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UE736 - Modélisation des savoirs musicaux relevant de l'oralité


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle BS1_28
    annuel / bimensuel (2e/4e), mercredi 10:00-12:00
    du 25 novembre 2020 au 9 juin 2021


Description


Dernière modification : 2 avril 2021 13:11

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Méthodes et techniques des sciences sociales, Signes, formes, représentations, Sociologie
Page web
http://ehess.modelisationsavoirs.fr 
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie culturelle Arts Cognition Corps Culture matérielle Danse Design Émotions Enquêtes Épistémologie Esthétique Esthétique sociale Ethnographie Ethnologie Ethnomusicologie Geste technique Histoire culturelle Histoire des sciences et des techniques Humanités numériques Informatique et sciences sociales Intelligence artificielle Méthodes et techniques des sciences sociales Modélisation Musicologie Musique Numérique Pratiques Savoir-faire Savoirs Sociologie Techniques
Aires culturelles
Afrique Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
  • Marc Chemillier [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre d'analyse et de mathématique sociales (CAMS)

Ce séminaire s’intéresse aux savoirs musicaux développés en dehors du contexte de l'écriture, c'est-à-dire les savoirs qu'étudie l'ethnomusicologie, en Afrique par exemple, mais aussi certains savoirs du monde contemporain comme ceux liés à la pratique de l'improvisation. On entend par « modélisation » au sens large l’étude des principes de cohérence qui organisent ces savoirs et qui en déterminent la logique implicite. La question centrale qui se pose est d'évaluer dans quelle mesure cette logique est consciente pour les experts des savoirs concernés. On envisagera différentes manières de mener l’enquête auprès d’eux dans un contexte social donné. La première partie du séminaire sera principalement méthodologique. Elle décrira l'articulation entre modélisation et enquête de terrain à partir d'exemples de savoirs techniques traditionnels, musicaux ou non musicaux. La seconde partie traitera de l’improvisation dans le jazz, les musiques du monde et les musiques électroniques du point de vue des savoirs qu’elle mobilise (rapport de l’anticipé et de l’imprévu) et des technologies qu’elle met en jeu (des instruments traditionnels aux dispositifs numériques). On présentera les recherches récentes menées sur l'utilisation de l'intelligence artificelle dans la conception de logiciels pour l'improvisation musicale. Aucune connaissance mathématique n’est requise.

Le programme détaillé est fixé au fur et à mesure de l'année pour suivre l'évolution des recherches décrites dans le séminaire. Il est affiché en direct sur la page web indiquée.

Pas de séance le 14 avril


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Musique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
marc.chemillier@ehess.fr
Informations pratiques

consulter la page web http://ehess.modelisationsavoirs.fr pour les informations pratiques.

Direction de travaux des étudiants

contacter l'enseignant par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

séminaire de master 1 et 2


Compte rendu


Le séminaire est lié à deux projets de recherche qui ont reçu récemment un financement pour approfondir des travaux menés sur l’improvisation musicale assistée par ordinateur. Le premier est le projet ANR MERCI 2020-2022 dont le CAMS est partenaire. Le second est le projet européen ERC Advanced Grant REACH 2021-2025 porté par Gérard Assayag de l’IRCAM auquel je participe. Tous ces projets ont en commun d’associer le développement informatique de logiciels d’improvisation musicale avec l’études des usages qu’en font les musiciens au sein de différentes communautés culturelles. À ce titre, les projets reposent de façon subtantielle sur des enquêtes menées auprès de ces musiciens dans le prolongement de celles que j’ai présentées dans le séminaire depuis de nombreuses années. Je travaille principalement avec le guitariste malgache Charles Kely Zana-Rotsy qui s’était produit en concert lors de la soirée inaugurale du festival Allez savoir en 2019, avec le musicien Camel Zekri qui a joué en duo avec moi au festival Ars Electronica de Linz en 2020, et avec le grand musicien de jazz Bernard Lubat qui vient de publier le livre-disque Artisticiel retraçant près de vingt ans d’expérimentations avec les logiciels que nous concevons.

La situation sanitaire depuis le premier confinement en mars 2020 a fortement perturbé le programme d’enquête de ces projets. Avec l’apparition de nouvelles pratiques musicales sur les réseaux sociaux encouragées par la crise du coronavirus, nous avons entamé une réflexion sur la notion de « relation » en musique, sur les formes qu’elle prend à travers des plateformes numériques comme TikTok et sur les communautés musicales que ces plateformes font émerger. Cette réflexion s’est accompagnée de la publication en ligne de nombreuses vidéos mettant en scène l’utilisation du logiciel d’improvisation Djazz (https://www.tiktok.com/@digitaljazz). Celui-ci permet de créer des avatars musicaux et questionne de façon troublante la notion de « présence » en musique. Par exemple, le cithariste malgache Velonjoro avec qui nous avons travaillé en mai 2016 est décédé six mois plus tard et d’une certaine manière, le logiciel garde une trace de son jeu comme une archive vidéo concerve la mémoire de quelqu’un après sa disparition, mais à cette différence près que le logiciel peut l’imiter comme s’il rejouait après sa mort.

