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UE717 - Les techniques et la culture matérielle : des objets pour les sciences sociales


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle AS1_23
    annuel / mensuel (2e), mardi 11:00-13:00
    du 10 novembre 2020 au 8 juin 2021


Description


Dernière modification : 1 juin 2021 09:21

Type d'UE
Séminaires collectifs de recherche
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Culture matérielle Techniques
Aires culturelles
Afrique Amériques Asie Europe
Intervenant·e·s
  • Carole Ferret [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
  • Sandrine Ruhlmann   chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)

Thierry Bonnot (CR CNRS) et Sophie Desrosiers (MC EHESS) participent également à l’organisation de ce séminaire collectif, qui réunit un réseau de chercheurs travaillant sur le sujet.

Ce séminaire souhaite interroger la place dans les sciences sociales des recherches menées sur les techniques et la culture matérielle sur la longue durée et dans une perspective globale. Alors qu’elles sont de mieux en mieux intégrées aux réflexions dans différentes disciplines, les chercheurs qui font des techniques et de la matérialité du social un élément central de leurs questionnements proposent de confronter leurs analyses méthodologiques et épistémologiques. Les techniques sont entendues dans une acception large englobant production, travail, savoirs et processus d’innovation, sans oublier leurs aspects corporels, politiques ou religieux. La culture matérielle renvoie quant à elle aux usages et à la vie sociale des objets, aux conditions de vie, aux circulations et aux échanges.

10 novembre 2020 : fermentation

  • Alice Doublier (CNRS, Chine, Corée, Japon), avec des brasseurs de saké : « Douce moisissure. Dialogue autour de la fermentation au kôji dans le Japon contemporain »

8 décembre 2020 : transferts de technologie

  • Philippe Geslin (Université de Neuchâtel): « L’anthropotechnologie. Une anthropologie appliquée aux transferts de technologies ».

L’anthropotechnologie est un domaine de recherche appliquée qui se consacre à l’intégration des dimensions humaines et sociales dans les dynamiques de conceptions et de transferts de technologies. Il permet de co-concevoir ces technologies et leurs cycles de vie en fonction des manières de penser et d’agir des personnes dans des contextes sociaux et environnementaux toujours spécifiques. En revenant sur les résultats de trois projets, nous présenterons une partie des modalités de mise en œuvre de cette approche sur des terrains du proche et du lointain.

  • et Patrick Ferran (ingénieur, entrepreneur) : « Un point de vue industriel dans les transferts de technologie ».

Depuis près de 20 ans, un modèle d'innovation a connu un certain intérêt auprès de l'entreprise, l'innovation "ouverte". Ce modèle théorisé par un professeur d'Harvard (maintenant à Berkeley), Henry Chesbrough, dit qu'au lieu de réinventer à chaque fois la roue, il est plus judicieux de s'appuyer sur des travaux plus avancés portés par une start-up, un laboratoire de recherche, une université, une PME ou même un concurrent qui est identifié quelque part dans le monde, et de rapatrier la technologie développée pour l'intégrer au projet en cours. L'innovation "ouverte" fait sauter les limites naturelles de l'entreprise en créant de multiples partenariats qui parfois viennent d'horizons inattendus. Mais l'ouverture de l'entreprise aux apports technologiques extérieurs fait souvent apparaître la résistance de ceux à qui il incomberait dans leur organisation de faire le travail (par exemple dans les départements de recherche). De plus, l'intégration de nouvelles approches et de technologies innovantes ne se fait pas sans mal. Il reste assez difficile pour des organisations différentes dans leurs méthodes, processus, culture, taille ou encore situation géographique, de trouver un terrain d'entente. La relation par exemple entre un grand groupe et une start-up est déséquilibrée et crée des tensions. Néanmoins l'innovation ouverte a permis de résoudre de multiples problèmes techniques et scientifiques. Quelques exemples réels illustreront ce dernier point. Nous verrons enfin comment cette idée d'innovation ouverte est en train d'évoluer vers la constitution d' "écosystèmes", d'ensembles d'acteurs prêts à travailler dans un but commun et défini où chacun y trouve un intérêt reconnu par les autres.

