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UE103 - Figures du politique en Grèce ancienne (Démosthène ; la participation en démocratie)


Lieu et planning


  • INHA
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    annuel / hebdomadaire, jeudi 14:00-16:00
    du 4 novembre 2021 au 2 juin 2022
    Nombre de séances : 24


Description


Dernière modification : 8 mai 2021 16:02

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie historique Antiquité (sciences de l’) Citoyenneté Démocratie Droit, normes et société Histoire Histoire intellectuelle Philosophie politique
Aires culturelles
Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Vincent Azoulay [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

Le séminaire sera divisé en deux parties :

Le premier semestre sera l'occasion d'achever l’enquête, lancée l’année dernière, autour de Démosthène et son œuvre. Il s'agira en particulier d'analyser les liens complexes entre le régime démocratique et ses élites politiques et, également, de saisir la façon dont le corpus démosthénien a contribué à figer l’image d’une démocratie languissante, voire décadente, au IVe siècle.

Le second semestre s'intéressera aux liens entre démocratie, participation et absentéisme. Il s’agira d’interroger, par son envers, la question de la participation civique : à quelle fréquence, à quelles échelles et avec quelle intensité les citoyens s’impliquaient-ils dans leur communauté ? Cette enquête sera l’occasion de revenir sur la définition même de la citoyenneté en Grèce ancienne.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

le séminaire aura lieu tous les jeudis, de 14 h à 16 h, du 4 novembre 2021 jusqu'au 2 juin 2022. Lieu : INHA, 2, rue Vivienne 75002 Paris. La salle sera précisée ultérieurement.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous. Contacter Vincent Azoulay par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous. Contacter Vincent Azoulay par courriel.

Pré-requis

la connaissance du grec ancien n'est pas obligatoire, mais son apprentissage – sous la forme de cours d'initiation – est vivement recommandé au cours du master. 

L'inscription se fait à partir d'un projet de recherche élaboré en dialogue avec le directeur de mémoire.


Compte rendu


Démocratie, honneurs et châtiments

Le séminaire s’est tenu, tous les jeudis, depuis début novembre 2021 jusqu’à juin 2021, entièrement en présence (22 séances). L’assistance, formée d’étudiants de master, de doctorants, de post-doctorants et d’enseignants-chercheurs, a oscillé entre 15 et 25 personnes. À l’exception de deux séances (le 18 novembre 2021 et le 24 mars 2022), données par Véronique Dasen (professeure invitée à l’EHESS), le séminaire a été entièrement assuré par le directeur d’études.

L’enquête a porté sur le fonctionnement de la démocratie athénienne à l’époque classique, sous un angle rarement étudié : le rôle crucial que jouaient les honneurs et les châtiments dans son équilibre interne. Dans l’idéologie démocratique, telle qu’elle transparaît dans les plaidoyers des orateurs attiques, on peut en effet discerner une tension entre deux exigences contradictoires : d’une part, la nécessité d’impliquer des élites politiques dans la gestion de la communauté – c’est-à-dire des hommes prenant plus qu’à leur tour la parole à l’assemblée et se présentant au tirage au sort ou à l’élection pour les principales magistratures (stratèges, conseillers, archontes…). D’autre part, la volonté d’empêcher ces mêmes individus de capter le pouvoir, sinon en droit, du moins en fait. Cet équilibre toujours instable passait par D’un côté, les Athéniens octroyaient à leurs hommes politiques (politeuomenoi) des honneurs et des avantages matériels pour les motiver ; de l’autre, ils veillaient à les punir de façon féroce à la moindre transgression afin de les contrôler.

Au cours de l’année, nous avons analysé un certain nombre de pratiques et de discours qui tout à la fois reflète et participe à cet équilibre délicat. Nous avons commencé par revenir sur la culture des honneurs à Athènes, au sujet de laquelle existe déjà une riche historiographie. La seconde moitié du IVe siècle voit en effet un accroissement des honneurs accordés aux hommes politiques, enregistré notamment par la documentation épigraphique. Cette inflation honorifique est-elle le signe d’un basculement de l’histoire athénienne ? Placés sur un piédestal (parfois au sens propre, sous la forme de statue honorifique), les hommes politiques aurait-il pris l’ascendant sur une communauté désormais placée en situation d’acclamation passive ? Plusieurs séminaires ont remis en cause cette interprétation, issue d’une lecture biaisée de Démosthène et de la documentation disponible. La question des honneurs est en effet souvent abordée de façon hémiplégique – et même triplement hémiplégique : tout d’abord, l’historiographie traditionnelle tend souvent à survaloriser les inscriptions honorifiques au détriment des sources issues de la tradition manuscrite ; ensuite, elle se focalise en général sur les honneurs les plus institutionnalisés, quitte à oublier le rôle décisif joué par les prix liturgiques comme aiguillon de la vie politique athénienne ; enfin, elle oublie que les honneurs ne sauraient être analysé sans prendre en compte son pendant dialectique : les châtiments.

La seconde partie de l’année a été consacrée à dégager les linéaments de la culture punitive qui encadraient la conduite des hommes politiques athéniens. Plusieurs séminaires ont mis en avant les procédures ad hoc qui les ciblaient – et, en particulier, l’action pour haute trahison (eisangélie) qui visaient surtout les stratèges abusifs, et l’action en illégalité (graphè paranomôn) qui touchait les orateurs proposant des décrets jugés néfastes. Articulant peine de mort et amendes massives, ces procédures judiciaires contribuaient à équilibrer de façon décisive le système politique athénienne. Reste à évaluer, au cours de l’année prochaine, la manière dont se faisait, tout à la fois concrètement et symboliquement, l’articulation entre honneurs et châtiments, selon une dynamique historique dont il faudra tenter de rendre raison.

