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UE692 - Santé, frontières et territoires : histoire des savoirs, XIXe-XXIe siècle


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 4
    annuel / bimensuel (1re/3e), jeudi 11:00-13:00
    du 5 novembre 2020 au 15 avril 2021


Description


Dernière modification : 15 mars 2021 17:52

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Biologie et société Biopolitique Circulations Guerre Histoire Histoire des sciences et des techniques Histoire environnementale Médecine Migration(s) Nationalisme Protection sociale Santé Santé environnementale Savoirs Sciences Techniques
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde) Europe France Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Anne Rasmussen [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)

Au XIXe siècle, des sciences et des techniques ont été mobilisées comme outils de gouvernement et de contrôle des flux de population confrontés à la circulation épidémique. Au XXIe siècle, la frontière sanitaire demeure un pilier du gouvernement global de la circulation des hommes, des germes et des maladies. Cette apparente continuité des enjeux attachés à la protection sanitaire des territoires et des populations, et des pratiques qu’elle suscite, de la visite médicale des immigrants à Ellis Island à la collecte moderne des données biométriques, peut faire illusion. Au cours du XXe siècle, en temps de paix comme en temps de conflit, la relation entre frontière, pathologies et santé a connu de profondes mutations. En 2020, la pandémie de Covid-19 a remis en pleine lumière l’historicité des enjeux de politique de santé publique en matière épidémique, dont la connaissance est utile à l’intelligibilité de l’événement contemporain.

À partir d’études de cas empiriques, le séminaire étudie les enjeux cognitifs et scientifiques, et les dynamiques sociales à l’œuvre dans l’élaboration d’un ensemble de savoirs, de pratiques, de controverses et de dispositifs de santé publique, propres à la connaissance de la circulation des hommes, des germes et des maladies, du XIXe siècle au XXIe siècle.

5 novembre 2020 : Introduction au séminaire. Les savoirs de la frontière sanitaire et leurs enjeux, XIXe-XXIe siècles (1)

19 novembre 2020 : Les savoirs de la frontière sanitaire et leurs enjeux, XIXe-XXIe siècles (2)

3 décembre 2020 : Pratiques et enjeux de la prévention sanitaire en Grèce : la police et l'ordre public de la santé (XIXe siècle)

  • Avec Athanasios Barlagiannis, Hellenic Open University

17 décembre 2020 : Quand la peste connectait le monde : production et circulation de savoirs microbiologiques entre Brésil, Inde et France (1894-1922)

  • Avec Matheus Duarte, University of St Andrews

7 janvier 2021 : Foyers et itinéraires de la contagion et leurs représentations géographiques au XIXe siècle

21 janvier :  Quelles frontières pour le hajj ? Enjeux politiques et symbolique de la « sanitarisation » du pèlerinage à La Mecque (XIXe siècle)

  • Avec Luc Chantre, Université Rennes 2

4 février Immigration, triage, prophylaxie : pratiques de la frontière sanitaire, 1890-1920 (1)

18 février : Immigration, triage, prophylaxie : pratiques de la frontière sanitaire, 1890-1920 (2)

4 mars :  Incorporer la frontière sanitaire : figures et avatars du porteur de germes, 1900-1930 (1)

18 mars : Incorporer la frontière sanitaire : figures et avatars du porteur de germes, 1900-1930 (2)

1er avril : Immigration, triage, prophylaxie : pratiques de la frontière sanitaire, 1890-1920 (3)

  • Avec Benoît Vaillot, université de Strasbourg : « État, nation et pandémies. Les contrôles sanitaires à la frontière franco-allemande au tournant du XXe siècle »

15 avril :  Discussion de travaux étudiants


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Migrations – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

demande d'informations et prise de rendez-vous par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur présentation d'un projet.

Réception des candidats
-
Pré-requis

le séminaire est ouvert aux étudiant.e.s en master, doctorant.e.s, chercheur.e.s, et toute personne intéressée sur demande.


