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UE1026 - La guerre transmise...


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / mensuel (4e), vendredi 08:30-12:30
    du 22 octobre 2021 au 22 avril 2022
    Nombre de séances : 6


Description


Dernière modification : 11 mai 2022 14:44

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire, Psychologie et sciences cognitives
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Génocides (études des) Guerre Histoire Psychanalyse Psychiatrie Psychologie Violence
Aires culturelles
Afrique Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
  • Stéphane Audoin-Rouzeau [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
  • Emmanuel Saint-Fuscien   directeur d'études, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)

Ceux qui ont fait l’expérience de guerre n’ont cessé de l’affirmer : celle-ci ne serait pas communicable. Mais faut-il comprendre qu’une telle expérience ne puisse se transmettre ? Toutes les formes de témoignages, littéraires aussi bien qu’artistiques, ne cessent de le tenter. Les objets, les lieux, les gestes, et même les corps transmettent à leur tour. Quant au silence qui se referme sur tant de confrontations humaines avec le fait guerrier, il ne transmet pas moins. C’est sur cette notion de « guerre transmise » que le séminaire concentre ses travaux. Il prend la suite – mais sous une forme totalement différente – de celui qu’ont animé pendant longtemps Jean-Max Gaudillère et Françoise Davoine.

Le séminaire de Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière, rassemblant des chercheurs, des psychanalystes et des professionnels de l'éducation et du social autour du thème « Folie et lien social », abordait le champ du trauma dans son lien à la guerre et aux catastrophes de l'Histoire et du lien social. Nous questionnons donc les particularités de la mémoire traumatique, « une mémoire qui n'oublie pas », qui procède du « retranchement » d'événements psychiquement non inscrits. Nous nous proposons d'interroger les formes énigmatiques de transmissions de ces événements à travers les générations, en puisant toutes ces réflexions à l'aune de rencontres singulières dans les différents champs de nos pratiques. 

En interlocution avec les sciences de la psyché, le séminaire entend intégrer les sciences sociales à cette problématique de la transmission de la guerre, en l’élargissant à la question des sociétés : le deuil de masse, la « brutalisation » des ensembles sociaux par l’activité guerrière, la porosité entre la guerre et certaines pratiques sociales des sociétés pacifiées constitueront autant de pistes de travail possibles. De même, le rôle des sciences sociales au titre de vecteur de transmission de l’expérience guerrière pourra être analysé au titre d’un salutaire retour réflexif sur l’objet d’étude du séminaire.

Le programme détaillé sera affiché ultérieurement.

La séance du 20 mai se déroulera en salle 0.015, bâtiment recherche Sud, campus Condorcet


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : Saint-Fuscien Emmanuel, emmanuel.saint-fuscien@ehess.fr ; Stéphane Audoin-Rouzeau, sar@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

réception uniquement sur rendez-vous.

Pré-requis

Licence ou équivalent.


Compte rendu


Après une introduction générale, la première séance du séminaire a été consacrée au thème « Enfances et guerres ». Emmanuel Saint-Fuscien a présenté une communication intitulée « La guerre transmise dans les classes lors de la crise des attentats de 2015 », puis une seconde partie de la séance, plus discursive, a été consacrée à un texte de Raoul Girardet, « L’ombre de la guerre », tiré de l’ouvrage de Pierre Nora, Essais d’ego-histoire (Paris Gallimard, 1987). La séance suivante s’est focalisée sur le thème « Femmes et guerres » : Violaine Baraduc, doctorante (EHESS), a présenté son travail sur « Les femmes tueuses du génocide des Tutsi rwandais », puis la seconde partie du séminaire a permis d’engager la discussion sur le personnage de Charlotte Von Wächter dans l’ouvrage de Philippe Sands, La filière (Paris, Albin Michel, 2020). La troisième séance (28 janvier) a été consacrée au rôle des pères : une première discussion s’est nouée autour de l’ouvrage de Raphaëlle Branche, « Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? » Enquête sur un silence familial (Paris La Découverte, 2020), puis une seconde autour du témoignage de Niklas Frank, fils du Gauleiter de Pologne Hans Frank : Le père. Un règlement de comptes (Paris, Plein Jour, 2021). « Littérature et guerre transmise » a été le thème de la séance 4 : l’écrivain Jean Rouaud est intervenu sur cette question de la transmission de la guerre, avant d’être discuté notamment par Laurence Campa (professeure de littérature à l’Université de Paris-Nanterre) ; puis la discussion s’est engagée autour de trois de ses ouvrages : Les champs d’honneur (Paris, Éditions de Minuit, 1990), Un peu la guerre (Paris Grasset, 2014) et Qui terre a, guerre a (Paris, Grasset, 2022). La séance du 22 avril s’est centrée sur la question de l’enfance, de l’adolescence et de la guerre, avec une intervention de Manon Pignot (maîtresse de conférences, Université de Picardie) sur les « Ados-combattants du XXe siècle », et une autre de Martin Ruelle (doctorant, EHESS) sur « Les enfants du Sierra Leone en sortie de guerre ».

