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UE355 - Le travail peut-il être soutenable ?


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / bimensuel (2e/4e/5e), mercredi 14:30-16:30
    du 10 novembre 2021 au 11 mai 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 4 novembre 2021 08:05

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Action publique Capitalisme Développement durable Dynamiques sociales Entreprises Environnement Industrie Inégalités Politiques publiques Socio-économie Sociologie Travail
Aires culturelles
Allemandes (études)
Intervenant·e·s

Des catastrophes industrielles aux risques psycho-sociaux, le travail est la source de maux qui alimentent inégalités sociales, atteintes à l’environnement et à la santé des vivants – travailleurs, consommateurs, mais aussi habitants des écosystèmes impactés par l’activité productive. L’urgence climatique et les transformations du travail, sur fond de révolution numérique et de course au profit, ont contribué à la mise en visibilité de ces maux et soulevé la question de la soutenabilité du travail. Mais que recouvre exactement cette dernière et en quoi questionne-t-elle le travail ? Met-elle en cause ses conditions de production, d’organisation ou plus largement ses finalités ? Et en quoi la soutenabilité se différencie-t-elle du concept de durabilité par ailleurs utilisé dans les recherches sur le travail ? Tout en œuvrant à une clarification conceptuelle, le séminaire explorera les diverses manières dont la durabilité et la soutenabilité interpellent le travail et les dilemmes qui en résultent. Qu’est-ce qui différencie un travail soutenable d’un travail qui ne l’est pas ? Est-il possible de combiner efficacité et productivité avec soutenabilité écologique et sociale ? Quelle conception du développement économique cela engage-t-il ? Autant d’interrogations qui nous conduiront à revisiter les travaux sur la qualité du travail.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Sciences économiques et sociales - Institutions, organisations, économie et société – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – oral + écrit
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – oral + écrit
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – oral + rendu écrit

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous

Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Des catastrophes industrielles aux risques psycho-sociaux, le travail est la source d’une série de maux qui alimentent inégalités sociales, atteintes à l’environnement et à la santé des êtres vivants aussi bien humains que non-humains. L’urgence climatique et les transformations du travail, sur fond de révolution numérique et de course effrénée au profit, contribuent à la mise en visibilité de ces maux et soulève la question de la soutenabilité du travail. Mais que recouvre exactement la soutenabilité en matière de travail et en quoi questionne-t-elle ce dernier ? En quoi se différencie-t-elle du concept de durabilité qui a par ailleurs cours ? Et d’un point de vue pratique, qu’est-ce qui différencie un travail soutenable d’un travail qui ne l’est pas ?

Afin d’explorer les diverses manières dont la soutenabilité interpelle le travail et les dilemmes qui en résultent, le séminaire s’est déroulé en trois temps. Un premier temps était consacré à la clarification conceptuelle, un second à l’étude de la production normative des organisations internationales qui se donne le travail soutenable (« sustainable work ») comme objet, un troisième à la question de la capacité d’agir qui sous-tend cette littérature grise. Les séances prenaient appui sur la lecture de textes préalablement distribués aux participant·es et ensuite collectivement analysés et discutés, ou sur de courts extraits de films et documentaires, tels que Black Waters (de Todd Haynes, 2019) ou Travail à la demande (de Shannon Walsh, Arte, 2021). Nous avons aussi eu le plaisir d’accueillir un invité, Francesco Larruffa (Universités de Genève et de Brême) venu partager avec nous ses recherches et interrogations sur un autre concept promu par les organisations internationales, celui de « transition juste » appelé à étayer une croissance verte dite « inclusive ».

