Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE255 - Fabrique et circulation des savoirs sur le genre dans/sur le Sud global


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 10:30-12:30
    du 23 novembre 2021 au 14 juin 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 22 octobre 2021 12:45

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Domination Genre Savoirs
Aires culturelles
Afrique Amérique du Sud Asie
Intervenant·e·s
  • Virginie Dutoya [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS)

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990 ; Brown, 1997 ; Bereni et al., 2008 ; Clair and Heinen, 2013). En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014).

L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et par les pays du Sud, et non pas au sujet de ces pays, comme cela est souvent le cas. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique. À partir des interventions de chercheur·e·s travaillant sur ces sujets et de la lecture collective de textes, notre objectif sera donc d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. En effet, on questionnera à la fois la domination du champ académique du Nord global (Alatas, 2003), mais aussi la centralité de l’institution universitaire comme espace privilégié de la production des savoirs. Ce séminaire se veut également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitent plus généralement questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination. Enfin, le séminaire intéressera les étudiant·e·s travaillant sur la sociologie des sciences, l’épistémologie (féministe ou non) et sur la circulation des savoirs (Heilbron et al., 2017).

Évaluation : 2 exercices obligatoires : a) rédaction d’un devoir écrit consistant en une lecture critique et croisée de deux textes (issus de la bibliographie ou choisis par l’étudiant.e après validation par l’enseignante) ou une présentation des recherches de l’étudiant.e ; b) l’animation par petit groupe d’étudiant.e.s d’une séance : lecture approfondie des textes, préparation de la discussion de l’intervention.

Programme des séances :

23 novembre 2021 : Introduction générale : enjeux autour de la production des savoirs liés au genre/lecture et discussion collectives de textes

14 décembre 2021 : Introduction générale 2

Textes pour les deux séances introductives :

  • Mohanty, Chandra T. (1984), ‘Under Western Eyes: Feminist Scholarship and Colonial Discourses’, Boundary 2, 12/13(3) : 333–58. version française: https://books-openedition-org.inshs.bib.cnrs.fr/iheid/5882?lang=fr 
  • Sow, Fatou (2007), “L’appropriation des études sur le genre en Afrique subsaharienne”, in Locoh Thérèse, Genre et sociétés en Afrique: Implications pour le développement, Paris, Ined éditions : 45-66. 
  • Connell, Raewyn (2014), ‘Rethinking Gender from the South’, Feminist Studies, 40(3) : 518–40.

Mécanismes et institutions de production des savoirs

11 janvier 2022 : Séance autour de textes

Textes :

  • Wöhrer, Veronika; (2016) ‘Gender Studies as a Multi-centred Field? Centres and Peripheries in Academic Gender Research’, Feminist Theory, 17(3) : 323–43.
  • Shubhra Nagalia, (2018) ‘Conceptualising Gender Studies: Curriculum and Pedagogy’, Indian Journal of Gender Studies, 25(1), p. 79–107.

25 janvier 2022 : Les logiques d’appropriation du genre dans les années 1970/80

  • Florence Wenzek (Cerlis/Université de Paris) - Genre : une catégorie utile d’analyse historique dans la recherche tanzanienne. Dynamiques locales dans l'appropriation d’une épistémologie globale

Textes d’appui :

8 février 2022 : La production des savoirs en contexte contraint

  • Somayeh Rostampourg Université de Reims, Université Paris 8/ Cresppa-GTM)– (Sous réserve) Les femmes kurdes de Turquie, entre engagement militant et invention d’un savoir local transformatif

22 février 2022 : Une institutionnalisation aisée ? Le cas indien

  • M.S. Sreerekha (International Institute of Social Studies (ISS) Université Erasmus, Rotterdam) – séance en anglais

Texte d’appui :

S. Mullassery Sathiamma (2016). “Whatever Happened to Women’s Studies”. Economic and Political Weekly, 51 (15), 64-68.

Débats épistémiques

8 mars 2022 : Genre – séance autour des textes

  • Oyewumi, Oyeronke (2002), “Conceptualising Gender: Eurocentric Foundations of Feminist Concepts and the Challenge of African Epistemologies”: https://www.codesria.org/IMG/pdf/OYEWUMI.pdf (5p.)
  • ET Bakare-Yusuf, Bibi (2004), “Yorubas don’t do gender’: A critical review of Oyeronke Oyewumi’s The Invention of Women: Making an African Sense of Western Gender Discourses African Identities”, in Arnfred, S., African Gender Scholarship: Concepts Methodologies and Paradigms, Dakar, Council for the Development of Social Science Research in Africa :61-80
  • /OU Segato, Rita Laura, (2001), ‘The Factor of Gender in the Yoruba Transnational Religious World’ Série Antropologia 289, Brasilia http://pds25.egloos.com/pds/201211/26/71/Serie289empdf.pdf

22 mars 2022 : Intersectionnalité

  • Viveros Vigoya Mara (2015), ‘L’intersectionnalité au prisme du féminisme latino-américain’, Raisons politiques, (58.2), 39–54.
  • Bilge, Sirma (2013), ‘Intersectionality Undone: Saving Intersectionality from Feminist Intersectionality Studies’, Du Bois Review, 10.2 (2013), 405–24;
  • Nivedita Menon (2015), ‘Is Feminism about “Women”? A Critical View on Intersectionality from India’, Economic and Political Weekly, 50.17, 37–44.

