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UE233 - Histoire et littérature, 1800-1950


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.10
    annuel / hebdomadaire, vendredi 12:30-14:30
    du 5 novembre 2021 au 3 juin 2022
    Nombre de séances : 24


Description


Dernière modification : 2 novembre 2021 13:17

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Culture matérielle Écriture Histoire Histoire culturelle Histoire du livre Historiographie Littérature Savoirs Témoignage Textes Archives Objets
Aires culturelles
Europe France
Intervenant·e·s
  • Judith Lyon-Caen [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (CRH-GRIHL)

Comment faire de l’histoire avec de la littérature ? Que fait-on, en histoire et plus largement en sciences sociales, quand on prend pour objet cette réalité du monde social, aux contours instables et constamment discutés, qui est désignée comme « littérature » ? Ce séminaire s’intéresse aux formes de présence et de dissémination de la littérature depuis l’époque romantique jusqu’aux années 1950. On y explore les voies d’une histoire du recours à la littérature, qui concerne des écrits littéraires reconnus aussi bien que des formes moins visibles de présence du littéraire dans le monde social ; une histoire qui s’intéresse aux producteurs de la littérature comme à ses lecteurs, qui cherche à décrire l’ensemble des gestes inscrivant la « littérature » dans le monde, comme activité, réalité matérielle, ensemble de pratiques dotées de valeur, horizon possible de l’écriture. Cette histoire s’interroge sur ce que ce qui est désigné comme littérature fait au monde dans lequel elle s’inscrit, ainsi que sur les ressources qu’elle constitue pour ceux qui y recourent, producteurs ou lecteurs.

Le travail s’organise cette année autour de deux principaux terrains d’enquête. Le premier concerne la modernité littéraire du XIXe siècle et sa transmission. Intitulé provisoirement « Lire et vivre avec Balzac au XXe siècle », il interroge les pratiques de lectures de Balzac, essentiellement mais pas exclusivement en France, entre les années 1930 et les 1950, dans une perspective qui croise histoire du livre, de l'édition, histoire des savoirs et histoire des pratiques de lecture. Comment lit-on Balzac en 1930, 1940 ou 1950 ? Et pour quoi faire ? Que nous disent les appropriations politiquement très polarisées de Balzac (revendiqué par l'Action française aussi bien que par les communistes) des enjeux de la transmission littéraire ? Que voit-on du fait littéraire lorsqu’on enquête non sur l’actualité littéraire d’un temps donné, – la « littérature d’aujourd’hui » –, mais sur la littérature d’hier ? Pourquoi et comment lire Balzac à l’école, au parti, dans l’exil, en temps de guerre dans un maquis ou dans un camp, à Vichy ou dans le Paris de la collaboration ?  De quoi parle une histoire socio-politique de la transmission de la littérature ?

La seconde enquête se donne pour terrain un ensemble de courts écrits du romancier et journaliste Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) : des carnets rédigés à différents moments de sa vie et publiés, à diverses reprises et essentiellement à titre posthume, sous le titre de Memoranda. Il s’agira de mobiliser une bibliothèque de sciences sociales (histoire, sociologie, anthropologie, géographie...) pour construire un questionnement historien sur ces écrits pris dans tous leurs aspects, dans toutes leurs dimensions. Au delà de l’effet de connaissance recherché sur les textes eux-mêmes, l’enquête se veut pédagogique et expérimentale.

Le séminaire offre également, au second semestre, une large place aux travaux de doctorants et de chercheurs qui renouvellent le questionnement des sciences sociales sur la littérature ou qui posent, depuis les études littéraires, des questions à l’histoire et aux sciences sociales. Certains séances de travail, enfin, sont réservées aux mastérants, autour de problèmes de méthode.

Calendrier des séances

5 novembre 2021 : Introduction générale

19 novembre 2021 : Une enquête : Lire et vivre avec Balzac au XXe siècle

3 décembre 2021 : séance de travail réservée aux mastérants : questions de bibliographie et de méthode

10 décembre 2021 : Balzac I: Lire Balzac à l’école.