La dernière et sixième séance a permis la discussion du numéro 10 de la revue Sensibilités, paru fin 2021, dirigé par les deux directeurs du séminaire et portant le même titre que le séminaire lui-même : « La guerre transmise ». Stéphane Audoin-Rouzeau et Emmanuel Saint-Fuscien sont revenus sur leur éditorial, qui portait sur la mise en interlocution des sciences sociales et des disciplines de la psyché, puis le numéro a été discuté par plusieurs participants au séminaire, étudiants notamment.

Publications
  • Stéphane Audoin-Rouzeau et Emmanuel Saint-Fuscien, « La guerre transmise », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, n°10, 2021, 175 p.
  • Stéphane Audoin-Rouzeau et Emmanuel Saint-Fuscien, « Emprises de la guerre », dans « La guerre transmise », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, op. cit., p. 8-13.
  • Stéphane Audoin-Rouzeau, « Retour à Lemberg, une lecture historienne », dans « La guerre transmise », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, op. cit., p. 144-148
  • Emmanuel Saint-Fuscien, « La pulsion de recherche », dans « La guerre transmise », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, op. cit., p. 150-155.
  • Emmanuel Saint-Fuscien, « The Teacher, the Institution and the War: Primary Schooling in France, 1913–1924 », French History, Oxford Academic, 15 septembre 2021, https://doi.org/10.1093/fh/crab042
  • Emmanuel Saint-Fuscien, « L'école face à l'épreuve : quelle histoire ? », Administration et Éducation, 2021/1, n° 169, p. 13-22.

Dernière modification : 11 mai 2022 14:44

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Histoire, Psychologie et sciences cognitives
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Génocides (études des) Guerre Histoire Psychanalyse Psychiatrie Psychologie Violence
Aires culturelles
Afrique Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
  • Stéphane Audoin-Rouzeau [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
  • Emmanuel Saint-Fuscien   directeur d'études, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)

Ceux qui ont fait l’expérience de guerre n’ont cessé de l’affirmer : celle-ci ne serait pas communicable. Mais faut-il comprendre qu’une telle expérience ne puisse se transmettre ? Toutes les formes de témoignages, littéraires aussi bien qu’artistiques, ne cessent de le tenter. Les objets, les lieux, les gestes, et même les corps transmettent à leur tour. Quant au silence qui se referme sur tant de confrontations humaines avec le fait guerrier, il ne transmet pas moins. C’est sur cette notion de « guerre transmise » que le séminaire concentre ses travaux. Il prend la suite – mais sous une forme totalement différente – de celui qu’ont animé pendant longtemps Jean-Max Gaudillère et Françoise Davoine.

Le séminaire de Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière, rassemblant des chercheurs, des psychanalystes et des professionnels de l'éducation et du social autour du thème « Folie et lien social », abordait le champ du trauma dans son lien à la guerre et aux catastrophes de l'Histoire et du lien social. Nous questionnons donc les particularités de la mémoire traumatique, « une mémoire qui n'oublie pas », qui procède du « retranchement » d'événements psychiquement non inscrits. Nous nous proposons d'interroger les formes énigmatiques de transmissions de ces événements à travers les générations, en puisant toutes ces réflexions à l'aune de rencontres singulières dans les différents champs de nos pratiques. 

En interlocution avec les sciences de la psyché, le séminaire entend intégrer les sciences sociales à cette problématique de la transmission de la guerre, en l’élargissant à la question des sociétés : le deuil de masse, la « brutalisation » des ensembles sociaux par l’activité guerrière, la porosité entre la guerre et certaines pratiques sociales des sociétés pacifiées constitueront autant de pistes de travail possibles. De même, le rôle des sciences sociales au titre de vecteur de transmission de l’expérience guerrière pourra être analysé au titre d’un salutaire retour réflexif sur l’objet d’étude du séminaire.

