UE266 - Les savoirs de la nouvelle Amérique. Philosophie, sciences de l’homme et sciences sociales aux USA au XIX^e siècle

• Bâtiment EHESS-Condorcet
  EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
  Salle 25-B
  annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 12:30-14:30
  du 9 novembre 2021 au 24 mai 2022
  Nombre de séances : 12

Dernière modification : 11 mai 2022 15:59

Type d'UE

Séminaires DE/MC

Disciplines

Anthropologie historique, Histoire, Méthodes et techniques des sciences sociales, Philosophie et épistémologie

Page web

-

Langues

français

Mots-clés

Anthropologie historique Capitalisme Circulations Cognition Coloniales (études) Culture Éducation Empire Épistémologie Globalisation Histoire culturelle Histoire des idées Histoire des sciences et des techniques Histoire intellectuelle Historiographie Institutions Philosophie Philosophie sociale Savoirs Sciences Spatialisation, territoires

Aires culturelles

Amérique du Nord Europe

• Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture

Contacts additionnels

-

Informations pratiques

-

Direction de travaux des étudiants

-

Réception des candidats

-

Pré-requis

-

Ce séminaire se présentait comme une continuation du séminaire de 2020-2021 intitulé « Modernités transatlantiques ». Nous nous sommes en particulier intéressés à la formation du champ des sciences humaines et sociales aux États-Unis dans la seconde moitié du XIX^e siècle. Nous nous sommes ainsi concentrés sur un temps court qui a précédé l’essor des universités de recherche américaines et le succès mondial du pragmatisme. La philosophie, la sociologie et l’anthropologie ont formé le cœur de nos enquêtes ; nous en avons reconstruit les institutionnalisations, les reconfigurations et les conflits de légitimité. L’hypothèse de départ était celle d’une spécificité des mondes de la science états-uniens, qui ne se laissent pas appréhender comme une simple implantation transformatrice de modèles européens. En particulier, la question de la race et de l’esclavage et celle des savoirs indigènes, « indiens », expliquent pourquoi il n’est pas pertinent de concevoir les politiques des savoirs états-uniennes au prisme de l’histoire et des débats européens. La première partie du séminaire s’est concentrée sur un lieu, St. Louis dans le Missouri, et un événement, le Congrès des arts et des sciences organisé en marge de l’exposition universelle de 1904. L’américanisation, au double sens défini par Ludovic Tournès – américanisation des États-Unis et américanisation du monde –, y a trouvé un moyen d’expression puissant et précoce. Dans le discours inaugural du grand Congrès qui devait former le tout « organique » des sciences mondiales, le mathématicien Simon Newcomb définissait le dispositif épistémique qui allait s’y inventer comme « a future world-power of which this region shall be the seat ». Nous avons étudié en détail les documents produits lors du Congrès (discours, actes, brochures, cartes postales et affiches), en questionnant l’écologie des savoirs dont ils témoignent. Après avoir fait un point sur l’histoire des institutions d’enseignement et de recherche états-uniennes, nous avons consacré la seconde partie du séminaire à une figure et à un parcours intellectuel, celui du sociologue W.E.B. Du Bois, correspondant de Max Weber et fondateur du laboratoire de sociologie d’Atlanta dans les années 1890. Son programme d’études des communautés noires issues de l’esclavage, engagé politiquement, a esquissé les contours d’une sociologie américaine très différente de celle qui, en Europe, naissait d’une réflexion historique sur la constitution de l’État moderne. Nous avons proposé une lecture extensive et approfondie des textes et œuvres autobiographiques de Du Bois, ainsi que de matériaux précoces, conservés à l’état de tapuscrits et datés du début de carrière, qui ont accompagné la création du laboratoire d’Atlanta et de son équipe de sociologues noirs. Durant les deux dernières séances du séminaire, trois étudiants travaillant sur les États-Unis – sur l’anthropologie et les savoirs relatifs aux groupes de populations minoritaires – ont présenté leurs travaux de mémoire et de thèse.

Publications

• « Indiscipline in the Intellectual History. Immersing the History of Philosophy in the History of Knowledge », Intersezioni, 41, 2021, p. 295-309.
• « Disputes et controverses », dans Nouvelle histoire du Moyen Âge, sous la dir. de F. Mazel, Paris, Seuil, 2021, p. 737-743.
• « Centri, periferie, luoghi e percorsi. Jules Michelet versus Victor Cousin », dans Centres and Peripheries in the History of Philosophical Thought. Centri e periferie nella storia del pensiero filosofico. Essays in Honor of Loris Sturlese, sous la dir de N. Bray, D. Di Segni, F. Retucci et E. Rubino, Turnhout, Brepols, 2021, p. 179-198.
• « Mystiques, sciences, religions. L’histoire de la philosophie médiévale au CERL/LEM », dans Le Dieu un: problèmes et méthodes d’histoire des monothéismes, sous la dir. de S. De Franceschi, D.-O. Hurel et B. Tambrun, Paris, Brepols, 2022, p. 609-626.                
• « La Renaissance dans l’histoire. L’historiographie philosophique française du XIX^e siècle », dans L’institution philosophique française et la Renaissance : l’époque de Victor Cousin, sous la dir. de D. Couzinet et M. Meliadò, Leiden-Boston, Brill, 2022, p. 11-43.

• Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture
• Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
  Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
  MCC – fiche de lecture

Contacts additionnels

-

Informations pratiques

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Direction de travaux des étudiants

-

Réception des candidats

-

Pré-requis

-

• Bâtiment EHESS-Condorcet
  EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
  Salle 25-B
  annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 12:30-14:30
  du 9 novembre 2021 au 24 mai 2022
  Nombre de séances : 12

Ce séminaire se présentait comme une continuation du séminaire de 2020-2021 intitulé « Modernités transatlantiques ». Nous nous sommes en particulier intéressés à la formation du champ des sciences humaines et sociales aux États-Unis dans la seconde moitié du XIX^e siècle. Nous nous sommes ainsi concentrés sur un temps court qui a précédé l’essor des universités de recherche américaines et le succès mondial du pragmatisme. La philosophie, la sociologie et l’anthropologie ont formé le cœur de nos enquêtes ; nous en avons reconstruit les institutionnalisations, les reconfigurations et les conflits de légitimité. L’hypothèse de départ était celle d’une spécificité des mondes de la science états-uniens, qui ne se laissent pas appréhender comme une simple implantation transformatrice de modèles européens. En particulier, la question de la race et de l’esclavage et celle des savoirs indigènes, « indiens », expliquent pourquoi il n’est pas pertinent de concevoir les politiques des savoirs états-uniennes au prisme de l’histoire et des débats européens. La première partie du séminaire s’est concentrée sur un lieu, St. Louis dans le Missouri, et un événement, le Congrès des arts et des sciences organisé en marge de l’exposition universelle de 1904. L’américanisation, au double sens défini par Ludovic Tournès – américanisation des États-Unis et américanisation du monde –, y a trouvé un moyen d’expression puissant et précoce. Dans le discours inaugural du grand Congrès qui devait former le tout « organique » des sciences mondiales, le mathématicien Simon Newcomb définissait le dispositif épistémique qui allait s’y inventer comme « a future world-power of which this region shall be the seat ». Nous avons étudié en détail les documents produits lors du Congrès (discours, actes, brochures, cartes postales et affiches), en questionnant l’écologie des savoirs dont ils témoignent. Après avoir fait un point sur l’histoire des institutions d’enseignement et de recherche états-uniennes, nous avons consacré la seconde partie du séminaire à une figure et à un parcours intellectuel, celui du sociologue W.E.B. Du Bois, correspondant de Max Weber et fondateur du laboratoire de sociologie d’Atlanta dans les années 1890. Son programme d’études des communautés noires issues de l’esclavage, engagé politiquement, a esquissé les contours d’une sociologie américaine très différente de celle qui, en Europe, naissait d’une réflexion historique sur la constitution de l’État moderne. Nous avons proposé une lecture extensive et approfondie des textes et œuvres autobiographiques de Du Bois, ainsi que de matériaux précoces, conservés à l’état de tapuscrits et datés du début de carrière, qui ont accompagné la création du laboratoire d’Atlanta et de son équipe de sociologues noirs. Durant les deux dernières séances du séminaire, trois étudiants travaillant sur les États-Unis – sur l’anthropologie et les savoirs relatifs aux groupes de populations minoritaires – ont présenté leurs travaux de mémoire et de thèse.

Publications

• « Indiscipline in the Intellectual History. Immersing the History of Philosophy in the History of Knowledge », Intersezioni, 41, 2021, p. 295-309.
• « Disputes et controverses », dans Nouvelle histoire du Moyen Âge, sous la dir. de F. Mazel, Paris, Seuil, 2021, p. 737-743.
• « Centri, periferie, luoghi e percorsi. Jules Michelet versus Victor Cousin », dans Centres and Peripheries in the History of Philosophical Thought. Centri e periferie nella storia del pensiero filosofico. Essays in Honor of Loris Sturlese, sous la dir de N. Bray, D. Di Segni, F. Retucci et E. Rubino, Turnhout, Brepols, 2021, p. 179-198.
• « Mystiques, sciences, religions. L’histoire de la philosophie médiévale au CERL/LEM », dans Le Dieu un: problèmes et méthodes d’histoire des monothéismes, sous la dir. de S. De Franceschi, D.-O. Hurel et B. Tambrun, Paris, Brepols, 2022, p. 609-626.                
• « La Renaissance dans l’histoire. L’historiographie philosophique française du XIX^e siècle », dans L’institution philosophique française et la Renaissance : l’époque de Victor Cousin, sous la dir. de D. Couzinet et M. Meliadò, Leiden-Boston, Brill, 2022, p. 11-43.