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UE322 - Finance sociale, finance environnementale


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-B
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 14:30-16:30
    du 17 novembre 2021 au 18 mai 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 11 mai 2022 13:54

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Action publique Administration Capitalisme Développement durable Droit, normes et société Économie politique Entreprises Environnement État et politiques publiques Finance Globalisation Histoire économique et sociale Marché Politiques publiques Politiques sociales Protection sociale Socio-économie Sociologie
Aires culturelles
Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
  • Eve Chiapello [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)

Depuis la grande crise financière de 2008, l’activisme de certains acteurs du monde de la finance pour proposer des solutions financières aux grands enjeux sociaux et environnementaux contemporains est manifeste.  Ils proposent de développer des pratiques telles que l’Impact Investing, de fabriquer des Impact Bonds pour financer des projets à but social, d’enrôler les grandes fondations philanthropiques et les banques de développement dans la construction d’arrangement relevant de la Blended Finance. Sur le volet environnemental, les Green Bonds sont promus ardemment.  Cet activisme s’est encore renforcé après 2015, année de la signature de l’Accord de Paris pour le changement climatique et de l’adoption par l’ONU des Sustainable Development Goals. Ces idées sont désormais relayées par d’innombrables acteurs, des acteurs de la finance bien sûr, mais aussi les gouvernements des pays développés, les organisations onusiennes, l’Union Européenne, l’OCDE, de très nombreux think tanks et fondations internationales, le World Economic Forum, etc.

Ce séminaire propose de travailler sur ces différentes propositions de réforme de la finance, et les acteurs qui les portent. Le cœur du séminaire sera consacré à l’exploration de la littérature existante en sciences sociales. La plupart des textes étudiés sont en anglais et nécessitent une bonne maitrise de la lecture de textes académiques en anglais.

17 novembre 2021 : Introduction. La finance qui veut changer le monde

1er décembre 2021 : Le contexte de la financiarisation

15 décembre 2021 : Une approche socio-technique

5 janvier 2022 : L’impact, le rendement et le risque

19 janvier 2022 : L’impact investing – 1 (lectures)

2 février 2022 : L’impact investing – 2 - Recherches en cours (dont invité : T. Lauruol)

16 février 2022 : Les contrats à impact social -1 (lectures)

2 mars 2022 : Les contrats à impact social -2 - Recherches en cours (invités : V. Buffa, M. Pellizzarri)

16 mars 2022 : La marchandisation des impacts

6 avril 2022 : La finance verte (invité : J. Lefournier)

20 avril 2022 : Recherches en cours

18 mai 2022 (salle 0.017, bât recherche Sud, campus Condorcet) : Conclusion


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, essai
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, essai
  • Séminaires de recherche – Sciences économiques et sociales - Institutions, organisations, économie et société – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 3 ECTS
    MCC – essai, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, essai

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur RDV uniquement

Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire a été consacré à l’étude de différentes propositions de solutions financières qui ont émergé depuis la grande crise financière de 2008 et qui visent à soutenir des activités répondant aux grands enjeux sociaux et environnementaux. Ces pratiques ont en commun de se réclamer de la finance à impact et de mettre la notion d’impact et sa mesure au cœur de la décision de financement. La notion d’impact (social ou environnemental) se trouve ainsi mobilisée par une grande diversité d’acteurs attribuant des financements,  qu’il s’agisse d’investisseurs privés agissant seuls (investissement à impact) ou dans le cadre de montages public-privé (blended finance, contrats à impact), ou encore de philanthropes (venture philanthropy), notamment de grandes fondations qui souhaitent placer leur capital en accord avec leur projet philanthropique et attribuer des subventions en fonction de la mesure d’une forme de retour social sur investissement.

Les deux premières séances ont été consacrées à retracer l’histoire de ces pratiques et de ces idées, et notamment à les relier à la financiarisation croissante de nos économies. Lors de la séance 3, nous avons présenté l’approche socio-technique que nous utilisons pour aborder cet objet, une approche qui prend au sérieux les investissements de forme et les dispositifs socio-techniques que manipulent les acteurs. Nous avons ensuite examiné les difficultés pratiques que soulève pour les professionnels de la finance le projet de prendre en compte un troisième critère (l’impact) au côté des critères du rendement et du risque et l’indétermination induite (séance 4).

Deux séances ont été ensuite consacrées à l’exploration de la littérature sur l’impact investing puis à la présentation de travaux en cours (une enquête sur twitter que nous réalisons en coopération avec Camille Roth, CNRS, Centre Marc Bloch, Berlin ; et une présentation par Thomas Lauruol de son travail sur l’impact investing de développement). Les deux séances suivantes ont été centrées sur les contrats à impact social avec une étude de la littérature existante, puis une présentation de travaux de thèse en cours (par Mathilde Pellizarri et Vincenzo Buffa).