17 décembre 2021 : Balzac II : Un micro-territoire de lecture balzacienne : la Montagne Sainte-Geneviève

7 janvier 2022 : Faire de l’histoire avec la littérature (les Memoranda  de J. Barbey d’Aurevilly). I : « Ce n’est pas là de la littérature »

14 janvier 2022 :  Memoranda II. « Notre salon sous les étoiles » : écrire Paris

21 janvier 2022 : Memoranda III. Corps à l’œuvre, corps désœuvré

28 janvier 2022 : séance de travail pour les mastérants

4 février 2022 : Memoranda IV. Le ciel et terre : landscapes et timescapes

11 février 2022 : Mathieu Roger Lacan (EHESS/Université de Paris), « Le corps comme chronotope romanesque ? Une proposition théorique (à partir de L'Ensorcelée de Barbey d'Aurevilly) »

25 février 2022 : Eva Le Saux (Sorbonne Nouvelle), « Recenser les anonymes dans le roman de type réaliste du XIXe siècle »

4 mars 2022 : Marine Lépinard (EHESS) et Samia Myers (Université de Strasbourg), « Anthropologie et écriture littéraire. Introduction : Approches anthropologiques et objets littéraires »

11 mars 2022 : Anthropologie et écriture littéraire. II. Proposition de mise en pratique (XIXe-XXe siècle)

18 mars 2022 : séance de travail pour les mastérants

25 mars 2022 : Littérature, fait littéraire et matérialités

1er avril 2022 : Marta Caraion (Université de Lausanne), « Littérature et culture matérielle »

8 avril 2022 : Samia Myers, « Écrire le nécessaire. Culture matérielle et objets de nécessité en littérature ». 

15 avril 2022 : Marine Lépinard, « Gens de plume. Le monde matériel de l’écrit »

22 avril 2022 : Balzac III : Pour une anthropologie des « savoirs balzaciens »

13 mai 2022 : Baptiste Roger-Lacan (Université d’Avignon), « Les Parisiens avaient perdu l’habitude des révolutions. » Mémoires et récits d'une « journée » contre-révolutionnaire : le 6 février 1934

20 mai 2022 : Balzac IV : lire Balzac au Parti communiste (années 1930-années 1950)

3 juin 2022 : Conclusions


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Formes et objets (M1) – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Littératures (M2) – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages (M1) – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

s'adresser à l'enseignante par courriel : jlc@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous par courriel : jlc@ehess.fr

Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel : jlc@ehess.fr

Pré-requis
-

Compte rendu


Comment faire de l’histoire avec de la littérature ? Que fait-on, en histoire et plus largement en sciences sociales, quand on prend pour objet cette réalité du monde social, aux contours instables et constamment discutés, qui est désignée comme « littérature » ? Ce séminaire s’intéresse aux formes de présence et de dissémination de la littérature depuis l’époque romantique jusqu’aux années 1950. Le travail s’est organisé cette année autour de deux principaux terrains d’enquête. Le premier concerne la modernité littéraire du XIXe siècle et sa transmission. Intitulé « Lire et vivre avec Balzac au XXe siècle », il interrogeait les pratiques de lectures, d’édition, de transmission, de commémoration de Balzac entre les années 1930 et les 1950, dans une perspective qui croise histoire du livre, de l'édition, histoire des savoirs et histoire des pratiques de lecture. Comment lit-on Balzac en 1930, 1940 ou 1950 ? Et pour quoi faire ? Que nous disent les appropriations politiquement très polarisées de Balzac (revendiqué par l'Action française aussi bien que par les communistes) des enjeux de la transmission littéraire ? Que voit-on du fait littéraire lorsqu’on enquête non sur l’actualité littéraire d’un temps donné, – la « littérature d’aujourd’hui » –, mais sur la littérature d’hier ? Pourquoi et comment lire Balzac à l’école, au parti, dans l’exil, en temps de guerre dans un maquis ou dans un camp, à Vichy ou dans le Paris de la collaboration ? De quoi parle une histoire socio-politique de la transmission de la littérature ? Les séances du 19 novembre, 10 et 17 décembre 21, puis du 22 avril et du 20 mai 2022 ont été consacrées à ces recherches.

