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UE808 - Frontières et enfermements dans les sociétés arabes et les mondes musulmans : incorporations, affects et vécus


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_08
    annuel / mensuel (3e), jeudi 13:00-16:00
    du 19 novembre 2020 au 17 juin 2021


Description


Dernière modification : 11 novembre 2020 20:11

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Droit et société, Géographie, Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Affects Circulations Citoyenneté Corps Écriture Émotions Espace Migration(s) Prisons Visuel
Aires culturelles
Arabe (monde) Musulmans (mondes) Transméditerranée Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s

Ce séminaire interroge conjointement les frontières et les enfermements contemporains dans les sociétés arabes et les mondes musulmans. Qu’il s’agisse de la détention ou de la prison, des espaces de rétention dits frontaliers ou type camps, ou encore du confinement hospitalier, et des différents lieux de ségrégation spatiale, dans les villes par exemple, le séminaire explorera, à travers des recherches toujours empiriquement ancrées, des objets variés dans un espace géographique large du Maghreb à l’Inde du Nord incluant la diversité des sociétés arabes et des communautés musulmanes dans le monde. Cette acception large de l’espace de compétence du séminaire - sociétés arabes et mondes musulmans - permet d’aborder une région par ses marges internes et externes (boundaries et borders). On peut ainsi penser l’objet central de ce séminaire comme l’ensemble des modalités de fragmentation fine et de circulations discrètes qui font vivre à l’échelle individuelle et collective les frontières territoriales, sociales et carcérales.

Nous mettrons en lien d’une part le champ du carcéral et du pénal, largement sous-étudié dans cette région, avec celui des frontières, des migrations, de la citoyenneté et de l’ethnicité lui plus intensément documenté. On le sait, loin de démarquer, les espaces frontières comme les séparations entre dedans-dehors dans les contextes d’enfermement carcéral produisent des interactions ambigües : zones de contact et de friction, d’échanges et de séparation, de définition et d’hybridation des identités et ce, malgré le postulat d’hétérogénéité radicale des différentes populations qui les pratiquent, les détenus et les surveillants, les malades et les soignants, les étrangers et les citoyens, les réfugiés et les travailleurs sociaux ou les « humanitaires », les membres de différentes communautés, de différents quartiers au sein d’espaces urbains et ruraux. Il sera question de réfléchir aux vécus, à la circulation de pratiques et de normes d’abord à une échelle régionale, tout en s’appuyant sur les travaux les plus récents sur ces thématiques à l’échelle globale.

D’autre part, plutôt que les Etats et les identités politiques, le séminaire se concentrera sur les pratiques quotidiennes, la matérialité des contextes et des interactions sociales. Il s’attachera essentiellement à décrire et analyser les vécus, les ressentis et les perceptions des frontières et des enfermements qui les inscrivent tout à la fois dans des rapports complexes de pouvoir, de domination, d’émancipation et de lien social ou affectif : à la manière dont ils sont incarnés, et ainsi aux corps, aux objets et aux affects. Pour ce faire, l’approche du séminaire est résolument pluridisciplinaire et travaille à l’intersection entre histoire contemporaine, sciences sociales, travaux artistiques et cinématographiques. Au-delà, il s’agit de proposer des formes narratives plus expérimentales, de penser des écritures innovantes.

Ce séminaire est organisé en collaboration avec Amin Moghadam chercheur post-doctorant au Center for Iran and Persian Gulf Studies at Princeton University et en partenariat avec l'Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)

 19 novembre 2020 : "Migrations, camps et frontières"

Stéphanie Latte Abdallah, Clara Lecadet, Amin Moghadam et Hélène Thiollet : Introduction générale du séminaire

Pascaline Chappart (IRD) : "Externaliser l’asile ? Le cas nigérien" 

  • Lectures : Hyndman, J., & Mountz, A. (2008). Another Brick in the Wall? Neo-"Refoulement" and the Externalization of Asylum by Australia and Europe. Government and Opposition, 43(2), 249-269 ; Mounkaila H. & Boyer Florence, 2018, "Européanisation des politiques migratoires au Sahel : le Niger dans l'imbroglio sécuritaire", in Grégoire Emmanuel (ed.), Kobiané J.F. (ed.) ; Lange Marie-France (ed.). L'Etat réhabilité en Afrique : réinventer les politiques publiques à l'ère néolibérale, Edition Karthala.