12 janvier 2021 : techniques culinaires

  • Sandrine Ruhlmann (CNRS, Chine, Corée, Japon) avec le chef étoilé Éric Trochon (Solstice, Paris) : « Le couteau sert en coupant. Objets, gestes et techniques de découpe en cuisine en France, au Japon et en Mongolie »

9 février 2021 : écriture ethnographique

  • Fabienne Wateau (CNRS, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative) : « Quelle écriture ethnographique, pour qui et à quelles fins ? Barrage, déplacement de village et techniques »

À propos de son livre On ne badine pas avec le progrès. Barrage et village déplacé au Portugal (2016), composé comme une pièce de théâtre donnant la parole aux habitants d’un village déplacé pour la construction d’un grand barrage.

9 mars 2021 : techniques cinématographiques : point de vue d’anthropologue croisé avec celui d'un artiste.

  • Baptiste Buob (CNRS, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative) et Christian Lebrat (cinéaste, photographe et vidéaste) : « La Matière du film »

À l'aune des films, notamment abstraits, qu'il a réalisés, Christian Lebrat reviendra sur les enjeux conceptuels et esthétiques de sa pratique cinématographique en regard des dispositifs mis en place et des outils spécifiques du médium film.

    13 avril 2021 : techniques de construction

    • Caroline Bodolec (CNRS, Chine, Corée, Japon) : « Construire des yaodong au XXIe siècle (Shaanxi, Chine) »

    11 mai 2021 : métier d'artisan cuisinier

    • Aël Théry (doctorante, EHESS, Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine) : « Collaboration et spécialisation des tâches dans une cuisine cantonaise : analyse de la production et des chaînes opératoires »

    8 juin 2021 : histoire de l’élevage et des techniques vétérinaires

    •  Delphine Berdah (Université Paris-Saclay) : L’introduction des antibiotiques dans l’alimentation des animaux d’élevage en France et en Angleterre dans les années 1950.

    Master


    Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


    Renseignements


    Contacts additionnels
    -
    Informations pratiques
    -
    Direction de travaux des étudiants

    sur rendez-vous demandé par courriel aux enseignants.

    Réception des candidats

    sur rendez-vous demandé par courriel aux enseignants.

    Pré-requis

    M1.


    Compte rendu


    Ce séminaire a été conçu en 2018 comme un lieu d’échange entre chercheurs en sciences sociales de plusieurs disciplines (principalement histoire et ethnologie) qui partagent un même intérêt pour les techniques et la culture matérielle. En 2020-2021, il a été organisé par deux ethnologues, membres de centres de recherche différents. Les séances mensuelles de deux heures ont une unité thématique et comptent un ou deux intervenants. Ce sont de préférence un chercheur en sciences sociales et un praticien professionnel spécialistes de la même technique.

    Après une année 2019-2020 écourtée en raison de la pandémie, le séminaire a retrouvé son rythme habituel en 2020-2021, tout en se tenant exceptionnellement par visioconférence. Si ces conditions n’étaient pas des plus favorables, elles ont néanmoins permis d’élargir l’auditoire (environ 150 inscrits sur listsem ; 15 à 50 auditeurs par séance).

    L’année dernière, les deux uniques séances ont porté sur des controverses technologiques. Floriana Bardoneschi est revenue sur le débat classique du cheval de trait au Moyen Âge, éclairé par sa propre pratique de l’attelage. Florence Hachez-Leroy a analysé l’histoire des menaces sanitaires pesant sur l’alimentation occidentale, par l’emploi des additifs.

    Cette année, plusieurs interventions ont porté sur la cuisine et l’alimentation en Asie : Alice Doublier nous a présenté le processus de fermentation au kôji pour la fabrication du saké au Japon ; Sandrine Ruhlmann, les usages du couteau chez les éleveurs de Mongolie ; et Aël Théry, l’organisation d’une cuisine de restaurant cantonais.

    Croisant histoire de la santé et de l’élevage, Delphine Berdah a décrit les débats et les revirements qui ont accompagné l’introduction des antibiotiques dans l’alimentation du bétail en Europe. Caroline Bodolec a analysé l’ambivalence de la patrimonialisation des yao-dong en Chine, maisons semi-troglodytes, dont elle a détaillé l’architecture.

    Une séance a été consacrée à la question des transferts technologiques, partagée entre Philippe Geslin, ethnologue, promoteur de l’anthropotechnologie, et Patrick Ferran, entrepreneur, défenseur de l’innovation ouverte.

    Un autre sujet débattu cette année a été celui des techniques des ethnographes : Fabienne Wateau nous a narrés son écriture ethnographique singulière à propos de son livre, écrit comme une pièce de théâtre. Christian Lebrat, cinéaste, nous a parlé des dispositifs filmiques qu’il emploie et de leurs enjeux.

