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UE814 - Analyses critiques des usages politiques et visuels du peuple


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 1
    2nd semestre / mensuel (3e), mardi 15:00-19:00
    du 19 janvier 2021 au 16 mars 2021


Description


Dernière modification : 2 avril 2021 11:11

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Cinéma Corps Genre Image Politique
Aires culturelles
Amérique du Nord Contemporain (anthropologie du, monde) Europe
Intervenant·e·s
  • Lynda Dematteo [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Valerio Coladonato   assistant professor/maître assistant, The American university of Paris
  • Mariella Pandolfi   professeure (émérite), Université de Montréal

Dans la continuité de notre réflexion critique sur les configurations populistes, nous chercheront à observer et déconstruire les usages et les images du « peuple » qui circulent à la fois dans les discours de la politique contemporaine et dans les médias visuels. La transformation digitale du politique rend l’étude des productions visuelles essentielles pour comprendre les problèmes actuels. On analysera comment la notion de « peuple » est mobilisée en resituant ses usages dans une perspective historique et dans les conditions propres à chaque contexte culturel (avec une attention particulière à l’Europe et aux États-Unis). Pourquoi et comment la légitimité politique de la représentation du peuple est-elle attribuée à certaines images des masses et de la multitude ? Ou, au contraire, quels facteurs déterminent l’incarnation symbolique du peuple par certains individus (extra)ordinaires ? Quels sont les processus d’inclusion et d’exclusion (en termes de genre, de race, de classe sociale et d’identité natio- nale) qu’exige la configuration d’un imaginaire de peuple spécifique ? Selon les postcolonial studies, il n’y a jamais de bonnes représentations des subalternes, car elles s’inscrivent toujours dans des rapports de pouvoir. Comment appréhender les usages du peuple en lien avec la « culture populaire » dans le cas des imaginaires politiques allant du populisme au fascisme? Comment faire valoir une perspective critique qui échappe aux oppositions binaires peuples-élites ? En combinant plusieurs perspectives disciplinaires – anthropologie, sciences politiques, études de genre, études cinématographiques et visuelles du politique – nous aborderons les imaginaires du peuple et des peuples comme des constructions produisant des effets aussi bien matériels que symboliques.

16 mars 2021 : salle 6


Master


  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 3 ECTS
    MCC – analyse d'un film
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 3 ECTS
    MCC – analyse d'un film
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 3 ECTS
    MCC – analyse d'un film

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contactez Lynda Dematteo par courriel.

Direction de travaux des étudiants

tutorat sur rendez-vous.

Réception des candidats
-
Pré-requis

diplôme nécessaire pour l'inscription en master et projet de recherche écrit.


