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UE169 - L'interprétation en acte


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_23
    annuel / mensuel (3e), vendredi 10:00-13:00
    du 15 octobre 2021 au 17 juin 2022
    Nombre de séances : 9


Description


Dernière modification : 9 mai 2022 14:49

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Épistémologie Philosophie Philosophie sociale Politique Textes
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Johann Michel [référent·e]   professeur des universités, Université de Poitiers / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Christian Berner   professeur des universités, Université Paris Nanterre
  • Jean-Claude Gens   professeur des universités, Université de Bourgogne

Ce séminaire cherche à explorer de nouvelles pistes pour renouveler la tradition herméneutique et repenser la place de l’interprétation dans les activités humaines. Historiquement associée aux sciences de la compréhension et de l’interprétation des textes, l’herméneutique a connu un élargissement épistémologique d’ampleur, à partir du XIXe siècle, dans l’ambition de saisir l’ensemble des expressions culturelles durablement fixées (symboles, œuvres, actions…). L’herméneutique s’est métamorphosée en courant philosophique majeur, au cours du XXe siècle, sous l’initiative de Heidegger puis de Gadamer, pour faire de l’interprétation, non plus un enjeu de connaissance, mais une question de mode d’être et d’existence.

L’objectif de notre séminaire est de dépasser cette alternative ou de la faire fructifier autrement. D’une part, il s’agira de montrer que l’interprétation est universelle dans le sens où elle est constitutive de la pensée et de l’agir humain dans ses activités ordinaires. Ce fait anthropologique n’implique pas toutefois que nous passions tout notre temps à interpréter. Quand interprétons-nous ? Comment la tradition pragmatiste peut-elle contribuer à repenser l’acte d’interpréter ?

D’autre part, il s’agira de porter attention à des contextes de vie particulier, à des domaines spécialisés de savoir et de savoir-faire dans lesquels se déploient des herméneutiques spéciales : la technique, le vivant et le social.

En somme, étudier l’interprétation en acte permet d’accroitre notre savoir sur la réflexivité et l’autoréflexivité dans les pratiques scientifiques, dans notre rapport ordinaire avec le monde, et d’approfondir les enjeux normatifs (éthiques, juridiques, politiques) posés par l’herméneutique. Restera alors à penser les éléments d'une politique de l'interprétation.

Le séminaire est animé par trois spécialistes de l’interprétation et de l’herméneutique et se fera en collaboration avec le CEMS/EHESS, l'IRePh de l’Université de Paris Nanterre, et le laboratoire CGC de l’Université de Dijon.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur RDV

Réception des candidats

sur RDV

johann.michel@ehess.fr

Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire s’est poursuivi, pour la troisième année, en format hybride, pour permettre à des chercheurs étrangers (Taiwan, Québec, Brésil…) de pouvoir assister aux séances en distanciel. Le séminaire a réuni un public assidu d’une quinzaine de personnes, principalement des étudiants de master et de doctorat et quelques auditeurs libres. Nous avons cherché, comme les années précédentes, à explorer de nouvelles voies pour renouveler la tradition herméneutique dans une perspective délibérément pluridisciplinaire, en invitant des chercheurs confirmés et des jeunes chercheurs à présenter leurs travaux.

Certaines interventions se sont focalisées sur des objets traditionnels de l’herméneutique, notamment la philologie (avec la communication de Christian Berner centrée sur la question du « bien comprendre »), la littérature (avec la communication de Ioana Vultur, (« Quelle herméneutique pour la littérature ? ») ou encore la psychanalyse (avec la communication de Faroudja Hocinif, « De l’interprétation en psychanalyse. Temporalités et causalités »).