Ozge Biner (EHESS) : "De l'exil au retour: Les camps de réfugiés syriens en Turquie"

  • Lectures : Turner, Simon. "What Is a Refugee Camp? Explorations of the Limits and Effects of the Camp." Journal of Refugee Studies 29, no. 2 (2016): 139-48 ; Chimni, Bhupinder S. "Refugees, return and reconstruction of post-conflict societies: A Critical Perspective." International Peacekeeping 9, no. 2 (2002): 163-80.

17 décembre 2020 : "Frontières et retour"

Zeynep Sahin Mencutek (Ryerson Canada) : “Refugee Governance in the Middle East: From Welcoming Guests to Promoting Returns for Syrians”

Liza Schuster (City University, London) et Reza Hussaini (Kaboul) : “IDP camps around Kabul, Afghanistan”

21 janvier 2021 : "Des Frontières affectées"

Chiara Pilotto (IRIS/EHESS) : « Silence, affects et racisme dans l’espace colonial israélo-palestinien »  

Aymon Kreil (Ghent University) : « À l’abri des ennuis : Désir de normalité et frontières dans l'Égypte post-Moubarak » 

18 février 2021 : "Écriture du « je »: écrire la migration, l’enfermement, l’expulsion etc. en sciences sociales" 

Shahram Khosravi (Stokholm university)  : “An Accented Anthropology: an autotheory” 

Chowra Makaremi  (EHESS-IRIS)  : "Hitch. Une histoire iranienne : auto-ethnographie et cinéma documentaire" 

18 mars 2021 : "Écriture documentaire et sciences sociales"

Stéphanie Latte Abdallah (CERI/CNRS) : « Écriture documentaire des circulations et de l’absence de frontière : une réflexion art/science » à partir du film Inner Mapping (Stéphanie Latte Abdallah, Emad Ahmad, 51’, Palestine/France, 2017) (avec projection du film)

15 avril 2021 : "Des religions et des croyances dans l’enfermement"

Corinne Rostaing (Université Lyon 2, Centre Max Weber) : « Convocation du religieux en prison : la religion musulmane comme expérience, ressource et contrainte (France) » 

Caterina Bandini (EHESS) : « Théologies de la libération ou enfermement théologique ? Les militants religieux israéliens et palestiniens pour la paix »  

20 mai 2021 : "Routes et mobilités carcérales"

Simon Turner (University of Copenhagen): "Carceral Junctions: camps as spaces of confinement and mobility"

  • Lectures: Simon Turner, "What Is a Refugee Camp? Explorations of the Limits and Effects of the Camp", Journal of Refugee Studies, 29, 2, June 2016, 139–148, https://doi.org/10.1093/jrs/fev024 ; Moran, Dominique, Jennifer Turner & Anna K. Schliehe. 2017, Conceptualising the Carceral in Carceral Geography. Progress in Human Geography. doi:10.1177/0309132517710352 ; Moran, Dominique, Nick Gill & Deirdre Conlon. 2013. Carceral Spaces. Mobility and Agency in Imprisonment and Migrant Detention. Farnham: Ashgate.

Olivier Clochard (MIGRINTER) : "Le rôle des postes de police dans l'enfermement des étrangers". 

17 juin 2021 : "Quotidiens carcéraux"

Maxence Rifflet (photographe) : « Photographier en prison » 

Habmo Birwe (Université Paris 1) : "La vie en détention. Ethnographie  du quotidien des détenus à la prison centrale de Bertoua (Cameroun)"


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

 

 

 

Direction de travaux des étudiants

Validation, mode d’évaluation : 

  • présence régulière ;
  • compte rendu d’œuvres, de films ou d’expositions en lien avec le cours (mise en regard de plusieurs matériaux), ou bien une petite recherche (une dizaine de pages) sur un sujet en lien avec le séminaire et le sujet du master.
Réception des candidats
-
Pré-requis

A partir du M1


Compte rendu


Ce séminaire entend interroger conjointement les frontières et les enfermements contemporains dans les sociétés arabes et les mondes musulmans. Qu’il s’agisse de la détention ou de la prison, des espaces de rétention dits frontaliers, des camps, du confinement hospitalier, et des différents lieux de ségrégation spatiale, dans les villes par exemple, le séminaire explore, à travers des recherches toujours empiriquement ancrées, des objets variés dans un espace géographique large du Maghreb à l’Inde du Nord, incluant la diversité des sociétés arabes et des communautés musulmanes dans le monde. Cette acception large de l’espace de compétence du séminaire – sociétés arabes et mondes musulmans – permet d’aborder une région par ses marges internes et externes (boundaries et borders). On peut ainsi penser l’objet central de ce séminaire comme l’ensemble des modalités de fragmentation fine et de circulations discrètes qui font vivre à l’échelle individuelle et collective les frontières territoriales, sociales et carcérales.