12 avril 2022 : Queer

  • Virginie Dutoya – Réception et débat autour du concept « queer » en Inde

Collecter et diffuser ses données : rapport au terrain et aux publics

10 mai 2022 : Retour sur l’expérience d’une jeune chercheure

  • Fernanda Azeredo de Moraes, (EHESS/CRBC/MONDES AMÉRICAINS) : Genre et féminisme depuis les Amériques Latines 

Textes d’appuis :

24 mai 2022 : Faire une enquête au sud, rapport au terrain, questionnements éthiques

  • Lucie Drechselová (CETOBaC, EHESS) – Enquête ethnographique en Turquie : négocier son positionnement et l’empreinte du terrain sur la chercheure  

14 juin 2022 : Travaux des étudiant.es


Master


  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Anthropologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Labels
EUR Gender and Sexuality Studies
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990; Brown, 1997; Bereni et al., 2008; Clair and Heinen, 2013). Par ailleurs, l’inadéquation des cadres théoriques forgés au Nord (Oyewumi, 1997 ; Dutoya, 2016), l’invisibilisation des femmes subalternes et de leurs expériences, ou au contraire leur exotisation, réification et réduction au rang de victimes (Mohanty, 1984) ont été régulièrement critiquées. En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014). L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et sur les pays du Sud. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique.

En 2021-2022, nous avons articulé des séances portant sur la discussion collective de textes avec des interventions de chercheures travaillant sur ces sujets. Notre objectif était d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. Outre les deux séances introductives, les séances ont été regroupées selon trois thématiques ; une première série de séances consacrée aux acteurs et processus sociaux de la fabrique des savoirs ; une deuxième série de séances axée sur les débats épistémiques, et enfin deux études de cas et une séance de restitution des travaux. Chaque série de séances débutait par une séance de discussion fondée sur deux à trois textes lus en amont. À la dernière séance, une douzaine d'étudiant·es a présenté ses travaux. 

Ce séminaire se voulait également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitaient questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination.

Une vingtaine d'étudiant·es a suivi le séminaire de manière régulière, des masterant·es, des doctorant·es, et auditeurs·trices libres. Si la participation « en présence » était demandée, une partie des séances a été tenue en hybride.

Dernière modification : 22 octobre 2021 12:45

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Domination Genre Savoirs
Aires culturelles
Afrique Amérique du Sud Asie
Intervenant·e·s
  • Virginie Dutoya [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS)

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990 ; Brown, 1997 ; Bereni et al., 2008 ; Clair and Heinen, 2013). En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014).

L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et par les pays du Sud, et non pas au sujet de ces pays, comme cela est souvent le cas. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique. À partir des interventions de chercheur·e·s travaillant sur ces sujets et de la lecture collective de textes, notre objectif sera donc d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. En effet, on questionnera à la fois la domination du champ académique du Nord global (Alatas, 2003), mais aussi la centralité de l’institution universitaire comme espace privilégié de la production des savoirs. Ce séminaire se veut également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitent plus généralement questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination. Enfin, le séminaire intéressera les étudiant·e·s travaillant sur la sociologie des sciences, l’épistémologie (féministe ou non) et sur la circulation des savoirs (Heilbron et al., 2017).

Évaluation : 2 exercices obligatoires : a) rédaction d’un devoir écrit consistant en une lecture critique et croisée de deux textes (issus de la bibliographie ou choisis par l’étudiant.e après validation par l’enseignante) ou une présentation des recherches de l’étudiant.e ; b) l’animation par petit groupe d’étudiant.e.s d’une séance : lecture approfondie des textes, préparation de la discussion de l’intervention.

Programme des séances :

23 novembre 2021 : Introduction générale : enjeux autour de la production des savoirs liés au genre/lecture et discussion collectives de textes

14 décembre 2021 : Introduction générale 2

Textes pour les deux séances introductives :

  • Mohanty, Chandra T. (1984), ‘Under Western Eyes: Feminist Scholarship and Colonial Discourses’, Boundary 2, 12/13(3) : 333–58. version française: https://books-openedition-org.inshs.bib.cnrs.fr/iheid/5882?lang=fr 
  • Sow, Fatou (2007), “L’appropriation des études sur le genre en Afrique subsaharienne”, in Locoh Thérèse, Genre et sociétés en Afrique: Implications pour le développement, Paris, Ined éditions : 45-66. 
  • Connell, Raewyn (2014), ‘Rethinking Gender from the South’, Feminist Studies, 40(3) : 518–40.