    Publications

    -

    Dernière modification : 1 juin 2021 09:21

    Type d'UE
    Séminaires collectifs de recherche
    Disciplines
    Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire
    Page web
    -
    Langues
    français
    Mots-clés
    Culture matérielle Techniques
    Aires culturelles
    Afrique Amériques Asie Europe
    Intervenant·e·s
    • Carole Ferret [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
    • Sandrine Ruhlmann   chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)

    Thierry Bonnot (CR CNRS) et Sophie Desrosiers (MC EHESS) participent également à l’organisation de ce séminaire collectif, qui réunit un réseau de chercheurs travaillant sur le sujet.

    Ce séminaire souhaite interroger la place dans les sciences sociales des recherches menées sur les techniques et la culture matérielle sur la longue durée et dans une perspective globale. Alors qu’elles sont de mieux en mieux intégrées aux réflexions dans différentes disciplines, les chercheurs qui font des techniques et de la matérialité du social un élément central de leurs questionnements proposent de confronter leurs analyses méthodologiques et épistémologiques. Les techniques sont entendues dans une acception large englobant production, travail, savoirs et processus d’innovation, sans oublier leurs aspects corporels, politiques ou religieux. La culture matérielle renvoie quant à elle aux usages et à la vie sociale des objets, aux conditions de vie, aux circulations et aux échanges.

    10 novembre 2020 : fermentation

    • Alice Doublier (CNRS, Chine, Corée, Japon), avec des brasseurs de saké : « Douce moisissure. Dialogue autour de la fermentation au kôji dans le Japon contemporain »

    8 décembre 2020 : transferts de technologie

    • Philippe Geslin (Université de Neuchâtel): « L’anthropotechnologie. Une anthropologie appliquée aux transferts de technologies ».

    L’anthropotechnologie est un domaine de recherche appliquée qui se consacre à l’intégration des dimensions humaines et sociales dans les dynamiques de conceptions et de transferts de technologies. Il permet de co-concevoir ces technologies et leurs cycles de vie en fonction des manières de penser et d’agir des personnes dans des contextes sociaux et environnementaux toujours spécifiques. En revenant sur les résultats de trois projets, nous présenterons une partie des modalités de mise en œuvre de cette approche sur des terrains du proche et du lointain.

    • et Patrick Ferran (ingénieur, entrepreneur) : « Un point de vue industriel dans les transferts de technologie ».

    Depuis près de 20 ans, un modèle d'innovation a connu un certain intérêt auprès de l'entreprise, l'innovation "ouverte". Ce modèle théorisé par un professeur d'Harvard (maintenant à Berkeley), Henry Chesbrough, dit qu'au lieu de réinventer à chaque fois la roue, il est plus judicieux de s'appuyer sur des travaux plus avancés portés par une start-up, un laboratoire de recherche, une université, une PME ou même un concurrent qui est identifié quelque part dans le monde, et de rapatrier la technologie développée pour l'intégrer au projet en cours. L'innovation "ouverte" fait sauter les limites naturelles de l'entreprise en créant de multiples partenariats qui parfois viennent d'horizons inattendus. Mais l'ouverture de l'entreprise aux apports technologiques extérieurs fait souvent apparaître la résistance de ceux à qui il incomberait dans leur organisation de faire le travail (par exemple dans les départements de recherche). De plus, l'intégration de nouvelles approches et de technologies innovantes ne se fait pas sans mal. Il reste assez difficile pour des organisations différentes dans leurs méthodes, processus, culture, taille ou encore situation géographique, de trouver un terrain d'entente. La relation par exemple entre un grand groupe et une start-up est déséquilibrée et crée des tensions. Néanmoins l'innovation ouverte a permis de résoudre de multiples problèmes techniques et scientifiques. Quelques exemples réels illustreront ce dernier point. Nous verrons enfin comment cette idée d'innovation ouverte est en train d'évoluer vers la constitution d' "écosystèmes", d'ensembles d'acteurs prêts à travailler dans un but commun et défini où chacun y trouve un intérêt reconnu par les autres.

    12 janvier 2021 : techniques culinaires

    • Sandrine Ruhlmann (CNRS, Chine, Corée, Japon) avec le chef étoilé Éric Trochon (Solstice, Paris) : « Le couteau sert en coupant. Objets, gestes et techniques de découpe en cuisine en France, au Japon et en Mongolie »

    9 février 2021 : écriture ethnographique

    • Fabienne Wateau (CNRS, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative) : « Quelle écriture ethnographique, pour qui et à quelles fins ? Barrage, déplacement de village et techniques »

    À propos de son livre On ne badine pas avec le progrès. Barrage et village déplacé au Portugal (2016), composé comme une pièce de théâtre donnant la parole aux habitants d’un village déplacé pour la construction d’un grand barrage.