Les séances 9 et 10 ont porté sur des pratiques s’attachant spécifiquement aux questions environnementales. La séance 9 a été centrée sur l’étude de la multiplication des nouvelles « marchandises-impacts » que sont les crédits de compensation ou les droits à polluer. Elle a été alimentée par le numéro spécial que nous avons coordonné sur le sujet en 2021 avec Anita Engels de l’Université d’Hambourg. La séance 10 a été consacrée à l’ouvrage L’illusion de la finance verte de Julien Lefournier et Alain Grandjean (en présence de J. Lefournier). Les deux dernières séances, nous avons accueilli des travaux en cours de mastérants et doctorants : Maxime Royoux sur le biomimétisme, Lucie Kasperski sur une plateforme de financement peer to peer dédiée aux projets agricoles responsables, Paul Richard sur le mouvement Impact France, Xavier Monnier sur l’entreprenariat à impact, Clément Foutrel sur le financement d’aires maritimes protégées en Tunisie.

Publications
  • Avec A. Engels, Journal of Cultural Economy, Special Issue The fabrication of environmental intangibles, Journal of Cultural Economy, vol. 14, n°5, 2021.
  • Avec A. Engels, « The fabrication of environmental intangibles as a questionable response to environmental problems », Journal of Cultural Economy, vol 14, n°5, 2021, p. 517-532 https://doi.org/10.1080/17530350.2021.1927149
  • Avec K. Medjad K., « Vers une dé-privatisation des normes comptables européennes ? Retour sur deux décennies d’atermoiements », dans Droit et régulations des activités économiques. Approches sociologiques et institutionnalistes, sous la dir. de C. Bessy, T. Delpeuch et J. Pélisse, Paris, LGDJ, 2022, p. 329-346.
  • Avec V. Buffa V., O. Ronal et A. Thyrard, « La financiarisation des politiques publiques. Trois cas exemplaires », dans Action Publique. Recherches et Pratiques, n° 10. 2021/1, p. 5-14, https://www.economie.gouv.fr/igpde-editions-publications/larticle_n10

Dernière modification : 11 mai 2022 13:54

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Action publique Administration Capitalisme Développement durable Droit, normes et société Économie politique Entreprises Environnement État et politiques publiques Finance Globalisation Histoire économique et sociale Marché Politiques publiques Politiques sociales Protection sociale Socio-économie Sociologie
Aires culturelles
Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
  • Eve Chiapello [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)

Depuis la grande crise financière de 2008, l’activisme de certains acteurs du monde de la finance pour proposer des solutions financières aux grands enjeux sociaux et environnementaux contemporains est manifeste.  Ils proposent de développer des pratiques telles que l’Impact Investing, de fabriquer des Impact Bonds pour financer des projets à but social, d’enrôler les grandes fondations philanthropiques et les banques de développement dans la construction d’arrangement relevant de la Blended Finance. Sur le volet environnemental, les Green Bonds sont promus ardemment.  Cet activisme s’est encore renforcé après 2015, année de la signature de l’Accord de Paris pour le changement climatique et de l’adoption par l’ONU des Sustainable Development Goals. Ces idées sont désormais relayées par d’innombrables acteurs, des acteurs de la finance bien sûr, mais aussi les gouvernements des pays développés, les organisations onusiennes, l’Union Européenne, l’OCDE, de très nombreux think tanks et fondations internationales, le World Economic Forum, etc.

Ce séminaire propose de travailler sur ces différentes propositions de réforme de la finance, et les acteurs qui les portent. Le cœur du séminaire sera consacré à l’exploration de la littérature existante en sciences sociales. La plupart des textes étudiés sont en anglais et nécessitent une bonne maitrise de la lecture de textes académiques en anglais.