La seconde enquête se donnait pour terrain un ensemble de courts écrits du romancier et journaliste Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) : des carnets rédigés à différents moments de sa vie et publiés, à diverses reprises et essentiellement à titre posthume, sous le titre de Memoranda. Il s’agissait de mobiliser une bibliothèque de sciences sociales (histoire, sociologie, anthropologie, géographie...) pour construire un questionnement historien sur ces écrits pris dans tous leurs aspects, dans toutes leurs dimensions. Au-delà de l’effet de connaissance recherché sur les textes eux-mêmes, l’enquête se voulait pédagogique et expérimentale : elle a donné lieu à une série de 4 séminaire entre le 7 janvier et le 4 février.

Au second semestre, j’ai voulu ouvrir le séminaire à certains travaux doctoraux en cours (Mathieu Roger-Lacan, « Le corps comme chronotope romanesque ? Une proposition théorique (à partir de L'Ensorcelée de Barbey d'Aurevilly) », 11 février ; Eva Le Saux, « Recenser les anonymes dans le roman de type réaliste du XIXe siècle », 25 février ; Baptiste Roger-Lacan (Université d’Avignon), « Les Parisiens avaient perdu l’habitude des révolutions. » Mémoires et récits d'une « journée » contre-révolutionnaire : le 6 février 1934 », 13 mai) et à un ensemble de propositions réarticulant littérature et anthropologie (4 mars et 11 mars : Marine Lépinard et Samia Myers, « Anthropologie et écriture littéraire », puis les séances du 8 et du 15 avril) et à un projet collectif, dont je suis partie prenante, financé par le Fonds national suisse consacré aux liens entre littérature et culture matérielle (25 mars et 1er avril, avec Marta Caraion).

Publications
  • Avec Jean-Marc Dreyfus, Le Cimetière juif dans la Shoah, Revue d’histoire de la Shoah, Paris, Mémorial de la Shoah, 2022/1, n° 215, 469 p.
  • Avec Keiko Tsujikawa. « Légiférer sur la fiction littéraire ? L’amendement Riancey, 1850 », dans GRIHL II Autorité(s) dans la littérature, Autorité(s) de la littérature, sous la dir. de Yasushi Noro, Tokyo, Yoshida Publishing, 2021,〈halshs-03624850〉
  • « "Cela ne s'est pas passé comme ça" : premières représentations de l'irreprésentable après la Shoah », dans GRIHL II Autorité(s) dans la littérature, Autorité(s) de la littérature, op. cit., (halshs-03624879)
  • « Revenir dans la maison Balzac : Jean Cayrol 1950 », dans Balzac politico, sous la dir. de Cristina Cassina, Pise, Edizioni EST, 2021, p 187-200.
  • « Introduction », avec Jean-Marc Dreyfus, Le cimetière juif dans la Shoah, avec Jean-Marc Dreyfus, Revue d’histoire de la Shoah, Paris, Mémorial de la Shoah, 2022/1, n° 215, p. 9-27.
  • « Fugue en Z. Ego-histoire, histoire, littérature », Critique, 2022/4, n° 899, p. 339-350.
  • « La Shoah en creux : Pierre Gascar entre roman et témoignage (1953-1998) », Littera, revue de littérature française, n° 7, mars 2022, p. 11-123.
  •  Avec Rebecca Powers, « "Ce que la révolution doit à la littérature" : une polémique de 1848 », Fabula/Les colloques, 1848 et la littérature, mai 2021, http://www.fabula.org/colloques/document6983.php
  • Avec Aurélia Kalisky, « L’un part, l’autre reste… Itinéraires parisiens de deux historiens survivants de la Shoah (1947-1953) », Archives Juives, 2021/1, vol. 54, p. 89-115, DOI : 10.3917/aj1.541.0089. URL : https://www.cairn.info/revue-archives-juives-2021-1-page-89.htm