Les relations musicales sont de plus en plus médiatisées par la technologie (concerts posthumes avec des hologrammes, stars virtuelles comme Hatsune Miku, concerts d’avatars dans des jeux vidéos comme celui du rappeur Travis Scott dans Fortnite en avril 2020) et vont sans doute être transformées de manière encore plus radicale par des innovations technologiques comme le métaverse dans lequel investissent massivement certains réseaux sociaux comme Facebook ou TikTok. Nous avons eu le plaisir d’accueillir dans le séminaire deux spécialistes des usages d’Internet et des réseaux sociaux. Valérie Beaudouin nous a présenté son travail sur la critique amateur en ligne à propos d’une étude consacrée au cinéma. Mon collègue du CAMS David Chavalarias a exposé le résultat de ses recherches sur les communautés politiques qui s’expriment à travers le réseau Twitter. Sur la notion de « communauté musicale », nous avons également bénéficié de l’éclairage d’un spécialiste des religions afro-américaines, l’anthropologue Erwan Dianteill, à propos des enquêtes qu’il a menées sur les pratiques musicales associées à certains cultes religieux africains et afro-américains.

 

Publications
  • «Le jazz et l’intelligence artificielle : de la présence aux traces», dans Artisticiel. Cyber-improvisations, sous la dir. de Bernard Lubat, Gérard Assayag et Marc Chemillier, livre-CD, Phonofaune, 2021, p. 47-60.
  • «Variation versus bouclage. L’improvisation est-elle soluble dans l’électro ?», dans Écrire comme composer : le rôle des diagrammes, sous la dir. de  Franck Jedrzejewski, Carlos Lobo et Antonia Soulez, Paris, Éditions Delatour, 2021, p. 77-90.
  • «Cats, jazz et machines : jouer avec ou sans clic», dans Animal, jazz, machine, sous la dir. de Sylvie Chalaye et Pierre Letessier, Paris, Passage(s), Esthétique jazz, 2019, pp. 149-161.
  • «De la musique aux mathématiques... et réciproquement», conférencier invité, actes du colloque Création musicale et intelligence artificielle en musiques du maqam, Université de Sfax, Tunisie, 9-10 mars 2020, p. 31-44.

Dernière modification : 2 avril 2021 13:11

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Méthodes et techniques des sciences sociales, Signes, formes, représentations, Sociologie
Page web
http://ehess.modelisationsavoirs.fr 
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie culturelle Arts Cognition Corps Culture matérielle Danse Design Émotions Enquêtes Épistémologie Esthétique Esthétique sociale Ethnographie Ethnologie Ethnomusicologie Geste technique Histoire culturelle Histoire des sciences et des techniques Humanités numériques Informatique et sciences sociales Intelligence artificielle Méthodes et techniques des sciences sociales Modélisation Musicologie Musique Numérique Pratiques Savoir-faire Savoirs Sociologie Techniques
Aires culturelles
Afrique Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
  • Marc Chemillier [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre d'analyse et de mathématique sociales (CAMS)

Ce séminaire s’intéresse aux savoirs musicaux développés en dehors du contexte de l'écriture, c'est-à-dire les savoirs qu'étudie l'ethnomusicologie, en Afrique par exemple, mais aussi certains savoirs du monde contemporain comme ceux liés à la pratique de l'improvisation. On entend par « modélisation » au sens large l’étude des principes de cohérence qui organisent ces savoirs et qui en déterminent la logique implicite. La question centrale qui se pose est d'évaluer dans quelle mesure cette logique est consciente pour les experts des savoirs concernés. On envisagera différentes manières de mener l’enquête auprès d’eux dans un contexte social donné. La première partie du séminaire sera principalement méthodologique. Elle décrira l'articulation entre modélisation et enquête de terrain à partir d'exemples de savoirs techniques traditionnels, musicaux ou non musicaux. La seconde partie traitera de l’improvisation dans le jazz, les musiques du monde et les musiques électroniques du point de vue des savoirs qu’elle mobilise (rapport de l’anticipé et de l’imprévu) et des technologies qu’elle met en jeu (des instruments traditionnels aux dispositifs numériques). On présentera les recherches récentes menées sur l'utilisation de l'intelligence artificelle dans la conception de logiciels pour l'improvisation musicale. Aucune connaissance mathématique n’est requise.

Le programme détaillé est fixé au fur et à mesure de l'année pour suivre l'évolution des recherches décrites dans le séminaire. Il est affiché en direct sur la page web indiquée.

Pas de séance le 14 avril

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Musique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
marc.chemillier@ehess.fr
Informations pratiques

consulter la page web http://ehess.modelisationsavoirs.fr pour les informations pratiques.

