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UE1016 - La fabrique de l’anthropologie politique


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A05_51
    annuel / mensuel (3e), mercredi 17:30-19:30
    du 15 septembre 2021 au 15 juin 2022
    Nombre de séances : 10


Description


Dernière modification : 4 mai 2022 07:01

Type d'UE
Ateliers de doctorants
Centres
Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Capitalisme Épistémologie Ethnographie Globalisation Politique
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
  • Marie Aureille [référent·e]   doctorante, EHESS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Olivier Coulaux   doctorant, EHESS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Emmanuelle Ricaud Oneto   doctorante, EHESS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Martin Roy   doctorant, EHESS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)

L’anthropologie politique, qu’est-ce que ça veut dire ? La fabrique de l’anthropologie politique se veut un espace d’écriture, de discussion et d’invitation en vue d’établir ce qui peut faire encore aujourd’hui la « vertu corrosive » (Balandier) de l’anthropologie politique dans notre compréhension du monde, et la manière dont elle se distingue vis-à-vis de la sociologie ou de la science politique. La spécificité du regard ethnographique, la construction de l’objet « politique » sur le terrain, l’itinéraire du chercheur vis-à-vis de la « politique », la réflexivité quant à la position (politique) de l’anthropologue, la construction d’une histoire globale ethnographiquement informée, ce que font les philosophes de l’anthropologie et ce que veut faire l’anthropologie de la philosophie, les rapports entretenus avec l’anthropologie économique et l’anthropologie de l’environnement, la position qu'elle a occupée et qu'elle occupe dans la discipline au niveau national et global... Au fond, l'anthropologie politique serait-elle devenue synonyme de l’anthropologie tout court, ou a-t-elle encore besoin de dire son nom ?

L’atelier mensuel alternera des séances pratiques (ateliers d’écritures, réflexivité), des séances autour de textes et des séances autour de travaux de chercheurs. 

 

Mercredi 15 septembre 2021 : En venir à l'anthropologie politique : retour sur la genèse d'un manuel

L’atelier s’ouvrira sur une discussion avec Éric Wittersheim (EHESS - IIAC) et Riccardo Ciavolella (CNRS/EHESS - IIAC), récents co-auteurs d'un article « Au-delà de l'anthropologie politique », dans la revue Condition Humaine/Conditions Politiques. Ils viendront discuter avec nous du contenu et de la fabrique du manuel Introduction à l’anthropologie politique (De Boeck Superieur, 2016), dont ils sont les auteurs. Nos discussions porteront sur les thèmes suivants :

Quelles sont les trajectoires de recherche qui mènent à « l'anthropologie politique » ? Comment s'écrit et se transmet l'histoire de l'anthropologie politique ? Quels dilemmes et quels choix se posent aujourd'hui lors de la préparation d'un cours d'anthropologie politique, ou lors de l'écriture d'un manuel ? En quoi faire de « l'anthropologie politique » affecterait nos objets et nos pratiques d'enquête ? Quelle est la place de l'anthropologie politique relativement à l'anthropologie « tout court » ? Écrire un manuel, est-ce que cela revient à écrire un manifeste pour l’anthropologie politique?

Bibliographie : 

  • Riccardo Ciavolella, Éric Wittersheim. Introduction à l'anthropologie politique. De Boeck, Supérieur, 2016.
  • Riccardo Ciavolella, Sabrina Melenotte, Gianfranco Rebucini et Éric Wittersheim, « Au-delà de l’anthropologie politique. Introduction », Condition humaine / Conditions politiques [En ligne], 2 | 2021, mis en ligne le 20 juin 2021. URL : http://revues.mshparisnord.fr/chcp/index.php?id=566

Mercredi 20 octobre 2021 : Anthropologie politique, anthropologie critique ?

La séance sera l'occasion pour les participant·es de l'atelier de discuter du sens dans lequel l'« anthropologie politique » peut être saisi (à la fois ce que signifie l'expression et ce qu'elle permet de faire lorsqu'on s'emploie à la mettre au travail). Nous chercherons à réfléchir et à discuter ensemble de ce que peut signifier l'anthropologie politique aujourd'hui et de ce qu'elle implique dans nos approches, nos réflexions, nos méthodes, en quoi elle soulève notre intérêt, et du genre de perspective critique que nous pouvons être amenés à adopter en travaillant sur nos sujets de recherche.

