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UE713 - Risques, violences et réparation


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 2
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e), vendredi 09:00-13:00
    du 5 mars 2021 au 21 mai 2021


Description


Dernière modification : 29 mai 2020 13:45

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Droit, normes et société Environnement État et politiques publiques Justice Risques Santé Santé environnementale Temps/temporalité Valeur Violence
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Nicolas Dodier [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, INSERM / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Janine Barbot   directrice de recherche, INSERM / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)

L’objectif du séminaire est de présenter et discuter les recherches qui portent sur les processus de réparation. Nous nous attacherons à préciser les différents sens qui ont été donnés en sciences sociales à la notion de réparation, en relation avec les préoccupations plus larges des chercheurs concernant la vie sociale. Nous examinerons également les concepts que les chercheurs ont proposés pour rendre compte des processus de réparation. Nous montrerons ainsi comment la question de la réparation fait travailler les paradigmes des sciences sociales et quelles perspectives sont aujourd'hui ouvertes. Différents domaines concernés par cette question (environnement, violences politiques, abus sexuels, faits de guerre, activité médicale, relations de travail,...) seront abordés selon une optique transversale.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire visait à penser, avec les outils des sciences sociales, l’opération qui consiste, d’une manière générale, à « réparer » des torts et des souffrances. Il était organisé autour de six séances de quatre heures. Lors de la première séance, nous avons présenté les raisons de s’intéresser aujourd’hui à cette question, et nous avons proposé des outils conceptuels et des stratégies d’enquête pour étudier les pratiques de réparation.

Lors de la deuxième séance, nous avons présenté une recherche que nous avons conduite autour d’une catastrophe de santé publique, et nous avons discuté deux parties d’un ouvrage en cours de finalisation : l’une portant sur des mobilisations collectives (discutée par Mathieu Trachman, sociologue à l’Institut National d’Études Démographiques), l’autre portant sur le déroulement d’une audience pénale dans laquelle des victimes viennent demander réparation (discutée par Céline Borelle, sociologue à Orange-Lab).

Au cours de la troisième séance nous avons discuté, depuis les sciences sociales, des travaux venant de la philosophie : l’ouvrage publié en 2021 par Johann Michel, professeur à l’Université de Poitiers, Le réparable et l’irréparable, qui s’appuie sur une large enquête sur le sens que la notion de réparation prend dans différentes disciplines (en biologie, en psychologie, en philosophie morale, dans le droit notamment) ; l’ouvrage de Magali Bessone, professeur de philosophie politique à Paris 1, Faire justice de l’irréparable paru en 2019, et qui s’attache à penser les conditions dans lesquelles on peut réparer les crimes attachés à la traite et à l’esclavage colonial.

En quatrième séance, nous avons discuté des recherches en cours ou tout juste terminées qui ont en commun d’étudier des procès récents faits à des entreprises. En première partie, Vincent-Arnaud Chappe, sociologue au CNRS, et Narguesse Keyhani, maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Lyon 2, ont présenté leur travail sur la longue procédure judiciaire par laquelle des cheminots marocains ont poursuivi la SNCF pour des discriminations dont ils s’estimaient victimes tout au long de leur carrière (conditions d’embauche, déroulement de carrière, retraites, santé, etc.) ; en deuxième partie, Valérie Beaudouin, sociologue, professeure à Télécom ParisTech, a présenté sa recherche en cours sur le procès qui s’est tenu en 2019, dans lequel plusieurs hauts responsables de l’entreprise étaient poursuivis pour harcèlement moral.

La cinquième séance était consacrée à un ouvrage à paraître à l’automne 2021, Rethinking Post-Disaster Recovery, qui porte sur les processus de réparation dans le domaine de l’environnement. Lors du séminaire, Laura Centemeri, co-éditrice de l’ouvrage, a présenté la démarche d’ensemble. Plusieurs auteur·e·s sont intervenu·e·s autour de leurs chapitres, portant sur un cas concret : Paul Jobin (l’indemnisation des dégâts environnementaux liés à une entreprise de Taïwan), Frédéric Keck (la grippe aviaire à Hong Kong), Sandrine Revet (la tempête Xynthia en France), et Sezin Topçu (la catastrophe de Fukushima au Japon).

