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UE54 - Politiques de la visibilité. Modèles culturels et luttes sociales
Lieu et planning
-
INHA
2 rue Vivienne 75002 Paris
Salle Walter-Benjamin
2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 18:00-20:00
du 24 février 2022 au 2 juin 2022
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 5 juillet 2021 15:30
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Signes, formes, représentations
- Page web
- http://imagesociale.fr/
- Langues
- français
- Mots-clés
- Culture visuelle Minorités Politiques publiques
- Aires culturelles
- Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
- André Gunthert [référent·e] maître de conférences, EHESS / Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)
La visibilité des minorités est devenue un enjeu crucial des productions culturelles. À partir des revendications des politiques de l’identité, la mesure des inégalités de genre, de race ou de classe ou l’incitation à la diversité dans les grands médias sont devenus des moyens d’action des politiques publiques. Utilisé de longue date en publicité, le ressort de l’identification guide également les industries culturelles dans la recherche de nouveaux publics. Les polémiques ou les paniques morales suscitées par ces évolutions contribuent à redessiner les frontières du débat. On interrogera les soubassements théoriques et les présupposés normatifs à l’œuvre dans ces démarches. Sur quelles bases s’est construite la conviction de la performativité des modèles culturels ? Quel est le rôle de la fabrique de l'imaginaire sur la perception du monde social ? Le présumé « soft power » peut-il remédier aux inégalités ? Au-delà des questions de représentation, la demande de visibilité des minorités rebat les cartes des enjeux culturels, et interroge la répartition des rôles dans la société.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Images, cultures visuelles, histoire de l'art (M2)
– M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
mardi sur rendez-vous.
- Réception des candidats
mardi sur rendez-vous.
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Appuyés sur la déconstruction des mécanismes de domination dans les domaines du genre, de la race ou du colonialisme, l'essor des savoirs critiques a contribué à redéfinir les revendications de justice sociale autour de la notion de reconnaissance (Axel Honneth, Nancy Fraser), tout en proposant une critique de la normativité des productions culturelles (Laura Mulvey, Stuart Hall). La définition d’un « male gaze » dans le cinéma hollywoodien illustre l'invention de nouvelles approches des questions de visibilité sociale. Plus largement, on peut observer comment les industries culturelles sont considérées comme un terrain de la critique de la production de stéréotypes sociaux, ou à l’inverse comme un espace de restauration de la reconnaissance des minorités. Enfin, à la question de l’accès à la parole des subalternes, l'automédiation apparaît comme l'instrument possible d’une expression autonome. Le séminaire se donne pour objet l'examen du nouveau rôle des images comme documents critiques dans le cadre ces épistémologies, qui font de la visibilité sociale un outil susceptible de corriger l’action politique, voire de s’y substituer.
Le séminaire a proposé en alternance l'étude des principaux textes et contributions théoriques et l’analyse d’exemples de critiques des productions culturelles, liées notamment à la question des stéréotypes de genre, de la conscience raciale de soi, ou encore la relecture du genre du western. Côté théorique, l’approche par Stuart Hall de la théorie de l’hégémonie culturelle d'Antonio Gramsci a permis d'observer un chassé-croisé entre action politique et action culturelle, qui a alimenté dans la période récente aussi bien les cultural studies que les stratégies de nombreux acteurs politiques. La production culturelle peut-elle être vue comme un terrain alternatif de l’action sociale ? Les exemples de reconnaissance des expressions minoritaires dans un contexte d'automédiation montrent que la visibilité n’est pas synonyme de légitimité. Plutôt qu’à une théorie de l’influence des médias d’essence technique, qui a fait un retour en force depuis l’arrivée des médias numériques, il faut constater l’interaction complexe des systèmes de valorisation politique, médiatique et culturel, et la construction des hiérarchies dans des dynamiques de controverses toujours renouvelées. L’étude des stratégies d’invisibilisation, qui mène notamment à l’idée de la construction d’identités négatives, paraît une piste fructueuse. Le séminaire se poursuivra en 2022-2023.
Publications
- « Public Violence : Viral Images Give the Alert », InMedia, 8.2, octobre 2021 (https://doi.org/10.4000/inmedia.2660).