Dédiées à l’élaboration d’une carte conceptuelle, les premières séances ont consisté à retracer le processus de catégorisation du travail soutenable à travers les productions académiques. Elles ont mis en évidence l’extension progressive du concept de considérations exclusivement sociales vers des considérations écologiques, mais aussi un cloisonnement persistant entre ces deux courants de recherche, soulevant le défi de l’articulation entre dimensions sociales et écologiques du travail. Les séances suivantes ont déplacé le propos vers les productions des organisations internationales, tout particulièrement de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et du Programme de développement des Nations Unies (PDNU), pour rendre compte d’un autre glissement, normatif cette fois, du concept de « travail décent » lancé en 1999 par l’OIT vers le concept de « travail soutenable » dont le PDNU propose une première définition en 2015. Le dernier volet de séances a consisté à décortiquer cette définition et à questionner ses principales composantes qui consistent en une extension de concept de travail du travail rémunéré vers le travail non-rémunéré, la prise en compte des interdépendances globales et une étroite articulation avec les capabilités humaines, en référence aux travaux d’Amartya Sen qui inspirent plus largement la conception du développement promue par le PDNU. Enfin, une séance conclusive invitait les participant·es à soumettre cette définition à l’épreuve de leur propre terrain de recherche pour en éprouver le potentiel, les points aveugles et les limites.

Publications
  • « The five features of a capability enhancing organization: Bridging organizational and workers’ capabilities”, Management Revue. Socio-Economic Studies, Special Issue “The ‘Betrieb’ as corporate actor”, 2022, p. 197-212.
  • « Trabajo, capacidad de actuar y recorridos biográficos: la vía de un pragmatismo crítico. Entrevista a Bénédicte Zimmermann por Rodolfo Martinic », Revista de Estudios Sociales, 80, 2022, p. 115-123, https://doi.org/10.7440/res80.2022.07
  • « La sociologie du travail allemande : entre engagement empirique et ambivalence théorique », Nouvelle revue du travail, numéro spécial Au-delà des frontières, sept sociologies du travail, 19, 2021, https://doi.org/10.4000/nrt.9194 (traduction anglaise dans le même numéro : « Germany : empirical commitment, theoretical ambivalence », https://doi.org/10.4000/nrt.9288)
  • Avec Arnaud Mias et Éric Verdier, Se former tout au long de la vie: engagement individuel, devoir collectif ? Numéro spécial, Sociologie du travail, 63 (4), 2021, http://journals.openedition.org/sdt/40004
  • « Formation tout au long de la vie et capacité d’agir de salariés. Une comparaison franco-allemande », Sociologie du travail, 63 (4), 2021, https://doi.org/10.4000/sdt.40068
  • Avec Arnaud Mias et Éric Verdier, « Se former tout au long de la vie. A la recherche des appuis collectifs de l’engagement individuel », Sociologie du travail, 63 (4), 2021, http://journals.openedition.org/sdt/40004
  • Avec Léa Renard, « Valuations et sens de la dissonance. Entretien avec David Stark », Revue française de socio-économie, 27 (2), 2021, p. 175-184.
  • Avec Katrin Sold, « Systems theory and algorithmic futures: Interview with Elena Esposito », Constructivist Foundations, 16 (3), 2021, p. 356–361, https://constructivist.info/16/3/356
  • « Agie ou latente ? Médiations tierces et production de la confiance en entreprise », Revue française de sociologie, 62 (1), 2021, p. 7-32.
  • « Capability-based employability: A total organizational fact », dans Industrial Change and Employability. Articulating individual trajectories and Organisational Strategic Planning, sous la dir. de  Noël Florent et Schmidt Géraldine, Londres & Hoboken, Wiley-ISTE, 2022, p. 33-46.
  • « Employabilité et organisation capacitante. Un fait organisationnel total », dans Mutations industrielles et employabilité. Articuler trajectoires individuelles et projet organisationnel, sous la dir. de Noël Florent et Schmidt Géraldine, Paris, ISTE éditions, 2021, p. 51-65.
  • Avec Léa Renard, « Close Comparison in a Global World: Categorizing the Quality of Work in a Multinational Company », dans Decentering Comparative Analysis in a Globalizing World, sous la dir. d'Olivier Giraud et Michel Lallement M.,Leyde, Brill, 2021, p. 54-86.