Nous mettrons en lien d’une part le champ du carcéral et du pénal, largement sous-étudié dans cette région, avec celui, plus documenté, des frontières, des migrations, de la citoyenneté et de l’ethnicité. On le sait, loin de démarquer, les espaces frontières comme les séparations entre dedans-dehors dans les contextes d’enfermement carcéral produisent des interactions ambiguës : zones de contact et de friction, d’échanges et de séparation, de définition et d’hybridation des identités, et ce malgré le postulat d’hétérogénéité radicale des différentes populations qui les pratiquent – les détenus et les surveillants, les malades et les soignants, les étrangers et les citoyens, les réfugiés et les travailleurs sociaux ou les « humanitaires », les membres de différentes communautés, de différents quartiers au sein d’espaces urbains et ruraux. Il s’agit de réfléchir aux vécus ainsi qu’à la circulation de pratiques et de normes d’abord à une échelle régionale, tout en s’appuyant sur les travaux les plus récents sur ces questions à l’échelle globale.

D’autre part, plutôt que les États et les identités politiques, le séminaire se concentre sur les pratiques quotidiennes, la matérialité des contextes et des interactions sociales. Il s’attache essentiellement à décrire et analyser les vécus, les ressentis et les perceptions des frontières et des enfermements qui les inscrivent tout à la fois dans des rapports complexes de pouvoir, de domination, d’émancipation et de lien social ou affectif : à la manière dont ils sont incarnés, et ainsi aux corps, aux objets et aux affects. Pour ce faire, l’approche du séminaire est résolument pluridisciplinaire et travaille à l’intersection entre histoire contemporaine, sciences sociales, travaux artistiques et cinématographiques. Au-delà, il s’agit de proposer des formes narratives plus expérimentales, de penser des écritures innovantes. Le séminaire s’inscrit dans les recherches menées au sein de l’ANR PACE « Crise des migrants et des réfugiés en Europe » dirigée par Hélène Thiollet (Sciences-Po, CERI).

Publications

-

Dernière modification : 11 novembre 2020 20:11

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Droit et société, Géographie, Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Affects Circulations Citoyenneté Corps Écriture Émotions Espace Migration(s) Prisons Visuel
Aires culturelles
Arabe (monde) Musulmans (mondes) Transméditerranée Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s

Ce séminaire interroge conjointement les frontières et les enfermements contemporains dans les sociétés arabes et les mondes musulmans. Qu’il s’agisse de la détention ou de la prison, des espaces de rétention dits frontaliers ou type camps, ou encore du confinement hospitalier, et des différents lieux de ségrégation spatiale, dans les villes par exemple, le séminaire explorera, à travers des recherches toujours empiriquement ancrées, des objets variés dans un espace géographique large du Maghreb à l’Inde du Nord incluant la diversité des sociétés arabes et des communautés musulmanes dans le monde. Cette acception large de l’espace de compétence du séminaire - sociétés arabes et mondes musulmans - permet d’aborder une région par ses marges internes et externes (boundaries et borders). On peut ainsi penser l’objet central de ce séminaire comme l’ensemble des modalités de fragmentation fine et de circulations discrètes qui font vivre à l’échelle individuelle et collective les frontières territoriales, sociales et carcérales.

Nous mettrons en lien d’une part le champ du carcéral et du pénal, largement sous-étudié dans cette région, avec celui des frontières, des migrations, de la citoyenneté et de l’ethnicité lui plus intensément documenté. On le sait, loin de démarquer, les espaces frontières comme les séparations entre dedans-dehors dans les contextes d’enfermement carcéral produisent des interactions ambigües : zones de contact et de friction, d’échanges et de séparation, de définition et d’hybridation des identités et ce, malgré le postulat d’hétérogénéité radicale des différentes populations qui les pratiquent, les détenus et les surveillants, les malades et les soignants, les étrangers et les citoyens, les réfugiés et les travailleurs sociaux ou les « humanitaires », les membres de différentes communautés, de différents quartiers au sein d’espaces urbains et ruraux. Il sera question de réfléchir aux vécus, à la circulation de pratiques et de normes d’abord à une échelle régionale, tout en s’appuyant sur les travaux les plus récents sur ces thématiques à l’échelle globale.

