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UE215 - Identités tsiganes


Lieu et planning


  • EHESS-Toulouse
    Université Toulouse-Jean Jaurès, Maison de la recherche, 5 allées Antonio-Machado 31000 Toulouse
    1er semestre / hebdomadaire, jeudi 16:00-18:00
    du 7 octobre 2021 au 23 décembre 2021
    Nombre de séances : 11


Description


Dernière modification : 11 mai 2021 06:45

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie culturelle Anthropologie historique Anthropologie sociale Diaspora Discrimination Ethnicité Fait religieux Minorités Oralité
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Jean-Pierre Cavaillé [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires (LISST)

Il s’agira de croiser une approche d’anthropologie historique aux études de terrain les plus contemporains. L’enjeu est à la fois d’observer des phénomènes de longue durée et de considérer les ruptures plus ou moins radicales ayant affecté ou affectant aujourd’hui les sociétés que l’on nommera, faute de mieux, tsiganes, roms ou romane. Cette gêne spontanément ressentie dans l’emploi de toute dénomination identitaire générale sera du reste l’objet de notre première approche critique : comment s’articulent et se contredisent souvent les dénominations exogènes et endogènes ? Comment elles contribuent à la constitution d’identité valorisantes ou dévalorisantes, voire dégradantes, justifiant la discrimination, la ségrégation, la contrainte à la sédentarité, voire les déportations et les crimes de masse dont les « tsiganes » (sans doute, les guillemets s’imposent-ils) ont été victimes au XXe siècle ? Mais tout en même temps, nous nous intéresserons à des éléments fort d’identité internes à ces sociétés, telle que la famille comme institution structurante, les formes d’économies spécifiques, les relations aux gadjé, les relations de genre, les affiliations religieuses, les productions linguistiques, les représentations de l’inscription de la communauté sur le territoire...

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

ce séminaire de recherche se déroule à Toulouse au sein du département d'anthropologie de l'Université Toulouse 2 Jean Jaurès et entre dans le cursus des étudiants inscrits en master d'anthropologie dans cette université.

Personne à contacter: Jean-Pierre Cavaillé cavaille@ehess.fr

personnel administratif : Julie Verhoeyen, responsable administrative du département, julie.verhoeyen@univ-tlse2.fr, tél. 05 61 50 44 35, porte GH 016, bât. G - Olympe de Gouges.

Direction de travaux des étudiants

réception des étudiants le jeudi sur rendez-vous.

Réception des candidats
-
Pré-requis

niveau master en anthropologie ou dans une autre science sociale


Compte rendu


Le séminaire, consacré à la production d’identités différenciées et différentielles dans les mondes tsiganes / Rom / Roma/ Voyageurs, s’est particulièrement penché cette année sur deux domaines tout à fait distincts et pourtant liés de multiples façons : la religion et la langue.

Nous avons abordé la question de l’affirmation de l’identité par la religion en réfléchissant sur la très large adhésion des Voyageurs, tout spécialement en France (mais le phénomène est mondial), à l’évangélisme pentecôtiste. En France le mouvement, né dans les années 1950, a très vite conduit à la création d’une Église de fait indépendante au sein de la dénomination des Assemblées de Dieu, à l’initiative d’un pasteur breton (Clément Le Cossec), qui sut immédiatement créer ce que l’adhésion formelle au catholicisme n’avait jamais permis : un clergé de pasteurs tsiganes, aujourd’hui d’une extraordinaire vitalité (Église Vie et Lumière). Nos analyses, pour l’essentiel, corroborent celles que Patrick Williams avait proposées dès les années 1980 : contrairement à ce qui fut souvent perçu comme une abandon de ses propres particularités culturelles dans le raz de marée d’un évangélisme protestant venu d’Amérique, le chercheur affirmait qu’au contraire cette Église permettait aux Voyayeurs de tourner le dos aux églises des Gadjé (les non-Tsiganes) et d’inventer un large mouvement identitaire pan-tsigane (le nom de Mission Évangélique des Tziganes de France est évidemment parlant), dépassant, au moins sur le plan symbolique, les clivages toujours existants entre groupes (Manouches, Gitans, Yéniches…). Pierre Weiss, jeune Manouche vivant en caravane se préparant à devenir pasteur, jeune homme très peu scolarisé ayant acquis en autodidacte de remarquables connaissances en grec biblique, est venu dans le séminaire nous parler de cette appropriation tsigane du pentecôtisme.