Direction de travaux des étudiants

contacter l'enseignant par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

séminaire de master 1 et 2

  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle BS1_28
    annuel / bimensuel (2e/4e), mercredi 10:00-12:00
    du 25 novembre 2020 au 9 juin 2021

Le séminaire est lié à deux projets de recherche qui ont reçu récemment un financement pour approfondir des travaux menés sur l’improvisation musicale assistée par ordinateur. Le premier est le projet ANR MERCI 2020-2022 dont le CAMS est partenaire. Le second est le projet européen ERC Advanced Grant REACH 2021-2025 porté par Gérard Assayag de l’IRCAM auquel je participe. Tous ces projets ont en commun d’associer le développement informatique de logiciels d’improvisation musicale avec l’études des usages qu’en font les musiciens au sein de différentes communautés culturelles. À ce titre, les projets reposent de façon subtantielle sur des enquêtes menées auprès de ces musiciens dans le prolongement de celles que j’ai présentées dans le séminaire depuis de nombreuses années. Je travaille principalement avec le guitariste malgache Charles Kely Zana-Rotsy qui s’était produit en concert lors de la soirée inaugurale du festival Allez savoir en 2019, avec le musicien Camel Zekri qui a joué en duo avec moi au festival Ars Electronica de Linz en 2020, et avec le grand musicien de jazz Bernard Lubat qui vient de publier le livre-disque Artisticiel retraçant près de vingt ans d’expérimentations avec les logiciels que nous concevons.

La situation sanitaire depuis le premier confinement en mars 2020 a fortement perturbé le programme d’enquête de ces projets. Avec l’apparition de nouvelles pratiques musicales sur les réseaux sociaux encouragées par la crise du coronavirus, nous avons entamé une réflexion sur la notion de « relation » en musique, sur les formes qu’elle prend à travers des plateformes numériques comme TikTok et sur les communautés musicales que ces plateformes font émerger. Cette réflexion s’est accompagnée de la publication en ligne de nombreuses vidéos mettant en scène l’utilisation du logiciel d’improvisation Djazz (https://www.tiktok.com/@digitaljazz). Celui-ci permet de créer des avatars musicaux et questionne de façon troublante la notion de « présence » en musique. Par exemple, le cithariste malgache Velonjoro avec qui nous avons travaillé en mai 2016 est décédé six mois plus tard et d’une certaine manière, le logiciel garde une trace de son jeu comme une archive vidéo concerve la mémoire de quelqu’un après sa disparition, mais à cette différence près que le logiciel peut l’imiter comme s’il rejouait après sa mort.

Les relations musicales sont de plus en plus médiatisées par la technologie (concerts posthumes avec des hologrammes, stars virtuelles comme Hatsune Miku, concerts d’avatars dans des jeux vidéos comme celui du rappeur Travis Scott dans Fortnite en avril 2020) et vont sans doute être transformées de manière encore plus radicale par des innovations technologiques comme le métaverse dans lequel investissent massivement certains réseaux sociaux comme Facebook ou TikTok. Nous avons eu le plaisir d’accueillir dans le séminaire deux spécialistes des usages d’Internet et des réseaux sociaux. Valérie Beaudouin nous a présenté son travail sur la critique amateur en ligne à propos d’une étude consacrée au cinéma. Mon collègue du CAMS David Chavalarias a exposé le résultat de ses recherches sur les communautés politiques qui s’expriment à travers le réseau Twitter. Sur la notion de « communauté musicale », nous avons également bénéficié de l’éclairage d’un spécialiste des religions afro-américaines, l’anthropologue Erwan Dianteill, à propos des enquêtes qu’il a menées sur les pratiques musicales associées à certains cultes religieux africains et afro-américains.

 

Publications
  • «Le jazz et l’intelligence artificielle : de la présence aux traces», dans Artisticiel. Cyber-improvisations, sous la dir. de Bernard Lubat, Gérard Assayag et Marc Chemillier, livre-CD, Phonofaune, 2021, p. 47-60.
  • «Variation versus bouclage. L’improvisation est-elle soluble dans l’électro ?», dans Écrire comme composer : le rôle des diagrammes, sous la dir. de  Franck Jedrzejewski, Carlos Lobo et Antonia Soulez, Paris, Éditions Delatour, 2021, p. 77-90.
  • «Cats, jazz et machines : jouer avec ou sans clic», dans Animal, jazz, machine, sous la dir. de Sylvie Chalaye et Pierre Letessier, Paris, Passage(s), Esthétique jazz, 2019, pp. 149-161.
  • «De la musique aux mathématiques... et réciproquement», conférencier invité, actes du colloque Création musicale et intelligence artificielle en musiques du maqam, Université de Sfax, Tunisie, 9-10 mars 2020, p. 31-44.