17 novembre 2021 : Introduction. La finance qui veut changer le monde

1er décembre 2021 : Le contexte de la financiarisation

15 décembre 2021 : Une approche socio-technique

5 janvier 2022 : L’impact, le rendement et le risque

19 janvier 2022 : L’impact investing – 1 (lectures)

2 février 2022 : L’impact investing – 2 - Recherches en cours (dont invité : T. Lauruol)

16 février 2022 : Les contrats à impact social -1 (lectures)

2 mars 2022 : Les contrats à impact social -2 - Recherches en cours (invités : V. Buffa, M. Pellizzarri)

16 mars 2022 : La marchandisation des impacts

6 avril 2022 : La finance verte (invité : J. Lefournier)

20 avril 2022 : Recherches en cours

18 mai 2022 (salle 0.017, bât recherche Sud, campus Condorcet) : Conclusion

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, essai
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, essai
  • Séminaires de recherche – Sciences économiques et sociales - Institutions, organisations, économie et société – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 3 ECTS
    MCC – essai, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, essai
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur RDV uniquement

Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-B
    annuel / bimensuel (1re/3e), mercredi 14:30-16:30
    du 17 novembre 2021 au 18 mai 2022
    Nombre de séances : 12

Le séminaire a été consacré à l’étude de différentes propositions de solutions financières qui ont émergé depuis la grande crise financière de 2008 et qui visent à soutenir des activités répondant aux grands enjeux sociaux et environnementaux. Ces pratiques ont en commun de se réclamer de la finance à impact et de mettre la notion d’impact et sa mesure au cœur de la décision de financement. La notion d’impact (social ou environnemental) se trouve ainsi mobilisée par une grande diversité d’acteurs attribuant des financements,  qu’il s’agisse d’investisseurs privés agissant seuls (investissement à impact) ou dans le cadre de montages public-privé (blended finance, contrats à impact), ou encore de philanthropes (venture philanthropy), notamment de grandes fondations qui souhaitent placer leur capital en accord avec leur projet philanthropique et attribuer des subventions en fonction de la mesure d’une forme de retour social sur investissement.

Les deux premières séances ont été consacrées à retracer l’histoire de ces pratiques et de ces idées, et notamment à les relier à la financiarisation croissante de nos économies. Lors de la séance 3, nous avons présenté l’approche socio-technique que nous utilisons pour aborder cet objet, une approche qui prend au sérieux les investissements de forme et les dispositifs socio-techniques que manipulent les acteurs. Nous avons ensuite examiné les difficultés pratiques que soulève pour les professionnels de la finance le projet de prendre en compte un troisième critère (l’impact) au côté des critères du rendement et du risque et l’indétermination induite (séance 4).

Deux séances ont été ensuite consacrées à l’exploration de la littérature sur l’impact investing puis à la présentation de travaux en cours (une enquête sur twitter que nous réalisons en coopération avec Camille Roth, CNRS, Centre Marc Bloch, Berlin ; et une présentation par Thomas Lauruol de son travail sur l’impact investing de développement). Les deux séances suivantes ont été centrées sur les contrats à impact social avec une étude de la littérature existante, puis une présentation de travaux de thèse en cours (par Mathilde Pellizarri et Vincenzo Buffa).

Les séances 9 et 10 ont porté sur des pratiques s’attachant spécifiquement aux questions environnementales. La séance 9 a été centrée sur l’étude de la multiplication des nouvelles « marchandises-impacts » que sont les crédits de compensation ou les droits à polluer. Elle a été alimentée par le numéro spécial que nous avons coordonné sur le sujet en 2021 avec Anita Engels de l’Université d’Hambourg. La séance 10 a été consacrée à l’ouvrage L’illusion de la finance verte de Julien Lefournier et Alain Grandjean (en présence de J. Lefournier). Les deux dernières séances, nous avons accueilli des travaux en cours de mastérants et doctorants : Maxime Royoux sur le biomimétisme, Lucie Kasperski sur une plateforme de financement peer to peer dédiée aux projets agricoles responsables, Paul Richard sur le mouvement Impact France, Xavier Monnier sur l’entreprenariat à impact, Clément Foutrel sur le financement d’aires maritimes protégées en Tunisie.

Publications
  • Avec A. Engels, Journal of Cultural Economy, Special Issue The fabrication of environmental intangibles, Journal of Cultural Economy, vol. 14, n°5, 2021.
  • Avec A. Engels, « The fabrication of environmental intangibles as a questionable response to environmental problems », Journal of Cultural Economy, vol 14, n°5, 2021, p. 517-532 https://doi.org/10.1080/17530350.2021.1927149
  • Avec K. Medjad K., « Vers une dé-privatisation des normes comptables européennes ? Retour sur deux décennies d’atermoiements », dans Droit et régulations des activités économiques. Approches sociologiques et institutionnalistes, sous la dir. de C. Bessy, T. Delpeuch et J. Pélisse, Paris, LGDJ, 2022, p. 329-346.
  • Avec V. Buffa V., O. Ronal et A. Thyrard, « La financiarisation des politiques publiques. Trois cas exemplaires », dans Action Publique. Recherches et Pratiques, n° 10. 2021/1, p. 5-14, https://www.economie.gouv.fr/igpde-editions-publications/larticle_n10