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UE48 - Mobilités, circulations et urbanités dans les villes mondialisées


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / bimensuel (1re/3e), vendredi 12:30-14:30
    du 15 octobre 2021 au 17 juin 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 13 décembre 2021 13:17

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Géographie, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Circulations Diaspora Espace Géographie Migration(s) Urbaines (études) Ville
Aires culturelles
Afrique Amérique du Nord Amérique du Sud Arabe (monde) Asie Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s

Séminaire organisé avec la collaboration de Delphine Pages El Karoui (CERMOM/INaLCO) et Catherine Lejeune (LARCA/Université de Paris).

Ce séminaire, au croisement des études urbaines, des études migratoires et des études sur les mobilités, participe à la remise en chantier de la catégorie des villes mondiales à partir des mobilités internationales et de la catégorie d’urbanité. À rebours des approches opposant radicalement villes du Nord et du Sud, il a pour ambition de chercher des grilles de lecture comparatives du phénomène urbain, au croisement des différentes formes et échelles de la mobilité, tout en abordant les singularités locales et régionales. On questionnera les ordres de présence et de légitimité dans ces villes traversées à la fois par les mobilités et les migrations mais aussi des logiques et injonctions sédentaires parfois fortes. Ce séminaire mensuel alternera des présentations de travaux empiriques récents dans le domaine des études urbaines et des études migratoires, avec des séances de réflexion épistémologique à partir de lectures, dans une démarche résolument pluridisciplinaire et transaréale. Le séminaire alterne séances de réflexion générale et études de cas comparées, autour de thématiques particulières. 

15 octobre : Introduction générale et présentation du séminaire

19 novembre :  Intervention de Haim Yacobi (Barlett Development Planning Unit- Faculty of Built Environment, UCL), « Palestinians “migration” to Jewish settlements-neighbourhoods in East Jerusalem »

3 décembre : Camille Salgues (Post-doctoral researcher, department of geographical sciences, South China Normal University), « L'âge, le nombre, la mobilité : démographie qualitative de l'expérience urbaine des enfants de migrants ruraux dans le sud de la Chine »

Les migrations vers les villes qui bouleversent en profondeur la Chine depuis environ trente ans, ont également bouleversé le paysage de l'enfance. Notre travail vise à intégrer les dimensions démographiques affectées par ces bouleversements — l'âge des individus, leur nombre et leur répartition, la mobilité des enfants et leur accès au monde urbain — dans l'analyse qualitative de l'expérience enfantine. Il s'agit par ce geste de surmonter une division, très présente dans les études sur l'enfance, entre niveaux micro et macro. A cette fin, une part importante sera accordée à la réflexion théorique et méthodologique pour accompagner la restitution du matériau ethnographique. L'exposé s'appuiera sur une enquête de trois ans menée à Shanghai à la fin des années 2000, et le livre (sous presse) auquel elle a donné lieu ; ainsi que sur des recherches par observation participante récentes autour de Meizhou (province du Guangdong). 

17 décembre : Armelle Choplin (Université de Genève), présentation de l'ouvrage Matière gris de l'urbain. La vie du ciment en Afrique.

21 janvier : Ana Maria Alvarez (Centro de Investigación en Ciencias Sociales y Juventud  CISJ), Universidad Católica Silva Henríquez, Chile), « Migration et épreuve urbaine. Etude sur un groupe de migrants résidents dans la ville de Santiago au Chili »

4 février : Hadrien Dubucs (Sorbonne Université), Chloé Chaveneau (Sorbonne University Abu Dhabi), Apostolos Kyriasis (Abu Dhabi University), « Abu Dhabi Public Spaces: Urban Encounters, Social Diversity and (In)formality »

18 février : Anne-Christine Trémon (Université de Lausanne), « Quels droits à la ville ? Autochtones, migrants et accès inégaux à la citoyenneté urbaine dans un village urbanisé de Shenzhen (Chine) »