Parallèlement, je me suis efforcé de revenir de manière critique sur la très longue histoire du rejet des Tsiganes hors de la religion, alors même et parce que les groupes tsiganes se sont le plus souvent employés à se déclarer de la religion dominante des pays dans lesquels ils évoluaient. Il y a ainsi une histoire à faire des Tsiganes vus par les Gadjé comme étant sans religion, car de toutes les religions. L’adaptabilité des Tsiganes à des contextes religieux différents et au demeurant incompatibles est un fait historique incontestable, très peu investigué et d’interprétation malaisée. En me concentrant sur les groupes sinte (Manouches français, sinte d’Allemagne et d’Italie), j’ai cru pouvoir développer la thèse de l’importance culturelle cruciale, dans la longue durée, d’un culte des défunts qui, précisément, comme on le constate aujourd’hui encore avec les conversions à l’évangélisme, est susceptible de s’accommoder de toutes les confessions et la plupart des rites et coutumes mortuaires en vigueur dans les sociétés d’accueil. Au cœur des dispositifs d’adaptation aux religions dominantes (désormais en rupture apparente avec celles-ci, mais apparentes seulement, car l’évangélisme devient de fait une religion mondialisée dominante), les groupes tsiganes exercent un travail de différenciation de manière quasi-invisible pour les Gadjé, mais pourtant déterminante, un art du retrait lié aux défunts dont Patrick Williams a montré l’importance culturelle vitale pour les Manouches d’Auvergne.

Sur le plan linguistique on peut observer un travail similaire d’appropriation des langues majoritaires dans les territoires où les groupes Tsiganes évoluent et de différenciation par la pratique non seulement des nombreuses variétés de la langue romani, se transformant au contact intense avec les autres langues pratiquées par les locuteurs, et de variétés dites para-romani qui le plus souvent sont en fait des variétés propres à la langue dominante dont l’une des caractéristiques – mais parmi d’autres – est l’introduction de mots et expressions empruntés à la langue romani ; ainsi du « français voyageur » parlé en France par les Manouches et autres Voyageurs. Nous avons observé et analysé ce schéma en nous fondant sur une étude rapprochée, associant la sociolinguistique et l’anthropologie, des langues parlées en France par les groupes manouches, faisant apparaître un double clivage et partant un double travail de distinction. L’un, par l’usage du français voyageur, distingue de manière légère (intercompréhension complète) et pourtant évidente (traits lexicaux, phonologiques, voire morphologiques) le monde des Voyageurs du monde des Gadjé, l’autre, par le manouche, véritablement parlé ou seulement connu de manière putative, le groupe manouche des autres groupes tsiganes (Roms, Gitans, etc.). Ce dernier clivage reste très fort et pourtant mis en cause par un brassage partiel des groupes, entre autres à travers le partage du même credo et des mêmes pratiques évangéliques, et l’on peut observer une perte progressive de la pratique de la langue romani ; ainsi le français voyageur assure-t-il toujours plus le travail d’entretien de la frontière – pour reprendre la formule de F. Barth – séparant les Voyageurs (tous groupes confondus) du reste de la population francophone.

Le séminaire a bénéficié également d’une intervention d’Adèle Sutre, docteure à l’EHESS, en relation avec la parution de son ouvrage Géopolitique des Tsiganes, paru en 2021.

Publications
  • « Libertinism and atheism (sixteenth to eighteenth century) », dans Cultures of Contagion, Cambridge Massachusetts, sous la dir. de B. Delaurenti et T. Le Roux, The MIT Press, 2022, p. 45-50. [version anglaise du n° 238]
  • « Charmes, possession et sorcellerie. L’affaire Demandols/Gaufridy (1610-1611) », Sens Dessous, n° 29, « Charme », 2022, p. 29-43.
  • « Que croire, c’est quand même douter. Remarques anthropologiques sur croire et douter au début de l’époque moderne », dans Le Doute dans l’Europe Moderne, sous la dir. d'E. Boillet et M. Faini, Turnhout, Brepols, 2022, p. 47-59.
  • « Naked as a sign. Comment les Quakers ont inventé la nudité protestaire », CLIO. Femmes, Genre, Histoire, n° 54 / 2021, “Se dénuder”, p. 75-100.
  • « Te rakel norh romenes ko dives. Parler manouche aujourd’hui », Lengas [En ligne], 89 | 2021, mis en ligne le 21 septembre 2021, URL : http://journals.openedition.org/lengas/5340
  • « Daniel Fabre, “dernier” des anthropologues autochotones occitans ? », dans Daniel Fabre, l’arpenteur des écarts. Actes du colloque de Toulouse, février 2017, sous la dir. de Claudine Vassas, Agnès Fine et Nicolas Adell-Gombert, Paris, éditions de la MSH, 2021, p. 87-107.