La séance se fera sans invité·es, entre les personnes inscrites sur le néobab, en présentiel et en distanciel (format hybride).

En préparation de la séance, nous vous proposons de répondre brièvement aux questions suivantes (1 page maximum) :

  • Comment avez-vous été amené.e à vous intéresser à l’anthropologie politique ? Quel est votre itinéraire par rapport à cette notion/ce domaine? Dans votre travail, le “politique” renvoie-t-il à des livres/textes d’anthropologie politique ? Ou bien l’enjeu vous a-t-il été impulsé par votre travail de terrain/objet de recherche ? Comment le politique surgit-il sur votre terrain ?
  • Avez-vous des références à partager sur le sujet, des “coups de coeur” ?

Bibliographie

Mercredi 17 novembre 2021 : Liberté(s) et anthropologie, avec Emir Mahieddin (CNRS, EHESS, CéSor)

Nous recevrons Emir Mahieddin (CNRS-EHESS-CéSoR) autour de sa proposition d’une « anthropologie de la liberté ». La séance « Liberté(s) et anthropologie » sera l'occasion de discuter du sens dans lequel se construisent les rapports entre liberté, en tant qu’objet anthropologique mais aussi comme forme de production de la pratique anthropologique, et pratique ethnographique. 

Lectures :

Mercredi 15 décembre 2021 : Ethnographier la gouvernementalité : l’exemple du genre

Des auteurs ont récemment souligné la propension de certains anthropologues à s’emparer de manière prévisible et peu heuristique des travaux de philosophes, au risque d’aplanir ou d’écraser le potentiel théorique de l’ethnographie (Graeber et Da Col, 2011 ; Mahieddin, 2020). A contrario, d’autres suggèrent d’en faire des objets bons à penser pour l’enquête ethnographique. Durant cette séance, nous discuterons de ces différentes approches autour de deux textes prenant pour thème la notion de “gouvernementalité”, conceptualisée par Michel Foucault dans ses cours au Collège de France (2004).

L’atelier consistera en une discussion prenant appui sur ces deux textes afin d’explorer comment nous pouvons les mobiliser, les critiquer, ou les compléter. Nous invitons les participants de l’atelier à s’en saisir afin d’alimenter la discussion et de développer des axes de réflexion à partir de leurs propres enquêtes ou recherches.

Lectures :

  • Li, Tania Murray. “Governmentality.” Anthropologica 49, no. 2 (2007): 275–81. http://www.jstor.org/stable/25605363.
  • Billaud, Julie. 2015. Kabul Carnival: Gender Politics in Postwar Afghanistan. University of Pennsylvania Press. Series: The Ethnography of Political Violence. (Introduction, p. 5-27).

Mercredi 16 mars 2022 : Subjectivation politique des peuples autochtones, Irène Bellier (CNRS, IIAC - LAIOS) et Marie Salaün (Université de Paris, URMIS)

Nous recevrons Irène Bellier (CNRS, IIAC/LAIOS) et Marie Salaün (Université de Paris, URMIS) pour cette séance qui portera sur la subjectivation politique des peuples autochtones à partir de leurs travaux respectifs : sur le mouvement international des peuples autochtones et le processus de reconnaissance de leurs droits à l'ONU, et sur les revendications citoyennes et les processus de décolonialisation des peuples autochtones en Polynésie française.

Lectures : 

  • Bellier, I. (2011). L'anthropologie et la question des droits des peuples autochtones. Inditerra, 1-17. https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00661053
  • Salaün, M. & Vernaudon, J. (2009). La citoyenneté comme horizon : destin commun, demande sociale et décolonisation de l’école en Nouvelle-Calédonie aujourd’hui. Anthropologie et Sociétés33(2), 63–80. https://doi.org/10.7202/039298ar
  • Bellier, I. & Salaün, M. (2019). « Dans un cadre démocratique, le chercheur, la chercheuse, peuvent être des citoyens engagés » : Entretien avec Irène Bellier, réalisé le 13 juin 2018 par Marie Salaün. cArgo - Revue internationale d'anthropologie culturelle et sociale, Université Paris Descartes, 31-45. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02407841

