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UE310 - Art et culture de la cartographie


Lieu et planning


  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle A, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    vendredi 8 octobre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 15 octobre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 19 novembre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 26 novembre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 3 décembre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 10 décembre 2021, 14:00-17:00


Description


Dernière modification : 4 octobre 2021 19:07

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Géographie, Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Arts Cartographie Culture matérielle Culture visuelle Géographie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Jean-Marc Besse [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Géographie-cités (GÉOCIT)
  • Jean Boutier   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre Norbert-Elias (CNE)
  • Guillaume Monsaingeon   professeur agrégé, Lycée Jean Perrin, Marseille

L’époque contemporaine est marquée à la fois par l’irruption de nouvelles formes de cartographies, liées au numérique, et par l’omniprésence des cartes dans la vie sociale. Dans le même temps, les réflexions épistémologiques et critiques qui se sont développées au sujet de la cartographie, depuis plus de vingt ans, ont mis en évidence deux dimensions essentielles des opérations cartographiques : leur dimension politique d’une part, et leur dimension rhétorique, d’autre part. La cartographie aurait, indirectement, le pouvoir de mettre en forme la société à laquelle elle appartient et dont elle traduit par ailleurs les choix et les valeurs. Dans cette perspective, les cartes peuvent être vues également comme des lieux de conflits entre des représentations, des valeurs et des langages concurrents. Ce sont des objets instables, relatifs autant à l’état des rapports de pouvoirs qu’à celui des savoirs. Par ailleurs, si l’on considère les cartes non seulement comme des représentations plus ou moins conformes des territoires, mais aussi comme des expressions de la culture où elles sont produites et sur laquelle à son tour elles agissent, et aussi comme des instruments de communication, il est légitime de poser les questions de leur puissance persuasive et des moyens rhétoriques qu’elles mobilisent.

Il est alors nécessaire de prêter attention à l’ensemble des signes qui contribuent à la signification et à l’efficacité des cartes. À ce titre celles-ci peuvent être étudiées à l’aide des ressources fournies par l’analyse du discours, l’analyse textuelle, et par l’iconologie. Et à cet égard tout, dans les cartes, est susceptible d’être interrogé et analysé, et pas seulement les éléments du discours cartographique qui semblent parler directement du « territoire ». Tous les signes, jusqu’aux détails, concourent à l’ensemble des significations portées par les cartes, et en tant que tels méritent d’être interprétés. Les couleurs, les symboles, les lignes, les noms, les systèmes de projection, mais aussi le support, le cadre, l’échelle, le format, les cartouches, l’iconographie et les éléments décoratifs, bref de manière générale les parerga de la carte sont à considérer isolément et dans leur combinaison. Il y aurait sans doute beaucoup à gagner pour l’histoire et la théorie de la cartographie à envisager celle-ci au sein d’une théorie générale des cultures visuelles, auxquelles elle collabore de façon évidente.

L’objectif de ce séminaire de recherche est de considérer, dans le cadre de séances de lectures rapprochées (au sens donné à cette pratique par Daniel Arasse), les cartes comme des objets matériels spécifiques, dotés de pouvoirs propres, indépendants de toute intention mimétique vis-à-vis des territoires. Autrement dit on voudrait interroger, par hypothèse, les cartes dans leur autonomie de media par rapport au territoire, et interroger leur puissance médiale, en combinant, sans s’y réduire, des approches historiques, anthropologiques et sémiologiques. On sera attentif, en particulier, à ce que les propositions artistiques modernes et contemporaines qui se sont emparées de la cartographie ont pu donner à penser de cet espace plastique.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Centre de la Vieille Charité, Marseille

Les vendredis 8/10, 15/10, 19/11, 26/11, 3/12, 10/12

14h-17h

Salle A

Contact: jean-marc.besse@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

Sur rendez-vous

Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire co-organisé avec Guillaume Monsaingeon et Jean Boutier, avait une ambition exploratoire. Il s’agissait, d’une part de proposer un état des lieux des travaux récents sur la théorie et l’histoire de la cartographie, et d’autre part d’aborder la question spécifique des relations entre théorie de la carte et théorie de l’image.

Du point de vue historiographique et épistémologique, les propositions de Brian Harley et David Woodward, dans les années 1990, ont constitué un véritable point de départ pour un renouvellement à la fois du concept de cartographie et des pratiques de recherche sur la cartographie. Si la dimension référentielle n’a pas été abandonnée, la thèse selon laquelle les cartes devaient être considérées par rapport aux questions du pouvoir et de la communication persuasive a été progressivement adoptée et développée dans de nombreuses études de cas.

Dans le prolongement de Harley et Woodward, mais aussi de Denis Wood et d’autres, et notamment, en France, de Christian Jacob, de nombreux travaux ont exploré les dimensions politiques et rhétoriques de la cartographie.

