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UE40 - Sous le voile de la République islamique d’Iran : population, politique et société
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle A602
2nd semestre / bimensuel (1re/3e), jeudi 14:00-18:00
du 3 mars 2022 au 2 juin 2022
Nombre de séances : 6
Description
Dernière modification : 17 mai 2022 14:12
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Droit et société, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Classes sociales Culture Démographie Domination Dynamiques sociales Éducation Espace social État et politiques publiques Gouvernance Institutions Politique Politiques sociales Socio-économie Sociohistoire Sociologie politique
- Aires culturelles
- Iranien (monde)
Intervenant·e·s
- Marie Ladier-Fouladi [référent·e] directrice de recherche, CNRS / Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC)
La nouvelle politique démographique de la République islamique d’Iran – mise en place après le mouvement de contestation postélectoral de juin 2009 baptisé Mouvement vert – s'est assignée pour but l’avènement d’une nation de 150 millions d’habitants. Pour étoffer cette politique démographique que nous qualifierons de populationniste, l’État théocratique a mis simultanément en place d’autres projets, et en particulier : l'arrêt des activités des centres de planification familiale et de la distribution gratuite des moyens contraceptifs, la réforme du système des subventions, qui rend la population encore plus dépendante de l’État théocratique, la réforme de la politique de l’éducation visant à endoctriner les écoliers, l'islamisation des sciences sociales et humaines et de mesures politiques entreprises pour instituer une identité nationale « iranienne-islamique ». L'analyse de la cohérence programmatique de ces projets et des moyens que l’État théocratique se propose d’engager, permet de déceler la logique politique et idéologique qui anime l’adoption d’une telle politique, une véritable ingénierie sociale totale, dans un pays structuré par une économie de la rente. Il s’agit d’analyser chacun de ces chantiers de réforme, ses conséquences sociales et politiques, afin de mettre en évidence la tentative de l’État théocratique de reprendre le contrôle du corps social dans sa composition démographique via les appareils institutionnels de la République islamique.
La séance du 19 mai se déroulera en salle 0.006, bâtiment recherche Nord, campus Condorcet
La séance du 2 juin se déroulera en salle 2.06, GED, campus Condorcet
Master
-
Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral -
Séminaires de recherche
– Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral -
Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
Marie Ladier-Fouladi , CETOBaC/EHESS, courriel : ladier@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous uniquement par courriel : ladier@ehess.fr
- Réception des candidats
sur rendez-vous uniquement par courriel : ladier@ehess.fr
- Pré-requis
tous niveaux.
Compte rendu
La nouvelle politique démographique de la République islamique d’Iran – mise en place après le mouvement de contestation postélectoral de juin 2009 baptisé Mouvement vert – s'est assignée pour but l’avènement d’une nation de 150 millions d’habitants. Pour étoffer cette politique démographique que je qualifierai de populationniste, l’État théocratique a mis simultanément en place d’autres projets, et en particulier : l'arrêt des activités des centres de planification familiale et de la distribution gratuite des moyens contraceptifs, la réforme du système des subventions indirectes, la réforme de la politique de l’éducation visant à endoctriner les écoliers, l'islamisation des sciences sociales et humaines et de mesures politiques entreprises pour instituer une identité nationale « iranienne-islamique ». Il s’agissait d’un projet politique global de domination totale qui a entraîné la transformation de la nature de la République islamique et bouleversé la situation socio-économique et culturelle du pays.
Pour mieux appréhender ce projet politique, le séminaire s’est proposé d’analyser chacun de ces chantiers de réforme, ses conséquences sociales et politiques, afin de mettre en évidence la tentative de l’État théocratique de reprendre le contrôle du corps social dans sa composition démographique via les appareils institutionnels de la République islamique.
Dans un premier temps, le séminaire a exploré la politique populationniste de la République islamique. En effet, l’objectif d’un Iran de 150 millions d’habitant·es n’est pas seulement une utopie réactionnaire, conservatrice, favorisant le retour à un ordre patriarcal, mais également l’affirmation d’une volonté de rupture avec l’évolution en cours de la société iranienne. C’est bien le corps social iranien, dans sa modernité, que l’État théocratique entend remodeler. Dans un second temps le séminaire, a examiné la réforme du système des subventions indirectes. Loin de vouloir le réformer afin d’assainir l’économie iranienne et de la rendre plus productive, la République islamique a créé, à travers une politique de ciblage des subventions, un lien puissant entre la maîtrise d’une économie de rente et le projet de contrôle d'une population par l'allocation de cette rente. Ensuite, ont été tour à tour analysé : les mesures coercitives, en particulier l’imposition d’un ordre moral « islamique », la refonte du système éducatif et l’islamisation des sciences humaines et sociales – désignées formellement par le Guide suprême comme le nouvel ennemi de la République islamique et de ses fondements idéologiques et théoriques –, et enfin la tentative d’instituer une identité nationale dont le Guide suprême définit les composantes comme suit : iranienne, islamique et révolutionnaire. Sur cette toile de fond, le séminaire, dans un troisième et dernier temps, s’est penché sur le contexte sociopolitique qui a précédé le Mouvement vert, et la débâcle des « réformistes » afin de mettre en lumière la « césure de 2009 » et ses conséquences sur le devenir de la société civile ainsi que sur les mouvements contestataires.
L'analyse de la cohérence programmatique de ces projets et des moyens que l’État théocratique s’est proposé d’engager, a permis de déceler la logique politique et idéologique qui anime l’adoption d’une telle politique de domination globale, une véritable ingénierie sociale totale, dans un pays structuré par une économie de la rente.