Dernière modification : 4 novembre 2021 08:05

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Action publique Capitalisme Développement durable Dynamiques sociales Entreprises Environnement Industrie Inégalités Politiques publiques Socio-économie Sociologie Travail
Aires culturelles
Allemandes (études)
Intervenant·e·s

Des catastrophes industrielles aux risques psycho-sociaux, le travail est la source de maux qui alimentent inégalités sociales, atteintes à l’environnement et à la santé des vivants – travailleurs, consommateurs, mais aussi habitants des écosystèmes impactés par l’activité productive. L’urgence climatique et les transformations du travail, sur fond de révolution numérique et de course au profit, ont contribué à la mise en visibilité de ces maux et soulevé la question de la soutenabilité du travail. Mais que recouvre exactement cette dernière et en quoi questionne-t-elle le travail ? Met-elle en cause ses conditions de production, d’organisation ou plus largement ses finalités ? Et en quoi la soutenabilité se différencie-t-elle du concept de durabilité par ailleurs utilisé dans les recherches sur le travail ? Tout en œuvrant à une clarification conceptuelle, le séminaire explorera les diverses manières dont la durabilité et la soutenabilité interpellent le travail et les dilemmes qui en résultent. Qu’est-ce qui différencie un travail soutenable d’un travail qui ne l’est pas ? Est-il possible de combiner efficacité et productivité avec soutenabilité écologique et sociale ? Quelle conception du développement économique cela engage-t-il ? Autant d’interrogations qui nous conduiront à revisiter les travaux sur la qualité du travail.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Sciences économiques et sociales - Institutions, organisations, économie et société – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – oral + écrit
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – oral + écrit
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – oral + rendu écrit
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous

Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / bimensuel (2e/4e/5e), mercredi 14:30-16:30
    du 10 novembre 2021 au 11 mai 2022
    Nombre de séances : 12

Des catastrophes industrielles aux risques psycho-sociaux, le travail est la source d’une série de maux qui alimentent inégalités sociales, atteintes à l’environnement et à la santé des êtres vivants aussi bien humains que non-humains. L’urgence climatique et les transformations du travail, sur fond de révolution numérique et de course effrénée au profit, contribuent à la mise en visibilité de ces maux et soulève la question de la soutenabilité du travail. Mais que recouvre exactement la soutenabilité en matière de travail et en quoi questionne-t-elle ce dernier ? En quoi se différencie-t-elle du concept de durabilité qui a par ailleurs cours ? Et d’un point de vue pratique, qu’est-ce qui différencie un travail soutenable d’un travail qui ne l’est pas ?

Afin d’explorer les diverses manières dont la soutenabilité interpelle le travail et les dilemmes qui en résultent, le séminaire s’est déroulé en trois temps. Un premier temps était consacré à la clarification conceptuelle, un second à l’étude de la production normative des organisations internationales qui se donne le travail soutenable (« sustainable work ») comme objet, un troisième à la question de la capacité d’agir qui sous-tend cette littérature grise. Les séances prenaient appui sur la lecture de textes préalablement distribués aux participant·es et ensuite collectivement analysés et discutés, ou sur de courts extraits de films et documentaires, tels que Black Waters (de Todd Haynes, 2019) ou Travail à la demande (de Shannon Walsh, Arte, 2021). Nous avons aussi eu le plaisir d’accueillir un invité, Francesco Larruffa (Universités de Genève et de Brême) venu partager avec nous ses recherches et interrogations sur un autre concept promu par les organisations internationales, celui de « transition juste » appelé à étayer une croissance verte dite « inclusive ».

