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UE206 - Atelier des anthropo-scènes : sources et dynamiques de l'écologie sociale


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.08
    2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 10:30-12:30
    du 17 février 2022 au 2 juin 2022
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 2 mars 2022 07:31

Type d'UE
Enseignements fondamentaux de master
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Sociologie
Page web
https://anthroposcene.hypotheses.org/ 
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie sociale Environnement Histoire environnementale
Aires culturelles
Afrique Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Benoit Hazard [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Patrick Farbiaz   enseignant retraité

Au cours de la dernière décennie, l’anthropocène s’est imposé comme le cadre dominant dans les débats environnementaux, l’écologie globale et les sciences de la terre. Cette thèse inédite, sorte d’injonction posée aux sciences humaines de construire des réponses pour faire face aux changements socio-écologiques, réinterroge les relations entre l’homme et ses productions de la nature ? Comment l’anthropologie, discipline qui interroge à la fois les structures et les ruptures, se positionne face à cette thèse qui pense les passages historiques à l’échelle temporelle des évolutions du système terre et dont les effets sont durables pour le devenir, non seulement des sociétés humaines, mais plus largement des anthropomorphisées ? Comment réinscrire les discours géocratiques de l’anthropocène dans une épistémologie des sciences sociales, mais aussi dans la question sociale ? Telles sont les questions posées de l’atelier. En 2021-2022, l’atelier travaillera une nouvelle anthropo-scène : celles des dynamiques historiques et des périmètres de « l’écologie sociale ». Nombre de mouvements sociaux contemporains (Extinction rebellion, Zad, Gilet jaune, etc.) forment des lieux ré-appropriations et de contestations de l'environnementalisme global désigné par l’anthropocène. Ils font apparaître la nécessité d’articuler l'écologie globale (« la fin du monde ») avec la question sociale (celle des fins de mois), autrement dit « d’écologies sociales » (« écologie des autres », « écologie des pauvres », « écologie de survie ») dans un cadre démocratique renouvelé. Au delà d'une histoire des idées environnementales, il s'agit de mettre en relation les dynamiques des mouvements sociaux et / ou écologistes, et l'émergence progressive d'une sphère de l'écologie politique, distincte de l'environnementalisme, et incarnée par l'écologie sociale.

Après deux séances introductives, le séminaire propose une relecture des thèses de l'anthropocène à l'aune des multiples sources et textes de l'écologie sociale, de l’écologie des pauvres en passant par les thèses écosocialistes et les écologies des autres. L’atelier fonctionne comme un atelier de lecture de textes traitant des théories, paradigmes et textes disponibles pour penser cette question. Dans le même temps, il réinterroge cette thèse à partir de la possibilité d’en faire une ethnographie, autrement dit les anthropo-scènes de l’anthropocène. Dans ce cadre, il s'appuie chaque année sur la mise en place d'enquête collective de terrain. Initiée en 2016 sur la zone des Tartres (banlieue nord de Paris), l'enquete collective s'y poursuivra comme lieu de documentation d'une antropo-scène et de la nature comme champ de bataille.

Programme de 2021-2022 (Sous réserve de modifications)

17 février : Séance introductive (Patrick Farbiaz & Benoit Hazard)

1/ Présentation et fonctionnement de l’atelier

2/ Construire une enquête d'écologie sociale en banlieue parisienne

  • Benoit Hazard « Les parias dans l’anthropocène » : anthropologie historique de la zone des Tartres.

3 mars 2022 : Anthropocène, Environnementalisme et écologie sociale.

Benoit Hazard (CNRS), L’Anthropocène est-il un environnementalisme ?

Bibliographie indicative :

10 mars 2022 : Patrick Farbiaz, L’écologie ensevelie.

  • Bibliographie indicative : Nicolas Delalande, La lutte et l’entraide, l’âge des solidarités ouvrières, Le seuil, 2019.

17 mars 2022 : Christine Adongo (EHESS) The Deterritorialization of Local Pastoral Landscapes in the Greater Olkaria Geothermal Area, Kenya

24 mars 2022 : Écologies ouvrières ?

Présentation de textes par les étudiants.

  • Gérard Chastagnaret, De fumées et de sang, Pollution minière et massacres de masse, Andalousie-XIXe siècle, Casa de Velasquez, 2017.
  • Kenneth Strong, Un bœuf dans la tempête, biographie de Tanaka Shozo, écologiste japonais, Wild Project, 2015

31 mars 2022  :  Philippe Pelletier (Prof émérite, Université Lyon 2, UMR 5600 Environnement, ville, société) Ecologie/écologisme, une histoire à repenser

Bibliographie :

  • La séance s’appuiera sur une série de notices publiées dans le Dictionnaire critique de l'anthropocène (CNRS éditions, 2020) : Écologie savante, p. 277-282 ; Écologie politique, histoire (1957-1979), p. 300-304 ; Écologie sociale, p. 314-316 ; Écomarxisme, p. 311-313.