Une autre série de séances a été consacrée à quelques grandes figures de la tradition herméneutique, comme celle de Luis Edouardo Barbosa (« L'interprétation dialectique de Gadamer ») ou celle de Francesca d’Alessandris (« La personne et le personnage. Une relecture critique de l'hypothèse de l'identité narrative chez Paul Ricœur »). De manière plus iconoclaste, Jean-Philippe Desmarais a cherché à mettre à l’épreuve de grandes théories herméneutique (Gadamer et le dernier Foucault) pour penser les conflits d’interprétations qui entourent l’œuvre de Las Casas. C’est dans une perspective semblable que Godefroid Nzila a puisé dans l’œuvre de Paul Ricœur des ressources pour mieux comprendre l'herméneutique de la justice au regard des institutions congolaises. D’autres interventions ont axé leur propos sur des figures plus périphériques de l’herméneutique (comme Simmel), mais qui ont joué un rôle majeur dans la théorie de la compréhension en sciences humaines (Denis Thouard, « Simmel et la lecture du visible : du visage au portrait »).

 Certaines interventions ont élargi le spectre des objets à interpréter, comme la nature et le vivant, notamment à partir des travaux de d’Arne Naess (Éric Pommier, « Le rôle de l’interprétation dans la démocratie environnementale à la lumière de la philosophie d’Arne Naess »), ou des travaux d’Aldo Léopold (Jean-Claude Gens « La lecture léopoldienne du livre de la nature »).  D’autres séances l’ont élargi aux œuvres d’arts, notamment à l’interprétation de la peinture (Marc de Launay, « Saturation des sens, construction d’un sens ») et à la compréhension du corps, à partir d’une confrontation entre herméneutique et pragmatisme (Johann Michel, « sens et expérience »).

Les interventions et les discussions qui ont suivi ont renforcé notre conviction forte que l’herméneutique, loin d’être une tradition unique et figée sur ses héritages, est bien en constant renouvellement.

Publications
  • F. Schleiermacher, Herméneutique. Pour une logique du discours individuel, présentation et traduction Christian Berner, Presses du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2021.
  • Jean-Claude Gens, La philosophie uexküllienne de la vie et ses enjeux écologiques, Paris, Mimesis, 2021.
  • Johann Michel, Le réparable et l’irréparable, Paris, Hermann, 2021.

 

Dernière modification : 9 mai 2022 14:49

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Épistémologie Philosophie Philosophie sociale Politique Textes
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Johann Michel [référent·e]   professeur des universités, Université de Poitiers / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Christian Berner   professeur des universités, Université Paris Nanterre
  • Jean-Claude Gens   professeur des universités, Université de Bourgogne

Ce séminaire cherche à explorer de nouvelles pistes pour renouveler la tradition herméneutique et repenser la place de l’interprétation dans les activités humaines. Historiquement associée aux sciences de la compréhension et de l’interprétation des textes, l’herméneutique a connu un élargissement épistémologique d’ampleur, à partir du XIXe siècle, dans l’ambition de saisir l’ensemble des expressions culturelles durablement fixées (symboles, œuvres, actions…). L’herméneutique s’est métamorphosée en courant philosophique majeur, au cours du XXe siècle, sous l’initiative de Heidegger puis de Gadamer, pour faire de l’interprétation, non plus un enjeu de connaissance, mais une question de mode d’être et d’existence.

L’objectif de notre séminaire est de dépasser cette alternative ou de la faire fructifier autrement. D’une part, il s’agira de montrer que l’interprétation est universelle dans le sens où elle est constitutive de la pensée et de l’agir humain dans ses activités ordinaires. Ce fait anthropologique n’implique pas toutefois que nous passions tout notre temps à interpréter. Quand interprétons-nous ? Comment la tradition pragmatiste peut-elle contribuer à repenser l’acte d’interpréter ?

D’autre part, il s’agira de porter attention à des contextes de vie particulier, à des domaines spécialisés de savoir et de savoir-faire dans lesquels se déploient des herméneutiques spéciales : la technique, le vivant et le social.

En somme, étudier l’interprétation en acte permet d’accroitre notre savoir sur la réflexivité et l’autoréflexivité dans les pratiques scientifiques, dans notre rapport ordinaire avec le monde, et d’approfondir les enjeux normatifs (éthiques, juridiques, politiques) posés par l’herméneutique. Restera alors à penser les éléments d'une politique de l'interprétation.