Dernière modification : 11 mai 2021 06:45

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie culturelle Anthropologie historique Anthropologie sociale Diaspora Discrimination Ethnicité Fait religieux Minorités Oralité
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Jean-Pierre Cavaillé [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires (LISST)

Il s’agira de croiser une approche d’anthropologie historique aux études de terrain les plus contemporains. L’enjeu est à la fois d’observer des phénomènes de longue durée et de considérer les ruptures plus ou moins radicales ayant affecté ou affectant aujourd’hui les sociétés que l’on nommera, faute de mieux, tsiganes, roms ou romane. Cette gêne spontanément ressentie dans l’emploi de toute dénomination identitaire générale sera du reste l’objet de notre première approche critique : comment s’articulent et se contredisent souvent les dénominations exogènes et endogènes ? Comment elles contribuent à la constitution d’identité valorisantes ou dévalorisantes, voire dégradantes, justifiant la discrimination, la ségrégation, la contrainte à la sédentarité, voire les déportations et les crimes de masse dont les « tsiganes » (sans doute, les guillemets s’imposent-ils) ont été victimes au XXe siècle ? Mais tout en même temps, nous nous intéresserons à des éléments fort d’identité internes à ces sociétés, telle que la famille comme institution structurante, les formes d’économies spécifiques, les relations aux gadjé, les relations de genre, les affiliations religieuses, les productions linguistiques, les représentations de l’inscription de la communauté sur le territoire...

Le programme détaillé n'est pas disponible.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

ce séminaire de recherche se déroule à Toulouse au sein du département d'anthropologie de l'Université Toulouse 2 Jean Jaurès et entre dans le cursus des étudiants inscrits en master d'anthropologie dans cette université.

Personne à contacter: Jean-Pierre Cavaillé cavaille@ehess.fr

personnel administratif : Julie Verhoeyen, responsable administrative du département, julie.verhoeyen@univ-tlse2.fr, tél. 05 61 50 44 35, porte GH 016, bât. G - Olympe de Gouges.

Direction de travaux des étudiants

réception des étudiants le jeudi sur rendez-vous.

Réception des candidats
-
Pré-requis

niveau master en anthropologie ou dans une autre science sociale

  • EHESS-Toulouse
    Université Toulouse-Jean Jaurès, Maison de la recherche, 5 allées Antonio-Machado 31000 Toulouse
    1er semestre / hebdomadaire, jeudi 16:00-18:00
    du 7 octobre 2021 au 23 décembre 2021
    Nombre de séances : 11

Le séminaire, consacré à la production d’identités différenciées et différentielles dans les mondes tsiganes / Rom / Roma/ Voyageurs, s’est particulièrement penché cette année sur deux domaines tout à fait distincts et pourtant liés de multiples façons : la religion et la langue.

Nous avons abordé la question de l’affirmation de l’identité par la religion en réfléchissant sur la très large adhésion des Voyageurs, tout spécialement en France (mais le phénomène est mondial), à l’évangélisme pentecôtiste. En France le mouvement, né dans les années 1950, a très vite conduit à la création d’une Église de fait indépendante au sein de la dénomination des Assemblées de Dieu, à l’initiative d’un pasteur breton (Clément Le Cossec), qui sut immédiatement créer ce que l’adhésion formelle au catholicisme n’avait jamais permis : un clergé de pasteurs tsiganes, aujourd’hui d’une extraordinaire vitalité (Église Vie et Lumière). Nos analyses, pour l’essentiel, corroborent celles que Patrick Williams avait proposées dès les années 1980 : contrairement à ce qui fut souvent perçu comme une abandon de ses propres particularités culturelles dans le raz de marée d’un évangélisme protestant venu d’Amérique, le chercheur affirmait qu’au contraire cette Église permettait aux Voyayeurs de tourner le dos aux églises des Gadjé (les non-Tsiganes) et d’inventer un large mouvement identitaire pan-tsigane (le nom de Mission Évangélique des Tziganes de France est évidemment parlant), dépassant, au moins sur le plan symbolique, les clivages toujours existants entre groupes (Manouches, Gitans, Yéniches…). Pierre Weiss, jeune Manouche vivant en caravane se préparant à devenir pasteur, jeune homme très peu scolarisé ayant acquis en autodidacte de remarquables connaissances en grec biblique, est venu dans le séminaire nous parler de cette appropriation tsigane du pentecôtisme.