7 avril 2022 : Écologie et décroissance (Présentation / Discussions de textes par les étudiants).

  • Karl Polanyi, La Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Gallimard, 1983
  • Kohei Saito, Chapitre « Liebig and capital » & « Fertilizer against robery agriculture », in Karl Marx’s Ecosocialism: Capital, Nature, and the Unfinished Critique of Political Economy, Monthly review Press, 2017.

14 avril 2022 : Écosyndicalisme et environnementalisme dans l’appareil d’état.

  • Patrick Laigneau "Le syndicat national de l’environnement"

Bibliographie :

  • P. Laigneau, Le syndicat national de l’Environnement. Tome 1 : 1973-1986. Les ionniers de l’environnement cherchent leur place dans l’administration française.
  • Patrick Laigneau, Le syndicat national de l’Environnement. Tome 2 : 1986 – 2003. Les personnels s’engagent pour construire un véritable service public de l’environnement.

21 avril 2022 :  Les travailleurs du déchets : un prolétariat de l’environnement ?

Table ronde (sous reserve)

Jeanne Guien / Plateforme d’enquete militante (Farbiaz)/ Ali (CGT veolia)

12 mai 2022 : Margot Verdier "ZAD Le commun de l’autonomie (éditions du croquant)"

Merlin Gauthier Marchand "Les mobilisation dans l’esutiaire de la Loire".

19 mai 2022 : Textes en débat sur le thème Écologie et politique de la  survie.

Textes en débat :

  • *Gunter Anders, L’obsolescence de l’homme, 2002, éditions de l’encyclopédie des nuisances, ed. Ivrea.
  • *Lewis Munford, Les transformations de l’homme, Paris 2008, Ed. Encyclopédie des nuisances.
  • *Theodor W. Adorno, Minima Moralia. Réflexions sur la vie mutilée, 2003, Payot, 230 p.

26 mai 2022 :  Vers une écologie de survie ?

  • Eva Von Redecker, Révolution pour la vie, Payot, 2021.

2 juin 2022

Debrief.

Bibliographie du séminaire (à compléter) :

Socle commun du séminaire=> Lecture obligatoire, supposée acquises.


Master


  • Méthodologie – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Ateliers de professionnalisation – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral, autre
  • Ateliers de professionnalisation – Économie appliquée - Politiques publiques et développement – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture, autre

Renseignements


Contacts additionnels
bhazard@ehess.fr
Informations pratiques

Benoît Hazard, Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain, EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Direction de travaux des étudiants

vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous), EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Réception des candidats

vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous), EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Pré-requis

niveau requis : étudiants de niveau master, doctorat et chercheurs. Les auditeurs libres sont acceptés.


Compte rendu


Dans le sillage des deux années précédentes, l’atelier de l’anthropocène (2021-2022) explore de ce que nous nommons des anthropo-scènes et que nous définissons comme des scènes de l’anthropocène, identifiables à travers des conflits écologico-distributifs dont la configuration est étroitement liée à la crise environnementale et aux solutions technologiques globales (l’environnementalisme global). Ces anthropo-scènes forment un objet social émergeant assimilable à une « écologie politique radicale », ou de « rupture », dont le dénominateur est de se construire sinon comme un anti-environnementalisme, tout au moins, comme des alternatives à celui-ci et aux politiques de survie qu’il impose. En formulant l’hypothèse que les conflits environnementaux résultent en partie de réactions à l’environnementalisme global, le séminaire poursuit l’exploration des dynamiques historiques et des périmètres de « l’écologie sociale  ». Au delà d'une histoire des idées environnementales, il met en relation les dynamiques des mouvements sociaux et/ou écologistes, et l'émergence d'une sphère de l'écologie politique, distincte de l'environnementalisme.