Mercredi 6 avril 2022 : Ethnographies collectives avec Johanna Siméant (Paris 1, CMH) et Jean Foyer (CNRS, CREDA)

Lectures : 

Mercredi 20 avril 2022 : (Re)faire l'histoire politique de l'humanité. Archéologie et anthropologie en débats, Jean-Paul Demoule (Université de Paris I) et Charles Stépanoff (EHESS, LAS)

Nous recevrons pour cette séance Jean-Paul Demoule (Paris I - Institut Universitaire de France) et Charles Stépanoff (EHESS - LAS) pour une séance consacrée aux rapports entretenus par l'anthropologie politique avec la discipline archéologique. Dans un contexte marqué par la parution d'ouvrages à grands tirages portant sur l'histoire et la préhistoire politique de l'humanité, écrits ou co-écrits par des figures importantes de l'anthropologie politique contemporaine (Scott, 2019 ; Graeber et Wengrow, 2021), nous proposons à un archéologue et à un anthropologue de revenir sur leurs trajectoires de recherche et sur leurs propres rapports à la pratique de l'interdisciplinarité. Nous souhaitons insister au cours de nos échanges plus spécialement sur les enjeux critiques associés à ces rapports interdisciplinaires, ayant traits d'une part aux emprunts conceptuels et aux ethnocentrismes, à l'instar de la notion de domestication chez James C. Scott, contestée par Charles Stépanoff, ainsi qu'au rôle politique joué par la recherche universitaire dans son rapport aux grands mythes et récits des origines de l'espèce humaine.

Lectures : 

  • Jean-Paul Demoule, Préface, in James C. Scott, Homo Domesticus, La Découverte, 2019, 302 pages.
  • Jean-Paul Demoule, Conférence "L’anthropologie anarchiste" de l'Université populaire enregistrée le 9 octobre 2019 au Théâtre Claude Lévi-Strauss. https://www.youtube.com/watch?v=CINLQQG-r6E 
  • Charles Stépanoff, Comment en sommes-nous arrivés là ? À propos de Homo domesticus de James C. Scott. https://www.terrestres.org/2020/06/26/comment-en-sommes-nous-arrives-la/

Mardi 10 mai 2022 : Ethnographier la (non) émergence du politique, Birgit Müller (CNRS, IIAC - LAIOS) et Tania Li (Université de Toronto)

Contestant l’idée d’un monde “post-politique” où l’expertise et la technicisation conduiraient à dépolitiser le monde, Tania Li et Birgit Müller soutiennent que la critique politique est encore vive et inscrite dans les tensions et contradictions quotidiennes. En revenant sur leurs terrains - dans des projets de développement, des communautés autochtones et des plantations Indonésie (Tania Li), au sein des organisations internationales de gouvernance de l’agriculture et auprès des agriculteurs des plaines du Canada (Birgit Müller) - elles proposent d’analyser les processus de politisation par lesquels les acteurs produisent des critiques et réussissent ou échouent à créer des mobilisations politiques. Elles soulignent le rôle des affects et de l’empathie comme points de départ de l’action politique et décrivent le travail d’articulation qui permet de transformer les critiques émergentes et le malaise en forces politiques capables d’interroger les rapports de pouvoir. Dans cette séance, nous reviendrons sur l’importance de l'ethnographie pour décrire finement les situations où émergent des mouvements politiques mais aussi les situations dans lesquelles les inconforts, les tensions et les critiques ne donnent pas lieu à des mobilisations. Nous interrogerons aussi le potentiel politique et critique de l’anthropologie.

Lectures : 

  • Li, Tania Murray. “Politics, Interrupted.” Anthropological Theory 19, no. 1 (March 2019): 29–53. https://doi.org/10.1177/1463499618785330.
  • Müller, Birgit. “‘To Act upon One’s Time …’ From the Impulse to Resist to Global Political Strategy.” Anthropological Theory 19, no. 1 (March 2019): 54–73. https://doi.org/10.1177/1463499618792168.
  • Postero, Nancy, and Eli Elinoff. “Introduction: A Return to Politics.” Anthropological Theory 19, no. 1 (March 2019): 3–28. https://doi.org/10.1177/1463499618814933.

