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UE239 - Asie du Sud et culture persane (XVIe-XXe siècle). Productions savantes, traductions, interactions


Lieu et planning


  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle C, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    mercredi 2 mars 2022, 13:00-16:00
    mercredi 16 mars 2022, 13:00-16:00
    mercredi 30 mars 2022, 13:00-16:00
    mercredi 6 avril 2022, 13:00-16:00
    mercredi 27 avril 2022, 13:00-16:00
    mercredi 11 mai 2022, 13:00-16:00
    mercredi 25 mai 2022, 13:00-16:00
    mercredi 1er juin 2022, 13:00-16:00


Description


Dernière modification : 4 octobre 2021 19:04

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire, Langues
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Circulations Histoire des sciences et des techniques Histoire intellectuelle Islam Médecine Orientalisme
Aires culturelles
Asie centrale Asie méridionale Musulmans (mondes)
Intervenant·e·s
  • Fabrizio Speziale [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS)

Ce séminaire explore les transformations des formes de production et de traduction scientifiques dans les sociétés musulmane et indienne, à travers l’étude de la culture persane d’Asie du Sud et de ses interactions avec les savoirs et les réseaux de savants hindous et non musulmans. D’abord, il s’agira d’envisager : 1) le processus d’expansion transrégionale de la culture persane (de l’Anatolie jusqu’au Bengale), un phénomène qui crée de nouveaux objets, directions et lecteurs des études scientifiques, par rapport à la fois à l’héritage gréco-arabe et à la production persane de l’Iran Safavide (1501-1722) et post-Safavide ; 2) le rôle politique du persan en Asie du Sud, notamment à partir de 1582, lorsqu’il devient la langue officielle de l’empire moghol (1526-1857). Au début du XVIIIe siècle, l’Asie du Sud est la région la plus importante sur une échelle globale pour l’utilisation savante du persan et compte un nombre de locuteurs persanophones plus important que celui de l’Iran. En Asie du Sud, le persan devient un nouveau moyen d’expression et d’enseignement des savoirs hindous, un phénomène caractérisé par la production d’un corpus étendu d’ouvrages et de traductions en persan sur les sciences indiennes. En parallèle, il devient un idiome incontournable des échanges entre les élites lettrées. De nombreuses générations de savants hindous s’en emparent, mais aussi des chrétiens, des parsis, des sikhs et certaines élites européennes, à l’époque coloniale.

L’analyse de différents types de sources et de données (sources primaires en persan et ourdou, rapports de l’époque coloniale, données démographiques, etc.) ainsi que la lecture de recherches récentes permettront de préciser les nouvelles perspectives et hypothèses concernant la fonction des sciences et des savants hindous, à l’époque de l’hégémonie politique du persan en Asie du Sud. Les phénomènes symétriques d’indianisation de la littérature scientifique persane, caractérisée par la traduction et l’incorporation des matériaux indiens, et de persanisation de la formation scientifique des savants hindous, caractérisée par l’étude et la transmission du persan, seront abordés. L’une des hypothèses de ce séminaire est que l’apprentissage du persan opère un changement majeur dans la formation des savants hindous qui peuvent s’emparer des savoirs scientifiques des musulmans, par exemple dans le domaine des études médicales, où ce phénomène se poursuit jusqu’à la fin de l’époque coloniale. Cette hypothèse sera abordée à travers l’étude : 1) des modalités et des contextes d’apprentissage de la culture persane par les hindous (la madrasa, l’enseignement privé, le cadre familial) ; 2) des sources persanes et ourdoues composées par et sur les savants hindous, ainsi que des modalités selon lesquelles ces savants s’approprient des styles textuels, du lexique et des catégories conceptuelles de la culture scientifique arabo-persane.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire a été consacré à l’étude des interactions entre sociétés musulmane, hindoue et coloniale en Asie du sud, à travers l’analyse des textes persans composés et lus par les savants hindous et européens, entre le XVIe et le XXe siècle. La première séance s’est concentrée sur les nouvelles approches touchant les études sur l’histoire intellectuelle des sociétés persanophones et indiennes. Pour ce qui concerne les interactions entre savants hindous et musulmans, le séminaire a abordé deux aspects principaux : 1) le premier est la formation des réseaux pédagogiques multiculturels de savants musulmans et hindous de langue persane – qui parfois maitrisent aussi l’arabe et souvent l’ourdou à l’époque coloniale ; 2) le second concerne le rôle symétrique du persan dans le milieu pédagogique d’Asie du sud, utilisé par les musulmans pour traduire le savoir ayurvédique et par les hindous pour s’approprier le savoir médical et scientifique de la culture avicennienne. Deux séances du séminaire ont été consacrées à l’étude du rôle des européens dans la culture textuelle indo-persane. L’analyse a focalisé sur les textes persans composés en Inde par des lettrés britanniques, portugais, français, allemands et italiens. Il s’agit d’un phénomène qui débute à l’époque moghole et se développe notamment au XVIIIe et au XIXe siècles, à la période des États princiers indiens. Cette analyse a montré que la connaissance du persan, en Inde, est transmise à l’intérieur de plusieurs familles d’origine européenne, comme la famille de savants et médecins portugais de Silva qui furent au service de différents États princiers. Une autre séance a analysé la diffusion du yoga dans le monde musulman, sujet sur lequel un colloque international sera organisé à Marseille, en 2023.