Deux séances introductives animées par Benoît Hazard et Patrick Farbiaz, consacrées aux rapports théoriques entre l’anthropocène, l’environnementalisme et l’écologie sociale ont ouvert le séminaire. La distinction entre environnementalisme et écologie sociale nous a conduit à interroger la configuration des écologies paysannes à travers trois cas : d’une part, la « déterritorialisation des maasailand » dans le contexte de la géothermie au Kenya et les situations d'effondrement forcées des économies pastorales dans la vallée du rift kényan (Ch. Adongo, doctorante, EHESS) ; d’autre part, les écologies ensevelies, étudiées à travers les massacres des paysanneries autour des pollutions minières en Andalousie, et l’organisation politique des paysanneries en Ukraine (P. Farbiaz). Cette première partie s’est poursuivie à travers l’exploration des sources de « l’environnementalisme global ». À partir de son ouvrage Le puritanisme vert, Philippe Pelletier (Université Lyon 2) propose d’enraciner « l’écologie punitive » au cœur de l’environnementalisme, dans un puritanisme anglo-saxon conservateur. Il en trouve la trace chez des figures historiques de l’écologie comme W. Thoreau. Par contraste, P. Laigneau est revenu sur l’histoire d’un Syndicat national de l’environnement en France qui, tout en agissant pour un service public de l’environnement, ne se pose pas la question des effets induits par cette catégorie. Enfin, Merlin Gauthier Marchand (EHESS) a présenté une recherche sur les mobilisations écologistes et les dynamiques politiques de la ZAD du Carnet. Mis en relation avec l’ouvrage de Margot Verdier (ZAD Le commun de l’autonomie), un débat s'est ouvert sur l'autonomie dans la mouvance de l’écologie sociale.

Dans un deuxième temps, le séminaire s’est orienté vers la question : comment l’anthropocène comme forme de gouvernementalité reconfigure les frontières de l’anthropos, les figures de l’humain et les éléments de nature ? Puisant dans la littérature des années 1930-1940, cette question a été documentée à partir de textes portant sur la politique de la survie : Gunter Anders, L’obsolescence de l’homme ; Lewis Munford, Les transformations de l’homme; Theodor W. Adorno, Minima Moralia. Réflexions sur la vie mutilée. Parallèlement, ces travaux ont accompagné l'enquête collective de terrain commencée depuis 2016. S’appuyant «Les parias dans l’anthropocène » : anthropologie historique de la zone des Tartres (banlieue nord de Paris) (Benoit Hazard), les recherches ont construit « la nature comme champ de bataille » dans un contexte d’urbanisation. En particulier, les travaux des étudiants ont construit une base documentaire à partir des archives municipales de Stains et de Pierrefitte pour travailler sur l’histoire du site dans la longue durée, mais aussi sur les phénomènes de pollution.

Publications

 

Dernière modification : 2 mars 2022 07:31

Type d'UE
Enseignements fondamentaux de master
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Sociologie
Page web
https://anthroposcene.hypotheses.org/ 
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie sociale Environnement Histoire environnementale
Aires culturelles
Afrique Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Benoit Hazard [référent·e]   chargé de recherche, CNRS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Patrick Farbiaz   enseignant retraité

Au cours de la dernière décennie, l’anthropocène s’est imposé comme le cadre dominant dans les débats environnementaux, l’écologie globale et les sciences de la terre. Cette thèse inédite, sorte d’injonction posée aux sciences humaines de construire des réponses pour faire face aux changements socio-écologiques, réinterroge les relations entre l’homme et ses productions de la nature ? Comment l’anthropologie, discipline qui interroge à la fois les structures et les ruptures, se positionne face à cette thèse qui pense les passages historiques à l’échelle temporelle des évolutions du système terre et dont les effets sont durables pour le devenir, non seulement des sociétés humaines, mais plus largement des anthropomorphisées ? Comment réinscrire les discours géocratiques de l’anthropocène dans une épistémologie des sciences sociales, mais aussi dans la question sociale ? Telles sont les questions posées de l’atelier. En 2021-2022, l’atelier travaillera une nouvelle anthropo-scène : celles des dynamiques historiques et des périmètres de « l’écologie sociale ». Nombre de mouvements sociaux contemporains (Extinction rebellion, Zad, Gilet jaune, etc.) forment des lieux ré-appropriations et de contestations de l'environnementalisme global désigné par l’anthropocène. Ils font apparaître la nécessité d’articuler l'écologie globale (« la fin du monde ») avec la question sociale (celle des fins de mois), autrement dit « d’écologies sociales » (« écologie des autres », « écologie des pauvres », « écologie de survie ») dans un cadre démocratique renouvelé. Au delà d'une histoire des idées environnementales, il s'agit de mettre en relation les dynamiques des mouvements sociaux et / ou écologistes, et l'émergence progressive d'une sphère de l'écologie politique, distincte de l'environnementalisme, et incarnée par l'écologie sociale.