En Chine, la croissance fulgurante de la population urbaine est due tant à la re-catégorisation d’anciens villages ruraux en quartiers urbains qu’aux migrations de travail des campagnes vers les villes. Les très nombreux villages urbains (chengzhongcun), stigmatisés en tant qu’enclaves à problèmes, sont le produit de ce double phénomène. Ils sont caractérisés par la coprésence d’habitants autochtones, anciens paysans ayant accédé au statut de citadins, et de migrants, habitants dépourvus de la citoyenneté urbaine. Cette communication, qui s’appuie sur des recherches menées dans un village urbanisé de la mégapole méridionale de Shenzhen, propose de réfléchir à la notion de « droit à la ville ». Actuellement, les systèmes à points se généralisent dans toutes les grandes villes chinoises. Ils visent à rompre avec la logique qui jusqu’à récemment, réservait l’accès aux biens et services publics urbains aux détenteurs du droit de cité. Je montrerai, comment dans les pratiques et représentations, tant celle des autochtones que des migrants, le principe de droits territorialisés perdure. J’explorerai également comment, parmi les migrants, des différences de classe et de genre rendent compte d’appréhensions très contrastées du droit à la ville : l’une plus proche de la formulation morale et politique qu’en avait donnée Henri Lefevbre, l’autre qui adhère à l’interprétation littérale et la mise en pratique juridique qu’en font les autorités chinoises.


18 mars : Béatrice Zani (sociologue, chercheuse postdoctorale à l'Université McGill, département d'études asiatiques), « Mobilités,  entrepreneuriat digital et globalisation: circulations de femmes entre Chine et Taiwan »

Présentation de l'ouvrage Women Migrants in Southern China and Taiwan. Mobilities, Digital Economies and Emotions, 2021, Routledge

À partir d'une ethnographie multisituée en Chine et à Taiwan,  incluant plus que 140 entretiens biographiques, cet ouvrage suit la biographie d’un soutien-gorge orange et fluorescent pour explorer les mobilités de ses productrices : de jeunes femmes migrantes peu qualifiées, qui migrent des campagnes aux villes en Chine pour travailler dans les usines locales, qui remigrent à Taïwan via le mariage et qui, éventuellement, remigrent en Chine après le divorce. Il analyse le lien entre migration, émotion et mondes digitaux, en montrant comment la mise en place de socialités digitales, de pratiques de solidarité, et d’e-entrepreneuriat permettent à ces femmes de « défaire » une condition de subalternité vécue par ces femmes en migration. L'ouvrage examine donc la morphologie complexe des mobilités contemporaines, forgées par des processus mutables de territorialisation locale et connectivité globale, où les plateformes digitales jouent un rôle central. En suivant les femmes et les objets qu’elles commercialisent, ainsi que les émotions qu’elles produisent, l'ouvrage propose une étude des nouvelles géographies digitales, commerciales et émotionnelles de la globalisation. Il montre in fine que la globalisation peut prendre des formes plurielles et variables: il n'y a pas qu'une globalisation, mais des multiples globalisations possibles.

1er avril : Charlotte Thomas (Noria), « Minorités musulmanes et ghettos en Inde » (titre à confirmer)

15 avril : Laurent Faret (CESSMA, Université de Paris, IC Migrations), « Mexico au cœur des transformations migratoires: trajectoires, transit, installations, blocages »

20 mai : Suzie Hall (UCL), « The Migrant’s Paradox: inhabiting multiple displacements »

I expand on the migrant’s paradox as the consistent production of inconsistencies in the maintenance of the UK’s racialised migration regime. I locate the paradox in the brutal contradictions of border-preserving politics and border-expanding economics that increasingly constrict the life and space available to the migrant. Rather than focus on the discrete act of crossing a border, I center my argument on the intersections of global migration and urban marginalisation, and the unpredictable environment of bordering that migrants inhabit. From the perspective of street livelihoods in the urban peripheries of the UK, I examine the multiple forms of racial displacement that dislocate citizenship status, secure work and affordable space.

