Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE988 - Controverses environnementales et anthropologies de la nature


Lieu et planning


  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle C, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    jeudi 25 mars 2021, 09:00-17:00
    vendredi 26 mars 2021, 09:00-17:00
    jeudi 27 mai 2021, 09:00-17:00
    vendredi 28 mai 2021, 09:00-17:00


Description


Dernière modification : 22 mars 2021 07:34

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Agriculture Anthropologie Développement durable Droit, normes et société Environnement Mobilisation(s) Politique Savoirs Sciences Sociologie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Depuis dix ans ce séminaire aborde les problématiques portées par de nombreux acteurs autour de l’environnement, de la nature, du développement durable et de la biodiversité, en faisant travailler de concert différentes disciplines : la sociologie (Francis Chateauraynaud, Jean-Michel Fourniau, Suzanne de Cheveigné, Laura Centemeri), l’écologie (Bernard Hubert) et l’anthropologie (Valeria Siniscalchi). Tout en traitant des multiples dimensions des questions environnementales, il a permis d’opérer un retour critique sur les théories et les cadres d’analyse en privilégiant une logique d’enquête réflexive et ouverte, tant les objets en cause se révèlent irréductibles. Qu'il s'agisse de mouvements sociaux autour de conflits environnementaux, d’expérimentations visant l’autonomie (ZAD) ou des alternatives écologiques (circuits courts, agricultures biologiques, formes de permaculture, coopératives énergétiques, recréations d’écosystèmes, etc), de politiques de conservation de la biodiversité, de processus de recherche et d’expertise face au changement climatique, les causes environnementales sont à la croisée de plusieurs dimensions de la vie sociale. Un des avantages du point de vue pluridisciplinaire a été de contraindre à l’explicitation de notions utilisées comme autant de passeurs ou de médiateurs conceptuels, alors même qu’elles recouvrent des conceptions différentes, voire antagoniques des rapports entre milieux vivants, sciences et sociétés.

Cette année le séminaire portera plus particulièrement sur l’exploration conjointe des agencements et des compositions entre des expérimentations ou des pratiques « préfiguratrices », explorant la possibilité de nouveaux mondes socio-écologiques et visant à transformer directement les milieux, et des mobilisations, qu’elles proviennent de collectifs locaux ou de dispositifs plus centralisés. Ces agencements engagent souvent les acteurs dans une double expérience mêlant des savoirs et des techniques de lutte, fondés sur la fabrique de contre-expertises ou d’expertises citoyennes, comme sur les questions d’énergie, de climat ou d’alimentation, et des activités situées portées par l’expérience dans le monde sensible. En interrogeant constamment les usages des notions (de local et de global, de milieu et de système, de crise et de régulation), nous prêterons une attention particulière aux processus de transformation par lesquels s’articulent, se superposent ou se confrontent les visions et les constructions, de ce que l’on peut appeler « l’écologie pratique ». Les relations entre les multiples formes de savoirs, des sciences modélisatrices aux expériences de terrain seront au cœur des descriptions et des analyses. Le croisement de plusieurs logiques d’enquête permettra d’explorer l’apport des sciences sociales dans l’appréhension des changements socio-écologiques, toujours saisis sur différentes échelles spatiales et temporelles. En suivant les connexions et les interdépendances entre les sphères d’activité, on réunira plusieurs domaine d’investigation longtemps séparés : les formes de présence des questions écologiques dans les controverses et les débats publics, les enjeux liés aux politiques de régulation et de protection des espaces et des espèces, les problématiques agricoles, énergétiques, sanitaires ainsi que les aspects éducatifs trop souvent délaissés au profit des luttes pour le contrôle de l’information environnementale.