Mécanismes et institutions de production des savoirs

11 janvier 2022 : Séance autour de textes

Textes :

  • Wöhrer, Veronika; (2016) ‘Gender Studies as a Multi-centred Field? Centres and Peripheries in Academic Gender Research’, Feminist Theory, 17(3) : 323–43.
  • Shubhra Nagalia, (2018) ‘Conceptualising Gender Studies: Curriculum and Pedagogy’, Indian Journal of Gender Studies, 25(1), p. 79–107.

25 janvier 2022 : Les logiques d’appropriation du genre dans les années 1970/80

  • Florence Wenzek (Cerlis/Université de Paris) - Genre : une catégorie utile d’analyse historique dans la recherche tanzanienne. Dynamiques locales dans l'appropriation d’une épistémologie globale

Textes d’appui :

8 février 2022 : La production des savoirs en contexte contraint

  • Somayeh Rostampourg Université de Reims, Université Paris 8/ Cresppa-GTM)– (Sous réserve) Les femmes kurdes de Turquie, entre engagement militant et invention d’un savoir local transformatif

22 février 2022 : Une institutionnalisation aisée ? Le cas indien

  • M.S. Sreerekha (International Institute of Social Studies (ISS) Université Erasmus, Rotterdam) – séance en anglais

Texte d’appui :

S. Mullassery Sathiamma (2016). “Whatever Happened to Women’s Studies”. Economic and Political Weekly, 51 (15), 64-68.

Débats épistémiques

8 mars 2022 : Genre – séance autour des textes

  • Oyewumi, Oyeronke (2002), “Conceptualising Gender: Eurocentric Foundations of Feminist Concepts and the Challenge of African Epistemologies”: https://www.codesria.org/IMG/pdf/OYEWUMI.pdf (5p.)
  • ET Bakare-Yusuf, Bibi (2004), “Yorubas don’t do gender’: A critical review of Oyeronke Oyewumi’s The Invention of Women: Making an African Sense of Western Gender Discourses African Identities”, in Arnfred, S., African Gender Scholarship: Concepts Methodologies and Paradigms, Dakar, Council for the Development of Social Science Research in Africa :61-80
  • /OU Segato, Rita Laura, (2001), ‘The Factor of Gender in the Yoruba Transnational Religious World’ Série Antropologia 289, Brasilia http://pds25.egloos.com/pds/201211/26/71/Serie289empdf.pdf

22 mars 2022 : Intersectionnalité

  • Viveros Vigoya Mara (2015), ‘L’intersectionnalité au prisme du féminisme latino-américain’, Raisons politiques, (58.2), 39–54.
  • Bilge, Sirma (2013), ‘Intersectionality Undone: Saving Intersectionality from Feminist Intersectionality Studies’, Du Bois Review, 10.2 (2013), 405–24;
  • Nivedita Menon (2015), ‘Is Feminism about “Women”? A Critical View on Intersectionality from India’, Economic and Political Weekly, 50.17, 37–44.

12 avril 2022 : Queer

  • Virginie Dutoya – Réception et débat autour du concept « queer » en Inde

Collecter et diffuser ses données : rapport au terrain et aux publics

10 mai 2022 : Retour sur l’expérience d’une jeune chercheure

  • Fernanda Azeredo de Moraes, (EHESS/CRBC/MONDES AMÉRICAINS) : Genre et féminisme depuis les Amériques Latines 

Textes d’appuis :

24 mai 2022 : Faire une enquête au sud, rapport au terrain, questionnements éthiques

  • Lucie Drechselová (CETOBaC, EHESS) – Enquête ethnographique en Turquie : négocier son positionnement et l’empreinte du terrain sur la chercheure  

14 juin 2022 : Travaux des étudiant.es

  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Anthropologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Labels
EUR Gender and Sexuality Studies
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 10:30-12:30
    du 23 novembre 2021 au 14 juin 2022
    Nombre de séances : 12

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990; Brown, 1997; Bereni et al., 2008; Clair and Heinen, 2013). Par ailleurs, l’inadéquation des cadres théoriques forgés au Nord (Oyewumi, 1997 ; Dutoya, 2016), l’invisibilisation des femmes subalternes et de leurs expériences, ou au contraire leur exotisation, réification et réduction au rang de victimes (Mohanty, 1984) ont été régulièrement critiquées. En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014). L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et sur les pays du Sud. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique.

En 2021-2022, nous avons articulé des séances portant sur la discussion collective de textes avec des interventions de chercheures travaillant sur ces sujets. Notre objectif était d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. Outre les deux séances introductives, les séances ont été regroupées selon trois thématiques ; une première série de séances consacrée aux acteurs et processus sociaux de la fabrique des savoirs ; une deuxième série de séances axée sur les débats épistémiques, et enfin deux études de cas et une séance de restitution des travaux. Chaque série de séances débutait par une séance de discussion fondée sur deux à trois textes lus en amont. À la dernière séance, une douzaine d'étudiant·es a présenté ses travaux. 

Ce séminaire se voulait également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitaient questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination.

Une vingtaine d'étudiant·es a suivi le séminaire de manière régulière, des masterant·es, des doctorant·es, et auditeurs·trices libres. Si la participation « en présence » était demandée, une partie des séances a été tenue en hybride.