3 juin : Amin Moghadam (Ryerson University),« Achetez de la terre, pour ne pas tomber par terre ».   Migrants Iraniens et les enjeux d'accès à la propriété dans la ville de Toronto (salle communiquée ultérieurement)

17 juin (salle communiquée ultérieurement) : Travaux en cours


Master


  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Migrations – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu

Renseignements


Contacts additionnels
-
Labels
EUR Gender and Sexuality Studies
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Au croisement des études urbaines, des études migratoires et des études sur les mobilités, ce séminaire participe à la remise en chantier de la catégorie des villes mondiales à partir des mobilités internationales et de la notion d’urbanité. Comment une approche par les mobilités et les migrations transforme-t-elle notre compréhension de la ville mondiale ? Et inversement, qu’est-ce qu’une entrée par la ville et l’urbain peut apporter à la compréhension des migrations et des mobilités ? En posant ces deux questions, ce séminaire, dont la deuxième année vient de s’achever, propose d’opérer un retournement épistémologique : aborder la ville non pas seulement par ceux et celles qui y vivent et y dorment (qu’on les qualifie de citadins ?, résidents, de sédentaires, d’autochtones, etc.), mais aussi par ceux qui la traversent et y vivent parfois temporairement, ou encore ceux et celles constitués dans un rapport d’altérité avec les populations « locales » : migrants, touristes, navetteurs et autres usagers de la ville, minorités, etc. Les situations de contact, d’interaction, mais aussi d’évitement ou de mise à distance sont abordées dans une approche pluridisciplinaire, attentive aux phénomènes de transformation urbaine. Cela permet de questionner les ordres de présence et de légitimité dans des villes traversées à la fois par les mobilités et les migrations, mais aussi des logiques où les injonctions sédentaires sont parfois fortes.

La démarche est résolument transaréale : à rebours des approches opposant radicalement villes du Nord et du Sud, nous avons eu pour ambition de chercher des grilles de lecture comparatives du phénomène urbain, au croisement des différentes formes et échelles de la mobilité, tout en abordant les singularités locales et régionales. Cette année, le séminaire a approfondi des cas empiriques situés en Chine, en Inde, au Chili, en Israël, dans les Émirats Arabes Unis, en France, au Canada, en Grande-Bretagne et dans le corridor urbain littoral qui s’étend du Ghana au Nigéria. L’approche micro a été privilégiée : de la rue à la place, en passant par l’immeuble et le quartier, comme autant de lieux façonnés à et par des échelons multiples, notamment ceux du politique (municipal, régional, national …).

De nombreux acteurs participant à la fabrique de l’urbain ont été évoqués, des usagers des espaces publics au quotidien aux micro-entrepreneurs, des investisseurs diasporiques aux promoteurs immobiliers.

Le séminaire s’est ouvert sur une présentation des concepts et références centraux des études urbaines et migratoires, en insistant sur le nécessaire croisement entre ces deux champs d’étude. Une séance a également été consacrée à la notion de cosmopolitisme urbain, autour du livre récemment paru Migration, Urbanity and Cosmopolitanism in a Globalized World, dirigé par Hélène Thiollet, Catherine Lejeune, Delphine Pages El Karoui et Camille Schmoll.

