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UE356 - Anthropologie linguistique : les savoirs entre l'oral et l'écrit


Lieu et planning


  • Collège de France
    Collège de France, 11 place Marcelin-Berthelot 75005 Paris
    jeudi, 15:00-17:00, 6 séances mensuelles de janvier à juin 2022, ainsi qu'une journée d'étude


Description


Dernière modification : 30 mars 2022 06:47

Type d'UE
Séminaires collectifs de recherche
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
http://las.ehess.fr/index.php?2423 
Langues
-
Mots-clés
Anthropologie et linguistique Cognition Culture Écriture Ethnographie Littérature orale Oralité Pragmatique Rituel Sémiotique
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Ce séminaire est organisé par l'équipe Anthropologie linguistique du Laboratoire d'anthropologie sociale. Il s'adresse aux étudiants et chercheurs dont les travaux abordent de front la communication humaine, les échanges linguistiques, la transmission des savoirs et l'étude des textes. Il accueille aussi bien anthropologues que linguistes et philologues, et défend une vision exigeante du travail de transcription des discours et de traduction des textes, préalable indispensable de toute réflexion comparative ambitieuse. Il vise ensuite à faire découvrir aux étudiants des problématiques plus générales allant de l'impact des facteurs cognitifs dans la constitution des phénomènes culturels aux modélisations des micro- et des macro-institutions, en passant par l'étude des diverses techniques de stabilisation et de propagation du savoir.

 

Jeudi 27 janvier 2022, 15h-17h, salle 15, 54 bd Raspail 75006 Paris : Regards croisés sur le pouvoir des mots au Moyen âge

  • Irène Rosier-Catach, EPHE-PSL 
  • Discussion : Michel de Fornel, EHESS

Le Moyen Âge occidental est intéressant en ce qu’il nous offre des analyses détaillées sur différents types de paroles efficaces, en particulier les formules sacramentelles, ces signes « qui font ce qu’ils signifient », pour lesquelles la « procédure » et les "conditions de félicité » (Austin) sont particulièrement détaillées et discutées, ainsi que le « principe de coopération » (Grice). L’on étudiera ici les débats autour de ces conditions, qui portent sur la formule elle-même (sa forme, sa signification, la présence d’indicateurs illocutoires), les qualités de l’énonciateur, son intention et sa croyance, le récepteur et la réception, la situation d'énonciation, en proposant une typologie des différentes pratiques (sacrements, promesses et serments, incantations, invocations, bénédictions, malédictions, formules magiques, prières, voeux, injures, dérision, médisance, etc.). 

Jeudi 17 février 2022 : 15h-17h, salle 1, Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris : Le langage comme corporéité divine en islam 

  • Pierre Lory, EPHE-PSL, LEM

L’islam sunnite adhère depuis le 9e siècle au dogme du Coran comme parole divine éternelle, non créée. Les conséquences de ce choix sont considérables. Le verbe coranique est perçu comme une présence divine (pour les mystiques), comme un vecteur de forces célestes angéliques ; ses mots, ses lettres du texte sacré sont chargés de pouvoirs (dans les pratiques magiques). Le Coran est devenu le lieu par excellence où se rencontrent le visible et l’invisible.  

Jeudi 10 mars 2022, 15h-17h, salle 1, Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris  : Peut-on parler de « poétique » pour les contes européens de transmission orale dits ‘merveilleux’ ? 

  •  Nicole Belmont, EHESS, LAS

Le conte de transmission orale désigné en France comme « merveilleux » se retrouve dans tous les pays de l’Europe et de l’Orient plus ou moins proche. Il pouvait être transmis par n’importe qui mais seul-e-s les conteuses et conteurs – non professionnels – assuraient le maintien de la cohérence narrative. La « poétique » du conte désigne pour moi les mécanismes qui ont permis sa création hors écriture et permettaient sa transmission, non sans variabilité, individuelle d’une part, collective de l’autre (comme celle propre à chacune des grandes zones linguistiques et culturelles de l’Europe).

Jeudi 31 mars 2022,14h-18h, en salle 1, Collège de France, 11 Place Marcelin Berthelot, 75005 Paris  : Atelier "Regards croisés sur l’usage de la polyglossie dans les répertoires rituels et religieux au Japon et dans les Amériques"

14h10 : « Poésie japonaise médiévale et hiéroglossie », Jean-Noël Robert, Collège de France EPHE-PSL

15h10 : « Payal Chi, un registre du maya et ses genres », William Hanks, University of Berkeley, California

16h30-18h : Table ronde et discussion : Andrea-Luz Gutierrez-Choquevilca (EPHE PSL, LAS), Michel de Fornel (EHESS, LIER), Valentina Vapnarsky (CNRS/EPHE, LESC), Carlo Severi (EHESS LAS).