Dédiées à l’élaboration d’une carte conceptuelle, les premières séances ont consisté à retracer le processus de catégorisation du travail soutenable à travers les productions académiques. Elles ont mis en évidence l’extension progressive du concept de considérations exclusivement sociales vers des considérations écologiques, mais aussi un cloisonnement persistant entre ces deux courants de recherche, soulevant le défi de l’articulation entre dimensions sociales et écologiques du travail. Les séances suivantes ont déplacé le propos vers les productions des organisations internationales, tout particulièrement de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et du Programme de développement des Nations Unies (PDNU), pour rendre compte d’un autre glissement, normatif cette fois, du concept de « travail décent » lancé en 1999 par l’OIT vers le concept de « travail soutenable » dont le PDNU propose une première définition en 2015. Le dernier volet de séances a consisté à décortiquer cette définition et à questionner ses principales composantes qui consistent en une extension de concept de travail du travail rémunéré vers le travail non-rémunéré, la prise en compte des interdépendances globales et une étroite articulation avec les capabilités humaines, en référence aux travaux d’Amartya Sen qui inspirent plus largement la conception du développement promue par le PDNU. Enfin, une séance conclusive invitait les participant·es à soumettre cette définition à l’épreuve de leur propre terrain de recherche pour en éprouver le potentiel, les points aveugles et les limites.

Publications
  • « The five features of a capability enhancing organization: Bridging organizational and workers’ capabilities”, Management Revue. Socio-Economic Studies, Special Issue “The ‘Betrieb’ as corporate actor”, 2022, p. 197-212.
  • « Trabajo, capacidad de actuar y recorridos biográficos: la vía de un pragmatismo crítico. Entrevista a Bénédicte Zimmermann por Rodolfo Martinic », Revista de Estudios Sociales, 80, 2022, p. 115-123, https://doi.org/10.7440/res80.2022.07
  • « La sociologie du travail allemande : entre engagement empirique et ambivalence théorique », Nouvelle revue du travail, numéro spécial Au-delà des frontières, sept sociologies du travail, 19, 2021, https://doi.org/10.4000/nrt.9194 (traduction anglaise dans le même numéro : « Germany : empirical commitment, theoretical ambivalence », https://doi.org/10.4000/nrt.9288)
  • Avec Arnaud Mias et Éric Verdier, Se former tout au long de la vie: engagement individuel, devoir collectif ? Numéro spécial, Sociologie du travail, 63 (4), 2021, http://journals.openedition.org/sdt/40004
  • « Formation tout au long de la vie et capacité d’agir de salariés. Une comparaison franco-allemande », Sociologie du travail, 63 (4), 2021, https://doi.org/10.4000/sdt.40068
  • Avec Arnaud Mias et Éric Verdier, « Se former tout au long de la vie. A la recherche des appuis collectifs de l’engagement individuel », Sociologie du travail, 63 (4), 2021, http://journals.openedition.org/sdt/40004
  • Avec Léa Renard, « Valuations et sens de la dissonance. Entretien avec David Stark », Revue française de socio-économie, 27 (2), 2021, p. 175-184.
  • Avec Katrin Sold, « Systems theory and algorithmic futures: Interview with Elena Esposito », Constructivist Foundations, 16 (3), 2021, p. 356–361, https://constructivist.info/16/3/356
  • « Agie ou latente ? Médiations tierces et production de la confiance en entreprise », Revue française de sociologie, 62 (1), 2021, p. 7-32.
  • « Capability-based employability: A total organizational fact », dans Industrial Change and Employability. Articulating individual trajectories and Organisational Strategic Planning, sous la dir. de  Noël Florent et Schmidt Géraldine, Londres & Hoboken, Wiley-ISTE, 2022, p. 33-46.
  • « Employabilité et organisation capacitante. Un fait organisationnel total », dans Mutations industrielles et employabilité. Articuler trajectoires individuelles et projet organisationnel, sous la dir. de Noël Florent et Schmidt Géraldine, Paris, ISTE éditions, 2021, p. 51-65.
  • Avec Léa Renard, « Close Comparison in a Global World: Categorizing the Quality of Work in a Multinational Company », dans Decentering Comparative Analysis in a Globalizing World, sous la dir. d'Olivier Giraud et Michel Lallement M.,Leyde, Brill, 2021, p. 54-86.