Après deux séances introductives, le séminaire propose une relecture des thèses de l'anthropocène à l'aune des multiples sources et textes de l'écologie sociale, de l’écologie des pauvres en passant par les thèses écosocialistes et les écologies des autres. L’atelier fonctionne comme un atelier de lecture de textes traitant des théories, paradigmes et textes disponibles pour penser cette question. Dans le même temps, il réinterroge cette thèse à partir de la possibilité d’en faire une ethnographie, autrement dit les anthropo-scènes de l’anthropocène. Dans ce cadre, il s'appuie chaque année sur la mise en place d'enquête collective de terrain. Initiée en 2016 sur la zone des Tartres (banlieue nord de Paris), l'enquete collective s'y poursuivra comme lieu de documentation d'une antropo-scène et de la nature comme champ de bataille.

Programme de 2021-2022 (Sous réserve de modifications)

17 février : Séance introductive (Patrick Farbiaz & Benoit Hazard)

1/ Présentation et fonctionnement de l’atelier

2/ Construire une enquête d'écologie sociale en banlieue parisienne

  • Benoit Hazard « Les parias dans l’anthropocène » : anthropologie historique de la zone des Tartres.

3 mars 2022 : Anthropocène, Environnementalisme et écologie sociale.

Benoit Hazard (CNRS), L’Anthropocène est-il un environnementalisme ?

Bibliographie indicative :

10 mars 2022 : Patrick Farbiaz, L’écologie ensevelie.

  • Bibliographie indicative : Nicolas Delalande, La lutte et l’entraide, l’âge des solidarités ouvrières, Le seuil, 2019.

17 mars 2022 : Christine Adongo (EHESS) The Deterritorialization of Local Pastoral Landscapes in the Greater Olkaria Geothermal Area, Kenya

24 mars 2022 : Écologies ouvrières ?

Présentation de textes par les étudiants.

  • Gérard Chastagnaret, De fumées et de sang, Pollution minière et massacres de masse, Andalousie-XIXe siècle, Casa de Velasquez, 2017.
  • Kenneth Strong, Un bœuf dans la tempête, biographie de Tanaka Shozo, écologiste japonais, Wild Project, 2015

31 mars 2022  :  Philippe Pelletier (Prof émérite, Université Lyon 2, UMR 5600 Environnement, ville, société) Ecologie/écologisme, une histoire à repenser

Bibliographie :

  • La séance s’appuiera sur une série de notices publiées dans le Dictionnaire critique de l'anthropocène (CNRS éditions, 2020) : Écologie savante, p. 277-282 ; Écologie politique, histoire (1957-1979), p. 300-304 ; Écologie sociale, p. 314-316 ; Écomarxisme, p. 311-313.

7 avril 2022 : Écologie et décroissance (Présentation / Discussions de textes par les étudiants).

  • Karl Polanyi, La Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Gallimard, 1983
  • Kohei Saito, Chapitre « Liebig and capital » & « Fertilizer against robery agriculture », in Karl Marx’s Ecosocialism: Capital, Nature, and the Unfinished Critique of Political Economy, Monthly review Press, 2017.

14 avril 2022 : Écosyndicalisme et environnementalisme dans l’appareil d’état.

  • Patrick Laigneau "Le syndicat national de l’environnement"

Bibliographie :

  • P. Laigneau, Le syndicat national de l’Environnement. Tome 1 : 1973-1986. Les ionniers de l’environnement cherchent leur place dans l’administration française.
  • Patrick Laigneau, Le syndicat national de l’Environnement. Tome 2 : 1986 – 2003. Les personnels s’engagent pour construire un véritable service public de l’environnement.

21 avril 2022 :  Les travailleurs du déchets : un prolétariat de l’environnement ?

Table ronde (sous reserve)

Jeanne Guien / Plateforme d’enquete militante (Farbiaz)/ Ali (CGT veolia)

12 mai 2022 : Margot Verdier "ZAD Le commun de l’autonomie (éditions du croquant)"

Merlin Gauthier Marchand "Les mobilisation dans l’esutiaire de la Loire".

19 mai 2022 : Textes en débat sur le thème Écologie et politique de la  survie.

Textes en débat :

  • *Gunter Anders, L’obsolescence de l’homme, 2002, éditions de l’encyclopédie des nuisances, ed. Ivrea.
  • *Lewis Munford, Les transformations de l’homme, Paris 2008, Ed. Encyclopédie des nuisances.
  • *Theodor W. Adorno, Minima Moralia. Réflexions sur la vie mutilée, 2003, Payot, 230 p.

26 mai 2022 :  Vers une écologie de survie ?

  • Eva Von Redecker, Révolution pour la vie, Payot, 2021.

2 juin 2022

Debrief.