De nombreuses séances se sont articulées autour d’une étude de cas : loin de tout particularisme excessif, mais dans un esprit de comparatisme raisonné, chacune de ces interventions a été l’occasion de réfléchir aux points d’accroche permettant de croiser les études de cas évoqués. Haim Yacobi (Barlett Development Planning Unit- Faculty of Built Environment, UCL) a abordé les questions d’apartheid urbain, à travers l’étude de la migration des Palestiniens vers les quartiers juifs de Jérusalem Est. Camille Salgues (South China Normal University), a abordé l’expérience urbaine des enfants de migrants ruraux dans le sud de la Chine. Armelle Choplin (Université de Genève) a présenté ses travaux sur le ciment en Afrique et nous a initié aux apports d’une approche matérielle des circulations urbaines et transnationales. Ana Maria Alvarez (Centro de Investigación en Ciencias Sociales y Juventud, Universidad Catholica Sivia Henriquez, Chili), professeure invitée à l’EHESS, a examiné les frictions engendrées par les relations entre anciens et nouveaux résidents dans la ville de Santiago du Chili. La question des usages différenciés de l’espace public a été abordée avec Hadrien Dubucs (Sorbonne Université), Chloé Chaveneau (Sorbonne University Abu Dhabi) et Apostolos Kyriasis (Abu Dhabi University), dans le cadre d’une présentation d’ouvrage sur les espaces publics à Abu Dhabi. Béatrice Zani (McGill University) a ensuite éclairé les mobilités féminines, à travers les pérégrinations d’un soutien-gorge, entre Taïwan et différentes localités en Chine. Anne-Christine Trémon (Université de Lausanne) nous a proposé, en partant de recherches menées dans un village urbanisé de la mégapole méridionale de Shenzhen, de réfléchir à la notion de « droit à la ville » en Chine. Charlotte Thomas a présenté le déplacement des populations musulmanes d’Ahmedabad et la formation d’un ghetto en périphérie de cette métropole indienne, ce qui a permis d’introduire une discussion fructueuse sur les questions de violence, de ségrégation et de relégation. Suzie Hall (LSE) est revenue sur les enquêtes ethnographiques et recensements menés dans des rues commerçantes de plusieurs villes au Royaume Uni pour montrer comment les questions d’exclusion et de frontiérisation impactaient la vie urbaine y compris à des échelles très fines. Amin Moghadam (Toronto Metropolitan University) a abordé les enjeux immobiliers liés à la croissance de la diaspora iranienne à Toronto et aux politiques nationales d’intégration promouvant l’achat rapide d’un logement par les migrants. 

Ce séminaire a donné lieu à une vidéo dans le cadre des Spring Talks de l'EHESS : https://www.youtube.com/watch?v=pDdW26qR9Ew

Publications
  • Avec Hélène Thiollet, Catherine Lejeune, Dephine Pages El Karoui, Migration, Urbanity and Cosmopolitanism in a Globalized World, Springer, Imiscoe Book Series, 2021, accessible en open access, https://link.springer.com/book/10.1007/978-3-030-67365-9#about-this-book
  • Avec Serge Weber, « Travail et migrations », Revue Européenne des Migrations Internationales, 2021, 37, p. 1-2.
  • Avec Marylène Lieber et Karine Duplan, « Moral Economies, Urban Subjectivities and Contested Policies », revue ACME, 2021, https://acme-journal.org/index.php/acme/article/view/2168
  • « Quo vadis Europa ? La libre circulation à l’épreuve des crises », De Facto, Revue de l’IC Migrations, 2021, https://www.icmigrations.cnrs.fr/defacto/
  • Atlas des migrations en Méditerranée de l’Antiquité à nos jours, sous la dir. de Stéphane Mourlane, Virginie Baby-Collin, Sophie Bouffier, participation à l’équipe de coordination, 2021, Actes Sud, coordination de deux chapitres et réalisation de plusieurs planches.
  • « L’approche transnationale dans les études migratoires. Retour sur 30 ans de travaux », De Facto, Revue de l’Institut Convergences Migrations, 2021, 28, https://www.icmigrations.cnrs.fr/2021/10/15/defacto-028-01/
  • « Corporéités migrantes. Trois études de cas pour une réflexion sur l’autonomie des femmes »Hommes et migrations, Hors série Femmes et migrations, 2021, p. 44-49
  • Avec Nadine Cattan, « The padlock, an obscure object of tourism. An emotional study of urban traces », dans Hybrid spatialities, Transgressive mobilities, sous la dir. de Cattan Nadine, Faret Laurent, Routledge, 2021.
  • Avec Karen Akoka, Olivier Clochard, Iris Polyzou, « What’s in a street? Exploring suspended cosmopolitanism in Trikoupi », dans Migration, Urbanity and Cosmopolitanism in A Globalized World, op. cit, p. 101-110.