Compte rendu


Pour sa troisième année d’existence, le séminaire a consacré ses travaux à la notion de « frontière sanitaire ». Il s’est intéressé aux savoirs, savoir-faire et technologies qui ont concouru au contrôle sanitaire des flux de population – une des clés de voûte du système de régulation frontalière des États-nations. C’est au XIXe siècle, lorsque sciences et techniques sont mises au service du développement de la capacité des gouvernements à exercer leur contrôle sur des sphères élargies d’activité publique et privée, que s’élaborent savoirs et dispositifs de la frontière sanitaire dans une Europe confrontée à l’intensification de la circulation épidémique, notamment celle du choléra. Au XXIe siècle, à l’âge de la mondialisation qui n’a pas mis fin aux frontières traditionnelles, mais les a démultipliées, déplacées, et parfois « épaissies », la frontière sanitaire demeure un pilier du gouvernement global des migrations. De la thermographie infrarouge pour la détection des températures corporelles élevées, aux technologies biométriques déployées aux points de passage frontaliers, la surveillance sanitaire s’appuie sur des dispositifs techniques et sur l’administration de preuves que gagent les sciences, perpétuant la conception traditionnelle de la frontière-barrière territoriale. Cette apparente continuité des enjeux – la protection sanitaire des territoires et des populations – et des pratiques, de la visite médicale passée dans les années 1890 par tous les immigrants européens à leur arrivée à Ellis Island, à la collecte des données biométriques des passagers en transit dans les aéroports modernes, peut faire illusion. Tout au long du XXe siècle, dans la succession des temps de paix et des temps de conflit, la relation entre frontière, pathologies et santé a connu de profondes mutations, s’est complexifiée et constamment redéfinie. Ces déplacements tiennent autant aux enjeux cognitifs et scientifiques propres à la connaissance de la circulation des hommes, des germes, des maladies et des savoirs qui les prennent pour objet, qu’aux enjeux sociaux et politiques touchant aux multiples formes qu’ont empruntées les processus de démarcation des frontières. En 2020, la pandémie de Covid-19 a donné une profondeur de champ d’une grande acuité à ces problématiques : la réactivation des quarantaines et des passeports sanitaires a mis en pleine lumière l’historicité des politiques de santé publique en matière épidémique, dont la frontière sanitaire est un enjeu nodal.

Après plusieurs séances de cadrage général consacré aux savoirs de la frontière sanitaire et à leurs enjeux du XIXe au XXIe siècle, le séminaire conduit par Anne Rasmussen a approfondi trois thématiques au cours de séquences constituées de plusieurs séances : les savoirs et représentations géographiques des foyers et itinéraires de la contagion au XIXe siècle ; les pratiques prophylactiques et dispositifs de triage aux frontières sanitaires dans des contextes d’immigration, de 1890 à 1920 (en particulier à Ellis Island) ; les formes d’« incorporation » de la frontière sanitaire, quand émerge la figure du porteur de germes (asymptomatique) au début du XXe siècle. Trois intervenants invités sont venus présenter leurs recherches de terrain, au fil de ces séquences. Athanasios Barlagiannis (Hellenic Open University) a présenté les pratiques et enjeux de la police sanitaire et de l’ordre public de la santé dans la constitution de l’État-nation grec au XIXe siècle. Matheus Duarte (University of St Andrews) a étudié en parallèle la circulation de la peste et celle de savoirs microbiologiques entre Brésil, Inde et France, des années 1890 aux années 1920. Luc Chantre (Université Rennes 2) a posé la question des frontières du hajj, examinant les enjeux politiques et symbolique de la « sanitarisation » du pèlerinage à La Mecque au XIXe siècle.

Publications
  • « Nouvelles questions à l’histoire de la santé, du XXIe au XIXe siècle, et retour », Histoire, médecine et santé, 15, 2019 (parution en octobre 2020), p. 21-28.
  • « 1919 : réparer la nation, réparer les corps », dans Cent ans de sous-reconnaissance des maladies professionnelles, sous la dir. de Catherine Cavalin, Emmanuel Henry, Jean-Noël Jouzel et Jérôme Pélisse, Paris, Presses de Mines, 2020, p. 31-38.
  • « Préface », dans Un choc de circulations. La puissance navale française face au choléra en Méditerranée, 1831-1856, sous la dir. de Benoît Pouget, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020, p. 11-16.
  • « Savoirs, fictions, croyances : la guerre est-elle crédible ? », dans Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre, La Grande Guerre dans tous les sens, Paris, Odile Jacob, 2021, p. 233-258.
  • « Le temps long des épidémies. Entretien », dans « Covid-19 : de la pandémie aux crises », Mouvements, 105, 2021, p. 56-67.
  • « Pandémies », CNRS Le Journal, 300, 2020, p. 44-45.
  •  « L’humanité a toujours vécu avec les virus », Carnets de Science. La Revue du CNRS, 8, 2020, p. 4-11.
  • Avec Jean-Paul Gaudillière et Frédéric Keck, « Des virus, des humains, des savoirs : la construction sociale de quoi ? », dans Carnet de l’EHESS. Perspectives sur le coronavirus, Paris, EHESS, 2021, p. 57-68.
  • Traduction en portugais : « Virus, humanos, saberes, epidemias : construção social do quê ? », dans Diário da Pandemia. O Olhar dos Historiadores, sous la dir. de Dominichi Miranda de Sá et al., São Paulo, Hucitec, 2020, p. 201-213.