Mercredi 15 juin 2022 : Conclusion du séminaire


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


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Dernière modification : 4 mai 2022 07:01

Type d'UE
Ateliers de doctorants
Centres
Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
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français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Capitalisme Épistémologie Ethnographie Globalisation Politique
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
  • Marie Aureille [référent·e]   doctorante, EHESS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Olivier Coulaux   doctorant, EHESS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Emmanuelle Ricaud Oneto   doctorante, EHESS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Martin Roy   doctorant, EHESS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)

L’anthropologie politique, qu’est-ce que ça veut dire ? La fabrique de l’anthropologie politique se veut un espace d’écriture, de discussion et d’invitation en vue d’établir ce qui peut faire encore aujourd’hui la « vertu corrosive » (Balandier) de l’anthropologie politique dans notre compréhension du monde, et la manière dont elle se distingue vis-à-vis de la sociologie ou de la science politique. La spécificité du regard ethnographique, la construction de l’objet « politique » sur le terrain, l’itinéraire du chercheur vis-à-vis de la « politique », la réflexivité quant à la position (politique) de l’anthropologue, la construction d’une histoire globale ethnographiquement informée, ce que font les philosophes de l’anthropologie et ce que veut faire l’anthropologie de la philosophie, les rapports entretenus avec l’anthropologie économique et l’anthropologie de l’environnement, la position qu'elle a occupée et qu'elle occupe dans la discipline au niveau national et global... Au fond, l'anthropologie politique serait-elle devenue synonyme de l’anthropologie tout court, ou a-t-elle encore besoin de dire son nom ?

L’atelier mensuel alternera des séances pratiques (ateliers d’écritures, réflexivité), des séances autour de textes et des séances autour de travaux de chercheurs. 

 

Mercredi 15 septembre 2021 : En venir à l'anthropologie politique : retour sur la genèse d'un manuel

L’atelier s’ouvrira sur une discussion avec Éric Wittersheim (EHESS - IIAC) et Riccardo Ciavolella (CNRS/EHESS - IIAC), récents co-auteurs d'un article « Au-delà de l'anthropologie politique », dans la revue Condition Humaine/Conditions Politiques. Ils viendront discuter avec nous du contenu et de la fabrique du manuel Introduction à l’anthropologie politique (De Boeck Superieur, 2016), dont ils sont les auteurs. Nos discussions porteront sur les thèmes suivants :

Quelles sont les trajectoires de recherche qui mènent à « l'anthropologie politique » ? Comment s'écrit et se transmet l'histoire de l'anthropologie politique ? Quels dilemmes et quels choix se posent aujourd'hui lors de la préparation d'un cours d'anthropologie politique, ou lors de l'écriture d'un manuel ? En quoi faire de « l'anthropologie politique » affecterait nos objets et nos pratiques d'enquête ? Quelle est la place de l'anthropologie politique relativement à l'anthropologie « tout court » ? Écrire un manuel, est-ce que cela revient à écrire un manifeste pour l’anthropologie politique?

Bibliographie : 

  • Riccardo Ciavolella, Éric Wittersheim. Introduction à l'anthropologie politique. De Boeck, Supérieur, 2016.
  • Riccardo Ciavolella, Sabrina Melenotte, Gianfranco Rebucini et Éric Wittersheim, « Au-delà de l’anthropologie politique. Introduction », Condition humaine / Conditions politiques [En ligne], 2 | 2021, mis en ligne le 20 juin 2021. URL : http://revues.mshparisnord.fr/chcp/index.php?id=566

Mercredi 20 octobre 2021 : Anthropologie politique, anthropologie critique ?

La séance sera l'occasion pour les participant·es de l'atelier de discuter du sens dans lequel l'« anthropologie politique » peut être saisi (à la fois ce que signifie l'expression et ce qu'elle permet de faire lorsqu'on s'emploie à la mettre au travail). Nous chercherons à réfléchir et à discuter ensemble de ce que peut signifier l'anthropologie politique aujourd'hui et de ce qu'elle implique dans nos approches, nos réflexions, nos méthodes, en quoi elle soulève notre intérêt, et du genre de perspective critique que nous pouvons être amenés à adopter en travaillant sur nos sujets de recherche.

La séance se fera sans invité·es, entre les personnes inscrites sur le néobab, en présentiel et en distanciel (format hybride).