Dernière modification : 13 décembre 2021 13:17

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Géographie, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Circulations Diaspora Espace Géographie Migration(s) Urbaines (études) Ville
Aires culturelles
Afrique Amérique du Nord Amérique du Sud Arabe (monde) Asie Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s

Séminaire organisé avec la collaboration de Delphine Pages El Karoui (CERMOM/INaLCO) et Catherine Lejeune (LARCA/Université de Paris).

Ce séminaire, au croisement des études urbaines, des études migratoires et des études sur les mobilités, participe à la remise en chantier de la catégorie des villes mondiales à partir des mobilités internationales et de la catégorie d’urbanité. À rebours des approches opposant radicalement villes du Nord et du Sud, il a pour ambition de chercher des grilles de lecture comparatives du phénomène urbain, au croisement des différentes formes et échelles de la mobilité, tout en abordant les singularités locales et régionales. On questionnera les ordres de présence et de légitimité dans ces villes traversées à la fois par les mobilités et les migrations mais aussi des logiques et injonctions sédentaires parfois fortes. Ce séminaire mensuel alternera des présentations de travaux empiriques récents dans le domaine des études urbaines et des études migratoires, avec des séances de réflexion épistémologique à partir de lectures, dans une démarche résolument pluridisciplinaire et transaréale. Le séminaire alterne séances de réflexion générale et études de cas comparées, autour de thématiques particulières. 

15 octobre : Introduction générale et présentation du séminaire

19 novembre :  Intervention de Haim Yacobi (Barlett Development Planning Unit- Faculty of Built Environment, UCL), « Palestinians “migration” to Jewish settlements-neighbourhoods in East Jerusalem »

3 décembre : Camille Salgues (Post-doctoral researcher, department of geographical sciences, South China Normal University), « L'âge, le nombre, la mobilité : démographie qualitative de l'expérience urbaine des enfants de migrants ruraux dans le sud de la Chine »

Les migrations vers les villes qui bouleversent en profondeur la Chine depuis environ trente ans, ont également bouleversé le paysage de l'enfance. Notre travail vise à intégrer les dimensions démographiques affectées par ces bouleversements — l'âge des individus, leur nombre et leur répartition, la mobilité des enfants et leur accès au monde urbain — dans l'analyse qualitative de l'expérience enfantine. Il s'agit par ce geste de surmonter une division, très présente dans les études sur l'enfance, entre niveaux micro et macro. A cette fin, une part importante sera accordée à la réflexion théorique et méthodologique pour accompagner la restitution du matériau ethnographique. L'exposé s'appuiera sur une enquête de trois ans menée à Shanghai à la fin des années 2000, et le livre (sous presse) auquel elle a donné lieu ; ainsi que sur des recherches par observation participante récentes autour de Meizhou (province du Guangdong). 

17 décembre : Armelle Choplin (Université de Genève), présentation de l'ouvrage Matière gris de l'urbain. La vie du ciment en Afrique.

21 janvier : Ana Maria Alvarez (Centro de Investigación en Ciencias Sociales y Juventud  CISJ), Universidad Católica Silva Henríquez, Chile), « Migration et épreuve urbaine. Etude sur un groupe de migrants résidents dans la ville de Santiago au Chili »

4 février : Hadrien Dubucs (Sorbonne Université), Chloé Chaveneau (Sorbonne University Abu Dhabi), Apostolos Kyriasis (Abu Dhabi University), « Abu Dhabi Public Spaces: Urban Encounters, Social Diversity and (In)formality »

18 février : Anne-Christine Trémon (Université de Lausanne), « Quels droits à la ville ? Autochtones, migrants et accès inégaux à la citoyenneté urbaine dans un village urbanisé de Shenzhen (Chine) »

