Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE696 - La construction du système fiscal et vassalique d'une principauté féodale : le cas des Maeda (fin XVIe-début XVIIe siècles)


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 6
    1er semestre / hebdomadaire, vendredi 11:00-13:00
    du 30 octobre 2020 au 29 janvier 2021


Description


Dernière modification : 29 mai 2020 13:06

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Comparatisme Histoire Histoire économique et sociale Historiographie Rurales (études)
Aires culturelles
Asie Asie orientale Corée Japon
Intervenant·e·s
  • Guillaume Carré [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Chine, Corée, Japon (CCJ)

Pour poursuivre notre réflexion entamée l'an dernier sur les systèmes fiscaux, nous allons cette fois resserrer notre analyse sur le cas du fief de Kaga (maison Maeda). On examinera la construction de son système de perception des impôts agricoles, et l'évolution parallèle de son organisation vassalique, sur une période allant des années 1580 au milieu du XVIIe siècle. Cette principauté, la plus importante de celles ne relevant pas du clan Tokugawa, a fait l'objet de nombreux travaux depuis des décennies qui nous donnent une idée assez précise de la manière dont on été construits les états seigneuriaux au début de la période d'Edo, en établissant un système stable et lucratif de perception de la production agricole qui permettait d'assurer l'existence de nombreux vassaux. Le fief de Kaga n'est pas intéressant seulement à cause de sa taille, ou de la bonne qualité de la documentation disponible dans le Hokuriku, en particulier pour l'étude des cadastres et de leur transition entre les périodes médiévale et prémoderne. mais aussi parce que la grande réforme de l'administration rurale et de la politique agricole qui y fut entreprise dans les années 1650, servit par la suite de modèle pour l'ensemble de pays. Nous étaierons aussi notre réflexion par des comparaisons avec les réformes fiscales mises en oeuvre en Corée à la même époque. 

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-

Compte rendu


La fondation de la principauté des Maeda dans le Hokuriku constitue l'aboutissement de l’ascension d’un cadet de famille intrépide, Maeda Toshiie (1538 ? – 1599), qui, comme nombre d’autres guerriers au service d’Oda Nobunaga ou de leurs généraux, va mettre à profit le processus de réunification du pays pour se hisser au rang de daimyô (grand feudataire). Débutant sa carrière comme piquier, puis la poursuivant comme capitaine d’une troupe racolée dans sa province d’origine ou au gré de ses campagnes, il se constitue ainsi, avant même de disposer d’un véritable territoire en propre, un embryon d’organisation vassalique. C’est finalement la conquête du Hokuriku qui va fournir à l’armée des Maeda une terre où se fixer. Lors de la pacification de Noto (1581), puis de l’installation à Kanazawa (1583), Maeda Toshiie fit la démonstration d’une habileté politique qui lui a toujours permis de retourner les coups du sort en sa faveur.

Dans ces provinces réputées rebelles, où ni lui ni ses hommes ne possèdent d’attaches, Maeda Toshiie et ses fils, tout en restant sur leurs gardes, savent se concilier les élites rurales en place, et intègrent à leur organisation vassalique le clan local des Chô, qu’ils laissent administrer ses propres territoires au sein de la principauté en cours de constitution. La construction du territoire des Maeda dans les deux dernières décennies du XVIe siècle, est une illustration des compromis entre les diverses formes de pouvoir et d’autorité qui ont émergé de la période des guerres féodales, ou qui y ont survécu : le résultat est une organisation politique et administrative complexe et d’apparence enchevêtrée, toujours très marquée par les structures féodales de vassalité, mais où s’affirme la toute-puissance du daimyô, à la tête de l’ensemble familial et de l’organisation militaire constituant le clan des Maeda. L’entretien et la mobilisation de la puissance militaire restent d’ailleurs les préoccupations majeures qui sous-tendent l’administration de la principauté, et l’implantation des vassaux. L’emprise croissante sur ses territoires par le nouveau pouvoir seigneurial se manifeste en particulier dans la succession de cadastres conduits entre la fin du XVIe et les premières décennies du XVIIe. Les nouveaux modes de contributions destinés là encore avant tout, à entretenir l’organisation vassalique, reprennent dans les grandes lignes le modèle promu par le régime de Toyotomi Hideyoshi, mais conservent aussi quelques particularismes, reflétant le pragmatisme des gouvernements guerriers en charge de la pacification, et de l’exploitation, de ces territoires.

Publications
  • « Juingong Phari. Rethipheu wa Mereusie eui jakphum gwa Phari eui munhakjok sinhwa eui thansaeng », dans Dong Ajia jisik eui gyoryu, sous la dir. de Goryeo daehakkyo geurrobeor irbon yeonguweon / gugmunhag yeongu jaryogwan gongphyeon, Seoul, Yeonrag/Youkrack, 2021, p. 276-305.
    « Mauvais argent et fausses enveloppes. Hétérogénéité et authenticité monétaires dans la principauté japonaise de Kaga au XVIIe siècle », Journal Asiatique,  308/2, 2020, 22 p.
    « Au service secret de Sa Majesté le shogoun. Sur quelques lettres de Léon de Rosny retrouvées à Tokyo », dans Genèse des études japonaises en Europe : Autour du fonds Léon de Rosny, sous la dir. de Noriko Berlinguez-Kono, Patrick Beillevaire et Willy Van de Walle, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2020, 30 p.