Le programme détaillé sera affiché ultérieurement.

La séance du 20 mai se déroulera en salle 0.015, bâtiment recherche Sud, campus Condorcet

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : Saint-Fuscien Emmanuel, emmanuel.saint-fuscien@ehess.fr ; Stéphane Audoin-Rouzeau, sar@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

réception uniquement sur rendez-vous.

Pré-requis

Licence ou équivalent.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / mensuel (4e), vendredi 08:30-12:30
    du 22 octobre 2021 au 22 avril 2022
    Nombre de séances : 6

Après une introduction générale, la première séance du séminaire a été consacrée au thème « Enfances et guerres ». Emmanuel Saint-Fuscien a présenté une communication intitulée « La guerre transmise dans les classes lors de la crise des attentats de 2015 », puis une seconde partie de la séance, plus discursive, a été consacrée à un texte de Raoul Girardet, « L’ombre de la guerre », tiré de l’ouvrage de Pierre Nora, Essais d’ego-histoire (Paris Gallimard, 1987). La séance suivante s’est focalisée sur le thème « Femmes et guerres » : Violaine Baraduc, doctorante (EHESS), a présenté son travail sur « Les femmes tueuses du génocide des Tutsi rwandais », puis la seconde partie du séminaire a permis d’engager la discussion sur le personnage de Charlotte Von Wächter dans l’ouvrage de Philippe Sands, La filière (Paris, Albin Michel, 2020). La troisième séance (28 janvier) a été consacrée au rôle des pères : une première discussion s’est nouée autour de l’ouvrage de Raphaëlle Branche, « Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? » Enquête sur un silence familial (Paris La Découverte, 2020), puis une seconde autour du témoignage de Niklas Frank, fils du Gauleiter de Pologne Hans Frank : Le père. Un règlement de comptes (Paris, Plein Jour, 2021). « Littérature et guerre transmise » a été le thème de la séance 4 : l’écrivain Jean Rouaud est intervenu sur cette question de la transmission de la guerre, avant d’être discuté notamment par Laurence Campa (professeure de littérature à l’Université de Paris-Nanterre) ; puis la discussion s’est engagée autour de trois de ses ouvrages : Les champs d’honneur (Paris, Éditions de Minuit, 1990), Un peu la guerre (Paris Grasset, 2014) et Qui terre a, guerre a (Paris, Grasset, 2022). La séance du 22 avril s’est centrée sur la question de l’enfance, de l’adolescence et de la guerre, avec une intervention de Manon Pignot (maîtresse de conférences, Université de Picardie) sur les « Ados-combattants du XXe siècle », et une autre de Martin Ruelle (doctorant, EHESS) sur « Les enfants du Sierra Leone en sortie de guerre ».

La dernière et sixième séance a permis la discussion du numéro 10 de la revue Sensibilités, paru fin 2021, dirigé par les deux directeurs du séminaire et portant le même titre que le séminaire lui-même : « La guerre transmise ». Stéphane Audoin-Rouzeau et Emmanuel Saint-Fuscien sont revenus sur leur éditorial, qui portait sur la mise en interlocution des sciences sociales et des disciplines de la psyché, puis le numéro a été discuté par plusieurs participants au séminaire, étudiants notamment.

Publications
  • Stéphane Audoin-Rouzeau et Emmanuel Saint-Fuscien, « La guerre transmise », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, n°10, 2021, 175 p.
  • Stéphane Audoin-Rouzeau et Emmanuel Saint-Fuscien, « Emprises de la guerre », dans « La guerre transmise », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, op. cit., p. 8-13.
  • Stéphane Audoin-Rouzeau, « Retour à Lemberg, une lecture historienne », dans « La guerre transmise », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, op. cit., p. 144-148
  • Emmanuel Saint-Fuscien, « La pulsion de recherche », dans « La guerre transmise », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, op. cit., p. 150-155.
  • Emmanuel Saint-Fuscien, « The Teacher, the Institution and the War: Primary Schooling in France, 1913–1924 », French History, Oxford Academic, 15 septembre 2021, https://doi.org/10.1093/fh/crab042
  • Emmanuel Saint-Fuscien, « L'école face à l'épreuve : quelle histoire ? », Administration et Éducation, 2021/1, n° 169, p. 13-22.