Parallèlement, je me suis efforcé de revenir de manière critique sur la très longue histoire du rejet des Tsiganes hors de la religion, alors même et parce que les groupes tsiganes se sont le plus souvent employés à se déclarer de la religion dominante des pays dans lesquels ils évoluaient. Il y a ainsi une histoire à faire des Tsiganes vus par les Gadjé comme étant sans religion, car de toutes les religions. L’adaptabilité des Tsiganes à des contextes religieux différents et au demeurant incompatibles est un fait historique incontestable, très peu investigué et d’interprétation malaisée. En me concentrant sur les groupes sinte (Manouches français, sinte d’Allemagne et d’Italie), j’ai cru pouvoir développer la thèse de l’importance culturelle cruciale, dans la longue durée, d’un culte des défunts qui, précisément, comme on le constate aujourd’hui encore avec les conversions à l’évangélisme, est susceptible de s’accommoder de toutes les confessions et la plupart des rites et coutumes mortuaires en vigueur dans les sociétés d’accueil. Au cœur des dispositifs d’adaptation aux religions dominantes (désormais en rupture apparente avec celles-ci, mais apparentes seulement, car l’évangélisme devient de fait une religion mondialisée dominante), les groupes tsiganes exercent un travail de différenciation de manière quasi-invisible pour les Gadjé, mais pourtant déterminante, un art du retrait lié aux défunts dont Patrick Williams a montré l’importance culturelle vitale pour les Manouches d’Auvergne.

Sur le plan linguistique on peut observer un travail similaire d’appropriation des langues majoritaires dans les territoires où les groupes Tsiganes évoluent et de différenciation par la pratique non seulement des nombreuses variétés de la langue romani, se transformant au contact intense avec les autres langues pratiquées par les locuteurs, et de variétés dites para-romani qui le plus souvent sont en fait des variétés propres à la langue dominante dont l’une des caractéristiques – mais parmi d’autres – est l’introduction de mots et expressions empruntés à la langue romani ; ainsi du « français voyageur » parlé en France par les Manouches et autres Voyageurs. Nous avons observé et analysé ce schéma en nous fondant sur une étude rapprochée, associant la sociolinguistique et l’anthropologie, des langues parlées en France par les groupes manouches, faisant apparaître un double clivage et partant un double travail de distinction. L’un, par l’usage du français voyageur, distingue de manière légère (intercompréhension complète) et pourtant évidente (traits lexicaux, phonologiques, voire morphologiques) le monde des Voyageurs du monde des Gadjé, l’autre, par le manouche, véritablement parlé ou seulement connu de manière putative, le groupe manouche des autres groupes tsiganes (Roms, Gitans, etc.). Ce dernier clivage reste très fort et pourtant mis en cause par un brassage partiel des groupes, entre autres à travers le partage du même credo et des mêmes pratiques évangéliques, et l’on peut observer une perte progressive de la pratique de la langue romani ; ainsi le français voyageur assure-t-il toujours plus le travail d’entretien de la frontière – pour reprendre la formule de F. Barth – séparant les Voyageurs (tous groupes confondus) du reste de la population francophone.

Le séminaire a bénéficié également d’une intervention d’Adèle Sutre, docteure à l’EHESS, en relation avec la parution de son ouvrage Géopolitique des Tsiganes, paru en 2021.

Publications
  • « Libertinism and atheism (sixteenth to eighteenth century) », dans Cultures of Contagion, Cambridge Massachusetts, sous la dir. de B. Delaurenti et T. Le Roux, The MIT Press, 2022, p. 45-50. [version anglaise du n° 238]
  • « Charmes, possession et sorcellerie. L’affaire Demandols/Gaufridy (1610-1611) », Sens Dessous, n° 29, « Charme », 2022, p. 29-43.
  • « Que croire, c’est quand même douter. Remarques anthropologiques sur croire et douter au début de l’époque moderne », dans Le Doute dans l’Europe Moderne, sous la dir. d'E. Boillet et M. Faini, Turnhout, Brepols, 2022, p. 47-59.
  • « Naked as a sign. Comment les Quakers ont inventé la nudité protestaire », CLIO. Femmes, Genre, Histoire, n° 54 / 2021, “Se dénuder”, p. 75-100.
  • « Te rakel norh romenes ko dives. Parler manouche aujourd’hui », Lengas [En ligne], 89 | 2021, mis en ligne le 21 septembre 2021, URL : http://journals.openedition.org/lengas/5340
  • « Daniel Fabre, “dernier” des anthropologues autochotones occitans ? », dans Daniel Fabre, l’arpenteur des écarts. Actes du colloque de Toulouse, février 2017, sous la dir. de Claudine Vassas, Agnès Fine et Nicolas Adell-Gombert, Paris, éditions de la MSH, 2021, p. 87-107.