Jeudi 12 mai 2022, 15h-17h, salle 1, Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris : Les procédés de linéarisation dans les premiers recueils de langue des signes français non illustrés (XVIIIe-XIXe s.)

  • Flora Amann, BNF         

L’écriture et la mise en recueil des signes des sourds en France aux XVIIIe et XIXe s se situe dans le prolongement des méthodes d’alphabétisation qui leur étaient alors destinées. Cette influence est tout particulièrement visible dans les recueils qui représentent les signes par la glose ou la description en français plutôt que par l’illustration. On l’étudiera à travers les procédés de linéarisation des deux langues, utilisés par les instituteurs pour les rapprocher l’une de l’autre. Il sera question de l’origine de ce procédé (la querelle de l’ordre des mots), des liens qu’il tisse entre alphabétisation des sourds et grammatisation de leur langue et des usages des recueils de signes qu’il révèle. Enfin, en mettant les recueils en rapport avec divers textes du XIXe siècle destinés aux sourds (manuels et catéchismes), on posera la question suivante : quel français enseignait-on aux sourds au XIXe siècle ?

Jeudi 9 juin 2022, 15h-17h, salle 1, Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris : « Maintenant c’est moi, je raconte le Pilier-du-Ciel » : indexicalité et inter-textualité dans un chant rituel krahô (Brésil central)

  • Ian Packer, Université Fédérale de Rio de Janeiro / Translitterae ENS LAS

Dans cette communication, j’examinerai un genre de chant rituel krahô (peuple amérindien de langue Jê du Brésil central) nommé Kàjre jarkwa, le « Chant de la Petite Hache ». Il s’agit d’un chant narratif traditionnellement énoncé à deux voix, qui raconte le récit mythique d’origine de cet artefact rituel, obtenu il y a longtemps près du Pilier-du-Ciel, un énorme arbre qui selon la cosmologie krahô soutient la voûte céleste. J’essaierai d’explorer quelques-unes des caractéristiques linguistiques, poétiques et pragmatiques mises en jeu dans cette transformation du récit mythique par l’action et l’énonciation rituelles, ainsi que les relations que le « Chant de la Petite Hache » entretient avec d’autres genres de la poétique orale krahô.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
andrea.luz.gutierrez-choquevilca@college-de-france.fr pierre.deleage@college-de-france.fr
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

ouvert à toutes et à tous, étudiants en master et en doctorat.

Dernière modification : 30 mars 2022 06:47

Type d'UE
Séminaires collectifs de recherche
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
http://las.ehess.fr/index.php?2423 
Langues
-
Mots-clés
Anthropologie et linguistique Cognition Culture Écriture Ethnographie Littérature orale Oralité Pragmatique Rituel Sémiotique
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Ce séminaire est organisé par l'équipe Anthropologie linguistique du Laboratoire d'anthropologie sociale. Il s'adresse aux étudiants et chercheurs dont les travaux abordent de front la communication humaine, les échanges linguistiques, la transmission des savoirs et l'étude des textes. Il accueille aussi bien anthropologues que linguistes et philologues, et défend une vision exigeante du travail de transcription des discours et de traduction des textes, préalable indispensable de toute réflexion comparative ambitieuse. Il vise ensuite à faire découvrir aux étudiants des problématiques plus générales allant de l'impact des facteurs cognitifs dans la constitution des phénomènes culturels aux modélisations des micro- et des macro-institutions, en passant par l'étude des diverses techniques de stabilisation et de propagation du savoir.

 

Jeudi 27 janvier 2022, 15h-17h, salle 15, 54 bd Raspail 75006 Paris : Regards croisés sur le pouvoir des mots au Moyen âge

  • Irène Rosier-Catach, EPHE-PSL 
  • Discussion : Michel de Fornel, EHESS

Le Moyen Âge occidental est intéressant en ce qu’il nous offre des analyses détaillées sur différents types de paroles efficaces, en particulier les formules sacramentelles, ces signes « qui font ce qu’ils signifient », pour lesquelles la « procédure » et les "conditions de félicité » (Austin) sont particulièrement détaillées et discutées, ainsi que le « principe de coopération » (Grice). L’on étudiera ici les débats autour de ces conditions, qui portent sur la formule elle-même (sa forme, sa signification, la présence d’indicateurs illocutoires), les qualités de l’énonciateur, son intention et sa croyance, le récepteur et la réception, la situation d'énonciation, en proposant une typologie des différentes pratiques (sacrements, promesses et serments, incantations, invocations, bénédictions, malédictions, formules magiques, prières, voeux, injures, dérision, médisance, etc.). 

