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UE119 - De l’incertitude à l’extinction : modalités de l’émergence et de la transformation des appartenances sociales


Lieu et planning


  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille
    Salle C
    1er semestre / hebdomadaire, mardi 09:00-12:00
    du 19 octobre 2021 au 7 décembre 2021
    Nombre de séances : 8


Description


Dernière modification : 9 mai 2021 14:44

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
https://www.pacific-credo.fr/index.php/fr/9-categorie-fr-fr/42-laurent-dousset 
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Risques Valeur
Aires culturelles
Europe Océanie
Intervenant·e·s
  • Laurent Dousset [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre de recherche et de documentation sur l'Océanie (CREDO)

Il s’agira d’expliciter les principes d’une anthropologie de l’incertitude comme un moyen heuristique permettant d’analyser les principes et l’émergence des appartenances sociales. Après avoir étudié les incertitudes systémiques et existentielles les années précédentes, ce séminaire étudiera cette année les incertitudes dites fondamentales.

Les années précédentes, nous avons progressivement construit la problématique et la méthode d’une anthropologie de l’incertitude. Nous y avons dégagé un certain nombre d’axiomes et de principes heuristiques qui permettent de distinguer deux types ou situations d’incertitudes (systémique et existentielle). La première renvoie à la reproduction des représentations et des modalités de la pratique sociale. La seconde, au contraire, illustre les modalités du changement social. Dans les deux cas, la notion et la situation d’incertitude ont été déployées comme un outil heuristique  permettant d’analyser les modes d’élicitation et la hiérarchisation des valeurs sociales dans des contextes spécifiques.

Depuis 2020, nous avons commencé à poser les bases d’une analyse qui va plus loin et avons ainsi ouvert un nouveau chantier que nous envisageons terminer cette année. L’incertitude la plus extrême et la plus fondamentale — et donc aussi la plus explicite sur les valeurs sociales et de leur hiérarchisation — est le danger de la disparition et de l’extinction de la société, du monde, de la « nature », etc. Cette incertitude s’avère fondamentale car elle porte en elle le potentiel de la disparition de toute modalité et possibilité de construction des appartenances sociales. Il s’agit d’un type d’incertitude qui tend vers l’impossibilité du social dans des principes popres.

L’ère contemporaine, en particulier « occidentale », est fortement teintée par divers scénarios et anticipations de catastrophes et d’extinctions, et la situation créée par la COVID-19 a renforcé ces appréhensions. Le spectre est  la disparition et le changement irréversibles : les espèces naturelles, le climat, l’énergie, la « civilisation » toute entière seraient sur la voie d’être perdus de manière irrécupérable. Avec l’arrivée de ce que certains appellent « le grand effondrement », disparaîtrait également la société tout entière et les modes de socialité.

Après avoir posé les premières hypothèses d’une étude comparative des représentations relatives à « la fin du monde », il s’agira de progresser vers une analyse plus systématique et comparative de ces phénomènes. En particulier, et après avoir rappelé les principes fondamentaux de l’analyse par l’incertitude, il s’agira de s’intéresser à ce type de processus et de représentations pour d’autres formes sociétales, dont les sociétés du Pacifique et de l’Australie, avec une interrogation centrale : l’existence et les modes d’anticipation de la fin du monde sont-elles les témoins d’ontologies culturelles particulières ?


Master


  • Séminaires de recherche – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Dossier personnel

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur rdv ou après chaque séminaire

Réception des candidats
-
Pré-requis

Aucun


Compte rendu


Les années précédentes, nous avons progressivement construit la problématique et la méthode d’une anthropologie de l’incertitude et d’une anthropologie pragmatique. Nous y avons dégagé un certain nombre d’axiomes et de principes heuristiques qui permettent de distinguer deux types ou situations d’incertitudes (systémique et existentielle).

Depuis 2020, nous avons commencé à poser les bases d’une analyse qui va plus loin et avons ainsi ouvert un nouveau chantier que nous avons terminé cette année. L’incertitude la plus extrême et la plus fondamentale – et donc aussi la plus explicite sur les valeurs sociales et de leur hiérarchisation – est le danger de la disparition et de l’extinction de toute formes d’appartenance. Cette incertitude s’avère fondamentale car elle porte en elle le potentiel de la disparition de toute modalité et possibilité de construction des identités sociales et remet en question l’existence du « sacré » qui, selon Mauss et Durkheim, fonde le collectif social.