En Chine, la croissance fulgurante de la population urbaine est due tant à la re-catégorisation d’anciens villages ruraux en quartiers urbains qu’aux migrations de travail des campagnes vers les villes. Les très nombreux villages urbains (chengzhongcun), stigmatisés en tant qu’enclaves à problèmes, sont le produit de ce double phénomène. Ils sont caractérisés par la coprésence d’habitants autochtones, anciens paysans ayant accédé au statut de citadins, et de migrants, habitants dépourvus de la citoyenneté urbaine. Cette communication, qui s’appuie sur des recherches menées dans un village urbanisé de la mégapole méridionale de Shenzhen, propose de réfléchir à la notion de « droit à la ville ». Actuellement, les systèmes à points se généralisent dans toutes les grandes villes chinoises. Ils visent à rompre avec la logique qui jusqu’à récemment, réservait l’accès aux biens et services publics urbains aux détenteurs du droit de cité. Je montrerai, comment dans les pratiques et représentations, tant celle des autochtones que des migrants, le principe de droits territorialisés perdure. J’explorerai également comment, parmi les migrants, des différences de classe et de genre rendent compte d’appréhensions très contrastées du droit à la ville : l’une plus proche de la formulation morale et politique qu’en avait donnée Henri Lefevbre, l’autre qui adhère à l’interprétation littérale et la mise en pratique juridique qu’en font les autorités chinoises.


18 mars : Béatrice Zani (sociologue, chercheuse postdoctorale à l'Université McGill, département d'études asiatiques), « Mobilités,  entrepreneuriat digital et globalisation: circulations de femmes entre Chine et Taiwan »

Présentation de l'ouvrage Women Migrants in Southern China and Taiwan. Mobilities, Digital Economies and Emotions, 2021, Routledge

À partir d'une ethnographie multisituée en Chine et à Taiwan,  incluant plus que 140 entretiens biographiques, cet ouvrage suit la biographie d’un soutien-gorge orange et fluorescent pour explorer les mobilités de ses productrices : de jeunes femmes migrantes peu qualifiées, qui migrent des campagnes aux villes en Chine pour travailler dans les usines locales, qui remigrent à Taïwan via le mariage et qui, éventuellement, remigrent en Chine après le divorce. Il analyse le lien entre migration, émotion et mondes digitaux, en montrant comment la mise en place de socialités digitales, de pratiques de solidarité, et d’e-entrepreneuriat permettent à ces femmes de « défaire » une condition de subalternité vécue par ces femmes en migration. L'ouvrage examine donc la morphologie complexe des mobilités contemporaines, forgées par des processus mutables de territorialisation locale et connectivité globale, où les plateformes digitales jouent un rôle central. En suivant les femmes et les objets qu’elles commercialisent, ainsi que les émotions qu’elles produisent, l'ouvrage propose une étude des nouvelles géographies digitales, commerciales et émotionnelles de la globalisation. Il montre in fine que la globalisation peut prendre des formes plurielles et variables: il n'y a pas qu'une globalisation, mais des multiples globalisations possibles.

1er avril : Charlotte Thomas (Noria), « Minorités musulmanes et ghettos en Inde » (titre à confirmer)

15 avril : Laurent Faret (CESSMA, Université de Paris, IC Migrations), « Mexico au cœur des transformations migratoires: trajectoires, transit, installations, blocages »

20 mai : Suzie Hall (UCL), « The Migrant’s Paradox: inhabiting multiple displacements »

I expand on the migrant’s paradox as the consistent production of inconsistencies in the maintenance of the UK’s racialised migration regime. I locate the paradox in the brutal contradictions of border-preserving politics and border-expanding economics that increasingly constrict the life and space available to the migrant. Rather than focus on the discrete act of crossing a border, I center my argument on the intersections of global migration and urban marginalisation, and the unpredictable environment of bordering that migrants inhabit. From the perspective of street livelihoods in the urban peripheries of the UK, I examine the multiple forms of racial displacement that dislocate citizenship status, secure work and affordable space.