D’autre part, plutôt que les Etats et les identités politiques, le séminaire se concentrera sur les pratiques quotidiennes, la matérialité des contextes et des interactions sociales. Il s’attachera essentiellement à décrire et analyser les vécus, les ressentis et les perceptions des frontières et des enfermements qui les inscrivent tout à la fois dans des rapports complexes de pouvoir, de domination, d’émancipation et de lien social ou affectif : à la manière dont ils sont incarnés, et ainsi aux corps, aux objets et aux affects. Pour ce faire, l’approche du séminaire est résolument pluridisciplinaire et travaille à l’intersection entre histoire contemporaine, sciences sociales, travaux artistiques et cinématographiques. Au-delà, il s’agit de proposer des formes narratives plus expérimentales, de penser des écritures innovantes.

Ce séminaire est organisé en collaboration avec Amin Moghadam chercheur post-doctorant au Center for Iran and Persian Gulf Studies at Princeton University et en partenariat avec l'Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)

 19 novembre 2020 : "Migrations, camps et frontières"

Stéphanie Latte Abdallah, Clara Lecadet, Amin Moghadam et Hélène Thiollet : Introduction générale du séminaire

Pascaline Chappart (IRD) : "Externaliser l’asile ? Le cas nigérien" 

  • Lectures : Hyndman, J., & Mountz, A. (2008). Another Brick in the Wall? Neo-"Refoulement" and the Externalization of Asylum by Australia and Europe. Government and Opposition, 43(2), 249-269 ; Mounkaila H. & Boyer Florence, 2018, "Européanisation des politiques migratoires au Sahel : le Niger dans l'imbroglio sécuritaire", in Grégoire Emmanuel (ed.), Kobiané J.F. (ed.) ; Lange Marie-France (ed.). L'Etat réhabilité en Afrique : réinventer les politiques publiques à l'ère néolibérale, Edition Karthala.

Ozge Biner (EHESS) : "De l'exil au retour: Les camps de réfugiés syriens en Turquie"

  • Lectures : Turner, Simon. "What Is a Refugee Camp? Explorations of the Limits and Effects of the Camp." Journal of Refugee Studies 29, no. 2 (2016): 139-48 ; Chimni, Bhupinder S. "Refugees, return and reconstruction of post-conflict societies: A Critical Perspective." International Peacekeeping 9, no. 2 (2002): 163-80.

17 décembre 2020 : "Frontières et retour"

Zeynep Sahin Mencutek (Ryerson Canada) : “Refugee Governance in the Middle East: From Welcoming Guests to Promoting Returns for Syrians”

Liza Schuster (City University, London) et Reza Hussaini (Kaboul) : “IDP camps around Kabul, Afghanistan”

21 janvier 2021 : "Des Frontières affectées"

Chiara Pilotto (IRIS/EHESS) : « Silence, affects et racisme dans l’espace colonial israélo-palestinien »  

Aymon Kreil (Ghent University) : « À l’abri des ennuis : Désir de normalité et frontières dans l'Égypte post-Moubarak » 

18 février 2021 : "Écriture du « je »: écrire la migration, l’enfermement, l’expulsion etc. en sciences sociales" 

Shahram Khosravi (Stokholm university)  : “An Accented Anthropology: an autotheory” 

Chowra Makaremi  (EHESS-IRIS)  : "Hitch. Une histoire iranienne : auto-ethnographie et cinéma documentaire" 

18 mars 2021 : "Écriture documentaire et sciences sociales"

Stéphanie Latte Abdallah (CERI/CNRS) : « Écriture documentaire des circulations et de l’absence de frontière : une réflexion art/science » à partir du film Inner Mapping (Stéphanie Latte Abdallah, Emad Ahmad, 51’, Palestine/France, 2017) (avec projection du film)

15 avril 2021 : "Des religions et des croyances dans l’enfermement"

Corinne Rostaing (Université Lyon 2, Centre Max Weber) : « Convocation du religieux en prison : la religion musulmane comme expérience, ressource et contrainte (France) » 

Caterina Bandini (EHESS) : « Théologies de la libération ou enfermement théologique ? Les militants religieux israéliens et palestiniens pour la paix »  

20 mai 2021 : "Routes et mobilités carcérales"

Simon Turner (University of Copenhagen): "Carceral Junctions: camps as spaces of confinement and mobility"

  • Lectures: Simon Turner, "What Is a Refugee Camp? Explorations of the Limits and Effects of the Camp", Journal of Refugee Studies, 29, 2, June 2016, 139–148, https://doi.org/10.1093/jrs/fev024 ; Moran, Dominique, Jennifer Turner & Anna K. Schliehe. 2017, Conceptualising the Carceral in Carceral Geography. Progress in Human Geography. doi:10.1177/0309132517710352 ; Moran, Dominique, Nick Gill & Deirdre Conlon. 2013. Carceral Spaces. Mobility and Agency in Imprisonment and Migrant Detention. Farnham: Ashgate.