Publications
  • « Du yoga dans la culture indo-persane », Yoga, l’encyclopédie, Ysé Tardan-Masquelier, Éd. Albin Michel, Paris, 2021, p. 339-343.
  • « Le yoga dans le monde musulman contemporain », Yoga, l’encyclopédie, Ysé Tardan-Masquelier, Éd. Albin Michel, Paris, 2021, p. 586-587.
  • Avec Eva Orthmann, « Qurrat al-mulk », dans Perso-Indica. An Analytical Survey of Persian Works on Indian Learned Traditions, sous la dir. de F. Speziale et C. W. Ernst, 2021, available at http://www.perso-indica.net/work/qurrat_al-mulk.

Dernière modification : 4 octobre 2021 19:04

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire, Langues
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Circulations Histoire des sciences et des techniques Histoire intellectuelle Islam Médecine Orientalisme
Aires culturelles
Asie centrale Asie méridionale Musulmans (mondes)
Intervenant·e·s
  • Fabrizio Speziale [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS)

Ce séminaire explore les transformations des formes de production et de traduction scientifiques dans les sociétés musulmane et indienne, à travers l’étude de la culture persane d’Asie du Sud et de ses interactions avec les savoirs et les réseaux de savants hindous et non musulmans. D’abord, il s’agira d’envisager : 1) le processus d’expansion transrégionale de la culture persane (de l’Anatolie jusqu’au Bengale), un phénomène qui crée de nouveaux objets, directions et lecteurs des études scientifiques, par rapport à la fois à l’héritage gréco-arabe et à la production persane de l’Iran Safavide (1501-1722) et post-Safavide ; 2) le rôle politique du persan en Asie du Sud, notamment à partir de 1582, lorsqu’il devient la langue officielle de l’empire moghol (1526-1857). Au début du XVIIIe siècle, l’Asie du Sud est la région la plus importante sur une échelle globale pour l’utilisation savante du persan et compte un nombre de locuteurs persanophones plus important que celui de l’Iran. En Asie du Sud, le persan devient un nouveau moyen d’expression et d’enseignement des savoirs hindous, un phénomène caractérisé par la production d’un corpus étendu d’ouvrages et de traductions en persan sur les sciences indiennes. En parallèle, il devient un idiome incontournable des échanges entre les élites lettrées. De nombreuses générations de savants hindous s’en emparent, mais aussi des chrétiens, des parsis, des sikhs et certaines élites européennes, à l’époque coloniale.