Dernière modification : 2 novembre 2021 13:17

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Culture matérielle Écriture Histoire Histoire culturelle Histoire du livre Historiographie Littérature Savoirs Témoignage Textes Archives Objets
Aires culturelles
Europe France
Intervenant·e·s
  • Judith Lyon-Caen [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (CRH-GRIHL)

Comment faire de l’histoire avec de la littérature ? Que fait-on, en histoire et plus largement en sciences sociales, quand on prend pour objet cette réalité du monde social, aux contours instables et constamment discutés, qui est désignée comme « littérature » ? Ce séminaire s’intéresse aux formes de présence et de dissémination de la littérature depuis l’époque romantique jusqu’aux années 1950. On y explore les voies d’une histoire du recours à la littérature, qui concerne des écrits littéraires reconnus aussi bien que des formes moins visibles de présence du littéraire dans le monde social ; une histoire qui s’intéresse aux producteurs de la littérature comme à ses lecteurs, qui cherche à décrire l’ensemble des gestes inscrivant la « littérature » dans le monde, comme activité, réalité matérielle, ensemble de pratiques dotées de valeur, horizon possible de l’écriture. Cette histoire s’interroge sur ce que ce qui est désigné comme littérature fait au monde dans lequel elle s’inscrit, ainsi que sur les ressources qu’elle constitue pour ceux qui y recourent, producteurs ou lecteurs.

Le travail s’organise cette année autour de deux principaux terrains d’enquête. Le premier concerne la modernité littéraire du XIXe siècle et sa transmission. Intitulé provisoirement « Lire et vivre avec Balzac au XXe siècle », il interroge les pratiques de lectures de Balzac, essentiellement mais pas exclusivement en France, entre les années 1930 et les 1950, dans une perspective qui croise histoire du livre, de l'édition, histoire des savoirs et histoire des pratiques de lecture. Comment lit-on Balzac en 1930, 1940 ou 1950 ? Et pour quoi faire ? Que nous disent les appropriations politiquement très polarisées de Balzac (revendiqué par l'Action française aussi bien que par les communistes) des enjeux de la transmission littéraire ? Que voit-on du fait littéraire lorsqu’on enquête non sur l’actualité littéraire d’un temps donné, – la « littérature d’aujourd’hui » –, mais sur la littérature d’hier ? Pourquoi et comment lire Balzac à l’école, au parti, dans l’exil, en temps de guerre dans un maquis ou dans un camp, à Vichy ou dans le Paris de la collaboration ?  De quoi parle une histoire socio-politique de la transmission de la littérature ?

La seconde enquête se donne pour terrain un ensemble de courts écrits du romancier et journaliste Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) : des carnets rédigés à différents moments de sa vie et publiés, à diverses reprises et essentiellement à titre posthume, sous le titre de Memoranda. Il s’agira de mobiliser une bibliothèque de sciences sociales (histoire, sociologie, anthropologie, géographie...) pour construire un questionnement historien sur ces écrits pris dans tous leurs aspects, dans toutes leurs dimensions. Au delà de l’effet de connaissance recherché sur les textes eux-mêmes, l’enquête se veut pédagogique et expérimentale.

Le séminaire offre également, au second semestre, une large place aux travaux de doctorants et de chercheurs qui renouvellent le questionnement des sciences sociales sur la littérature ou qui posent, depuis les études littéraires, des questions à l’histoire et aux sciences sociales. Certains séances de travail, enfin, sont réservées aux mastérants, autour de problèmes de méthode.

Calendrier des séances

5 novembre 2021 : Introduction générale

19 novembre 2021 : Une enquête : Lire et vivre avec Balzac au XXe siècle

3 décembre 2021 : séance de travail réservée aux mastérants : questions de bibliographie et de méthode

10 décembre 2021 : Balzac I: Lire Balzac à l’école.