L’ère contemporaine, en particulier « occidentale », est fortement teintée par divers scénarios et anticipations de catastrophes et d’extinctions, et la situation créée par la COVID-19 a renforcé ces appréhensions. Le spectre est la disparition et le changement irréversibles : les espèces naturelles, le climat, l’énergie, la « civilisation » toute entière seraient sur la voie d’être perdus de manière irrécupérable. Avec l’arrivée de ce que certains appellent « le grand effondrement », disparaîtrait également la société tout entière et les modes de socialité.

Après avoir posé les hypothèses fondamentales d’une étude comparative des représentations relatives à « la fin du monde », nous avons progressé vers une analyse plus systématique et comparative de ces phénomènes. En particulier, et après avoir rappelé les principes fondamentaux de l’analyse par l’incertitude, nous nous sommes intéressé aux processus comparables retrouvées dans d’autres formes sociétales que les sociétés dites « monothéistes ».

Publications
  • Avec  Anne Di Piazza, « Mapping Prehistoric Open Sea Sailing Routes to Lizard Island and Beyond », Journal of Pacific Archaeology, 2021, 12(2).
  • Avec  Simonne Pauwels, « Renouveler l’ethnobiologie : Approche comparative d’un ver marin », Anthropologie et Sociétés, 2021, 45(3), p. 151-155.
  • « Les morts et les asticots : palolo, calendrier et cosmologie à Malekula, Vanuatu », Anthropologie et Sociétés, 45(1), 2021, p. 179-200.
  • « Comment on Ian Keen, The Evolution of Australian Kind Terminologies », Current Anthropology, 2022, 63(1), p. 50-51.
  • « Fabriquer des certitudes, saisir l’incertain. À propos de l’article "Incertitude et possibilité" de T. Ingold », In Analysis, 2022, 6(1), p. 25-27.
  • « Invisible Agents. Framework for a Comparative Approach to Fundamental Uncertainty », Revue des sciences sociales, 2022, 67, p. 26-33.
  • « Propriété et Aborigènes d'Australie », dans Dictionnaire des biens communs, sous la dir. de Cornu, Maire, Fabienne Orsi et Judith Rochfeld, Paris, PUF, 2021, p. 1060-1063.

 

Dernière modification : 9 mai 2021 14:44

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
https://www.pacific-credo.fr/index.php/fr/9-categorie-fr-fr/42-laurent-dousset 
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Risques Valeur
Aires culturelles
Europe Océanie
Intervenant·e·s
  • Laurent Dousset [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre de recherche et de documentation sur l'Océanie (CREDO)

Il s’agira d’expliciter les principes d’une anthropologie de l’incertitude comme un moyen heuristique permettant d’analyser les principes et l’émergence des appartenances sociales. Après avoir étudié les incertitudes systémiques et existentielles les années précédentes, ce séminaire étudiera cette année les incertitudes dites fondamentales.

Les années précédentes, nous avons progressivement construit la problématique et la méthode d’une anthropologie de l’incertitude. Nous y avons dégagé un certain nombre d’axiomes et de principes heuristiques qui permettent de distinguer deux types ou situations d’incertitudes (systémique et existentielle). La première renvoie à la reproduction des représentations et des modalités de la pratique sociale. La seconde, au contraire, illustre les modalités du changement social. Dans les deux cas, la notion et la situation d’incertitude ont été déployées comme un outil heuristique  permettant d’analyser les modes d’élicitation et la hiérarchisation des valeurs sociales dans des contextes spécifiques.

Depuis 2020, nous avons commencé à poser les bases d’une analyse qui va plus loin et avons ainsi ouvert un nouveau chantier que nous envisageons terminer cette année. L’incertitude la plus extrême et la plus fondamentale — et donc aussi la plus explicite sur les valeurs sociales et de leur hiérarchisation — est le danger de la disparition et de l’extinction de la société, du monde, de la « nature », etc. Cette incertitude s’avère fondamentale car elle porte en elle le potentiel de la disparition de toute modalité et possibilité de construction des appartenances sociales. Il s’agit d’un type d’incertitude qui tend vers l’impossibilité du social dans des principes popres.