En préparation de la séance, nous vous proposons de répondre brièvement aux questions suivantes (1 page maximum) :

  • Comment avez-vous été amené.e à vous intéresser à l’anthropologie politique ? Quel est votre itinéraire par rapport à cette notion/ce domaine? Dans votre travail, le “politique” renvoie-t-il à des livres/textes d’anthropologie politique ? Ou bien l’enjeu vous a-t-il été impulsé par votre travail de terrain/objet de recherche ? Comment le politique surgit-il sur votre terrain ?
  • Avez-vous des références à partager sur le sujet, des “coups de coeur” ?

Bibliographie

Mercredi 17 novembre 2021 : Liberté(s) et anthropologie, avec Emir Mahieddin (CNRS, EHESS, CéSor)

Nous recevrons Emir Mahieddin (CNRS-EHESS-CéSoR) autour de sa proposition d’une « anthropologie de la liberté ». La séance « Liberté(s) et anthropologie » sera l'occasion de discuter du sens dans lequel se construisent les rapports entre liberté, en tant qu’objet anthropologique mais aussi comme forme de production de la pratique anthropologique, et pratique ethnographique. 

Lectures :

Mercredi 15 décembre 2021 : Ethnographier la gouvernementalité : l’exemple du genre

Des auteurs ont récemment souligné la propension de certains anthropologues à s’emparer de manière prévisible et peu heuristique des travaux de philosophes, au risque d’aplanir ou d’écraser le potentiel théorique de l’ethnographie (Graeber et Da Col, 2011 ; Mahieddin, 2020). A contrario, d’autres suggèrent d’en faire des objets bons à penser pour l’enquête ethnographique. Durant cette séance, nous discuterons de ces différentes approches autour de deux textes prenant pour thème la notion de “gouvernementalité”, conceptualisée par Michel Foucault dans ses cours au Collège de France (2004).

L’atelier consistera en une discussion prenant appui sur ces deux textes afin d’explorer comment nous pouvons les mobiliser, les critiquer, ou les compléter. Nous invitons les participants de l’atelier à s’en saisir afin d’alimenter la discussion et de développer des axes de réflexion à partir de leurs propres enquêtes ou recherches.

Lectures :

  • Li, Tania Murray. “Governmentality.” Anthropologica 49, no. 2 (2007): 275–81. http://www.jstor.org/stable/25605363.
  • Billaud, Julie. 2015. Kabul Carnival: Gender Politics in Postwar Afghanistan. University of Pennsylvania Press. Series: The Ethnography of Political Violence. (Introduction, p. 5-27).

Mercredi 16 mars 2022 : Subjectivation politique des peuples autochtones, Irène Bellier (CNRS, IIAC - LAIOS) et Marie Salaün (Université de Paris, URMIS)

Nous recevrons Irène Bellier (CNRS, IIAC/LAIOS) et Marie Salaün (Université de Paris, URMIS) pour cette séance qui portera sur la subjectivation politique des peuples autochtones à partir de leurs travaux respectifs : sur le mouvement international des peuples autochtones et le processus de reconnaissance de leurs droits à l'ONU, et sur les revendications citoyennes et les processus de décolonialisation des peuples autochtones en Polynésie française.

Lectures : 

  • Bellier, I. (2011). L'anthropologie et la question des droits des peuples autochtones. Inditerra, 1-17. https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00661053
  • Salaün, M. & Vernaudon, J. (2009). La citoyenneté comme horizon : destin commun, demande sociale et décolonisation de l’école en Nouvelle-Calédonie aujourd’hui. Anthropologie et Sociétés33(2), 63–80. https://doi.org/10.7202/039298ar
  • Bellier, I. & Salaün, M. (2019). « Dans un cadre démocratique, le chercheur, la chercheuse, peuvent être des citoyens engagés » : Entretien avec Irène Bellier, réalisé le 13 juin 2018 par Marie Salaün. cArgo - Revue internationale d'anthropologie culturelle et sociale, Université Paris Descartes, 31-45. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02407841

Mercredi 6 avril 2022 : Ethnographies collectives avec Johanna Siméant (Paris 1, CMH) et Jean Foyer (CNRS, CREDA)

Lectures : 