Jeudi 25 mars : Introduction au séminaire : Écologies politiques et sciences sociales de l’environnement. Tensions épistémiques et luttes de définitions

  • MATIN : Démocratie écologique et formes de délibération
  • APRES-MIDI : Contestation, mobilisation et radicalisation

Vendredi 26 mars

  • MATIN : Ruptures, catastrophes, reconstructions : les désastres en question
  • APRES-MIDI : La production des scènes mondiales de l’environnement : changement climatique, sécurité alimentaire, biodiversité

Jeudi 27 mai 

  • MATIN : Traditions scientifiques et bifurcations épistémiques générées par la prise au sérieux des questions environnementales
  • APRES-MIDI : La nature dans les « paniers »: Des économies « alternatives » aux économies « subversives »

Vendredi 28 mai

  • MATIN : La conquête de nouveaux terrains: mouvements sociaux et nouvelles scènes de mobilisation. Entrer par le sensible
  • APRES-MIDI : Scénarisations des futurs et promesses technologiques : une comparaison des énergies renouvelables et de l’agroécologie

Master


  • Séminaires de recherche – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous

Réception des candidats

sur rendez-vous

Pré-requis
-

Compte rendu


Cette année le séminaire s’est déroulé sous la forme de huit demi-journées. Après une introduction portant sur les « Écologies politiques et sciences sociales de l’environnement. Tensions épistémiques et luttes de définitions » une première demi-journée a été dédiée au rapport entre « démocratie écologique et formes de délibération ». La séance a questionné la place de la délibération dans l’agir environnemental. Une partie de la discussion a été dédiée au paradoxe entre une crise politique profonde et un flux d’innovations démocratiques permanentes qui donnent à la démocratie délibérative toute son actualité. La deuxième séance a porté sur le rapport entre « contestation, mobilisation et radicalisations ». Les changements d’échelle et de formes des mobilisations environnementales marquent l’ouverture d’un nouveau cycle des mobilisations que les procédures de participation tendent à rejeter comme violence ou radicalité. La séance est revenue sur les opérations critiques menées par les acteurs et sur la manière dont les multiples mobilisations environnementales ouvrent à la pluralité des chemins de la transition, s’ancrant dans l’irréductibilité des expériences dans les milieux. La troisième séance a porté sur « ruptures, catastrophes, reconstructions : les désastres en question ». La discussion a abordé les problèmes de définition et d’approche à l’étude des désastres dans les contextes contemporains dans lesquel s’inscrivent différentes crises systémiques. Comprendre les désastres implique de tenir ensemble les milieux en interaction et la dynamique des systèmes, mais aussi les sens et les significations. L’idée d’effondrement puis la notion de « remédier », dans sa relation avec les notions de « reconstruire » et de « réparer », ont été mobilisées pour mieux comprendre la fabrique des prises du contre-anthropocène. La séance sur « la production des scènes mondiales de l’environnement : changement climatique, sécurité alimentaire, biodiversité » a abordé le cadre des controverses globales et des arènes où les scientifiques, les technocrates et les activistes se rencontrent afin de confronter leurs visions du monde à travers des rapports d’expertise, des témoignages et du débat politique. Trois études de cas ont été approfondies : la conservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire et le changement climatique. La cinquième séance a porté sur « l’émergence de la question environnementale et les reconfigurations épistémiques ». Une réflexion a été menée en termes d’épistémologie historique portant sur l’innovation dialogique qu’a constituée la relation entre monde académique et question environnementale. Le débat a interrogé des chocs de paradigmes et des bifurcations épistémiques qui se sont jouées à la fois dans le monde académique français et dans les arènes internationales de la mise à l’agenda de l’environnement. La sixième séance a exploré les va-et-vient entre « des économies “alternatives” et des économies “subversives” » en approfondissant les transformations qui traversent aujourd’hui les villes du Sud de l’Europe confrontées à la multiplication de situations de crise (écologique, sociale, économique). À partir d’expériences diverses visant à modifier la relation à la production et à la consommation alimentaire, la séance a approfondi le rapport entre espaces urbains et écologie, l’émergence de réseaux (locaux et internationaux) et les hybridations possibles entre différentes formes d’engagement. La séance dédiée à « la conquête de nouveaux terrains et une entrée par le sensible » a abordé la question des mobilisations environnementales et des approches par lesquelles les étudier. Dans cette perspective, il devient central d’approfondir la compréhension de l’expérience sensible de l’environnement : les émotions, mais aussi les affects, le goût et, plus généralement, les sens. Lors de la dernière séance nous avons confronté l’usage des promesses technologiques dans les batailles de « scénarisation des futurs », par une comparaison des énergies renouvelables et de l’agroécologie.