Dernière modification : 29 mai 2020 13:06

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Comparatisme Histoire Histoire économique et sociale Historiographie Rurales (études)
Aires culturelles
Asie Asie orientale Corée Japon
Intervenant·e·s
  • Guillaume Carré [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Chine, Corée, Japon (CCJ)

Pour poursuivre notre réflexion entamée l'an dernier sur les systèmes fiscaux, nous allons cette fois resserrer notre analyse sur le cas du fief de Kaga (maison Maeda). On examinera la construction de son système de perception des impôts agricoles, et l'évolution parallèle de son organisation vassalique, sur une période allant des années 1580 au milieu du XVIIe siècle. Cette principauté, la plus importante de celles ne relevant pas du clan Tokugawa, a fait l'objet de nombreux travaux depuis des décennies qui nous donnent une idée assez précise de la manière dont on été construits les états seigneuriaux au début de la période d'Edo, en établissant un système stable et lucratif de perception de la production agricole qui permettait d'assurer l'existence de nombreux vassaux. Le fief de Kaga n'est pas intéressant seulement à cause de sa taille, ou de la bonne qualité de la documentation disponible dans le Hokuriku, en particulier pour l'étude des cadastres et de leur transition entre les périodes médiévale et prémoderne. mais aussi parce que la grande réforme de l'administration rurale et de la politique agricole qui y fut entreprise dans les années 1650, servit par la suite de modèle pour l'ensemble de pays. Nous étaierons aussi notre réflexion par des comparaisons avec les réformes fiscales mises en oeuvre en Corée à la même époque. 

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis
-
  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 6
    1er semestre / hebdomadaire, vendredi 11:00-13:00
    du 30 octobre 2020 au 29 janvier 2021

La fondation de la principauté des Maeda dans le Hokuriku constitue l'aboutissement de l’ascension d’un cadet de famille intrépide, Maeda Toshiie (1538 ? – 1599), qui, comme nombre d’autres guerriers au service d’Oda Nobunaga ou de leurs généraux, va mettre à profit le processus de réunification du pays pour se hisser au rang de daimyô (grand feudataire). Débutant sa carrière comme piquier, puis la poursuivant comme capitaine d’une troupe racolée dans sa province d’origine ou au gré de ses campagnes, il se constitue ainsi, avant même de disposer d’un véritable territoire en propre, un embryon d’organisation vassalique. C’est finalement la conquête du Hokuriku qui va fournir à l’armée des Maeda une terre où se fixer. Lors de la pacification de Noto (1581), puis de l’installation à Kanazawa (1583), Maeda Toshiie fit la démonstration d’une habileté politique qui lui a toujours permis de retourner les coups du sort en sa faveur.

Dans ces provinces réputées rebelles, où ni lui ni ses hommes ne possèdent d’attaches, Maeda Toshiie et ses fils, tout en restant sur leurs gardes, savent se concilier les élites rurales en place, et intègrent à leur organisation vassalique le clan local des Chô, qu’ils laissent administrer ses propres territoires au sein de la principauté en cours de constitution. La construction du territoire des Maeda dans les deux dernières décennies du XVIe siècle, est une illustration des compromis entre les diverses formes de pouvoir et d’autorité qui ont émergé de la période des guerres féodales, ou qui y ont survécu : le résultat est une organisation politique et administrative complexe et d’apparence enchevêtrée, toujours très marquée par les structures féodales de vassalité, mais où s’affirme la toute-puissance du daimyô, à la tête de l’ensemble familial et de l’organisation militaire constituant le clan des Maeda. L’entretien et la mobilisation de la puissance militaire restent d’ailleurs les préoccupations majeures qui sous-tendent l’administration de la principauté, et l’implantation des vassaux. L’emprise croissante sur ses territoires par le nouveau pouvoir seigneurial se manifeste en particulier dans la succession de cadastres conduits entre la fin du XVIe et les premières décennies du XVIIe. Les nouveaux modes de contributions destinés là encore avant tout, à entretenir l’organisation vassalique, reprennent dans les grandes lignes le modèle promu par le régime de Toyotomi Hideyoshi, mais conservent aussi quelques particularismes, reflétant le pragmatisme des gouvernements guerriers en charge de la pacification, et de l’exploitation, de ces territoires.

Publications
  • « Juingong Phari. Rethipheu wa Mereusie eui jakphum gwa Phari eui munhakjok sinhwa eui thansaeng », dans Dong Ajia jisik eui gyoryu, sous la dir. de Goryeo daehakkyo geurrobeor irbon yeonguweon / gugmunhag yeongu jaryogwan gongphyeon, Seoul, Yeonrag/Youkrack, 2021, p. 276-305.
    « Mauvais argent et fausses enveloppes. Hétérogénéité et authenticité monétaires dans la principauté japonaise de Kaga au XVIIe siècle », Journal Asiatique,  308/2, 2020, 22 p.
    « Au service secret de Sa Majesté le shogoun. Sur quelques lettres de Léon de Rosny retrouvées à Tokyo », dans Genèse des études japonaises en Europe : Autour du fonds Léon de Rosny, sous la dir. de Noriko Berlinguez-Kono, Patrick Beillevaire et Willy Van de Walle, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2020, 30 p.