Mercredi 20 avril 2022 : (Re)faire l'histoire politique de l'humanité. Archéologie et anthropologie en débats, Jean-Paul Demoule (Université de Paris I) et Charles Stépanoff (EHESS, LAS)

Nous recevrons pour cette séance Jean-Paul Demoule (Paris I - Institut Universitaire de France) et Charles Stépanoff (EHESS - LAS) pour une séance consacrée aux rapports entretenus par l'anthropologie politique avec la discipline archéologique. Dans un contexte marqué par la parution d'ouvrages à grands tirages portant sur l'histoire et la préhistoire politique de l'humanité, écrits ou co-écrits par des figures importantes de l'anthropologie politique contemporaine (Scott, 2019 ; Graeber et Wengrow, 2021), nous proposons à un archéologue et à un anthropologue de revenir sur leurs trajectoires de recherche et sur leurs propres rapports à la pratique de l'interdisciplinarité. Nous souhaitons insister au cours de nos échanges plus spécialement sur les enjeux critiques associés à ces rapports interdisciplinaires, ayant traits d'une part aux emprunts conceptuels et aux ethnocentrismes, à l'instar de la notion de domestication chez James C. Scott, contestée par Charles Stépanoff, ainsi qu'au rôle politique joué par la recherche universitaire dans son rapport aux grands mythes et récits des origines de l'espèce humaine.

Lectures : 

  • Jean-Paul Demoule, Préface, in James C. Scott, Homo Domesticus, La Découverte, 2019, 302 pages.
  • Jean-Paul Demoule, Conférence "L’anthropologie anarchiste" de l'Université populaire enregistrée le 9 octobre 2019 au Théâtre Claude Lévi-Strauss. https://www.youtube.com/watch?v=CINLQQG-r6E 
  • Charles Stépanoff, Comment en sommes-nous arrivés là ? À propos de Homo domesticus de James C. Scott. https://www.terrestres.org/2020/06/26/comment-en-sommes-nous-arrives-la/

Mardi 10 mai 2022 : Ethnographier la (non) émergence du politique, Birgit Müller (CNRS, IIAC - LAIOS) et Tania Li (Université de Toronto)

Contestant l’idée d’un monde “post-politique” où l’expertise et la technicisation conduiraient à dépolitiser le monde, Tania Li et Birgit Müller soutiennent que la critique politique est encore vive et inscrite dans les tensions et contradictions quotidiennes. En revenant sur leurs terrains - dans des projets de développement, des communautés autochtones et des plantations Indonésie (Tania Li), au sein des organisations internationales de gouvernance de l’agriculture et auprès des agriculteurs des plaines du Canada (Birgit Müller) - elles proposent d’analyser les processus de politisation par lesquels les acteurs produisent des critiques et réussissent ou échouent à créer des mobilisations politiques. Elles soulignent le rôle des affects et de l’empathie comme points de départ de l’action politique et décrivent le travail d’articulation qui permet de transformer les critiques émergentes et le malaise en forces politiques capables d’interroger les rapports de pouvoir. Dans cette séance, nous reviendrons sur l’importance de l'ethnographie pour décrire finement les situations où émergent des mouvements politiques mais aussi les situations dans lesquelles les inconforts, les tensions et les critiques ne donnent pas lieu à des mobilisations. Nous interrogerons aussi le potentiel politique et critique de l’anthropologie.

Lectures : 

  • Li, Tania Murray. “Politics, Interrupted.” Anthropological Theory 19, no. 1 (March 2019): 29–53. https://doi.org/10.1177/1463499618785330.
  • Müller, Birgit. “‘To Act upon One’s Time …’ From the Impulse to Resist to Global Political Strategy.” Anthropological Theory 19, no. 1 (March 2019): 54–73. https://doi.org/10.1177/1463499618792168.
  • Postero, Nancy, and Eli Elinoff. “Introduction: A Return to Politics.” Anthropological Theory 19, no. 1 (March 2019): 3–28. https://doi.org/10.1177/1463499618814933.

Mercredi 15 juin 2022 : Conclusion du séminaire

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

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Pré-requis
-
  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle A05_51
    annuel / mensuel (3e), mercredi 17:30-19:30
    du 15 septembre 2021 au 15 juin 2022
    Nombre de séances : 10