Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE563 - Technique et politique : de Weber et Habermas à la pensée grecque ancienne. 2


Lieu et planning


  • INHA
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    Salle Pierre-Jean Mariette
    annuel / bimensuel (1re/3e), lundi 18:00-20:00
    du 15 novembre 2021 au 20 juin 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 16 novembre 2021 12:52

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Action Antiquité (sciences de l’) Artisanat Démocratie Droit, normes et société Histoire intellectuelle Philosophie politique Philosophie sociale Techniques Travail
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Leopoldo Iribarren [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

Différencier l’action politique de l’agir technique est l’une des préoccupations permanentes de la pensée grecque ancienne, tant sur le plan théorique que social. Le gouvernement d’une communauté humaine ne relève pas de la même rationalité que celle qui préside à la transformation de la nature, de la même manière que les normes sociales et les règles techniques ne dérivent pas des mêmes principes. Mythographes, tragédiens et philosophes ont eu beau séparer ces deux sphères d’activité, dans le détail des arguments elles se trouvent souvent en interaction conflictuelle. Sans garantie qu’une leçon soit effectivement à tirer en retour pour la philosophie contemporaine, nous interrogerons cette dichotomie entre action politique et agir technique en Grèce ancienne à partir des théories de la rationalisation contemporaines, élaborées entre autres par Max Weber et Jürgen Habermas. Comment les penseurs grecs ont-ils délimité les sphères du politique et du technique, puis théorisé les rapports possibles entre ces sphères ? Comment ont-ils négocié leurs ajustements mutuels ? Après une première année de séminaire consacrée à Hésiode, aux sophistes et aux tragédiens, nous poursuivrons cette année notre reconstruction historique à partir de textes de Platon et d’Aristote.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignant par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur entretien et présentation d'un projet de recherche.

Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel.

Pré-requis

ouvert à tous les étudiants et chercheurs.


Compte rendu


Poursuivant l’enquête ouverte dans le premier volet du séminaire (2020-2021) sur le rapport entre les sphères technique et politique dans la pensée grecque ancienne, nous avons commencé cette année par une analyse des différentes dimensions que prend la téléologie chez Socrate. À la fois cosmologique et éthique, la téléologie socratique est centrée sur le critère de l’utilité (ôphéléia), qui est lui-même dérivé du schème de la technique. Que ce soit au niveau de la spéculation théo-cosmologique ou de la réflexion éthico-pratique, la notion téléologique d’utilité crée un lien schématique entre technique et politique que Platon ne cessera d’exploiter dans sa propre philosophie politique. Nous avons donc entrepris la lecture des dialogues de Platon où l’agir politique est défini par rapport à un certain paradigme technique. Quelle que soit le paradigme mobilisé, nous avons constaté que chez Platon, l’analogie de l’artisanat permet de définir le politique comme activité dirigée vers une fin utile, à la fois productrice et utilisatrice. Les produits (erga) de la politikê technê, sont destinés à l’usage du dialecticien, qui se confond chez Platon avec la figure du souverain. Nous avons poursuivi notre enquête par l’analyse du rapport que la réflexion politique entretien chez Platon avec la psychologie (analogie âme/cité dans la République), qui lui permet définir la politique comme technique de l’âme. Au regard de la typologie des rationalités (Weber et Habermas) que nous nous sommes donnée comme cadre d’analyse, la sphère technique subsume chez Platon les différentes formes de l’agir politique. Sur ce constat, nous nous sommes penchés sur la réorganisation du savoir éthico-politique entreprise par Aristote, avec la séparation conceptuelle des deux sphères d’activité, la poïêsis et la praxis. La notion de délibération (bouleusis), centrale dans l’éthique d’Aristote, a été considérée à la lumière de l’idée-type weberienne d’éthique de conviction.

Publications
  • Avec Hugo Koning, Hesiod and the Beginnings of Greek Philosophy, Leiden-Boston, Brill, 2022.