Nous avons enfin discuté, en sa présence, le travail que Mathieu Trachman a mené sur les abus sexuels à partir de son article « L’ordinaire de la violence » paru dans la revue Genèses en 2018. La seconde partie de cette dernière séance a été consacrée à des travaux d’étudiantes : Karen Buttin inscrite en diplôme de l’EHESS, pour son travail auprès de personnes autistes ; Solène Sarnowski, en master 2 en sociologie générale à l’EHESS, pour son enquête sur l’agir alternatif « Zéro Déchet ».

 

Publications
  • Avec John Bowen, Jan Willem Duyvendak et Anita Hardon, Pragmatic Inquiry. Critical Concepts for Social Sciences, Londres et New York, Routledge, 2020.
  • Avec Janine Barbot, « Dispositifs et normativité », Società, Mutamento, Politica, 12(23), 2021, p. 157-165 (doi: 10.36253/smp-13005).
  • Avec Janine Barbot, « The normative work of victims of medical injuries », dans Research Handbook on Socio-Legal Studies of Medicine and Health, sous la dir. M.-A. Jacob et A. Kirkland, Cheltenham-Northampton, Edward Elgar Publishing, 2020, p. 270-286.
  • Avec John Bowen, Jan Willem Duyvendak et Anita Hardon, « Introduction », dans Pragmatic Inquiry. Critical Concepts for Social Sciences, op. cit., p. 1-14.
  • Avec Janine Barbot, « Les raisons des victimes », dans La morale des sociologues, sous la dir. de B. Cousin et M. Lamont, Paris, PUF-La vie des idées, 2020, p. 25-44.
  • Avec Janine Barbot, « Dispositif », dans Pragmatic Inquiry. Critical Concepts for Social Sciences, op. cit., p. 55-67.

Dernière modification : 29 mai 2020 13:45

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Droit, normes et société Environnement État et politiques publiques Justice Risques Santé Santé environnementale Temps/temporalité Valeur Violence
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Nicolas Dodier [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, INSERM / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
  • Janine Barbot   directrice de recherche, INSERM / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)

L’objectif du séminaire est de présenter et discuter les recherches qui portent sur les processus de réparation. Nous nous attacherons à préciser les différents sens qui ont été donnés en sciences sociales à la notion de réparation, en relation avec les préoccupations plus larges des chercheurs concernant la vie sociale. Nous examinerons également les concepts que les chercheurs ont proposés pour rendre compte des processus de réparation. Nous montrerons ainsi comment la question de la réparation fait travailler les paradigmes des sciences sociales et quelles perspectives sont aujourd'hui ouvertes. Différents domaines concernés par cette question (environnement, violences politiques, abus sexuels, faits de guerre, activité médicale, relations de travail,...) seront abordés selon une optique transversale.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 2
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e), vendredi 09:00-13:00
    du 5 mars 2021 au 21 mai 2021

Le séminaire visait à penser, avec les outils des sciences sociales, l’opération qui consiste, d’une manière générale, à « réparer » des torts et des souffrances. Il était organisé autour de six séances de quatre heures. Lors de la première séance, nous avons présenté les raisons de s’intéresser aujourd’hui à cette question, et nous avons proposé des outils conceptuels et des stratégies d’enquête pour étudier les pratiques de réparation.

Lors de la deuxième séance, nous avons présenté une recherche que nous avons conduite autour d’une catastrophe de santé publique, et nous avons discuté deux parties d’un ouvrage en cours de finalisation : l’une portant sur des mobilisations collectives (discutée par Mathieu Trachman, sociologue à l’Institut National d’Études Démographiques), l’autre portant sur le déroulement d’une audience pénale dans laquelle des victimes viennent demander réparation (discutée par Céline Borelle, sociologue à Orange-Lab).