L’analyse de différents types de sources et de données (sources primaires en persan et ourdou, rapports de l’époque coloniale, données démographiques, etc.) ainsi que la lecture de recherches récentes permettront de préciser les nouvelles perspectives et hypothèses concernant la fonction des sciences et des savants hindous, à l’époque de l’hégémonie politique du persan en Asie du Sud. Les phénomènes symétriques d’indianisation de la littérature scientifique persane, caractérisée par la traduction et l’incorporation des matériaux indiens, et de persanisation de la formation scientifique des savants hindous, caractérisée par l’étude et la transmission du persan, seront abordés. L’une des hypothèses de ce séminaire est que l’apprentissage du persan opère un changement majeur dans la formation des savants hindous qui peuvent s’emparer des savoirs scientifiques des musulmans, par exemple dans le domaine des études médicales, où ce phénomène se poursuit jusqu’à la fin de l’époque coloniale. Cette hypothèse sera abordée à travers l’étude : 1) des modalités et des contextes d’apprentissage de la culture persane par les hindous (la madrasa, l’enseignement privé, le cadre familial) ; 2) des sources persanes et ourdoues composées par et sur les savants hindous, ainsi que des modalités selon lesquelles ces savants s’approprient des styles textuels, du lexique et des catégories conceptuelles de la culture scientifique arabo-persane.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle C, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    mercredi 2 mars 2022, 13:00-16:00
    mercredi 16 mars 2022, 13:00-16:00
    mercredi 30 mars 2022, 13:00-16:00
    mercredi 6 avril 2022, 13:00-16:00
    mercredi 27 avril 2022, 13:00-16:00
    mercredi 11 mai 2022, 13:00-16:00
    mercredi 25 mai 2022, 13:00-16:00
    mercredi 1er juin 2022, 13:00-16:00

Le séminaire a été consacré à l’étude des interactions entre sociétés musulmane, hindoue et coloniale en Asie du sud, à travers l’analyse des textes persans composés et lus par les savants hindous et européens, entre le XVIe et le XXe siècle. La première séance s’est concentrée sur les nouvelles approches touchant les études sur l’histoire intellectuelle des sociétés persanophones et indiennes. Pour ce qui concerne les interactions entre savants hindous et musulmans, le séminaire a abordé deux aspects principaux : 1) le premier est la formation des réseaux pédagogiques multiculturels de savants musulmans et hindous de langue persane – qui parfois maitrisent aussi l’arabe et souvent l’ourdou à l’époque coloniale ; 2) le second concerne le rôle symétrique du persan dans le milieu pédagogique d’Asie du sud, utilisé par les musulmans pour traduire le savoir ayurvédique et par les hindous pour s’approprier le savoir médical et scientifique de la culture avicennienne. Deux séances du séminaire ont été consacrées à l’étude du rôle des européens dans la culture textuelle indo-persane. L’analyse a focalisé sur les textes persans composés en Inde par des lettrés britanniques, portugais, français, allemands et italiens. Il s’agit d’un phénomène qui débute à l’époque moghole et se développe notamment au XVIIIe et au XIXe siècles, à la période des États princiers indiens. Cette analyse a montré que la connaissance du persan, en Inde, est transmise à l’intérieur de plusieurs familles d’origine européenne, comme la famille de savants et médecins portugais de Silva qui furent au service de différents États princiers. Une autre séance a analysé la diffusion du yoga dans le monde musulman, sujet sur lequel un colloque international sera organisé à Marseille, en 2023.

Publications
  • « Du yoga dans la culture indo-persane », Yoga, l’encyclopédie, Ysé Tardan-Masquelier, Éd. Albin Michel, Paris, 2021, p. 339-343.
  • « Le yoga dans le monde musulman contemporain », Yoga, l’encyclopédie, Ysé Tardan-Masquelier, Éd. Albin Michel, Paris, 2021, p. 586-587.
  • Avec Eva Orthmann, « Qurrat al-mulk », dans Perso-Indica. An Analytical Survey of Persian Works on Indian Learned Traditions, sous la dir. de F. Speziale et C. W. Ernst, 2021, available at http://www.perso-indica.net/work/qurrat_al-mulk.