 

Publications

-

Dernière modification : 22 mars 2021 07:34

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Agriculture Anthropologie Développement durable Droit, normes et société Environnement Mobilisation(s) Politique Savoirs Sciences Sociologie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s

Depuis dix ans ce séminaire aborde les problématiques portées par de nombreux acteurs autour de l’environnement, de la nature, du développement durable et de la biodiversité, en faisant travailler de concert différentes disciplines : la sociologie (Francis Chateauraynaud, Jean-Michel Fourniau, Suzanne de Cheveigné, Laura Centemeri), l’écologie (Bernard Hubert) et l’anthropologie (Valeria Siniscalchi). Tout en traitant des multiples dimensions des questions environnementales, il a permis d’opérer un retour critique sur les théories et les cadres d’analyse en privilégiant une logique d’enquête réflexive et ouverte, tant les objets en cause se révèlent irréductibles. Qu'il s'agisse de mouvements sociaux autour de conflits environnementaux, d’expérimentations visant l’autonomie (ZAD) ou des alternatives écologiques (circuits courts, agricultures biologiques, formes de permaculture, coopératives énergétiques, recréations d’écosystèmes, etc), de politiques de conservation de la biodiversité, de processus de recherche et d’expertise face au changement climatique, les causes environnementales sont à la croisée de plusieurs dimensions de la vie sociale. Un des avantages du point de vue pluridisciplinaire a été de contraindre à l’explicitation de notions utilisées comme autant de passeurs ou de médiateurs conceptuels, alors même qu’elles recouvrent des conceptions différentes, voire antagoniques des rapports entre milieux vivants, sciences et sociétés.

Cette année le séminaire portera plus particulièrement sur l’exploration conjointe des agencements et des compositions entre des expérimentations ou des pratiques « préfiguratrices », explorant la possibilité de nouveaux mondes socio-écologiques et visant à transformer directement les milieux, et des mobilisations, qu’elles proviennent de collectifs locaux ou de dispositifs plus centralisés. Ces agencements engagent souvent les acteurs dans une double expérience mêlant des savoirs et des techniques de lutte, fondés sur la fabrique de contre-expertises ou d’expertises citoyennes, comme sur les questions d’énergie, de climat ou d’alimentation, et des activités situées portées par l’expérience dans le monde sensible. En interrogeant constamment les usages des notions (de local et de global, de milieu et de système, de crise et de régulation), nous prêterons une attention particulière aux processus de transformation par lesquels s’articulent, se superposent ou se confrontent les visions et les constructions, de ce que l’on peut appeler « l’écologie pratique ». Les relations entre les multiples formes de savoirs, des sciences modélisatrices aux expériences de terrain seront au cœur des descriptions et des analyses. Le croisement de plusieurs logiques d’enquête permettra d’explorer l’apport des sciences sociales dans l’appréhension des changements socio-écologiques, toujours saisis sur différentes échelles spatiales et temporelles. En suivant les connexions et les interdépendances entre les sphères d’activité, on réunira plusieurs domaine d’investigation longtemps séparés : les formes de présence des questions écologiques dans les controverses et les débats publics, les enjeux liés aux politiques de régulation et de protection des espaces et des espèces, les problématiques agricoles, énergétiques, sanitaires ainsi que les aspects éducatifs trop souvent délaissés au profit des luttes pour le contrôle de l’information environnementale.

Jeudi 25 mars : Introduction au séminaire : Écologies politiques et sciences sociales de l’environnement. Tensions épistémiques et luttes de définitions

  • MATIN : Démocratie écologique et formes de délibération
  • APRES-MIDI : Contestation, mobilisation et radicalisation

Vendredi 26 mars

  • MATIN : Ruptures, catastrophes, reconstructions : les désastres en question
  • APRES-MIDI : La production des scènes mondiales de l’environnement : changement climatique, sécurité alimentaire, biodiversité

Jeudi 27 mai 

  • MATIN : Traditions scientifiques et bifurcations épistémiques générées par la prise au sérieux des questions environnementales
  • APRES-MIDI : La nature dans les « paniers »: Des économies « alternatives » aux économies « subversives »