Jeudi 17 février 2022 : 15h-17h, salle 1, Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris : Le langage comme corporéité divine en islam 

  • Pierre Lory, EPHE-PSL, LEM

L’islam sunnite adhère depuis le 9e siècle au dogme du Coran comme parole divine éternelle, non créée. Les conséquences de ce choix sont considérables. Le verbe coranique est perçu comme une présence divine (pour les mystiques), comme un vecteur de forces célestes angéliques ; ses mots, ses lettres du texte sacré sont chargés de pouvoirs (dans les pratiques magiques). Le Coran est devenu le lieu par excellence où se rencontrent le visible et l’invisible.  

Jeudi 10 mars 2022, 15h-17h, salle 1, Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris  : Peut-on parler de « poétique » pour les contes européens de transmission orale dits ‘merveilleux’ ? 

  •  Nicole Belmont, EHESS, LAS

Le conte de transmission orale désigné en France comme « merveilleux » se retrouve dans tous les pays de l’Europe et de l’Orient plus ou moins proche. Il pouvait être transmis par n’importe qui mais seul-e-s les conteuses et conteurs – non professionnels – assuraient le maintien de la cohérence narrative. La « poétique » du conte désigne pour moi les mécanismes qui ont permis sa création hors écriture et permettaient sa transmission, non sans variabilité, individuelle d’une part, collective de l’autre (comme celle propre à chacune des grandes zones linguistiques et culturelles de l’Europe).

Jeudi 31 mars 2022,14h-18h, en salle 1, Collège de France, 11 Place Marcelin Berthelot, 75005 Paris  : Atelier "Regards croisés sur l’usage de la polyglossie dans les répertoires rituels et religieux au Japon et dans les Amériques"

14h10 : « Poésie japonaise médiévale et hiéroglossie », Jean-Noël Robert, Collège de France EPHE-PSL

15h10 : « Payal Chi, un registre du maya et ses genres », William Hanks, University of Berkeley, California

16h30-18h : Table ronde et discussion : Andrea-Luz Gutierrez-Choquevilca (EPHE PSL, LAS), Michel de Fornel (EHESS, LIER), Valentina Vapnarsky (CNRS/EPHE, LESC), Carlo Severi (EHESS LAS).

Jeudi 12 mai 2022, 15h-17h, salle 1, Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris : Les procédés de linéarisation dans les premiers recueils de langue des signes français non illustrés (XVIIIe-XIXe s.)

  • Flora Amann, BNF         

L’écriture et la mise en recueil des signes des sourds en France aux XVIIIe et XIXe s se situe dans le prolongement des méthodes d’alphabétisation qui leur étaient alors destinées. Cette influence est tout particulièrement visible dans les recueils qui représentent les signes par la glose ou la description en français plutôt que par l’illustration. On l’étudiera à travers les procédés de linéarisation des deux langues, utilisés par les instituteurs pour les rapprocher l’une de l’autre. Il sera question de l’origine de ce procédé (la querelle de l’ordre des mots), des liens qu’il tisse entre alphabétisation des sourds et grammatisation de leur langue et des usages des recueils de signes qu’il révèle. Enfin, en mettant les recueils en rapport avec divers textes du XIXe siècle destinés aux sourds (manuels et catéchismes), on posera la question suivante : quel français enseignait-on aux sourds au XIXe siècle ?

Jeudi 9 juin 2022, 15h-17h, salle 1, Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris : « Maintenant c’est moi, je raconte le Pilier-du-Ciel » : indexicalité et inter-textualité dans un chant rituel krahô (Brésil central)

  • Ian Packer, Université Fédérale de Rio de Janeiro / Translitterae ENS LAS

Dans cette communication, j’examinerai un genre de chant rituel krahô (peuple amérindien de langue Jê du Brésil central) nommé Kàjre jarkwa, le « Chant de la Petite Hache ». Il s’agit d’un chant narratif traditionnellement énoncé à deux voix, qui raconte le récit mythique d’origine de cet artefact rituel, obtenu il y a longtemps près du Pilier-du-Ciel, un énorme arbre qui selon la cosmologie krahô soutient la voûte céleste. J’essaierai d’explorer quelques-unes des caractéristiques linguistiques, poétiques et pragmatiques mises en jeu dans cette transformation du récit mythique par l’action et l’énonciation rituelles, ainsi que les relations que le « Chant de la Petite Hache » entretient avec d’autres genres de la poétique orale krahô.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
andrea.luz.gutierrez-choquevilca@college-de-france.fr pierre.deleage@college-de-france.fr
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

ouvert à toutes et à tous, étudiants en master et en doctorat.

  • Collège de France
    Collège de France, 11 place Marcelin-Berthelot 75005 Paris
    jeudi, 15:00-17:00, 6 séances mensuelles de janvier à juin 2022, ainsi qu'une journée d'étude