Olivier Clochard (MIGRINTER) : "Le rôle des postes de police dans l'enfermement des étrangers". 

17 juin 2021 : "Quotidiens carcéraux"

Maxence Rifflet (photographe) : « Photographier en prison » 

Habmo Birwe (Université Paris 1) : "La vie en détention. Ethnographie  du quotidien des détenus à la prison centrale de Bertoua (Cameroun)"

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

 

 

 

Direction de travaux des étudiants

Validation, mode d’évaluation : 

  • présence régulière ;
  • compte rendu d’œuvres, de films ou d’expositions en lien avec le cours (mise en regard de plusieurs matériaux), ou bien une petite recherche (une dizaine de pages) sur un sujet en lien avec le séminaire et le sujet du master.
Réception des candidats
-
Pré-requis

A partir du M1

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_08
    annuel / mensuel (3e), jeudi 13:00-16:00
    du 19 novembre 2020 au 17 juin 2021

Ce séminaire entend interroger conjointement les frontières et les enfermements contemporains dans les sociétés arabes et les mondes musulmans. Qu’il s’agisse de la détention ou de la prison, des espaces de rétention dits frontaliers, des camps, du confinement hospitalier, et des différents lieux de ségrégation spatiale, dans les villes par exemple, le séminaire explore, à travers des recherches toujours empiriquement ancrées, des objets variés dans un espace géographique large du Maghreb à l’Inde du Nord, incluant la diversité des sociétés arabes et des communautés musulmanes dans le monde. Cette acception large de l’espace de compétence du séminaire – sociétés arabes et mondes musulmans – permet d’aborder une région par ses marges internes et externes (boundaries et borders). On peut ainsi penser l’objet central de ce séminaire comme l’ensemble des modalités de fragmentation fine et de circulations discrètes qui font vivre à l’échelle individuelle et collective les frontières territoriales, sociales et carcérales.

Nous mettrons en lien d’une part le champ du carcéral et du pénal, largement sous-étudié dans cette région, avec celui, plus documenté, des frontières, des migrations, de la citoyenneté et de l’ethnicité. On le sait, loin de démarquer, les espaces frontières comme les séparations entre dedans-dehors dans les contextes d’enfermement carcéral produisent des interactions ambiguës : zones de contact et de friction, d’échanges et de séparation, de définition et d’hybridation des identités, et ce malgré le postulat d’hétérogénéité radicale des différentes populations qui les pratiquent – les détenus et les surveillants, les malades et les soignants, les étrangers et les citoyens, les réfugiés et les travailleurs sociaux ou les « humanitaires », les membres de différentes communautés, de différents quartiers au sein d’espaces urbains et ruraux. Il s’agit de réfléchir aux vécus ainsi qu’à la circulation de pratiques et de normes d’abord à une échelle régionale, tout en s’appuyant sur les travaux les plus récents sur ces questions à l’échelle globale.

D’autre part, plutôt que les États et les identités politiques, le séminaire se concentre sur les pratiques quotidiennes, la matérialité des contextes et des interactions sociales. Il s’attache essentiellement à décrire et analyser les vécus, les ressentis et les perceptions des frontières et des enfermements qui les inscrivent tout à la fois dans des rapports complexes de pouvoir, de domination, d’émancipation et de lien social ou affectif : à la manière dont ils sont incarnés, et ainsi aux corps, aux objets et aux affects. Pour ce faire, l’approche du séminaire est résolument pluridisciplinaire et travaille à l’intersection entre histoire contemporaine, sciences sociales, travaux artistiques et cinématographiques. Au-delà, il s’agit de proposer des formes narratives plus expérimentales, de penser des écritures innovantes. Le séminaire s’inscrit dans les recherches menées au sein de l’ANR PACE « Crise des migrants et des réfugiés en Europe » dirigée par Hélène Thiollet (Sciences-Po, CERI).

Publications

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