Dernière modification : 16 novembre 2021 12:52

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Action Antiquité (sciences de l’) Artisanat Démocratie Droit, normes et société Histoire intellectuelle Philosophie politique Philosophie sociale Techniques Travail
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Leopoldo Iribarren [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

Différencier l’action politique de l’agir technique est l’une des préoccupations permanentes de la pensée grecque ancienne, tant sur le plan théorique que social. Le gouvernement d’une communauté humaine ne relève pas de la même rationalité que celle qui préside à la transformation de la nature, de la même manière que les normes sociales et les règles techniques ne dérivent pas des mêmes principes. Mythographes, tragédiens et philosophes ont eu beau séparer ces deux sphères d’activité, dans le détail des arguments elles se trouvent souvent en interaction conflictuelle. Sans garantie qu’une leçon soit effectivement à tirer en retour pour la philosophie contemporaine, nous interrogerons cette dichotomie entre action politique et agir technique en Grèce ancienne à partir des théories de la rationalisation contemporaines, élaborées entre autres par Max Weber et Jürgen Habermas. Comment les penseurs grecs ont-ils délimité les sphères du politique et du technique, puis théorisé les rapports possibles entre ces sphères ? Comment ont-ils négocié leurs ajustements mutuels ? Après une première année de séminaire consacrée à Hésiode, aux sophistes et aux tragédiens, nous poursuivrons cette année notre reconstruction historique à partir de textes de Platon et d’Aristote.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter l'enseignant par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur entretien et présentation d'un projet de recherche.

Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel.

Pré-requis

ouvert à tous les étudiants et chercheurs.

  • INHA
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    Salle Pierre-Jean Mariette
    annuel / bimensuel (1re/3e), lundi 18:00-20:00
    du 15 novembre 2021 au 20 juin 2022
    Nombre de séances : 12

Poursuivant l’enquête ouverte dans le premier volet du séminaire (2020-2021) sur le rapport entre les sphères technique et politique dans la pensée grecque ancienne, nous avons commencé cette année par une analyse des différentes dimensions que prend la téléologie chez Socrate. À la fois cosmologique et éthique, la téléologie socratique est centrée sur le critère de l’utilité (ôphéléia), qui est lui-même dérivé du schème de la technique. Que ce soit au niveau de la spéculation théo-cosmologique ou de la réflexion éthico-pratique, la notion téléologique d’utilité crée un lien schématique entre technique et politique que Platon ne cessera d’exploiter dans sa propre philosophie politique. Nous avons donc entrepris la lecture des dialogues de Platon où l’agir politique est défini par rapport à un certain paradigme technique. Quelle que soit le paradigme mobilisé, nous avons constaté que chez Platon, l’analogie de l’artisanat permet de définir le politique comme activité dirigée vers une fin utile, à la fois productrice et utilisatrice. Les produits (erga) de la politikê technê, sont destinés à l’usage du dialecticien, qui se confond chez Platon avec la figure du souverain. Nous avons poursuivi notre enquête par l’analyse du rapport que la réflexion politique entretien chez Platon avec la psychologie (analogie âme/cité dans la République), qui lui permet définir la politique comme technique de l’âme. Au regard de la typologie des rationalités (Weber et Habermas) que nous nous sommes donnée comme cadre d’analyse, la sphère technique subsume chez Platon les différentes formes de l’agir politique. Sur ce constat, nous nous sommes penchés sur la réorganisation du savoir éthico-politique entreprise par Aristote, avec la séparation conceptuelle des deux sphères d’activité, la poïêsis et la praxis. La notion de délibération (bouleusis), centrale dans l’éthique d’Aristote, a été considérée à la lumière de l’idée-type weberienne d’éthique de conviction.

Publications
  • Avec Hugo Koning, Hesiod and the Beginnings of Greek Philosophy, Leiden-Boston, Brill, 2022.