Compte rendu


Ce wébinaire, qui s’est tenu entre mai 2020 et mars 2021, nourrissait plusieurs ambitions critiques. En passant de l’étude du corps médiatique des leaders dit « populistes » à celle des usages politiques et visuels des « images du peuple » nous souhaitions à la fois questionner la manière dont le populisme est conceptualisé et ouvrir le champ de notre investigation à l’espace digital. Les communautés imaginées sont aujourd’hui désarticulées par les algorithmes des réseaux numériques et cela a des effets politiques. En combinant plusieurs perspectives disciplinaires - anthropologie, sciences politiques, études de genre, études cinématographiques et visuelles du politique – nous voulions étudier les imaginaires du peuple et des peuples comme des constructions produisant des effets aussi bien matériels que symboliques. Pourquoi et comment la légitimité politique de la représentation du peuple est-elle attribuée à certaines images des masses et de la multitude ? Ou, au contraire, quels facteurs déterminent l’incarnation symbolique du peuple par certains individus (extra)ordinaires ? Quels sont les processus d’inclusion et d’exclusion (en termes de genre, de race, de classe sociale et d’identité nationale) qu’exige la configuration d’un imaginaire de peuple spécifique ? Comment traiter les intersections entre la « culture populaire » et les imaginaires politiques du populisme et du fascisme ? Nos diverses rencontres en ligne se sont également fait l’écho des bouleversements de ces deux années marquées par la pandémie, la montée du nationalisme, et une élection présidentielle américaine sous haute tension. Nous avons questionné la manière dont nous construisions le savoir en prise directe avec l’actualité en insistant sur la créativité méthodologique. Nos échanges en ligne ont débuté en mai 2020 autour des implications politiques et épistémologiques de la pandémie. Marc Abélès (Collège d’Études Mondiales) est revenu sur l’anthropologie politique de la survie pour argumenter en faveur d’un approfondissement des logiques déjà à l’œuvre. Dans son intervention intitulée Pouvoir (ne pas) savoir, Gil Anidjar (Columbia University) a mis le doigt sur la désorientation des politiciens et Alberto Lucarelli (Università di Napoli) a dénoncé la prorogation de l’état d’urgence en Italie, les prétentions constitutionnelles du gouvernement Conte et ses dérapages inconstitutionnels. Paula Vasquez (Université Paris 8) et Mariella Pandolfi se sont interrogées sur la montée en puissance de la figure du virologiste et le développement d’un despotisme sanitaire. Lynda Dematteo a exposé les effets de l’irruption de la mort sur son terrain bergamasque (environ 6 000 personnes entre mars et avril 2020) et l’évolution des relations Chine-Italie. Lors de notre deuxième rencontre, nous avons exploré avec Louis Bayman (Southampton University) et Fabrice Montebello (Université de Metz) les représentations du peuple dans les cinémas français et italien. Notre troisième session fut consacrée aux configurations identitaires de genre. Il existe en effet un lien évident entre les performances des « souverainistes » et le binarisme de genre. Plusieurs de ces politiciens ont adopté l’agenda fondamentaliste du World Congress of Family qui contestent les droits sexuels et reproductifs. Cette régression est sous-tendue par une angoisse raciale plus ou moins explicite. Pour en parler, nous avons convié la journaliste polonaise Klementyna Suchanow et Sophie Dimitroulias de l’Association des Femmes de l’Europe Méridionale. Valerio Coladonato a pour sa part interrogé les re-configurations de l’imaginaire des masculinités et du pouvoir catholique dans le cinéma contemporain italien. Pour conclure l’année 2020, nous avons convié Salvatore Giusto (University of Toronto) à présenter sa thèse consacrée à la scène néo-mélodique napolitaine. Il a montré comment les TV locales contrôlées par la camorra soutiennent en réalité l’hégémonie berlusconienne en reproduisant les mêmes logiques de patronage télévisuel. Riccardo Ciavolella (EHESS-CNRS) est intervenu comme discutant. Nous avons ensuite repris nos échanges en ligne en janvier 2021. Lynda Dematteo est revenue sur l’assaut de Capitol Hill et les ferments de désunion qu’elle a ethnographié dans le Montana. Valerio Coladonato a exposé son modèle d’analyse des images du peuple et des émotions qu’elles suscitent à partir d’exemples cinématographiques récents. Mariella Pandolfi a insisté sur la nécessité de redéfinir l’anthropologie alors que les terrains deviennent difficiles, impossibles, interdits. Comment continuer à exercer notre profession alors qu’elle est extrêmement fragilisée ? Les récits anthropologiques deviennent de plus en plus auto-référentiel et/ou populiste : il faut trouver une formule politique forte d’interdisciplinarité pour éviter ces écueils et défendre la possibilité même du défi contre les conformismes. La session du 16 février 2021 a été consacrée à la trans-nationalisation digitale du populisme autoritaire. Elena Pilipets (University of Klangenfurt) est intervenue sur la séduction ambiguë qu’exercent les mêmes pour mobiliser les internautes. Ashley Mattheis (University of North Carolina) a décrit les stratégies déployées par les mouvements de la suprématie blanche comme la Manosphère, les cultures Alt-Right, #Trad et QAnon pour diffuser leurs configurations normatives de genres, promouvoir des idéologies racialisantes et construire des groupes in/out à orientation politique. Le 8 mars nous avons organisé un premier dialogue en ligne entre Gil Anidjar (Columbia University) et Didier Bigo (Sc Po Paris/King’s College) autour du thème Sécurité et subjectivités. Gil Anidjar a insisté sur l’idée que le peuple est aujourd’hui anachronique : la reconnaissance de sa finitude devrait être le début de la sagesse, or concernant la pensée politique, cela nous fait plutôt basculer dans un état de danger que seul Freud s’est préoccupé de penser. Pour Didier Bigo, la pandémie aura de fait renforcé les acceptations contraintes qui suscitent en pratique l’obéissance, mais aussi la suspicion à l’égard d’autrui et les stratégies politiques d’accusation contre des objets flous, comme l’islamo-gauchisme. Lors de notre dernière session, nous sommes revenus avec Francesca Cadel (University of Calgary) sur l’interview que Pier Paolo Pasolini réalisa avec Ezra Pound en 1967 pour comprendre les accusations de populisme, voire de fascisme dont il fit l’objet, pour ensuite mieux saisir sa posture politique avec Hervé Joubert-Laurencin (Université Paris-Nanterre).

 

Publications
  • Avec Mariella Pandolfi, « Anthropology from Dissonance to Ambiguity : Breaking the Deadlock », Political Anthropological Research on International Social Sciences, n°1, The Hague, Brill, 2020, p. 39-60, https://doi.org/10.1163/25903276-bja10005.
  • Mariella Pandolfi, « Homo pandemicus: governare la precarietà ? », AUT AUT, Riflessioni sulla Pandemia, 389/2021, 2021, p. 127-139, isbn 9788842830153. 