Dernière modification : 8 mai 2021 16:02

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie historique Antiquité (sciences de l’) Citoyenneté Démocratie Droit, normes et société Histoire Histoire intellectuelle Philosophie politique
Aires culturelles
Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Vincent Azoulay [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

Le séminaire sera divisé en deux parties :

Le premier semestre sera l'occasion d'achever l’enquête, lancée l’année dernière, autour de Démosthène et son œuvre. Il s'agira en particulier d'analyser les liens complexes entre le régime démocratique et ses élites politiques et, également, de saisir la façon dont le corpus démosthénien a contribué à figer l’image d’une démocratie languissante, voire décadente, au IVe siècle.

Le second semestre s'intéressera aux liens entre démocratie, participation et absentéisme. Il s’agira d’interroger, par son envers, la question de la participation civique : à quelle fréquence, à quelles échelles et avec quelle intensité les citoyens s’impliquaient-ils dans leur communauté ? Cette enquête sera l’occasion de revenir sur la définition même de la citoyenneté en Grèce ancienne.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

le séminaire aura lieu tous les jeudis, de 14 h à 16 h, du 4 novembre 2021 jusqu'au 2 juin 2022. Lieu : INHA, 2, rue Vivienne 75002 Paris. La salle sera précisée ultérieurement.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous. Contacter Vincent Azoulay par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous. Contacter Vincent Azoulay par courriel.

Pré-requis

la connaissance du grec ancien n'est pas obligatoire, mais son apprentissage – sous la forme de cours d'initiation – est vivement recommandé au cours du master. 

L'inscription se fait à partir d'un projet de recherche élaboré en dialogue avec le directeur de mémoire.

  • INHA
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    annuel / hebdomadaire, jeudi 14:00-16:00
    du 4 novembre 2021 au 2 juin 2022
    Nombre de séances : 24

Démocratie, honneurs et châtiments

Le séminaire s’est tenu, tous les jeudis, depuis début novembre 2021 jusqu’à juin 2021, entièrement en présence (22 séances). L’assistance, formée d’étudiants de master, de doctorants, de post-doctorants et d’enseignants-chercheurs, a oscillé entre 15 et 25 personnes. À l’exception de deux séances (le 18 novembre 2021 et le 24 mars 2022), données par Véronique Dasen (professeure invitée à l’EHESS), le séminaire a été entièrement assuré par le directeur d’études.

L’enquête a porté sur le fonctionnement de la démocratie athénienne à l’époque classique, sous un angle rarement étudié : le rôle crucial que jouaient les honneurs et les châtiments dans son équilibre interne. Dans l’idéologie démocratique, telle qu’elle transparaît dans les plaidoyers des orateurs attiques, on peut en effet discerner une tension entre deux exigences contradictoires : d’une part, la nécessité d’impliquer des élites politiques dans la gestion de la communauté – c’est-à-dire des hommes prenant plus qu’à leur tour la parole à l’assemblée et se présentant au tirage au sort ou à l’élection pour les principales magistratures (stratèges, conseillers, archontes…). D’autre part, la volonté d’empêcher ces mêmes individus de capter le pouvoir, sinon en droit, du moins en fait. Cet équilibre toujours instable passait par D’un côté, les Athéniens octroyaient à leurs hommes politiques (politeuomenoi) des honneurs et des avantages matériels pour les motiver ; de l’autre, ils veillaient à les punir de façon féroce à la moindre transgression afin de les contrôler.

Au cours de l’année, nous avons analysé un certain nombre de pratiques et de discours qui tout à la fois reflète et participe à cet équilibre délicat. Nous avons commencé par revenir sur la culture des honneurs à Athènes, au sujet de laquelle existe déjà une riche historiographie. La seconde moitié du IVe siècle voit en effet un accroissement des honneurs accordés aux hommes politiques, enregistré notamment par la documentation épigraphique. Cette inflation honorifique est-elle le signe d’un basculement de l’histoire athénienne ? Placés sur un piédestal (parfois au sens propre, sous la forme de statue honorifique), les hommes politiques aurait-il pris l’ascendant sur une communauté désormais placée en situation d’acclamation passive ? Plusieurs séminaires ont remis en cause cette interprétation, issue d’une lecture biaisée de Démosthène et de la documentation disponible. La question des honneurs est en effet souvent abordée de façon hémiplégique – et même triplement hémiplégique : tout d’abord, l’historiographie traditionnelle tend souvent à survaloriser les inscriptions honorifiques au détriment des sources issues de la tradition manuscrite ; ensuite, elle se focalise en général sur les honneurs les plus institutionnalisés, quitte à oublier le rôle décisif joué par les prix liturgiques comme aiguillon de la vie politique athénienne ; enfin, elle oublie que les honneurs ne sauraient être analysé sans prendre en compte son pendant dialectique : les châtiments.

La seconde partie de l’année a été consacrée à dégager les linéaments de la culture punitive qui encadraient la conduite des hommes politiques athéniens. Plusieurs séminaires ont mis en avant les procédures ad hoc qui les ciblaient – et, en particulier, l’action pour haute trahison (eisangélie) qui visaient surtout les stratèges abusifs, et l’action en illégalité (graphè paranomôn) qui touchait les orateurs proposant des décrets jugés néfastes. Articulant peine de mort et amendes massives, ces procédures judiciaires contribuaient à équilibrer de façon décisive le système politique athénienne. Reste à évaluer, au cours de l’année prochaine, la manière dont se faisait, tout à la fois concrètement et symboliquement, l’articulation entre honneurs et châtiments, selon une dynamique historique dont il faudra tenter de rendre raison.