Au cours de la troisième séance nous avons discuté, depuis les sciences sociales, des travaux venant de la philosophie : l’ouvrage publié en 2021 par Johann Michel, professeur à l’Université de Poitiers, Le réparable et l’irréparable, qui s’appuie sur une large enquête sur le sens que la notion de réparation prend dans différentes disciplines (en biologie, en psychologie, en philosophie morale, dans le droit notamment) ; l’ouvrage de Magali Bessone, professeur de philosophie politique à Paris 1, Faire justice de l’irréparable paru en 2019, et qui s’attache à penser les conditions dans lesquelles on peut réparer les crimes attachés à la traite et à l’esclavage colonial.

En quatrième séance, nous avons discuté des recherches en cours ou tout juste terminées qui ont en commun d’étudier des procès récents faits à des entreprises. En première partie, Vincent-Arnaud Chappe, sociologue au CNRS, et Narguesse Keyhani, maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Lyon 2, ont présenté leur travail sur la longue procédure judiciaire par laquelle des cheminots marocains ont poursuivi la SNCF pour des discriminations dont ils s’estimaient victimes tout au long de leur carrière (conditions d’embauche, déroulement de carrière, retraites, santé, etc.) ; en deuxième partie, Valérie Beaudouin, sociologue, professeure à Télécom ParisTech, a présenté sa recherche en cours sur le procès qui s’est tenu en 2019, dans lequel plusieurs hauts responsables de l’entreprise étaient poursuivis pour harcèlement moral.

La cinquième séance était consacrée à un ouvrage à paraître à l’automne 2021, Rethinking Post-Disaster Recovery, qui porte sur les processus de réparation dans le domaine de l’environnement. Lors du séminaire, Laura Centemeri, co-éditrice de l’ouvrage, a présenté la démarche d’ensemble. Plusieurs auteur·e·s sont intervenu·e·s autour de leurs chapitres, portant sur un cas concret : Paul Jobin (l’indemnisation des dégâts environnementaux liés à une entreprise de Taïwan), Frédéric Keck (la grippe aviaire à Hong Kong), Sandrine Revet (la tempête Xynthia en France), et Sezin Topçu (la catastrophe de Fukushima au Japon).

Nous avons enfin discuté, en sa présence, le travail que Mathieu Trachman a mené sur les abus sexuels à partir de son article « L’ordinaire de la violence » paru dans la revue Genèses en 2018. La seconde partie de cette dernière séance a été consacrée à des travaux d’étudiantes : Karen Buttin inscrite en diplôme de l’EHESS, pour son travail auprès de personnes autistes ; Solène Sarnowski, en master 2 en sociologie générale à l’EHESS, pour son enquête sur l’agir alternatif « Zéro Déchet ».

 

Publications
  • Avec John Bowen, Jan Willem Duyvendak et Anita Hardon, Pragmatic Inquiry. Critical Concepts for Social Sciences, Londres et New York, Routledge, 2020.
  • Avec Janine Barbot, « Dispositifs et normativité », Società, Mutamento, Politica, 12(23), 2021, p. 157-165 (doi: 10.36253/smp-13005).
  • Avec Janine Barbot, « The normative work of victims of medical injuries », dans Research Handbook on Socio-Legal Studies of Medicine and Health, sous la dir. M.-A. Jacob et A. Kirkland, Cheltenham-Northampton, Edward Elgar Publishing, 2020, p. 270-286.
  • Avec John Bowen, Jan Willem Duyvendak et Anita Hardon, « Introduction », dans Pragmatic Inquiry. Critical Concepts for Social Sciences, op. cit., p. 1-14.
  • Avec Janine Barbot, « Les raisons des victimes », dans La morale des sociologues, sous la dir. de B. Cousin et M. Lamont, Paris, PUF-La vie des idées, 2020, p. 25-44.
  • Avec Janine Barbot, « Dispositif », dans Pragmatic Inquiry. Critical Concepts for Social Sciences, op. cit., p. 55-67.