Dernière modification : 2 avril 2021 11:11

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Cinéma Corps Genre Image Politique
Aires culturelles
Amérique du Nord Contemporain (anthropologie du, monde) Europe
Intervenant·e·s
  • Lynda Dematteo [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)
  • Valerio Coladonato   assistant professor/maître assistant, The American university of Paris
  • Mariella Pandolfi   professeure (émérite), Université de Montréal

Dans la continuité de notre réflexion critique sur les configurations populistes, nous chercheront à observer et déconstruire les usages et les images du « peuple » qui circulent à la fois dans les discours de la politique contemporaine et dans les médias visuels. La transformation digitale du politique rend l’étude des productions visuelles essentielles pour comprendre les problèmes actuels. On analysera comment la notion de « peuple » est mobilisée en resituant ses usages dans une perspective historique et dans les conditions propres à chaque contexte culturel (avec une attention particulière à l’Europe et aux États-Unis). Pourquoi et comment la légitimité politique de la représentation du peuple est-elle attribuée à certaines images des masses et de la multitude ? Ou, au contraire, quels facteurs déterminent l’incarnation symbolique du peuple par certains individus (extra)ordinaires ? Quels sont les processus d’inclusion et d’exclusion (en termes de genre, de race, de classe sociale et d’identité natio- nale) qu’exige la configuration d’un imaginaire de peuple spécifique ? Selon les postcolonial studies, il n’y a jamais de bonnes représentations des subalternes, car elles s’inscrivent toujours dans des rapports de pouvoir. Comment appréhender les usages du peuple en lien avec la « culture populaire » dans le cas des imaginaires politiques allant du populisme au fascisme? Comment faire valoir une perspective critique qui échappe aux oppositions binaires peuples-élites ? En combinant plusieurs perspectives disciplinaires – anthropologie, sciences politiques, études de genre, études cinématographiques et visuelles du politique – nous aborderons les imaginaires du peuple et des peuples comme des constructions produisant des effets aussi bien matériels que symboliques.

16 mars 2021 : salle 6

  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 3 ECTS
    MCC – analyse d'un film
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 3 ECTS
    MCC – analyse d'un film
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 3 ECTS
    MCC – analyse d'un film
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contactez Lynda Dematteo par courriel.

Direction de travaux des étudiants

tutorat sur rendez-vous.

Réception des candidats
-
Pré-requis

diplôme nécessaire pour l'inscription en master et projet de recherche écrit.

  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 1
    2nd semestre / mensuel (3e), mardi 15:00-19:00
    du 19 janvier 2021 au 16 mars 2021