Le séminaire est animé par trois spécialistes de l’interprétation et de l’herméneutique et se fera en collaboration avec le CEMS/EHESS, l'IRePh de l’Université de Paris Nanterre, et le laboratoire CGC de l’Université de Dijon.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur RDV

Réception des candidats

sur RDV

johann.michel@ehess.fr

Pré-requis
-
  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_23
    annuel / mensuel (3e), vendredi 10:00-13:00
    du 15 octobre 2021 au 17 juin 2022
    Nombre de séances : 9

Le séminaire s’est poursuivi, pour la troisième année, en format hybride, pour permettre à des chercheurs étrangers (Taiwan, Québec, Brésil…) de pouvoir assister aux séances en distanciel. Le séminaire a réuni un public assidu d’une quinzaine de personnes, principalement des étudiants de master et de doctorat et quelques auditeurs libres. Nous avons cherché, comme les années précédentes, à explorer de nouvelles voies pour renouveler la tradition herméneutique dans une perspective délibérément pluridisciplinaire, en invitant des chercheurs confirmés et des jeunes chercheurs à présenter leurs travaux.

Certaines interventions se sont focalisées sur des objets traditionnels de l’herméneutique, notamment la philologie (avec la communication de Christian Berner centrée sur la question du « bien comprendre »), la littérature (avec la communication de Ioana Vultur, (« Quelle herméneutique pour la littérature ? ») ou encore la psychanalyse (avec la communication de Faroudja Hocinif, « De l’interprétation en psychanalyse. Temporalités et causalités »).

Une autre série de séances a été consacrée à quelques grandes figures de la tradition herméneutique, comme celle de Luis Edouardo Barbosa (« L'interprétation dialectique de Gadamer ») ou celle de Francesca d’Alessandris (« La personne et le personnage. Une relecture critique de l'hypothèse de l'identité narrative chez Paul Ricœur »). De manière plus iconoclaste, Jean-Philippe Desmarais a cherché à mettre à l’épreuve de grandes théories herméneutique (Gadamer et le dernier Foucault) pour penser les conflits d’interprétations qui entourent l’œuvre de Las Casas. C’est dans une perspective semblable que Godefroid Nzila a puisé dans l’œuvre de Paul Ricœur des ressources pour mieux comprendre l'herméneutique de la justice au regard des institutions congolaises. D’autres interventions ont axé leur propos sur des figures plus périphériques de l’herméneutique (comme Simmel), mais qui ont joué un rôle majeur dans la théorie de la compréhension en sciences humaines (Denis Thouard, « Simmel et la lecture du visible : du visage au portrait »).

 Certaines interventions ont élargi le spectre des objets à interpréter, comme la nature et le vivant, notamment à partir des travaux de d’Arne Naess (Éric Pommier, « Le rôle de l’interprétation dans la démocratie environnementale à la lumière de la philosophie d’Arne Naess »), ou des travaux d’Aldo Léopold (Jean-Claude Gens « La lecture léopoldienne du livre de la nature »).  D’autres séances l’ont élargi aux œuvres d’arts, notamment à l’interprétation de la peinture (Marc de Launay, « Saturation des sens, construction d’un sens ») et à la compréhension du corps, à partir d’une confrontation entre herméneutique et pragmatisme (Johann Michel, « sens et expérience »).

Les interventions et les discussions qui ont suivi ont renforcé notre conviction forte que l’herméneutique, loin d’être une tradition unique et figée sur ses héritages, est bien en constant renouvellement.

Publications
  • F. Schleiermacher, Herméneutique. Pour une logique du discours individuel, présentation et traduction Christian Berner, Presses du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2021.
  • Jean-Claude Gens, La philosophie uexküllienne de la vie et ses enjeux écologiques, Paris, Mimesis, 2021.
  • Johann Michel, Le réparable et l’irréparable, Paris, Hermann, 2021.