    9 mars 2021 : techniques cinématographiques : point de vue d’anthropologue croisé avec celui d'un artiste.

    • Baptiste Buob (CNRS, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative) et Christian Lebrat (cinéaste, photographe et vidéaste) : « La Matière du film »

    À l'aune des films, notamment abstraits, qu'il a réalisés, Christian Lebrat reviendra sur les enjeux conceptuels et esthétiques de sa pratique cinématographique en regard des dispositifs mis en place et des outils spécifiques du médium film.

      13 avril 2021 : techniques de construction

      • Caroline Bodolec (CNRS, Chine, Corée, Japon) : « Construire des yaodong au XXIe siècle (Shaanxi, Chine) »

      11 mai 2021 : métier d'artisan cuisinier

      • Aël Théry (doctorante, EHESS, Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine) : « Collaboration et spécialisation des tâches dans une cuisine cantonaise : analyse de la production et des chaînes opératoires »

      8 juin 2021 : histoire de l’élevage et des techniques vétérinaires

      •  Delphine Berdah (Université Paris-Saclay) : L’introduction des antibiotiques dans l’alimentation des animaux d’élevage en France et en Angleterre dans les années 1950.

      Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

      Contacts additionnels
      -
      Informations pratiques
      -
      Direction de travaux des étudiants

      sur rendez-vous demandé par courriel aux enseignants.

      Réception des candidats

      sur rendez-vous demandé par courriel aux enseignants.

      Pré-requis

      M1.

      • 54 bd Raspail
        54 bd Raspail 75006 Paris
        Salle AS1_23
        annuel / mensuel (2e), mardi 11:00-13:00
        du 10 novembre 2020 au 8 juin 2021

      Ce séminaire a été conçu en 2018 comme un lieu d’échange entre chercheurs en sciences sociales de plusieurs disciplines (principalement histoire et ethnologie) qui partagent un même intérêt pour les techniques et la culture matérielle. En 2020-2021, il a été organisé par deux ethnologues, membres de centres de recherche différents. Les séances mensuelles de deux heures ont une unité thématique et comptent un ou deux intervenants. Ce sont de préférence un chercheur en sciences sociales et un praticien professionnel spécialistes de la même technique.

      Après une année 2019-2020 écourtée en raison de la pandémie, le séminaire a retrouvé son rythme habituel en 2020-2021, tout en se tenant exceptionnellement par visioconférence. Si ces conditions n’étaient pas des plus favorables, elles ont néanmoins permis d’élargir l’auditoire (environ 150 inscrits sur listsem ; 15 à 50 auditeurs par séance).

      L’année dernière, les deux uniques séances ont porté sur des controverses technologiques. Floriana Bardoneschi est revenue sur le débat classique du cheval de trait au Moyen Âge, éclairé par sa propre pratique de l’attelage. Florence Hachez-Leroy a analysé l’histoire des menaces sanitaires pesant sur l’alimentation occidentale, par l’emploi des additifs.

      Cette année, plusieurs interventions ont porté sur la cuisine et l’alimentation en Asie : Alice Doublier nous a présenté le processus de fermentation au kôji pour la fabrication du saké au Japon ; Sandrine Ruhlmann, les usages du couteau chez les éleveurs de Mongolie ; et Aël Théry, l’organisation d’une cuisine de restaurant cantonais.

      Croisant histoire de la santé et de l’élevage, Delphine Berdah a décrit les débats et les revirements qui ont accompagné l’introduction des antibiotiques dans l’alimentation du bétail en Europe. Caroline Bodolec a analysé l’ambivalence de la patrimonialisation des yao-dong en Chine, maisons semi-troglodytes, dont elle a détaillé l’architecture.

      Une séance a été consacrée à la question des transferts technologiques, partagée entre Philippe Geslin, ethnologue, promoteur de l’anthropotechnologie, et Patrick Ferran, entrepreneur, défenseur de l’innovation ouverte.

      Un autre sujet débattu cette année a été celui des techniques des ethnographes : Fabienne Wateau nous a narrés son écriture ethnographique singulière à propos de son livre, écrit comme une pièce de théâtre. Christian Lebrat, cinéaste, nous a parlé des dispositifs filmiques qu’il emploie et de leurs enjeux.

      Publications

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