Bibliographie du séminaire (à compléter) :

Socle commun du séminaire=> Lecture obligatoire, supposée acquises.

  • Méthodologie – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Ateliers de professionnalisation – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral, autre
  • Ateliers de professionnalisation – Économie appliquée - Politiques publiques et développement – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture, autre
Contacts additionnels
bhazard@ehess.fr
Informations pratiques

Benoît Hazard, Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain, EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Direction de travaux des étudiants

vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous), EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Réception des candidats

vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous), EHESS, bureau A05_07,  54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Pré-requis

niveau requis : étudiants de niveau master, doctorat et chercheurs. Les auditeurs libres sont acceptés.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.08
    2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 10:30-12:30
    du 17 février 2022 au 2 juin 2022
    Nombre de séances : 12

Dans le sillage des deux années précédentes, l’atelier de l’anthropocène (2021-2022) explore de ce que nous nommons des anthropo-scènes et que nous définissons comme des scènes de l’anthropocène, identifiables à travers des conflits écologico-distributifs dont la configuration est étroitement liée à la crise environnementale et aux solutions technologiques globales (l’environnementalisme global). Ces anthropo-scènes forment un objet social émergeant assimilable à une « écologie politique radicale », ou de « rupture », dont le dénominateur est de se construire sinon comme un anti-environnementalisme, tout au moins, comme des alternatives à celui-ci et aux politiques de survie qu’il impose. En formulant l’hypothèse que les conflits environnementaux résultent en partie de réactions à l’environnementalisme global, le séminaire poursuit l’exploration des dynamiques historiques et des périmètres de « l’écologie sociale  ». Au delà d'une histoire des idées environnementales, il met en relation les dynamiques des mouvements sociaux et/ou écologistes, et l'émergence d'une sphère de l'écologie politique, distincte de l'environnementalisme.

Deux séances introductives animées par Benoît Hazard et Patrick Farbiaz, consacrées aux rapports théoriques entre l’anthropocène, l’environnementalisme et l’écologie sociale ont ouvert le séminaire. La distinction entre environnementalisme et écologie sociale nous a conduit à interroger la configuration des écologies paysannes à travers trois cas : d’une part, la « déterritorialisation des maasailand » dans le contexte de la géothermie au Kenya et les situations d'effondrement forcées des économies pastorales dans la vallée du rift kényan (Ch. Adongo, doctorante, EHESS) ; d’autre part, les écologies ensevelies, étudiées à travers les massacres des paysanneries autour des pollutions minières en Andalousie, et l’organisation politique des paysanneries en Ukraine (P. Farbiaz). Cette première partie s’est poursuivie à travers l’exploration des sources de « l’environnementalisme global ». À partir de son ouvrage Le puritanisme vert, Philippe Pelletier (Université Lyon 2) propose d’enraciner « l’écologie punitive » au cœur de l’environnementalisme, dans un puritanisme anglo-saxon conservateur. Il en trouve la trace chez des figures historiques de l’écologie comme W. Thoreau. Par contraste, P. Laigneau est revenu sur l’histoire d’un Syndicat national de l’environnement en France qui, tout en agissant pour un service public de l’environnement, ne se pose pas la question des effets induits par cette catégorie. Enfin, Merlin Gauthier Marchand (EHESS) a présenté une recherche sur les mobilisations écologistes et les dynamiques politiques de la ZAD du Carnet. Mis en relation avec l’ouvrage de Margot Verdier (ZAD Le commun de l’autonomie), un débat s'est ouvert sur l'autonomie dans la mouvance de l’écologie sociale.

Dans un deuxième temps, le séminaire s’est orienté vers la question : comment l’anthropocène comme forme de gouvernementalité reconfigure les frontières de l’anthropos, les figures de l’humain et les éléments de nature ? Puisant dans la littérature des années 1930-1940, cette question a été documentée à partir de textes portant sur la politique de la survie : Gunter Anders, L’obsolescence de l’homme ; Lewis Munford, Les transformations de l’homme; Theodor W. Adorno, Minima Moralia. Réflexions sur la vie mutilée. Parallèlement, ces travaux ont accompagné l'enquête collective de terrain commencée depuis 2016. S’appuyant «Les parias dans l’anthropocène » : anthropologie historique de la zone des Tartres (banlieue nord de Paris) (Benoit Hazard), les recherches ont construit « la nature comme champ de bataille » dans un contexte d’urbanisation. En particulier, les travaux des étudiants ont construit une base documentaire à partir des archives municipales de Stains et de Pierrefitte pour travailler sur l’histoire du site dans la longue durée, mais aussi sur les phénomènes de pollution.

Publications