17 décembre 2021 : Balzac II : Un micro-territoire de lecture balzacienne : la Montagne Sainte-Geneviève

7 janvier 2022 : Faire de l’histoire avec la littérature (les Memoranda  de J. Barbey d’Aurevilly). I : « Ce n’est pas là de la littérature »

14 janvier 2022 :  Memoranda II. « Notre salon sous les étoiles » : écrire Paris

21 janvier 2022 : Memoranda III. Corps à l’œuvre, corps désœuvré

28 janvier 2022 : séance de travail pour les mastérants

4 février 2022 : Memoranda IV. Le ciel et terre : landscapes et timescapes

11 février 2022 : Mathieu Roger Lacan (EHESS/Université de Paris), « Le corps comme chronotope romanesque ? Une proposition théorique (à partir de L'Ensorcelée de Barbey d'Aurevilly) »

25 février 2022 : Eva Le Saux (Sorbonne Nouvelle), « Recenser les anonymes dans le roman de type réaliste du XIXe siècle »

4 mars 2022 : Marine Lépinard (EHESS) et Samia Myers (Université de Strasbourg), « Anthropologie et écriture littéraire. Introduction : Approches anthropologiques et objets littéraires »

11 mars 2022 : Anthropologie et écriture littéraire. II. Proposition de mise en pratique (XIXe-XXe siècle)

18 mars 2022 : séance de travail pour les mastérants

25 mars 2022 : Littérature, fait littéraire et matérialités

1er avril 2022 : Marta Caraion (Université de Lausanne), « Littérature et culture matérielle »

8 avril 2022 : Samia Myers, « Écrire le nécessaire. Culture matérielle et objets de nécessité en littérature ». 

15 avril 2022 : Marine Lépinard, « Gens de plume. Le monde matériel de l’écrit »

22 avril 2022 : Balzac III : Pour une anthropologie des « savoirs balzaciens »

13 mai 2022 : Baptiste Roger-Lacan (Université d’Avignon), « Les Parisiens avaient perdu l’habitude des révolutions. » Mémoires et récits d'une « journée » contre-révolutionnaire : le 6 février 1934

20 mai 2022 : Balzac IV : lire Balzac au Parti communiste (années 1930-années 1950)

3 juin 2022 : Conclusions

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Formes et objets (M1) – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Littératures (M2) – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages (M1) – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – autre
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

s'adresser à l'enseignante par courriel : jlc@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous par courriel : jlc@ehess.fr

Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel : jlc@ehess.fr

Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.10
    annuel / hebdomadaire, vendredi 12:30-14:30
    du 5 novembre 2021 au 3 juin 2022
    Nombre de séances : 24

Comment faire de l’histoire avec de la littérature ? Que fait-on, en histoire et plus largement en sciences sociales, quand on prend pour objet cette réalité du monde social, aux contours instables et constamment discutés, qui est désignée comme « littérature » ? Ce séminaire s’intéresse aux formes de présence et de dissémination de la littérature depuis l’époque romantique jusqu’aux années 1950. Le travail s’est organisé cette année autour de deux principaux terrains d’enquête. Le premier concerne la modernité littéraire du XIXe siècle et sa transmission. Intitulé « Lire et vivre avec Balzac au XXe siècle », il interrogeait les pratiques de lectures, d’édition, de transmission, de commémoration de Balzac entre les années 1930 et les 1950, dans une perspective qui croise histoire du livre, de l'édition, histoire des savoirs et histoire des pratiques de lecture. Comment lit-on Balzac en 1930, 1940 ou 1950 ? Et pour quoi faire ? Que nous disent les appropriations politiquement très polarisées de Balzac (revendiqué par l'Action française aussi bien que par les communistes) des enjeux de la transmission littéraire ? Que voit-on du fait littéraire lorsqu’on enquête non sur l’actualité littéraire d’un temps donné, – la « littérature d’aujourd’hui » –, mais sur la littérature d’hier ? Pourquoi et comment lire Balzac à l’école, au parti, dans l’exil, en temps de guerre dans un maquis ou dans un camp, à Vichy ou dans le Paris de la collaboration ? De quoi parle une histoire socio-politique de la transmission de la littérature ? Les séances du 19 novembre, 10 et 17 décembre 21, puis du 22 avril et du 20 mai 2022 ont été consacrées à ces recherches.