Dernière modification : 15 mars 2021 17:52

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Biologie et société Biopolitique Circulations Guerre Histoire Histoire des sciences et des techniques Histoire environnementale Médecine Migration(s) Nationalisme Protection sociale Santé Santé environnementale Savoirs Sciences Techniques
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde) Europe France Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Anne Rasmussen [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)

Au XIXe siècle, des sciences et des techniques ont été mobilisées comme outils de gouvernement et de contrôle des flux de population confrontés à la circulation épidémique. Au XXIe siècle, la frontière sanitaire demeure un pilier du gouvernement global de la circulation des hommes, des germes et des maladies. Cette apparente continuité des enjeux attachés à la protection sanitaire des territoires et des populations, et des pratiques qu’elle suscite, de la visite médicale des immigrants à Ellis Island à la collecte moderne des données biométriques, peut faire illusion. Au cours du XXe siècle, en temps de paix comme en temps de conflit, la relation entre frontière, pathologies et santé a connu de profondes mutations. En 2020, la pandémie de Covid-19 a remis en pleine lumière l’historicité des enjeux de politique de santé publique en matière épidémique, dont la connaissance est utile à l’intelligibilité de l’événement contemporain.

À partir d’études de cas empiriques, le séminaire étudie les enjeux cognitifs et scientifiques, et les dynamiques sociales à l’œuvre dans l’élaboration d’un ensemble de savoirs, de pratiques, de controverses et de dispositifs de santé publique, propres à la connaissance de la circulation des hommes, des germes et des maladies, du XIXe siècle au XXIe siècle.

5 novembre 2020 : Introduction au séminaire. Les savoirs de la frontière sanitaire et leurs enjeux, XIXe-XXIe siècles (1)

19 novembre 2020 : Les savoirs de la frontière sanitaire et leurs enjeux, XIXe-XXIe siècles (2)

3 décembre 2020 : Pratiques et enjeux de la prévention sanitaire en Grèce : la police et l'ordre public de la santé (XIXe siècle)

  • Avec Athanasios Barlagiannis, Hellenic Open University

17 décembre 2020 : Quand la peste connectait le monde : production et circulation de savoirs microbiologiques entre Brésil, Inde et France (1894-1922)

  • Avec Matheus Duarte, University of St Andrews

7 janvier 2021 : Foyers et itinéraires de la contagion et leurs représentations géographiques au XIXe siècle

21 janvier :  Quelles frontières pour le hajj ? Enjeux politiques et symbolique de la « sanitarisation » du pèlerinage à La Mecque (XIXe siècle)

  • Avec Luc Chantre, Université Rennes 2

4 février Immigration, triage, prophylaxie : pratiques de la frontière sanitaire, 1890-1920 (1)

18 février : Immigration, triage, prophylaxie : pratiques de la frontière sanitaire, 1890-1920 (2)

4 mars :  Incorporer la frontière sanitaire : figures et avatars du porteur de germes, 1900-1930 (1)

18 mars : Incorporer la frontière sanitaire : figures et avatars du porteur de germes, 1900-1930 (2)

1er avril : Immigration, triage, prophylaxie : pratiques de la frontière sanitaire, 1890-1920 (3)

  • Avec Benoît Vaillot, université de Strasbourg : « État, nation et pandémies. Les contrôles sanitaires à la frontière franco-allemande au tournant du XXe siècle »

15 avril :  Discussion de travaux étudiants

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Migrations – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Études environnementales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

demande d'informations et prise de rendez-vous par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur présentation d'un projet.

Réception des candidats
-
Pré-requis

le séminaire est ouvert aux étudiant.e.s en master, doctorant.e.s, chercheur.e.s, et toute personne intéressée sur demande.

  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 4
    annuel / bimensuel (1re/3e), jeudi 11:00-13:00
    du 5 novembre 2020 au 15 avril 2021