Vendredi 28 mai

  • MATIN : La conquête de nouveaux terrains: mouvements sociaux et nouvelles scènes de mobilisation. Entrer par le sensible
  • APRES-MIDI : Scénarisations des futurs et promesses technologiques : une comparaison des énergies renouvelables et de l’agroécologie
  • Séminaires de recherche – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, exposé oral
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous

Réception des candidats

sur rendez-vous

Pré-requis
-
  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle C, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    jeudi 25 mars 2021, 09:00-17:00
    vendredi 26 mars 2021, 09:00-17:00
    jeudi 27 mai 2021, 09:00-17:00
    vendredi 28 mai 2021, 09:00-17:00

Cette année le séminaire s’est déroulé sous la forme de huit demi-journées. Après une introduction portant sur les « Écologies politiques et sciences sociales de l’environnement. Tensions épistémiques et luttes de définitions » une première demi-journée a été dédiée au rapport entre « démocratie écologique et formes de délibération ». La séance a questionné la place de la délibération dans l’agir environnemental. Une partie de la discussion a été dédiée au paradoxe entre une crise politique profonde et un flux d’innovations démocratiques permanentes qui donnent à la démocratie délibérative toute son actualité. La deuxième séance a porté sur le rapport entre « contestation, mobilisation et radicalisations ». Les changements d’échelle et de formes des mobilisations environnementales marquent l’ouverture d’un nouveau cycle des mobilisations que les procédures de participation tendent à rejeter comme violence ou radicalité. La séance est revenue sur les opérations critiques menées par les acteurs et sur la manière dont les multiples mobilisations environnementales ouvrent à la pluralité des chemins de la transition, s’ancrant dans l’irréductibilité des expériences dans les milieux. La troisième séance a porté sur « ruptures, catastrophes, reconstructions : les désastres en question ». La discussion a abordé les problèmes de définition et d’approche à l’étude des désastres dans les contextes contemporains dans lesquel s’inscrivent différentes crises systémiques. Comprendre les désastres implique de tenir ensemble les milieux en interaction et la dynamique des systèmes, mais aussi les sens et les significations. L’idée d’effondrement puis la notion de « remédier », dans sa relation avec les notions de « reconstruire » et de « réparer », ont été mobilisées pour mieux comprendre la fabrique des prises du contre-anthropocène. La séance sur « la production des scènes mondiales de l’environnement : changement climatique, sécurité alimentaire, biodiversité » a abordé le cadre des controverses globales et des arènes où les scientifiques, les technocrates et les activistes se rencontrent afin de confronter leurs visions du monde à travers des rapports d’expertise, des témoignages et du débat politique. Trois études de cas ont été approfondies : la conservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire et le changement climatique. La cinquième séance a porté sur « l’émergence de la question environnementale et les reconfigurations épistémiques ». Une réflexion a été menée en termes d’épistémologie historique portant sur l’innovation dialogique qu’a constituée la relation entre monde académique et question environnementale. Le débat a interrogé des chocs de paradigmes et des bifurcations épistémiques qui se sont jouées à la fois dans le monde académique français et dans les arènes internationales de la mise à l’agenda de l’environnement. La sixième séance a exploré les va-et-vient entre « des économies “alternatives” et des économies “subversives” » en approfondissant les transformations qui traversent aujourd’hui les villes du Sud de l’Europe confrontées à la multiplication de situations de crise (écologique, sociale, économique). À partir d’expériences diverses visant à modifier la relation à la production et à la consommation alimentaire, la séance a approfondi le rapport entre espaces urbains et écologie, l’émergence de réseaux (locaux et internationaux) et les hybridations possibles entre différentes formes d’engagement. La séance dédiée à « la conquête de nouveaux terrains et une entrée par le sensible » a abordé la question des mobilisations environnementales et des approches par lesquelles les étudier. Dans cette perspective, il devient central d’approfondir la compréhension de l’expérience sensible de l’environnement : les émotions, mais aussi les affects, le goût et, plus généralement, les sens. Lors de la dernière séance nous avons confronté l’usage des promesses technologiques dans les batailles de « scénarisation des futurs », par une comparaison des énergies renouvelables et de l’agroécologie.

 

Publications

-