L’ère contemporaine, en particulier « occidentale », est fortement teintée par divers scénarios et anticipations de catastrophes et d’extinctions, et la situation créée par la COVID-19 a renforcé ces appréhensions. Le spectre est  la disparition et le changement irréversibles : les espèces naturelles, le climat, l’énergie, la « civilisation » toute entière seraient sur la voie d’être perdus de manière irrécupérable. Avec l’arrivée de ce que certains appellent « le grand effondrement », disparaîtrait également la société tout entière et les modes de socialité.

Après avoir posé les premières hypothèses d’une étude comparative des représentations relatives à « la fin du monde », il s’agira de progresser vers une analyse plus systématique et comparative de ces phénomènes. En particulier, et après avoir rappelé les principes fondamentaux de l’analyse par l’incertitude, il s’agira de s’intéresser à ce type de processus et de représentations pour d’autres formes sociétales, dont les sociétés du Pacifique et de l’Australie, avec une interrogation centrale : l’existence et les modes d’anticipation de la fin du monde sont-elles les témoins d’ontologies culturelles particulières ?

  • Séminaires de recherche – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Dossier personnel
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

Sur rdv ou après chaque séminaire

Réception des candidats
-
Pré-requis

Aucun

  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille
    Salle C
    1er semestre / hebdomadaire, mardi 09:00-12:00
    du 19 octobre 2021 au 7 décembre 2021
    Nombre de séances : 8

Les années précédentes, nous avons progressivement construit la problématique et la méthode d’une anthropologie de l’incertitude et d’une anthropologie pragmatique. Nous y avons dégagé un certain nombre d’axiomes et de principes heuristiques qui permettent de distinguer deux types ou situations d’incertitudes (systémique et existentielle).

Depuis 2020, nous avons commencé à poser les bases d’une analyse qui va plus loin et avons ainsi ouvert un nouveau chantier que nous avons terminé cette année. L’incertitude la plus extrême et la plus fondamentale – et donc aussi la plus explicite sur les valeurs sociales et de leur hiérarchisation – est le danger de la disparition et de l’extinction de toute formes d’appartenance. Cette incertitude s’avère fondamentale car elle porte en elle le potentiel de la disparition de toute modalité et possibilité de construction des identités sociales et remet en question l’existence du « sacré » qui, selon Mauss et Durkheim, fonde le collectif social.

L’ère contemporaine, en particulier « occidentale », est fortement teintée par divers scénarios et anticipations de catastrophes et d’extinctions, et la situation créée par la COVID-19 a renforcé ces appréhensions. Le spectre est la disparition et le changement irréversibles : les espèces naturelles, le climat, l’énergie, la « civilisation » toute entière seraient sur la voie d’être perdus de manière irrécupérable. Avec l’arrivée de ce que certains appellent « le grand effondrement », disparaîtrait également la société tout entière et les modes de socialité.

Après avoir posé les hypothèses fondamentales d’une étude comparative des représentations relatives à « la fin du monde », nous avons progressé vers une analyse plus systématique et comparative de ces phénomènes. En particulier, et après avoir rappelé les principes fondamentaux de l’analyse par l’incertitude, nous nous sommes intéressé aux processus comparables retrouvées dans d’autres formes sociétales que les sociétés dites « monothéistes ».

Publications
  • Avec  Anne Di Piazza, « Mapping Prehistoric Open Sea Sailing Routes to Lizard Island and Beyond », Journal of Pacific Archaeology, 2021, 12(2).
  • Avec  Simonne Pauwels, « Renouveler l’ethnobiologie : Approche comparative d’un ver marin », Anthropologie et Sociétés, 2021, 45(3), p. 151-155.
  • « Les morts et les asticots : palolo, calendrier et cosmologie à Malekula, Vanuatu », Anthropologie et Sociétés, 45(1), 2021, p. 179-200.
  • « Comment on Ian Keen, The Evolution of Australian Kind Terminologies », Current Anthropology, 2022, 63(1), p. 50-51.
  • « Fabriquer des certitudes, saisir l’incertain. À propos de l’article "Incertitude et possibilité" de T. Ingold », In Analysis, 2022, 6(1), p. 25-27.
  • « Invisible Agents. Framework for a Comparative Approach to Fundamental Uncertainty », Revue des sciences sociales, 2022, 67, p. 26-33.
  • « Propriété et Aborigènes d'Australie », dans Dictionnaire des biens communs, sous la dir. de Cornu, Maire, Fabienne Orsi et Judith Rochfeld, Paris, PUF, 2021, p. 1060-1063.