3 juin : Amin Moghadam (Ryerson University),« Achetez de la terre, pour ne pas tomber par terre ».   Migrants Iraniens et les enjeux d'accès à la propriété dans la ville de Toronto (salle communiquée ultérieurement)

17 juin (salle communiquée ultérieurement) : Travaux en cours

  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Migrations – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – contrôle continu
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Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / bimensuel (1re/3e), vendredi 12:30-14:30
    du 15 octobre 2021 au 17 juin 2022
    Nombre de séances : 12

Au croisement des études urbaines, des études migratoires et des études sur les mobilités, ce séminaire participe à la remise en chantier de la catégorie des villes mondiales à partir des mobilités internationales et de la notion d’urbanité. Comment une approche par les mobilités et les migrations transforme-t-elle notre compréhension de la ville mondiale ? Et inversement, qu’est-ce qu’une entrée par la ville et l’urbain peut apporter à la compréhension des migrations et des mobilités ? En posant ces deux questions, ce séminaire, dont la deuxième année vient de s’achever, propose d’opérer un retournement épistémologique : aborder la ville non pas seulement par ceux et celles qui y vivent et y dorment (qu’on les qualifie de citadins ?, résidents, de sédentaires, d’autochtones, etc.), mais aussi par ceux qui la traversent et y vivent parfois temporairement, ou encore ceux et celles constitués dans un rapport d’altérité avec les populations « locales » : migrants, touristes, navetteurs et autres usagers de la ville, minorités, etc. Les situations de contact, d’interaction, mais aussi d’évitement ou de mise à distance sont abordées dans une approche pluridisciplinaire, attentive aux phénomènes de transformation urbaine. Cela permet de questionner les ordres de présence et de légitimité dans des villes traversées à la fois par les mobilités et les migrations, mais aussi des logiques où les injonctions sédentaires sont parfois fortes.

La démarche est résolument transaréale : à rebours des approches opposant radicalement villes du Nord et du Sud, nous avons eu pour ambition de chercher des grilles de lecture comparatives du phénomène urbain, au croisement des différentes formes et échelles de la mobilité, tout en abordant les singularités locales et régionales. Cette année, le séminaire a approfondi des cas empiriques situés en Chine, en Inde, au Chili, en Israël, dans les Émirats Arabes Unis, en France, au Canada, en Grande-Bretagne et dans le corridor urbain littoral qui s’étend du Ghana au Nigéria. L’approche micro a été privilégiée : de la rue à la place, en passant par l’immeuble et le quartier, comme autant de lieux façonnés à et par des échelons multiples, notamment ceux du politique (municipal, régional, national …).

De nombreux acteurs participant à la fabrique de l’urbain ont été évoqués, des usagers des espaces publics au quotidien aux micro-entrepreneurs, des investisseurs diasporiques aux promoteurs immobiliers.

Le séminaire s’est ouvert sur une présentation des concepts et références centraux des études urbaines et migratoires, en insistant sur le nécessaire croisement entre ces deux champs d’étude. Une séance a également été consacrée à la notion de cosmopolitisme urbain, autour du livre récemment paru Migration, Urbanity and Cosmopolitanism in a Globalized World, dirigé par Hélène Thiollet, Catherine Lejeune, Delphine Pages El Karoui et Camille Schmoll.