Mais de nouvelles perspectives sont aujourd’hui ouvertes, que le séminaire a souhaité évoquer :

  • Les cartographies radicales et les contre-cartographies ;
  • Les cartographies sensibles, personnelles, subjectives ;
  • Les cartographies participatives ;
  • La remise en cause des conceptions « essentialistes » et « formalistes » de la carte et l’élargissement des « objets » cartographiques ;
  • Le développement des recherches sur les dimensions sémiotiques, rhétoriques et artistiques de la cartographie ;
  • Le développement des travaux sur la sémantique et la logique de la carte, du point de vue des théories de la connaissance, et de la fiction.

Plusieurs de ces lignes de recherche se recoupent ou convergent dans une remise en cause effective des approches « naturalistes » ou « positivistes » de la cartographie. Au-delà des aspects proprement techniques, la cartographie apparaît de plus en plus comme impliquée dans les sphères de la société et de la culture.

Au cours du séminaire, ont été évoqués quelques travaux récents significatifs à propos de la théorie de l’acte d’image : Horst Bredekamp, Philippe Descola, Alfred Gell, Daniel Arasse, etc.

Mais on a surtout voulu envisager la cartographie à partir de trois « entrées » :

  • La notion d’acte ou de performance cartographique, autrement dit la pouvoir ou l’efficacité de la carte dans la production des mondes ;
  • Les opérations et les processus intellectuels, graphiques, mais aussi sociaux et professionnels par et dans lesquels la performance cartographique se développe ;
  • Les matérialités de la carte : les supports, mais aussi les gestes, les outils et les techniques qu’ils permettent de mettre en œuvre (par exemple les relations entre texte et image).

Le séminaire s’est concentré avant tout sur le troisième aspect, celui des matérialités, sans exclure les autres bien entendu.

La méthode de travail, collectif, était la suivante : chaque intervenant est venu avec une carte ou un ensemble de cartes (ou de productions voisines), et en a proposé une lecture. La carte étudiée était présentée matériellement dans la salle, sur une table, et les assistants au séminaire pouvaient la consulter directement.

Sont intervenus dans le séminaire : Jean-Marc Besse, Jean Boutier, Guillaume Monsaingeon, Gilles Palsky.

Publications
  • Forme du savoir, forme de pouvoir. Les atlas géographiques à l'époque moderne et contemporaine, Rome, Éditions de l'EFR, 2022.

Dernière modification : 4 octobre 2021 19:07

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Géographie, Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Arts Cartographie Culture matérielle Culture visuelle Géographie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Jean-Marc Besse [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Géographie-cités (GÉOCIT)
  • Jean Boutier   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre Norbert-Elias (CNE)
  • Guillaume Monsaingeon   professeur agrégé, Lycée Jean Perrin, Marseille

L’époque contemporaine est marquée à la fois par l’irruption de nouvelles formes de cartographies, liées au numérique, et par l’omniprésence des cartes dans la vie sociale. Dans le même temps, les réflexions épistémologiques et critiques qui se sont développées au sujet de la cartographie, depuis plus de vingt ans, ont mis en évidence deux dimensions essentielles des opérations cartographiques : leur dimension politique d’une part, et leur dimension rhétorique, d’autre part. La cartographie aurait, indirectement, le pouvoir de mettre en forme la société à laquelle elle appartient et dont elle traduit par ailleurs les choix et les valeurs. Dans cette perspective, les cartes peuvent être vues également comme des lieux de conflits entre des représentations, des valeurs et des langages concurrents. Ce sont des objets instables, relatifs autant à l’état des rapports de pouvoirs qu’à celui des savoirs. Par ailleurs, si l’on considère les cartes non seulement comme des représentations plus ou moins conformes des territoires, mais aussi comme des expressions de la culture où elles sont produites et sur laquelle à son tour elles agissent, et aussi comme des instruments de communication, il est légitime de poser les questions de leur puissance persuasive et des moyens rhétoriques qu’elles mobilisent.

Il est alors nécessaire de prêter attention à l’ensemble des signes qui contribuent à la signification et à l’efficacité des cartes. À ce titre celles-ci peuvent être étudiées à l’aide des ressources fournies par l’analyse du discours, l’analyse textuelle, et par l’iconologie. Et à cet égard tout, dans les cartes, est susceptible d’être interrogé et analysé, et pas seulement les éléments du discours cartographique qui semblent parler directement du « territoire ». Tous les signes, jusqu’aux détails, concourent à l’ensemble des significations portées par les cartes, et en tant que tels méritent d’être interprétés. Les couleurs, les symboles, les lignes, les noms, les systèmes de projection, mais aussi le support, le cadre, l’échelle, le format, les cartouches, l’iconographie et les éléments décoratifs, bref de manière générale les parerga de la carte sont à considérer isolément et dans leur combinaison. Il y aurait sans doute beaucoup à gagner pour l’histoire et la théorie de la cartographie à envisager celle-ci au sein d’une théorie générale des cultures visuelles, auxquelles elle collabore de façon évidente.