Ce wébinaire, qui s’est tenu entre mai 2020 et mars 2021, nourrissait plusieurs ambitions critiques. En passant de l’étude du corps médiatique des leaders dit « populistes » à celle des usages politiques et visuels des « images du peuple » nous souhaitions à la fois questionner la manière dont le populisme est conceptualisé et ouvrir le champ de notre investigation à l’espace digital. Les communautés imaginées sont aujourd’hui désarticulées par les algorithmes des réseaux numériques et cela a des effets politiques. En combinant plusieurs perspectives disciplinaires - anthropologie, sciences politiques, études de genre, études cinématographiques et visuelles du politique – nous voulions étudier les imaginaires du peuple et des peuples comme des constructions produisant des effets aussi bien matériels que symboliques. Pourquoi et comment la légitimité politique de la représentation du peuple est-elle attribuée à certaines images des masses et de la multitude ? Ou, au contraire, quels facteurs déterminent l’incarnation symbolique du peuple par certains individus (extra)ordinaires ? Quels sont les processus d’inclusion et d’exclusion (en termes de genre, de race, de classe sociale et d’identité nationale) qu’exige la configuration d’un imaginaire de peuple spécifique ? Comment traiter les intersections entre la « culture populaire » et les imaginaires politiques du populisme et du fascisme ? Nos diverses rencontres en ligne se sont également fait l’écho des bouleversements de ces deux années marquées par la pandémie, la montée du nationalisme, et une élection présidentielle américaine sous haute tension. Nous avons questionné la manière dont nous construisions le savoir en prise directe avec l’actualité en insistant sur la créativité méthodologique. Nos échanges en ligne ont débuté en mai 2020 autour des implications politiques et épistémologiques de la pandémie. Marc Abélès (Collège d’Études Mondiales) est revenu sur l’anthropologie politique de la survie pour argumenter en faveur d’un approfondissement des logiques déjà à l’œuvre. Dans son intervention intitulée Pouvoir (ne pas) savoir, Gil Anidjar (Columbia University) a mis le doigt sur la désorientation des politiciens et Alberto Lucarelli (Università di Napoli) a dénoncé la prorogation de l’état d’urgence en Italie, les prétentions constitutionnelles du gouvernement Conte et ses dérapages inconstitutionnels. Paula Vasquez (Université Paris 8) et Mariella Pandolfi se sont interrogées sur la montée en puissance de la figure du virologiste et le développement d’un despotisme sanitaire. Lynda Dematteo a exposé les effets de l’irruption de la mort sur son terrain bergamasque (environ 6 000 personnes entre mars et avril 2020) et l’évolution des relations Chine-Italie. Lors de notre deuxième rencontre, nous avons exploré avec Louis Bayman (Southampton University) et Fabrice Montebello (Université de Metz) les représentations du peuple dans les cinémas français et italien. Notre troisième session fut consacrée aux configurations identitaires de genre. Il existe en effet un lien évident entre les performances des « souverainistes » et le binarisme de genre. Plusieurs de ces politiciens ont adopté l’agenda fondamentaliste du World Congress of Family qui contestent les droits sexuels et reproductifs. Cette régression est sous-tendue par une angoisse raciale plus ou moins explicite. Pour en parler, nous avons convié la journaliste polonaise Klementyna Suchanow et Sophie Dimitroulias de l’Association des Femmes de l’Europe Méridionale. Valerio Coladonato a pour sa part interrogé les re-configurations de l’imaginaire des masculinités et du pouvoir catholique dans le cinéma contemporain italien. Pour conclure l’année 2020, nous avons convié Salvatore Giusto (University of Toronto) à présenter sa thèse consacrée à la scène néo-mélodique napolitaine. Il a montré comment les TV locales contrôlées par la camorra soutiennent en réalité l’hégémonie berlusconienne en reproduisant les mêmes logiques de patronage télévisuel. Riccardo Ciavolella (EHESS-CNRS) est intervenu comme discutant. Nous avons ensuite repris nos échanges en ligne en janvier 2021. Lynda Dematteo est revenue sur l’assaut de Capitol Hill et les ferments de désunion qu’elle a ethnographié dans le Montana. Valerio Coladonato a exposé son modèle d’analyse des images du peuple et des émotions qu’elles suscitent à partir d’exemples cinématographiques récents. Mariella Pandolfi a insisté sur la nécessité de redéfinir l’anthropologie alors que les terrains deviennent difficiles, impossibles, interdits. Comment continuer à exercer notre profession alors qu’elle est extrêmement fragilisée ? Les récits anthropologiques deviennent de plus en plus auto-référentiel et/ou populiste : il faut trouver une formule politique forte d’interdisciplinarité pour éviter ces écueils et défendre la possibilité même du défi contre les conformismes. La session du 16 février 2021 a été consacrée à la trans-nationalisation digitale du populisme autoritaire. Elena Pilipets (University of Klangenfurt) est intervenue sur la séduction ambiguë qu’exercent les mêmes pour mobiliser les internautes. Ashley Mattheis (University of North Carolina) a décrit les stratégies déployées par les mouvements de la suprématie blanche comme la Manosphère, les cultures Alt-Right, #Trad et QAnon pour diffuser leurs configurations normatives de genres, promouvoir des idéologies racialisantes et construire des groupes in/out à orientation politique. Le 8 mars nous avons organisé un premier dialogue en ligne entre Gil Anidjar (Columbia University) et Didier Bigo (Sc Po Paris/King’s College) autour du thème Sécurité et subjectivités. Gil Anidjar a insisté sur l’idée que le peuple est aujourd’hui anachronique : la reconnaissance de sa finitude devrait être le début de la sagesse, or concernant la pensée politique, cela nous fait plutôt basculer dans un état de danger que seul Freud s’est préoccupé de penser. Pour Didier Bigo, la pandémie aura de fait renforcé les acceptations contraintes qui suscitent en pratique l’obéissance, mais aussi la suspicion à l’égard d’autrui et les stratégies politiques d’accusation contre des objets flous, comme l’islamo-gauchisme. Lors de notre dernière session, nous sommes revenus avec Francesca Cadel (University of Calgary) sur l’interview que Pier Paolo Pasolini réalisa avec Ezra Pound en 1967 pour comprendre les accusations de populisme, voire de fascisme dont il fit l’objet, pour ensuite mieux saisir sa posture politique avec Hervé Joubert-Laurencin (Université Paris-Nanterre).

 

Publications
  • Avec Mariella Pandolfi, « Anthropology from Dissonance to Ambiguity : Breaking the Deadlock », Political Anthropological Research on International Social Sciences, n°1, The Hague, Brill, 2020, p. 39-60, https://doi.org/10.1163/25903276-bja10005.
  • Mariella Pandolfi, « Homo pandemicus: governare la precarietà ? », AUT AUT, Riflessioni sulla Pandemia, 389/2021, 2021, p. 127-139, isbn 9788842830153.