De nombreuses séances se sont articulées autour d’une étude de cas : loin de tout particularisme excessif, mais dans un esprit de comparatisme raisonné, chacune de ces interventions a été l’occasion de réfléchir aux points d’accroche permettant de croiser les études de cas évoqués. Haim Yacobi (Barlett Development Planning Unit- Faculty of Built Environment, UCL) a abordé les questions d’apartheid urbain, à travers l’étude de la migration des Palestiniens vers les quartiers juifs de Jérusalem Est. Camille Salgues (South China Normal University), a abordé l’expérience urbaine des enfants de migrants ruraux dans le sud de la Chine. Armelle Choplin (Université de Genève) a présenté ses travaux sur le ciment en Afrique et nous a initié aux apports d’une approche matérielle des circulations urbaines et transnationales. Ana Maria Alvarez (Centro de Investigación en Ciencias Sociales y Juventud, Universidad Catholica Sivia Henriquez, Chili), professeure invitée à l’EHESS, a examiné les frictions engendrées par les relations entre anciens et nouveaux résidents dans la ville de Santiago du Chili. La question des usages différenciés de l’espace public a été abordée avec Hadrien Dubucs (Sorbonne Université), Chloé Chaveneau (Sorbonne University Abu Dhabi) et Apostolos Kyriasis (Abu Dhabi University), dans le cadre d’une présentation d’ouvrage sur les espaces publics à Abu Dhabi. Béatrice Zani (McGill University) a ensuite éclairé les mobilités féminines, à travers les pérégrinations d’un soutien-gorge, entre Taïwan et différentes localités en Chine. Anne-Christine Trémon (Université de Lausanne) nous a proposé, en partant de recherches menées dans un village urbanisé de la mégapole méridionale de Shenzhen, de réfléchir à la notion de « droit à la ville » en Chine. Charlotte Thomas a présenté le déplacement des populations musulmanes d’Ahmedabad et la formation d’un ghetto en périphérie de cette métropole indienne, ce qui a permis d’introduire une discussion fructueuse sur les questions de violence, de ségrégation et de relégation. Suzie Hall (LSE) est revenue sur les enquêtes ethnographiques et recensements menés dans des rues commerçantes de plusieurs villes au Royaume Uni pour montrer comment les questions d’exclusion et de frontiérisation impactaient la vie urbaine y compris à des échelles très fines. Amin Moghadam (Toronto Metropolitan University) a abordé les enjeux immobiliers liés à la croissance de la diaspora iranienne à Toronto et aux politiques nationales d’intégration promouvant l’achat rapide d’un logement par les migrants. 

Ce séminaire a donné lieu à une vidéo dans le cadre des Spring Talks de l'EHESS : https://www.youtube.com/watch?v=pDdW26qR9Ew

Publications
  • Avec Hélène Thiollet, Catherine Lejeune, Dephine Pages El Karoui, Migration, Urbanity and Cosmopolitanism in a Globalized World, Springer, Imiscoe Book Series, 2021, accessible en open access, https://link.springer.com/book/10.1007/978-3-030-67365-9#about-this-book
  • Avec Serge Weber, « Travail et migrations », Revue Européenne des Migrations Internationales, 2021, 37, p. 1-2.
  • Avec Marylène Lieber et Karine Duplan, « Moral Economies, Urban Subjectivities and Contested Policies », revue ACME, 2021, https://acme-journal.org/index.php/acme/article/view/2168
  • « Quo vadis Europa ? La libre circulation à l’épreuve des crises », De Facto, Revue de l’IC Migrations, 2021, https://www.icmigrations.cnrs.fr/defacto/
  • Atlas des migrations en Méditerranée de l’Antiquité à nos jours, sous la dir. de Stéphane Mourlane, Virginie Baby-Collin, Sophie Bouffier, participation à l’équipe de coordination, 2021, Actes Sud, coordination de deux chapitres et réalisation de plusieurs planches.
  • « L’approche transnationale dans les études migratoires. Retour sur 30 ans de travaux », De Facto, Revue de l’Institut Convergences Migrations, 2021, 28, https://www.icmigrations.cnrs.fr/2021/10/15/defacto-028-01/
  • « Corporéités migrantes. Trois études de cas pour une réflexion sur l’autonomie des femmes »Hommes et migrations, Hors série Femmes et migrations, 2021, p. 44-49
  • Avec Nadine Cattan, « The padlock, an obscure object of tourism. An emotional study of urban traces », dans Hybrid spatialities, Transgressive mobilities, sous la dir. de Cattan Nadine, Faret Laurent, Routledge, 2021.
  • Avec Karen Akoka, Olivier Clochard, Iris Polyzou, « What’s in a street? Exploring suspended cosmopolitanism in Trikoupi », dans Migration, Urbanity and Cosmopolitanism in A Globalized World, op. cit, p. 101-110.