Dernière modification : 17 mai 2022 14:12
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Droit et société, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
- Classes sociales Culture Démographie Domination Dynamiques sociales Éducation Espace social État et politiques publiques Gouvernance Institutions Politique Politiques sociales Socio-économie Sociohistoire Sociologie politique
- Aires culturelles
- Iranien (monde)
Intervenant·e·s
- Marie Ladier-Fouladi [référent·e] directrice de recherche, CNRS / Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC)
La nouvelle politique démographique de la République islamique d’Iran – mise en place après le mouvement de contestation postélectoral de juin 2009 baptisé Mouvement vert – s'est assignée pour but l’avènement d’une nation de 150 millions d’habitants. Pour étoffer cette politique démographique que nous qualifierons de populationniste, l’État théocratique a mis simultanément en place d’autres projets, et en particulier : l'arrêt des activités des centres de planification familiale et de la distribution gratuite des moyens contraceptifs, la réforme du système des subventions, qui rend la population encore plus dépendante de l’État théocratique, la réforme de la politique de l’éducation visant à endoctriner les écoliers, l'islamisation des sciences sociales et humaines et de mesures politiques entreprises pour instituer une identité nationale « iranienne-islamique ». L'analyse de la cohérence programmatique de ces projets et des moyens que l’État théocratique se propose d’engager, permet de déceler la logique politique et idéologique qui anime l’adoption d’une telle politique, une véritable ingénierie sociale totale, dans un pays structuré par une économie de la rente. Il s’agit d’analyser chacun de ces chantiers de réforme, ses conséquences sociales et politiques, afin de mettre en évidence la tentative de l’État théocratique de reprendre le contrôle du corps social dans sa composition démographique via les appareils institutionnels de la République islamique.
La séance du 19 mai se déroulera en salle 0.006, bâtiment recherche Nord, campus Condorcet
La séance du 2 juin se déroulera en salle 2.06, GED, campus Condorcet
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Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral -
Séminaires de recherche
– Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral -
Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
Marie Ladier-Fouladi , CETOBaC/EHESS, courriel : ladier@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous uniquement par courriel : ladier@ehess.fr
- Réception des candidats
sur rendez-vous uniquement par courriel : ladier@ehess.fr
- Pré-requis
tous niveaux.
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle A602
2nd semestre / bimensuel (1re/3e), jeudi 14:00-18:00
du 3 mars 2022 au 2 juin 2022
Nombre de séances : 6
La nouvelle politique démographique de la République islamique d’Iran – mise en place après le mouvement de contestation postélectoral de juin 2009 baptisé Mouvement vert – s'est assignée pour but l’avènement d’une nation de 150 millions d’habitants. Pour étoffer cette politique démographique que je qualifierai de populationniste, l’État théocratique a mis simultanément en place d’autres projets, et en particulier : l'arrêt des activités des centres de planification familiale et de la distribution gratuite des moyens contraceptifs, la réforme du système des subventions indirectes, la réforme de la politique de l’éducation visant à endoctriner les écoliers, l'islamisation des sciences sociales et humaines et de mesures politiques entreprises pour instituer une identité nationale « iranienne-islamique ». Il s’agissait d’un projet politique global de domination totale qui a entraîné la transformation de la nature de la République islamique et bouleversé la situation socio-économique et culturelle du pays.
Pour mieux appréhender ce projet politique, le séminaire s’est proposé d’analyser chacun de ces chantiers de réforme, ses conséquences sociales et politiques, afin de mettre en évidence la tentative de l’État théocratique de reprendre le contrôle du corps social dans sa composition démographique via les appareils institutionnels de la République islamique.
Dans un premier temps, le séminaire a exploré la politique populationniste de la République islamique. En effet, l’objectif d’un Iran de 150 millions d’habitant·es n’est pas seulement une utopie réactionnaire, conservatrice, favorisant le retour à un ordre patriarcal, mais également l’affirmation d’une volonté de rupture avec l’évolution en cours de la société iranienne. C’est bien le corps social iranien, dans sa modernité, que l’État théocratique entend remodeler. Dans un second temps le séminaire, a examiné la réforme du système des subventions indirectes. Loin de vouloir le réformer afin d’assainir l’économie iranienne et de la rendre plus productive, la République islamique a créé, à travers une politique de ciblage des subventions, un lien puissant entre la maîtrise d’une économie de rente et le projet de contrôle d'une population par l'allocation de cette rente. Ensuite, ont été tour à tour analysé : les mesures coercitives, en particulier l’imposition d’un ordre moral « islamique », la refonte du système éducatif et l’islamisation des sciences humaines et sociales – désignées formellement par le Guide suprême comme le nouvel ennemi de la République islamique et de ses fondements idéologiques et théoriques –, et enfin la tentative d’instituer une identité nationale dont le Guide suprême définit les composantes comme suit : iranienne, islamique et révolutionnaire. Sur cette toile de fond, le séminaire, dans un troisième et dernier temps, s’est penché sur le contexte sociopolitique qui a précédé le Mouvement vert, et la débâcle des « réformistes » afin de mettre en lumière la « césure de 2009 » et ses conséquences sur le devenir de la société civile ainsi que sur les mouvements contestataires.
L'analyse de la cohérence programmatique de ces projets et des moyens que l’État théocratique s’est proposé d’engager, a permis de déceler la logique politique et idéologique qui anime l’adoption d’une telle politique de domination globale, une véritable ingénierie sociale totale, dans un pays structuré par une économie de la rente.