L’objectif de ce séminaire de recherche est de considérer, dans le cadre de séances de lectures rapprochées (au sens donné à cette pratique par Daniel Arasse), les cartes comme des objets matériels spécifiques, dotés de pouvoirs propres, indépendants de toute intention mimétique vis-à-vis des territoires. Autrement dit on voudrait interroger, par hypothèse, les cartes dans leur autonomie de media par rapport au territoire, et interroger leur puissance médiale, en combinant, sans s’y réduire, des approches historiques, anthropologiques et sémiologiques. On sera attentif, en particulier, à ce que les propositions artistiques modernes et contemporaines qui se sont emparées de la cartographie ont pu donner à penser de cet espace plastique.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Centre de la Vieille Charité, Marseille

Les vendredis 8/10, 15/10, 19/11, 26/11, 3/12, 10/12

14h-17h

Salle A

Contact: jean-marc.besse@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

Sur rendez-vous

Pré-requis
-
  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle A, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    vendredi 8 octobre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 15 octobre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 19 novembre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 26 novembre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 3 décembre 2021, 14:00-17:00
    vendredi 10 décembre 2021, 14:00-17:00

Le séminaire co-organisé avec Guillaume Monsaingeon et Jean Boutier, avait une ambition exploratoire. Il s’agissait, d’une part de proposer un état des lieux des travaux récents sur la théorie et l’histoire de la cartographie, et d’autre part d’aborder la question spécifique des relations entre théorie de la carte et théorie de l’image.

Du point de vue historiographique et épistémologique, les propositions de Brian Harley et David Woodward, dans les années 1990, ont constitué un véritable point de départ pour un renouvellement à la fois du concept de cartographie et des pratiques de recherche sur la cartographie. Si la dimension référentielle n’a pas été abandonnée, la thèse selon laquelle les cartes devaient être considérées par rapport aux questions du pouvoir et de la communication persuasive a été progressivement adoptée et développée dans de nombreuses études de cas.

Dans le prolongement de Harley et Woodward, mais aussi de Denis Wood et d’autres, et notamment, en France, de Christian Jacob, de nombreux travaux ont exploré les dimensions politiques et rhétoriques de la cartographie.

Mais de nouvelles perspectives sont aujourd’hui ouvertes, que le séminaire a souhaité évoquer :

  • Les cartographies radicales et les contre-cartographies ;
  • Les cartographies sensibles, personnelles, subjectives ;
  • Les cartographies participatives ;
  • La remise en cause des conceptions « essentialistes » et « formalistes » de la carte et l’élargissement des « objets » cartographiques ;
  • Le développement des recherches sur les dimensions sémiotiques, rhétoriques et artistiques de la cartographie ;
  • Le développement des travaux sur la sémantique et la logique de la carte, du point de vue des théories de la connaissance, et de la fiction.

Plusieurs de ces lignes de recherche se recoupent ou convergent dans une remise en cause effective des approches « naturalistes » ou « positivistes » de la cartographie. Au-delà des aspects proprement techniques, la cartographie apparaît de plus en plus comme impliquée dans les sphères de la société et de la culture.

Au cours du séminaire, ont été évoqués quelques travaux récents significatifs à propos de la théorie de l’acte d’image : Horst Bredekamp, Philippe Descola, Alfred Gell, Daniel Arasse, etc.

Mais on a surtout voulu envisager la cartographie à partir de trois « entrées » :

  • La notion d’acte ou de performance cartographique, autrement dit la pouvoir ou l’efficacité de la carte dans la production des mondes ;
  • Les opérations et les processus intellectuels, graphiques, mais aussi sociaux et professionnels par et dans lesquels la performance cartographique se développe ;
  • Les matérialités de la carte : les supports, mais aussi les gestes, les outils et les techniques qu’ils permettent de mettre en œuvre (par exemple les relations entre texte et image).

Le séminaire s’est concentré avant tout sur le troisième aspect, celui des matérialités, sans exclure les autres bien entendu.

La méthode de travail, collectif, était la suivante : chaque intervenant est venu avec une carte ou un ensemble de cartes (ou de productions voisines), et en a proposé une lecture. La carte étudiée était présentée matériellement dans la salle, sur une table, et les assistants au séminaire pouvaient la consulter directement.

Sont intervenus dans le séminaire : Jean-Marc Besse, Jean Boutier, Guillaume Monsaingeon, Gilles Palsky.

Publications
  • Forme du savoir, forme de pouvoir. Les atlas géographiques à l'époque moderne et contemporaine, Rome, Éditions de l'EFR, 2022.