Pour sa troisième année d’existence, le séminaire a consacré ses travaux à la notion de « frontière sanitaire ». Il s’est intéressé aux savoirs, savoir-faire et technologies qui ont concouru au contrôle sanitaire des flux de population – une des clés de voûte du système de régulation frontalière des États-nations. C’est au XIXe siècle, lorsque sciences et techniques sont mises au service du développement de la capacité des gouvernements à exercer leur contrôle sur des sphères élargies d’activité publique et privée, que s’élaborent savoirs et dispositifs de la frontière sanitaire dans une Europe confrontée à l’intensification de la circulation épidémique, notamment celle du choléra. Au XXIe siècle, à l’âge de la mondialisation qui n’a pas mis fin aux frontières traditionnelles, mais les a démultipliées, déplacées, et parfois « épaissies », la frontière sanitaire demeure un pilier du gouvernement global des migrations. De la thermographie infrarouge pour la détection des températures corporelles élevées, aux technologies biométriques déployées aux points de passage frontaliers, la surveillance sanitaire s’appuie sur des dispositifs techniques et sur l’administration de preuves que gagent les sciences, perpétuant la conception traditionnelle de la frontière-barrière territoriale. Cette apparente continuité des enjeux – la protection sanitaire des territoires et des populations – et des pratiques, de la visite médicale passée dans les années 1890 par tous les immigrants européens à leur arrivée à Ellis Island, à la collecte des données biométriques des passagers en transit dans les aéroports modernes, peut faire illusion. Tout au long du XXe siècle, dans la succession des temps de paix et des temps de conflit, la relation entre frontière, pathologies et santé a connu de profondes mutations, s’est complexifiée et constamment redéfinie. Ces déplacements tiennent autant aux enjeux cognitifs et scientifiques propres à la connaissance de la circulation des hommes, des germes, des maladies et des savoirs qui les prennent pour objet, qu’aux enjeux sociaux et politiques touchant aux multiples formes qu’ont empruntées les processus de démarcation des frontières. En 2020, la pandémie de Covid-19 a donné une profondeur de champ d’une grande acuité à ces problématiques : la réactivation des quarantaines et des passeports sanitaires a mis en pleine lumière l’historicité des politiques de santé publique en matière épidémique, dont la frontière sanitaire est un enjeu nodal.

Après plusieurs séances de cadrage général consacré aux savoirs de la frontière sanitaire et à leurs enjeux du XIXe au XXIe siècle, le séminaire conduit par Anne Rasmussen a approfondi trois thématiques au cours de séquences constituées de plusieurs séances : les savoirs et représentations géographiques des foyers et itinéraires de la contagion au XIXe siècle ; les pratiques prophylactiques et dispositifs de triage aux frontières sanitaires dans des contextes d’immigration, de 1890 à 1920 (en particulier à Ellis Island) ; les formes d’« incorporation » de la frontière sanitaire, quand émerge la figure du porteur de germes (asymptomatique) au début du XXe siècle. Trois intervenants invités sont venus présenter leurs recherches de terrain, au fil de ces séquences. Athanasios Barlagiannis (Hellenic Open University) a présenté les pratiques et enjeux de la police sanitaire et de l’ordre public de la santé dans la constitution de l’État-nation grec au XIXe siècle. Matheus Duarte (University of St Andrews) a étudié en parallèle la circulation de la peste et celle de savoirs microbiologiques entre Brésil, Inde et France, des années 1890 aux années 1920. Luc Chantre (Université Rennes 2) a posé la question des frontières du hajj, examinant les enjeux politiques et symbolique de la « sanitarisation » du pèlerinage à La Mecque au XIXe siècle.

Publications
  • « Nouvelles questions à l’histoire de la santé, du XXIe au XIXe siècle, et retour », Histoire, médecine et santé, 15, 2019 (parution en octobre 2020), p. 21-28.
  • « 1919 : réparer la nation, réparer les corps », dans Cent ans de sous-reconnaissance des maladies professionnelles, sous la dir. de Catherine Cavalin, Emmanuel Henry, Jean-Noël Jouzel et Jérôme Pélisse, Paris, Presses de Mines, 2020, p. 31-38.
  • « Préface », dans Un choc de circulations. La puissance navale française face au choléra en Méditerranée, 1831-1856, sous la dir. de Benoît Pouget, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020, p. 11-16.
  • « Savoirs, fictions, croyances : la guerre est-elle crédible ? », dans Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre, La Grande Guerre dans tous les sens, Paris, Odile Jacob, 2021, p. 233-258.
  • « Le temps long des épidémies. Entretien », dans « Covid-19 : de la pandémie aux crises », Mouvements, 105, 2021, p. 56-67.
  • « Pandémies », CNRS Le Journal, 300, 2020, p. 44-45.
  •  « L’humanité a toujours vécu avec les virus », Carnets de Science. La Revue du CNRS, 8, 2020, p. 4-11.
  • Avec Jean-Paul Gaudillière et Frédéric Keck, « Des virus, des humains, des savoirs : la construction sociale de quoi ? », dans Carnet de l’EHESS. Perspectives sur le coronavirus, Paris, EHESS, 2021, p. 57-68.
  • Traduction en portugais : « Virus, humanos, saberes, epidemias : construção social do quê ? », dans Diário da Pandemia. O Olhar dos Historiadores, sous la dir. de Dominichi Miranda de Sá et al., São Paulo, Hucitec, 2020, p. 201-213.