavalerie au sujet de l’initiative du combat. C’est en effet un lien de « subordination » et d’obéissance » qui unit ces deux chefs militaires désignés dès l’origine pour les commandements respectifs de l’infanterie (le dictateur s’appelait alors magister populi) et de la cavalerie (le rôle intangible du magister equitum) et non de collégialité (contrairement au principe répandu de la magistrature sous la République romaine). Une attention particulière a enfin été portée à l’épisode rapporté par Tite-Live et dont l’authenticité du déroulement peut être mise en doute : assurément apocryphe (il obéit au scénario des guerres civiles postérieures) il met en scène une révolte militaire en 342 av. J.-C. à l’occasion de laquelle les soldats cantonnés à Capoue ont voulu marcher sur Rome en se donnant un « chef » (dux) par un système illicite de d’acclamation (décrit suivant le modèle postérieur des guerres civiles) qui revêt toutes les caractéristiques d’un « contre-dictateur », jusque dans les détails de sa désignation qui a lieu de nuit, selon l’observance la plus traditionnelle des gestes divinatoires (cf. M. Humm, 2012).

Dernière modification : 26 novembre 2021 11:01

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Droit et société, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Droit, normes et société Histoire du droit Philosophie politique
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Yann Rivière [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

Le séminaire s'efforcera de cerner au plus près l'histoire de la dictature romaine en proposant une lecture systématique des cas connus à la lumière de la documentation ancienne. Plusieurs séances seront également consacrées aux interprétations qu'en ont proposées les modernes.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

yriviere@ehess.fr

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Réception des candidats

sur rendez-vous par courrier électronique

Pré-requis

une connaissance des langues anciennes est souhaitable mais non indispensable

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A102
    1er semestre / hebdomadaire, lundi 13:30-16:30
    du 20 septembre 2021 au 13 décembre 2021
    Nombre de séances : 12

C’est en accomplissant d’abord un pas de côté que la question de la dictature a été rouverte cette année, en réponse au questionnement soulevé dès la première séance. Il s’agissait de s’interroger de nouveau sur l’interférence entre la place du paterfamilias au sein de l’unité familiale et de son autorité en tant que détenteur d’un commandement militaire sur les siens dans la sphère civique et militaire. L’exemple de Manlius Torquatus (plusieurs fois consul et dictateur) qui mit à mort son fils parce qu’il avait transgressé la disciplina pour se singulariser au combat (340 av. J.-C.) a été étudié et rapproché d’autres cas à la lumière des travaux de Yan Thomas (réunis dans un ouvrage posthume en 2017) : à Rome, comme en Grèce, les récits légendaires mettent souvent en scène l’opposition entre le lien du sang et l’appartenance civique, mais ce qu’il y a de frappant dans le cas romain, « c’est que le dilemme y est si souvent et si régulièrement tranché à l’avantage du droit public par les pères, de sorte qu’une fonction politique paraît leur être attachée ». Le prolongement civique que le père exerce par son autorité sur son fils peut se manifester également inversement par un geste de protection : ce cas de figure peut éclairer l’un des épisodes des rapports tendus entre le dictateur et le maître de cavalerie au sujet de l’initiative du combat. C’est en effet un lien de « subordination » et d’obéissance » qui unit ces deux chefs militaires désignés dès l’origine pour les commandements respectifs de l’infanterie (le dictateur s’appelait alors magister populi) et de la cavalerie (le rôle intangible du magister equitum) et non de collégialité (contrairement au principe répandu de la magistrature sous la République romaine). Une attention particulière a enfin été portée à l’épisode rapporté par Tite-Live et dont l’authenticité du déroulement peut être mise en doute : assurément apocryphe (il obéit au scénario des guerres civiles postérieures) il met en scène une révolte militaire en 342 av. J.-C. à l’occasion de laquelle les soldats cantonnés à Capoue ont voulu marcher sur Rome en se donnant un « chef » (dux) par un système illicite de d’acclamation (décrit suivant le modèle postérieur des guerres civiles) qui revêt toutes les caractéristiques d’un « contre-dictateur », jusque dans les détails de sa désignation qui a lieu de nuit, selon l’observance la plus traditionnelle des gestes divinatoires (cf. M. Humm, 2012).