Dernière modification : 5 juillet 2021 15:30
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Signes, formes, représentations
- Page web
- http://imagesociale.fr/
- Langues
- français
- Mots-clés
- Culture visuelle Minorités Politiques publiques
- Aires culturelles
- Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
- André Gunthert [référent·e] maître de conférences, EHESS / Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)
La visibilité des minorités est devenue un enjeu crucial des productions culturelles. À partir des revendications des politiques de l’identité, la mesure des inégalités de genre, de race ou de classe ou l’incitation à la diversité dans les grands médias sont devenus des moyens d’action des politiques publiques. Utilisé de longue date en publicité, le ressort de l’identification guide également les industries culturelles dans la recherche de nouveaux publics. Les polémiques ou les paniques morales suscitées par ces évolutions contribuent à redessiner les frontières du débat. On interrogera les soubassements théoriques et les présupposés normatifs à l’œuvre dans ces démarches. Sur quelles bases s’est construite la conviction de la performativité des modèles culturels ? Quel est le rôle de la fabrique de l'imaginaire sur la perception du monde social ? Le présumé « soft power » peut-il remédier aux inégalités ? Au-delà des questions de représentation, la demande de visibilité des minorités rebat les cartes des enjeux culturels, et interroge la répartition des rôles dans la société.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Images, cultures visuelles, histoire de l'art (M2)
– M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
mardi sur rendez-vous.
- Réception des candidats
mardi sur rendez-vous.
- Pré-requis
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INHA
2 rue Vivienne 75002 Paris
Salle Walter-Benjamin
2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 18:00-20:00
du 24 février 2022 au 2 juin 2022
Nombre de séances : 12
Appuyés sur la déconstruction des mécanismes de domination dans les domaines du genre, de la race ou du colonialisme, l'essor des savoirs critiques a contribué à redéfinir les revendications de justice sociale autour de la notion de reconnaissance (Axel Honneth, Nancy Fraser), tout en proposant une critique de la normativité des productions culturelles (Laura Mulvey, Stuart Hall). La définition d’un « male gaze » dans le cinéma hollywoodien illustre l'invention de nouvelles approches des questions de visibilité sociale. Plus largement, on peut observer comment les industries culturelles sont considérées comme un terrain de la critique de la production de stéréotypes sociaux, ou à l’inverse comme un espace de restauration de la reconnaissance des minorités. Enfin, à la question de l’accès à la parole des subalternes, l'automédiation apparaît comme l'instrument possible d’une expression autonome. Le séminaire se donne pour objet l'examen du nouveau rôle des images comme documents critiques dans le cadre ces épistémologies, qui font de la visibilité sociale un outil susceptible de corriger l’action politique, voire de s’y substituer.
Le séminaire a proposé en alternance l'étude des principaux textes et contributions théoriques et l’analyse d’exemples de critiques des productions culturelles, liées notamment à la question des stéréotypes de genre, de la conscience raciale de soi, ou encore la relecture du genre du western. Côté théorique, l’approche par Stuart Hall de la théorie de l’hégémonie culturelle d'Antonio Gramsci a permis d'observer un chassé-croisé entre action politique et action culturelle, qui a alimenté dans la période récente aussi bien les cultural studies que les stratégies de nombreux acteurs politiques. La production culturelle peut-elle être vue comme un terrain alternatif de l’action sociale ? Les exemples de reconnaissance des expressions minoritaires dans un contexte d'automédiation montrent que la visibilité n’est pas synonyme de légitimité. Plutôt qu’à une théorie de l’influence des médias d’essence technique, qui a fait un retour en force depuis l’arrivée des médias numériques, il faut constater l’interaction complexe des systèmes de valorisation politique, médiatique et culturel, et la construction des hiérarchies dans des dynamiques de controverses toujours renouvelées. L’étude des stratégies d’invisibilisation, qui mène notamment à l’idée de la construction d’identités négatives, paraît une piste fructueuse. Le séminaire se poursuivra en 2022-2023.
Publications
- « Public Violence : Viral Images Give the Alert », InMedia, 8.2, octobre 2021 (https://doi.org/10.4000/inmedia.2660).