La seconde enquête se donnait pour terrain un ensemble de courts écrits du romancier et journaliste Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) : des carnets rédigés à différents moments de sa vie et publiés, à diverses reprises et essentiellement à titre posthume, sous le titre de Memoranda. Il s’agissait de mobiliser une bibliothèque de sciences sociales (histoire, sociologie, anthropologie, géographie...) pour construire un questionnement historien sur ces écrits pris dans tous leurs aspects, dans toutes leurs dimensions. Au-delà de l’effet de connaissance recherché sur les textes eux-mêmes, l’enquête se voulait pédagogique et expérimentale : elle a donné lieu à une série de 4 séminaire entre le 7 janvier et le 4 février.

Au second semestre, j’ai voulu ouvrir le séminaire à certains travaux doctoraux en cours (Mathieu Roger-Lacan, « Le corps comme chronotope romanesque ? Une proposition théorique (à partir de L'Ensorcelée de Barbey d'Aurevilly) », 11 février ; Eva Le Saux, « Recenser les anonymes dans le roman de type réaliste du XIXe siècle », 25 février ; Baptiste Roger-Lacan (Université d’Avignon), « Les Parisiens avaient perdu l’habitude des révolutions. » Mémoires et récits d'une « journée » contre-révolutionnaire : le 6 février 1934 », 13 mai) et à un ensemble de propositions réarticulant littérature et anthropologie (4 mars et 11 mars : Marine Lépinard et Samia Myers, « Anthropologie et écriture littéraire », puis les séances du 8 et du 15 avril) et à un projet collectif, dont je suis partie prenante, financé par le Fonds national suisse consacré aux liens entre littérature et culture matérielle (25 mars et 1er avril, avec Marta Caraion).

Publications
  • Avec Jean-Marc Dreyfus, Le Cimetière juif dans la Shoah, Revue d’histoire de la Shoah, Paris, Mémorial de la Shoah, 2022/1, n° 215, 469 p.
  • Avec Keiko Tsujikawa. « Légiférer sur la fiction littéraire ? L’amendement Riancey, 1850 », dans GRIHL II Autorité(s) dans la littérature, Autorité(s) de la littérature, sous la dir. de Yasushi Noro, Tokyo, Yoshida Publishing, 2021,〈halshs-03624850〉
  • « "Cela ne s'est pas passé comme ça" : premières représentations de l'irreprésentable après la Shoah », dans GRIHL II Autorité(s) dans la littérature, Autorité(s) de la littérature, op. cit., (halshs-03624879)
  • « Revenir dans la maison Balzac : Jean Cayrol 1950 », dans Balzac politico, sous la dir. de Cristina Cassina, Pise, Edizioni EST, 2021, p 187-200.
  • « Introduction », avec Jean-Marc Dreyfus, Le cimetière juif dans la Shoah, avec Jean-Marc Dreyfus, Revue d’histoire de la Shoah, Paris, Mémorial de la Shoah, 2022/1, n° 215, p. 9-27.
  • « Fugue en Z. Ego-histoire, histoire, littérature », Critique, 2022/4, n° 899, p. 339-350.
  • « La Shoah en creux : Pierre Gascar entre roman et témoignage (1953-1998) », Littera, revue de littérature française, n° 7, mars 2022, p. 11-123.
  •  Avec Rebecca Powers, « "Ce que la révolution doit à la littérature" : une polémique de 1848 », Fabula/Les colloques, 1848 et la littérature, mai 2021, http://www.fabula.org/colloques/document6983.php
  • Avec Aurélia Kalisky, « L’un part, l’autre reste… Itinéraires parisiens de deux historiens survivants de la Shoah (1947-1953) », Archives Juives, 2021/1, vol. 54, p. 89-115, DOI : 10.3917/aj1.541.0089. URL : https://www.cairn.info/revue-archives-juives-2021-1-page-89.htm